25 ans dans une startup – billet n.61

Introductionbillet n.60

Depuis de nombreuses années, je fréquente un réseau social professionnel, sur lequel j’ai beaucoup de contacts : le réseau LinkedIn. Ce réseau dispose d’un système intégré d’offres d’emploi. C’est assez bien fait et j’ai pu contacter pas mal d’entreprises par ce biais.

L’une d’elle proposait un poste de RSSI dans un univers que je connais bien : l’enseignement supérieur privé. J’étudie attentivement l’offre, et j’arrive parfaitement à me projeter dans la fonction. J’envoie un CV et une lettre d’accompagnement.

Fidèle à ma technique, je prends contact au bout de quelques jours avec le service RH pour un suivi de ma candidature. L’accueil est sérieux, le suivi personnalisé. Un entretien téléphonique avec le DSI auquel le poste est rattaché est programmé. Le jour J, l’entretien se passe bien et le courant aussi.

Un deuxième entretien se déroule dans l’école située en région parisienne. Le poste est bien défini et je connais bien les difficultés et subtilités de l’univers de l’enseignement supérieur. Il n’y a pas de surprise a priori.

Un troisième entretien est programmé avec le CDO de l’entreprise. Entretien parfait où mon interlocuteur me laisse présenter mes arguments de motivation, mes lacunes et mes qualités. J’ai enfin le sentiment d’être écouté et entendu. Je joue la carte de la transparence pour ne pas laisser de place aux doutes ou aux non-dits : je ne suis pas un spécialiste technique pointu, mais j’ai l’expérience de l’informatique et de l’environnement pédagogique de haut niveau. J’ai la motivation du débutant et l’expérience de l’ancienneté.

Quinze jours après, j’apprends que, cette fois, j’arrive en tête de la « short list » : j’ai une promesse d’embauche et cinq jours pour donner ma réponse.

Billet n.62

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

25 ans dans une startup – billet n.60

Introductionbillet n.59

Les offres se suivent, les entretiens aussi. Je suis souvent retenu pour un deuxième, puis un troisième entretien, mais à chaque fois un autre candidat est retenu. Je ne baisse pas les bras et je continue à chercher le job qui correspondrait à mes envies : soit DSI dans une petite structure, soit quelque chose autour de l’expertise judiciaire, soit RSSI dans une entreprise où je pourrais trouver ma place.

Un follower Twitter me fait suivre une offre particulièrement intéressante : un poste d’assistant spécialisé informatique est ouvert depuis plusieurs années et non pourvu dans… la section de lutte contre le terrorisme du parquet de Paris.

Oui, oui, vous avez bien lu. LA section C1 dite pôle antiterroriste

Incrédule, j’envoie un email avec mon CV et une lettre de présentation. Je reçois une réponse et un questionnaire à remplir. Puis suit un entretien téléphonique. Le courant passe bien, mes motivations sont comprises, et j’ai parfaitement conscience des enjeux techniques et humains.

Je reçois une convocation pour un entretien avec plusieurs magistrats de ce service, dont la cheffe de la section de lutte contre le terrorisme, les assistants spécialisés cybercriminalité et la personne en charge du recrutement.

L’entretien se déroule dans le nouveau palais de justice de Paris.

Le jour J, je me présente à l’accueil, avec deux heures d’avance. La personne de l’accueil me remet un badge visiteur et m’explique le chemin à suivre pour monter dans les étages jusqu’à celui du cabinet du Procureur de la République.

Comme je suis en avance, je me dis qu’il est judicieux de faire un repérage discret des lieux avant l’entretien. Je prends donc la direction de la colonne d’ascenseurs indiquée par l’accueil. Je badge aux différents lecteurs qui se présentent à moi, jusqu’à me trouver face à un ascenseur qui ne semble pas capable de m’amener au 26e étage. Ce n’est pas grave, pensé-je en mon for intérieur, je n’ai qu’à monter et changer d’ascenseur… Erreur : je me suis retrouvé ensuite face à d’autres ascenseurs qui ne semblaient pas vouloir reconnaître mon badge. J’ai pris mon mal en patience, en essayant de prendre un air intelligent, et j’ai attendu qu’un ascenseur s’ouvre pour enfin arriver à bon port.

