Wishlist 2018

Vous le savez, mon père ne va pas bien (lire « le miracle du cerveau« ) et je suis auprès de lui le plus souvent possible. Il a une maladie neurodégénérative qui le fait décliner par à-coup, et c’est très dur, surtout pour ma mère qui est auprès de lui tous les jours, mais aussi pour ma sœur et moi. Nous découvrons la misère des EHPAD, nous subissons les incohérences des décisions des soignants, nous nageons dans les méandres administratives d’un univers étranger.

Côté boulot, la numérisation de toutes les activités de l’entreprise m’amène à basculer d’un mode « best effort » à un mode « obligation de résultats », mais sans que les moyens humains ne suivent en conséquence. Cela rend la pression très difficile à supporter, avec en plus le sentiment que tout le monde tire sur l’ambulancier. Je lance et je m’implique à fond dans beaucoup de projets informatiques importants, mais la situation est telle que je cherche également un autre poste. Si vous entendez parler d’un besoin de DSI dans une PME qui cherche un homme à tout faire, n’hésitez pas à m’en parler via ma page contact. Je suis mobile sur toute la France, y compris Paris. Je suis un service informatique et un service technique à moi tout seul…

Concernant les expertises, c’est de plus en plus difficile. Techniquement les défis sont de plus en plus ardus, et l’institution de plus en plus exigeante. Je pense qu’il va bientôt être temps de rendre le tablier. Surtout que je ne souhaite pas devenir un expert « carte de visite », comme j’en rencontre tant.

La vie municipale se déroule plutôt bien, les différents projets numériques ayant été menés en début de mandat. Je m’en sors avec les honneurs, surtout depuis que j’ai annoncé que je ne pouvais plus m’investir autant qu’auparavant. J’arrive encore à dire ce que je peux faire et à faire ce que je dis, ce qui est pour moi l’essentiel.

Quelle est donc ma wishlist 2018 dans ces conditions ?

1) Que mon père ait une fin de vie paisible

2) Que ma mère puisse l’accompagner sereinement tout au long de cette épreuve

3) Que les points 1 et 2 se réalisent, cela suffira à mon bonheur

4) Professionnellement, je souhaite retrouver l’implication de mes 20 ans et voir briller les yeux de mes collègues. Peut-être dans une nouvelle entreprise, avec un nouveau projet.

5) Publier le tome 7 des billets du blog

6) Publier à nouveau des bêtises sur ce blog

7) Renouer avec le bonheur

Chère lectrice et cher lecteur, je vous souhaite le meilleur pour 2018.

Merci également à tous ceux qui m’envoient des petits mots d’encouragements, que 1000 pétales de roses soient déposés autour de vos claviers.

2018 sera meilleure que 2017 et moins bonne que 2019.

Plus qu’hier et moins que demain.

💖

Johnny Rockfort – Zythom (NA 2018)

Dialogue avec un expert judiciaire

Parmi les obligations de l’expert judiciaire, il y a celle qui consiste à devoir rester à jour sur le plan technique, à maintenir une veille permanente sur son domaine d’expertise. Dans mon cas, il y a bien entendu la pratique professionnelle quotidienne, mais je suis abonné à de nombreux flux d’informations sur internet et bien entendu, abonné à plusieurs revues spécialisées. Je lis scrupuleusement en particulier la revue Experts, que je recommande à tous les experts judiciaires, et plusieurs revues des éditions Diamond: GNU/Linux magazine et MISC.

La revue MISC (Multi-system & Internet Security Cookbook), spécialisée dans la sécurité informatique, m’a fait l’honneur de publier dans son numéro 56 une interview de votre serviteur. Par courtoisie vis à vis de la rédaction, j’ai laissé passer suffisamment de temps pour que le numéro suivant sorte, avant de publier ici sur mon blog cette interview réalisée par Frédéric Raynal, avec son aimable autorisation. Bonne lecture.

Présentation

MISC: Zythom, qui êtes vous?