Une fois au 26e étage, je pousse une porte qui semble m’amener vers le cabinet du procureur. Je me retrouve entre deux portes, dans un sas. Et bien entendu, mon badge n’ouvre aucune des deux portes… Je repère alors un interphone et sonne en espérant que quelqu’un va répondre. Rien ne se passe.

J’attends, en essayant vainement de prendre un air intelligent.

Au bout de 10mn, une personne entre dans le sas et me découvre en train d’attendre. Je crois qu’elle en rigole encore : une heure et demie d’avance sur son rendez-vous, bloqué dans un sas, à faire peur au personnel.

J’ai fini par patienter en salle d’attente. Les vigiles de la vidéosurveillance doivent encore se souvenir de cette scène étrange d’un gugusse prenant en photo la salle d’attente sous toutes ses coutures et Paris vu du haut du Palais de Justice 🙂

L’entretien se déroule parfaitement. Je suis évidemment impressionné par les personnes présentes. Travailler avec elles serait un honneur pour moi.

Le poste est a peu près réparti en quatre parts égales :

Forensic : reprise d’analyse de supports informatiques

OSINT : recherches internet diverses et variées pour documenter les dossiers

– Assistance/expertise quotidienne pour les magistrats et les enquêteurs

– Participation groupes de travail, représentation, etc…

Le candidat idéal doit savoir un peu tout faire, sans être forcément un spécialiste dans tout.

Le statut du poste est conforme à ce qui était indiqué dans l’offre parue sur la bourse interministérielle de l’emploi public : les assistants spécialisés sont recrutés par voie de contrat, en qualité d’agent contractuel de catégorie A, pour une durée de 3 ans renouvelable.

Je rentre dans ma province profonde avec les yeux qui brillent comme quelqu’un qui rêve depuis tout petit de devenir pompier et qui est à la porte de la caserne…

Quelques jours plus tard, je reçois le contrat d’engagement à durée déterminée, et découvre un point qui avait échappé à ma sagacité : le contrat est d’une durée de 3 ans renouvelable une seule fois.

A 54 ans, pour mettre mes compétences au service de mon pays dans la lutte contre le terrorisme, je dois démissionner de mon poste de salarié du privé, pour un CDD de 6 ans maximum. C’est la perspective annoncée est d’être chômeur à 60 ans (ou à 57 si les budgets et mon poste sont supprimés). Je n’ai pas de corps de rattachement à réintégrer…

La mort dans l’âme, je me vois obligé de décliner l’offre malgré son intérêt évident.

Putain, intégrer le pôle antiterroriste…

Je continue mes recherches.

Billet n.61

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

25 ans dans une startup – billet n.59

Introductionbillet n.58

Parmi les rêves fous que je faisais, en lien avec mon évolution professionnelle, revenait souvent la fonction de RSSI, c’est-à-dire Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information. Si je n’ai clairement pas le niveau technique d’un pentester, ou d’un participant à un concours de hacking, j’ai l’expérience d’un expert judiciaire qui a mené pendant 20 ans des audits informatiques, souvent dans le domaine de la sécurité.

Alors, quand cette offre d’emploi pour un poste de RSSI dans un grand groupe français du CAC40 m’a été présentée par un lecteur du blog, j’ai étudié la question avec intérêt.

Voici la fiche de poste qui m’a été présentée :

Missions Principales :
• Garantir la protection de nos données, applications, infrastructures IT et Réseau contre les cyber-risques
• Évaluer les risques et auditer la vulnérabilité IT
• Assurer la veille technologique sur la sécurité IT et les standards IT

• Définir et suivre l’application des normes de sécurité IT de l’entreprise en particulier lors du choix des solutions (contrats software et communication)
• Participer aux déploiements de solutions innovantes applicatives en apportant les moyens de protection appropriés
• Organiser un comité trimestriel de Sécurité des Infrastructures avec l’ensemble des sociétés de l’entreprise, en collaboration avec le responsable Telecom de l’entreprise
• Participer à la réalisation du budget Infrastructure sur son périmètre de responsabilité
• Suivre l’application (par les sociétés de l’entreprise) des standards de sécurité Infrastructure et réseaux indiquées dans la PSSI (15 security rules, SOC…)
• Définir la future stratégie de Sécurité de l’entreprise à mettre en œuvre après TSA
• Assurer la relation avec les fournisseurs de matériel, logiciel et services définis dans le portefeuille de standards et sécurité IT.
• Piloter en particulier la prestation de SOC délivrée par le partenaire, les comité sécurité avec les infogérants et les chaine d’alertes associées
• Animer le réseau Sécurité IT en relation avec les filiales et apporter un support technique aux IT locaux et aux IT Industriels sur la sécurité
• Définir, suivre les indicateurs de sécurité IT (KPI) et les communiquer à la DSI
• Définir la charte de sécurité IT et en assurer la mise à jour et la promotion en relation avec la Communication Interne et les IT Locaux

Compétences requises (techniques, …) :
Maitrise des technologies Microsoft
Maitrise de l’état de l’art en matière de cyberdéfense
Anglais +
Rigueur et sens de l’organisation
Fonctionnement et animation en réseau
Disponibilité étendue
Résistance au stress, engagement et orientation résultat
Communication interne (communauté IT globale et Directions Générales & Métiers)

Le premier entretien (téléphonique) s’est bien déroulé et mon interlocuteur était attentif et précis dans ses questions/réponses. J’ai ainsi pu franchir le premier tri des candidats.

Le deuxième entretien se faisait sur place, dans l’entreprise, dans le quartier d’affaire de la Défense du Grand-Paris. J’arrive en avance, je cherche mon chemin, je me perds entre les tours, je trouve l’entrée de la grande tour de l’entreprise, je passe la fouille du sas d’entrée, j’obtiens mon badge visiteur, j’attends que quelqu’un descende d’un des étages pour venir me chercher…

L’entretien se passe très bien, avec mon futur chef. Il répond à toutes mes questions, et je joue la carte de la franchise. L’entretien se termine au bout de deux heures. Je suis impressionné par les enjeux du poste, par la taille de l’entreprise, par les moyens mis à la disposition du RSSI.

Dix jours plus tard, j’apprends que je suis classé en première position sur la « short list » des trois candidats retenus.

Je reçois le contrat et la proposition financière.

J’étudie longuement le saut que je m’apprête à faire: réduction de salaire, déménagement sur Paris, changement d’entreprise, de métier et de fonction.

Puis je me rends compte que je n’ai pas les clés pour réussir: je n’ai jamais travaillé dans un grand groupe, je n’en connais pas les codes, la culture. Au moment de signer, je n’arrive pas à me projeter.

Je me suis vu plus fort, plus beau que je ne suis en réalité.

Je sais que ce poste est trop gros pour mes épaules.

Réaliste, je refuse la proposition.

Je continue mes recherches.

Billet n.60

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

25 ans dans une startup – billet n.58

Introductionbillet n.57

Comme mon profil est a priori celui d’un DSI proche du terrain, je cherche des offres d’emploi en rapport. Grâce à un lecteur du blog, j’apprends l’existence d’une offre d’emploi du marché caché, qui semble bien me correspondre, dans une startup de La Poste.

Je ne reproduirai pas ici la fiche de poste, ni l’offre d’emploi, mais le commentaire associé, écrit par le Responsable Ressources Humaines de la sous-division concernée chez La Poste :

« Recherche de profil transverse (aussi bien architecte qu’opérationnel),
une appétence à faire et mettre en œuvre est indispensable. Esprit
start-up, équipe, collectif.
« 

Mon contact me transmet les coordonnées du Responsable Ressources Humaines qui gère le recrutement. Je constitue un dossier complet, CV, lettre de motivation, et courrier d’accompagnement.