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Je suis depuis 2006 l’auteur du blog de « Zythom, blog d’un informaticien expert judiciaire ». L’idée m’est venue parce que j’avais du mal à parler à mes amis ou à ma famille de la souffrance que je ressentais sur certains dossiers d’expertises judiciaires, en particulier en matière de recherches d’images et de films pédopornographiques. Cette souffrance est concrétisée sur le blog par le choix d’un fond noir, très décrié par certains de mes lecteurs. De fil en aiguille, le blog est devenu le réceptacle de plus de 600 billets écrits autour de quatre axes: mon activité d’expert judiciaire, mon métier de responsable informatique et technique, mes découvertes du monde politique comme conseiller municipal et des anecdotes plus « privées » pour mes amis et ma famille. Conçu au départ pour « crier dans le désert », le blog a trouvé une audience d’environ 10 000 visites par mois autour de 4 à 5 billets publiés. Je dois pour cela remercier le blogueur Maître Eolas de « Journal d’un Avocat » qui m’a fait découvrir à ses lecteurs en me mettant dans sa blogroll. Sans lui, je crierais toujours dans le désert, sans cet échange apporté par les commentateurs du blog que je salue également.

MISC: D’où vient le pseudo « Zythom »?

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Je réponds à cette question sur ce billet de mon blog:

https://zythom.fr/2006/09/pourquoi-zythom.html

« Zythom est le dernier mot de mon dictionnaire. La signification m’importe peu et ça sonne bien. »

J’ajoute d’ailleurs qu’en vérité, le dernier mot de mon dictionnaire de l’époque était « zythum » et que je me suis trompé en le retranscrivant de manière phonétique. Une recherche sur google m’indiquait en mai 2006 que ce pseudo était libre, alors je l’ai adopté 🙂

L’expert judiciaire en informatique

MISC: C’est quoi « expert judiciaire’ en informatique »

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Je vais construire ma réponse en trois phases: qu’est-ce qu’un expert, qu’est-ce qu’un expert judiciaire et qu’est-ce qu’un expert judiciaire en informatique.

Un expert? Nous sommes tous les experts de quelque chose. Par notre parcours professionnel, ou tout simplement nos activités personnelles, nous développons des compétences pointues dans un domaine particulier: certains deviennent experts dans l’art de bouturer un rosier, d’autres dans celui de réussir un bon petit plat, ou dans la collection de cartes postales…

Un expert judiciaire? Lorsque les magistrats doivent juger une affaire, ils s’appuient sur tout leur savoir faire en matière de droit. Mais il arrive que dans certains dossiers, ils leur faillent faire appel à des non juristes, pour des compétences techniques qui leur échappent. Comment faut-il guider les magistrats pour leur permettre de choisir un expert, parmi tous ceux qui se disent experts du domaine concerné? La loi a organisé un système de listes, une par Cour d’Appel, et une pour la Cour de Cassation. Être inscrit sur l’une de ces listes fait de vous un expert judiciaire.

Un expert judiciaire en informatique? Vous l’avez deviné, il s’agit d’une personne inscrite sur une liste d’expert judiciaire, et qui connaît bien le domaine informatique. Pour être honnête, l’expression n’existe pas réellement dans l’univers judiciaire, car les experts judiciaires sont catalogués selon une nomenclature particulière où l’informatique apparaît à plusieurs endroits. Par exemple, la rubrique E.1.2 correspond à « Internet et multimédia », E.1.3 à « Logiciels et matériels », E.1.4 à « Mise en œuvre des systèmes d’information », E.1.5 à « Télécommunications et grands réseaux ». Mais vous avez également la rubrique F.5.5 qui concerne « Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication », ou G.2.5 les « Documents informatiques ».

Personnellement, je suis qualifié E.1.3 « Logiciels et matériels ». Je suis donc un « expert judiciaire en logiciels et matériels ». C’est plus simple pour tout le monde de dire expert judiciaire en informatique (mais l’univers judiciaire est plus précis).

Sinon, pour reprendre mes exemples précédents, l’expert dans l’art de bouturer les rosiers pourra demander son inscription à la rubrique A.8 « Horticulture », le fin cuisinier en A.2 « Agro-alimentaire » et le collectionneur de cartes postales en B.3.14 « Philatélie ».