Trois jours plus tard, je reçois ce message :

Bonjour M. [Zythom],

Je vous remercie de votre intérêt pour notre structure et aussi pour notre offre de poste.

Vous avez une expérience riche et variée accompagnée d’une formation de grande qualité. Cependant, il me semble que l’offre que nous proposons est en décalage avec votre profil. En effet, notre poste est bien plus adapté à un profil junior/confirmé qui est encore pleinement dans l’opérationnel et qui souhaite continuer à développer son spectre de compétences.

Ainsi je pense qu’il n’est pas judicieux que nous nous rencontrions pour échanger sur votre parcours.

Je vous souhaite tout de même un bon weekend,

En espérant que vous trouverez un challenge à hauteur de vos attentes,

Cordialement,

[Félix Santini] | Responsable Ressources Humaines

A 54 ans, je ne suis donc plus considéré comme quelqu’un qui « souhaite continuer à développer son spectre de compétences », et cela sans aucune discussion ni prise de contact téléphonique.

Je ne serai donc pas DSI d’une startup de La Poste…

Billet n.59

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

Extrait de https://salemoment.tumblr.com/

avec l’aimable autorisation de l’auteur Olivier Ka

25 ans dans une startup – billet n.57

Introductionbillet n.56

Je vais vous présenter rapidement 4 recherches d’emploi que j’ai menées parmi les dizaines qui ont émaillé mon année 2018. Mais avant, parlons un peu de méthode : j’ai appliqué les conseils que j’ai prodigués pendant des années auprès de mes étudiants, et que j’ai présentés dans ce billet de blog intitulé « Recrutement des jeunes » que je reproduis ci-dessous. Problème : je ne suis plus tout à fait « jeune »…

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Je suis parfois sidéré de la manière que peuvent avoir les étudiants de
chercher du travail (stage ou emploi). Beaucoup d’entre eux préparent
consciencieusement leur CV et leur lettre de motivation, plus ou moins
sur le même modèle, puis adressent tout cela aux entreprises, par email
ou par courrier papier, à l’adresse trouvée dans les annuaires
spécialisés.

Certains viennent s’ouvrir à moi de leurs difficultés: « J’ai envoyé 200 lettres, et je n’ai encore aucune réponse positive ».

J’écris donc ce billet pour tous les étudiants (ou pas) qui cherchent
leur premier emploi. Je souhaite me concentrer sur un point rarement
abordé (il me semble): l’obtention de l’entretien. Vous avez donc déjà
digéré 2000 sites web et manuels vous expliquant comment rédiger votre
CV et/ou lettre de motivation.

La méthode que je vais vous présenter est simple, universelle, et a été
testé par un grand nombre de mes étudiants. Elle a pour base l’idée
qu’il faut se prendre en main et OSER.

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Tout d’abord, chercher du travail, c’est DIFFICILE. On ne peut pas
généralement se contenter de faire fonctionner une photocopieuse et la
machine à poster. Il faut CIBLER.

Bon, alors là, j’ai droit en général à la remarque suivante: « Oui, mais moi, je ne connais personne… »

Cela tombe bien, moi non plus.

1) Vos critères:

Pour trouver l’entreprise qui a besoin de vous, il faut commencer par faire une recherche dans un annuaire spécialisé. Il y a les pages jaunes, mais aussi beaucoup d’outils tels que le Kompass.
Vous y chercherez les entreprises selon vos propres critères: taille
(TPE, PME, grands groupes…), situation géographique, secteurs
d’activité, etc. La plupart des centres documentaires de vos écoles sont
abonnés à ce type d’annuaires.

2) La liste:

Vous obtenez enfin une liste d’entreprises qui vous semblent pouvoir
correspondre à vos aspirations. Classez cette liste par ordre de
préférence. Ne commencez pas forcément par celle qui vous plait le plus,
afin de roder votre méthode d’approche. Pour chaque entreprise de la
liste, créez un dossier (papier ou électronique selon vos goûts) dans
lequel vous allez stocker toutes les informations que vous allez obtenir
sur cette entreprise, ET celles que vous allez lui envoyer.

3) Le phoning:

C’est l’étape la plus importante. Vous ne connaissez personne dans
l’entreprise ciblée? Normal, tout le monde n’a pas un papa Président de
la République. Par contre, vous avez le numéro du standard, ou celui des
ressources humaines. Notez les dans vos fiches, mais inutile de vous y
frotter: ces personnes sont aguerries aux techniques de rembarrage
téléphonique.

Par contre, ajoutez votre chiffre fétiche aux derniers numéros du numéro
de téléphone du standard, et tentez votre coup. Par exemple, un numéro
de standard qui se termine par 00? Et bien remplacez le double zéro par
12 (ou 07, 13, etc).

4) Mais qui êtes-vous?

Bien sur, vous n’avez aucune idée de sur qui vous allez tomber: un
ingénieur, une secrétaire, un stagiaire, une personne de l’entretien…
Tant pis: présentez-vous poliment et demandez si vous êtes bien chez
l’entreprise TRUC. Il n’y a aucune raison que la personne qui a décroché
le téléphone vous rentre dedans. Par contre, elle va très vite vous
demander qui vous êtes et ce que vous voulez. Là, il faut avoir préparé
une petite explication. Personnellement, je suis plutôt pour
l’explication « recherche de stage », même si vous êtes en recherche
d’emploi. Cela fait moins peur.

5) L’accroche:

Il vous faut absolument garder le contact avec la personne que vous avez
au bout du fil. Dites lui par exemple: « Me permettez-vous de vous poser
quelques questions sur l’entreprise pour me faciliter ma recherche de
stage? ». Rares seront les sans-cœur qui se débarrasseront de vous
immédiatement. Posez alors quelques questions judicieusement choisies,
comme par exemple: « Y a-t-il souvent des stagiaires dans l’entreprise? »
etc. Après quelques questions innocentes, demandez « Y a-t-il un gros
projet en cours actuellement dans l’entreprise? ». Si la personne vous
parle plutôt « plan de licenciement », inutile de perdre votre temps (et
le sien). Abrégez la conversation poliment.

6) Le chef de projet:

Si par contre, la personne vous dit fièrement que l’entreprise vient de
décrocher le contrat du siècle, posez lui des questions autour de ce
projet et en particulier: « Pensez-vous que le chef de projet va avoir
besoin de stagiaires? ». Quelle que soit la réponse, demandez lui dans
quel service travaille le chef de projet concerné par le gros contrat et
en particulier le nom de cette personne. Faites parler votre
interlocuteur de ce qu’il connaît le mieux, son service, son travail.
Vous verrez, c’est fou ce que l’on obtient comme information sur une
entreprise par ce biais, comme par exemple sur la (bonne) ambiance de
travail.

7) La recommandation:

Avant de raccrocher, demandez à votre interlocuteur s’il peut vous
passer les coordonnées du chef de projet (téléphone direct), et – cerise
sur le gâteau – demandez lui si vous pouvez l’appeler de sa part (et
prenez le nom de votre interlocuteur). Là encore, vous verrez que votre
culot sera en général payant, la personne vous donnera les informations
demandées.

8) Le coup de grâce:

A ce stade, vous disposez d’un vrai point d’entrée dans l’entreprise: le
nom d’un responsable d’un projet prometteur qui risque d’avoir besoin
d’embaucher du personnel, avec en plus la recommandation d’une autre
personne de l’entreprise. Appelez cette personne et proposez lui vos
services (stage ou emploi). Il faut être prêt à se présenter oralement
de manière simple et brève. Vous devez faire bonne impression.
L’objectif étant d’envoyer un CV qui sera lu attentivement, demander lui
(ou faite confirmer) ses coordonnées (service, bâtiment…). Dites lui
que vous lui adressez un CV dès aujourd’hui, et remerciez la pour le
temps consacré au téléphone.

9) Le suivi:

Vous pouvez donc ajuster votre CV pour qu’il colle parfaitement aux
besoins de l’entreprise (sans mentir ni inventer). Vous pouvez rédiger
une lettre de motivation commençant par « Suite à notre conversation
téléphonique de ce jour, je me permets de vous adresser comme convenu ».
Il reste à envoyer le tout par la poste. Enfin, n’oubliez pas de
conserver précieusement une copie des CV et courriers pour vous y
retrouver lors d’un entretien que vous ne manquerez pas d’avoir avec
cette personne (rien n’est plus catastrophique que d’avoir à la main un
CV différent de celui que l’on a envoyé).

10) Le suivi bis:

Tout le monde est débordé, ou prétend l’être. Votre CV est peut-être
sous une pile de dossiers encore non traités. N’hésitez pas à rappeler
votre correspondant une semaine après lui avoir envoyé votre CV.
Demandez lui poliment s’il a bien reçu votre courrier, s’il a eu le
temps de le traiter. Demandez lui s’il peut vous accorder un rendez-vous
afin que vous puissiez vous présenter.

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Les étudiants à qui je fais ce discours réagissent de manière variée.
Certains trouvent que cela dépasse leur capacité d’improvisation.
D’autres ont du mal à comprendre qu’il soit si difficile de trouver du
travail (ceux là n’ont en général pas encore commencé à chercher). Cette
présentation leur aide à comprendre que la recherche d’emploi est avant
tout une affaire de contacts humains et qu’il ne faut pas hésiter à
sortir un peu des sentiers battus.

Et tous les étudiants qui l’ont appliquée travaillent actuellement.

Et de cela, je suis fier.

—————–

En écrivant ce texte en 2010 (les pages jaunes…), je pensais évidemment surtout à mes étudiants. J’avais appliqué avec succès ces techniques dans les années 1990. Me voici en 2018, à souhaiter démarrer sérieusement une recherche d’emploi.

A 55 ans, les choses ne se sont pas passées comme je le voulais.

Billet n.58

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

25 ans dans une startup – billet n.56

Introductionbillet n.55

Avant tout, je voudrais remercier les personnes suivantes (qui m’ont autorisé à les citer) :

@BenoitAynes

@FournaiseThomas

@ngoralski

@jbruggem

@Jehane_fr

@MiamDesChips

@Bernard_Lamon

@BoeufNoix

@jpgaulier

@legrugru

@florillard

@lsamain

@GaranceAmarante

@aeris22

@mbatard

@Skhaen

@SPoint

@TwitAymeric

@cabusar

@olivierthebaud

@newsoft

@follc

@PeterClarris

@filoman28

Toutes ces personnes m’ont aidé à un moment ou à un autre. Certaines d’un lien vers une offre d’emploi non publique, d’autres en allant jusqu’à me faire rencontrer leur chef pour un emploi qui pouvait correspondre à mes compétences, d’autres encore en faisant tourner mon CV dans leur réseau. Toutes m’ont tendu la main quand j’en avais besoin. Je sais ce que je leur dois.

Merci à elles.

Billet n.57

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

25 ans dans une startup – billet n.55

Introductionbillet n.54

Nous sommes en 2018, année de mes 55 ans. Cela fera aussi 25 ans que je travaille dans la startup. J’y ai successivement occupé ou cumulé les postes d’enseignant-chercheur en charge de l’enseignement de l’informatique et de l’équipe de vacataires associés, d’administrateur informatique, de responsable informatique, de DSI, de directeur informatique et technique, de SST, de RSSI, de DPO, tout en effectuant certains soirs ou week-ends des expertises judiciaires pour les magistrats du ressort.

Je décide de mettre à jour mon CV et de chercher à mettre mes compétences au service d’une autre entreprise.

Je me donne une année pour changer de métier, tout en continuant à me donner à fond dans la construction du SI de la
startup, du recrutement du chef de projet, de son accueil, de son
management…

Si j’échoue, je sais que je suis reparti pour dix années dans la startup, avec de beaux projets et de beaux défis dans lesquels je saurai m’investir, me remotiver parce qu’il le faut bien.

Ceux qui me suivent sur Twitter m’ont alors vu tweeter des éléments d’offres d’emploi, et certains d’entre eux ont deviné que j’étais en recherche d’emploi. Sans détailler une recherche d’emploi qui a duré un an et qui mériterait des dizaines de billets qui sortent du cadre de la série « 25 ans dans une startup », je voudrais quand même citer ici quelques épisodes qui ont marqué cette recherche d’emploi durant mon année 2018.

Billet n.56

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

Extrait de https://salemoment.tumblr.com/

avec l’aimable autorisation de l’auteur Olivier Ka

25 ans dans une startup – billet n.54

Introductionbillet n.53

Le directeur général entre dans mon bureau. Il me pose quelques questions, en particulier si j’ai trouvé un autre emploi. Je lui explique que non, que je n’ai pas de proposition d’emploi, pas de plan B. Il a l’air circonspect.

« Zythom, vous êtes un drôle de bonhomme…

(silence)

Il n’est pas question que vous partiez…

(silence)

Qu’est-ce que vous voulez pour rester ? »

Là, j’avoue que j’ai pensé demander une voiture de fonction avec chauffeur, une augmentation de 50%, etc. Mais j’ai répondu calmement, le cœur battant toujours à 220 ppm : « Je vous ai déjà expliqué longuement ce qu’il me faut, je vous l’ai justifié, démontré : un nouveau chef de projet. Et ce n’est pas pour moi, c’est pour que l’informatique de la startup reste à flot. »

Il m’a posé quelques questions, essentiellement parce qu’il ne comprenait pas que je puisse envisager de partir sans proposition d’un autre employeur.

Le lendemain, il m’annonçait manger son chapeau, et qu’il acceptait ma demande.

« Zythom, vous m’avez forcé la main et je n’aime pas ça, mais il faudrait trop de temps pour vous remplacer. »

Sept mois plus tard, un chef de projet rejoignait enfin l’équipe informatique. Sept mois de retard supplémentaires sur tous les projets majeurs.

Son arrivée, ses compétences et son enthousiasme allaient changer radicalement le fonctionnement du service informatique, comme prévu.

Mais j’avais perdu la foi.

Quelque chose en moi s’était brisée.

J’ai alors pris une décision importante, plus importante encore que la précédente.

Billet n.55

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

Extrait de https://salemoment.tumblr.com/

avec l’aimable autorisation de l’auteur Olivier Ka

25 ans dans une startup – billet n.53

Introductionbillet n.52

La DRH, avec qui je travaille depuis 24 ans n’en revient pas. « Mais qu’est-ce qui se passe ? ». Je lui explique en détail, je lui dis que je suis à bout, que le système d’information ne tiendra pas la montée d’échelle, que je refuse de voir tous mes efforts s’effondrer en étant impuissant, que mon successeur fera sans doute mieux que moi… Le barrage cède et j’explique qu’à 54 ans, je ne peux pas juste démissionner, qu’une rupture conventionnelle me permettra de voir venir quelques mois, de chercher un autre travail, d’autres passions, même si je sais que ce sera difficile. Je n’ai pas de plan B.

Je lui confie la tâche d’annoncer la nouvelle au directeur général, ce qu’elle fera aussitôt que je suis sorti de son bureau.

Le lendemain, le directeur général entre dans mon bureau.

Billet n.54

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

Extrait de https://salemoment.tumblr.com/

avec l’aimable autorisation de l’auteur Olivier Ka

25 ans dans une startup – billet n.52

Introductionbillet n.51

La DRH me reçoit avec le sourire : « Alors Zythom, qu’est-ce qui ne va pas pour que tu me demandes un rendez-vous officiel ? »

Je réponds d’une voix calme mais avec le cœur qui bat à 220 ppm :

« Bonjour, après 24 années passées dans l’entreprise, je souhaite négocier une rupture conventionnelle de mon contrat de travail« .

Billet n.53

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

Extrait de https://salemoment.tumblr.com/

avec l’aimable autorisation de l’auteur Olivier Ka