Tous les métiers sont représentés, et dans tous les domaines. Vous avez même des experts en fumisterie (C.1.26 « Thermique »)…

MISC: Comment le devient-on?

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Il suffit de demander au greffe de votre Cour d’Appel un dossier de demande d’inscription sur la liste des experts judiciaires, de le remplir et de l’adresser avant le 1er mars au procureur de la République du tribunal de grande instance de votre domicile ou de votre activité professionnelle. Et environ huit mois plus tard, vous recevez un courrier vous indiquant que vous êtes accepté (ou pas). Vous ne savez pas pourquoi vous êtes pris ou refusé. Dans mon cas, et il semble que cela soit fréquent, j’ai été refusé la première fois et accepté l’année suivante.

Si vous êtes accepté, vous prêtez le serment suivant « Je jure, d’apporter mon concours à la Justice, d’accomplir ma mission, de faire mon rapport, et de donner mon avis en mon honneur et en ma conscience » et vous devenez expert judiciaire pour une période probatoire de trois années. Ensuite, votre expérience et l’acquisition des connaissances juridiques nécessaires au bon déroulement des missions d’expertises seront évaluées. Si tout va bien, vous serez alors inscrit sur la liste des experts judiciaires pour cinq ans, période à la fin de laquelle il faudra demander votre réinscription, de nouveau pour une période de cinq années.

MISC: Pourquoi le devient-on?

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La question est ambigüe et dépend du point de vue.

Du point de vue de la justice:

Les critères de choix de la commission de sélection composée de magistrats et d’experts restent un mystère pour moi. Néanmoins, en parcourant différents textes, et en particulier le décret n°2004-1463 du 23 décembre 2004 relatif aux experts judiciaires, j’ai pu comprendre qu’une candidature doit réunir les conditions suivantes:

1° N’avoir pas été l’auteur de faits contraires à l’honneur, à la probité et aux bonnes mœurs;

2° N’avoir pas été l’auteur de faits ayant donné lieu à une sanction disciplinaire ou administrative de destitution, radiation, révocation, de retrait d’agrément ou d’autorisation;

3° N’avoir pas été frappé de faillite personnelle ou d’une autre sanction en application du titre II du livre VI du code de commerce;

4° Exercer ou avoir exercé pendant un temps suffisant une profession ou une activité en rapport avec sa spécialité;

5° Exercer ou avoir exercé cette profession ou cette activité dans des conditions conférant une qualification suffisante;

6° N’exercer aucune activité incompatible avec l’indépendance nécessaire à l’exercice de missions judiciaires d’expertise;

7° Sous réserve des dispositions de l’article 18, être âgé de moins de soixante-dix ans;

8° Pour les candidats à l’inscription sur une liste dressée par une cour d’appel, dans une rubrique autre que la traduction, exercer son activité professionnelle principale dans le ressort de cette cour ou, pour ceux qui n’exercent plus d’activité professionnelle, y avoir sa résidence.

Du point de vue de l’expert judiciaire:

Chaque personne a ses propres motivations. Je pense que beaucoup considère l’inscription sur la liste des experts judiciaires comme l’apothéose d’une longue et brillante carrière, avec la reconnaissance de leurs compétences et le prestige qu’ils en retirent auprès de leurs pairs. Certains comptent peut-être sur le titre pour développer leur clientèle ou pour consolider leur notoriété professionnelle.

Pour ma part, ayant été l’un des plus jeunes experts judiciaires en informatique de France – j’ai été inscrit à 35 ans – je ne peux pas dire que cela couronnait ma carrière, ni que cela développerait ma clientèle (je suis salarié). Ma raison première était de me rapprocher de l’univers de travail de mon épouse qui est avocate. Elle m’aide d’ailleurs beaucoup à appréhender les subtilités juridiques de certaines situations, parfois dangereuses pour l’expert, en particulier dans le respect des procédures et la réponse appropriée à faire dans les cas un peu tendus. Ma deuxième motivation était personnelle: j’ai toujours rêvé être au cœur de l’enquête, à la recherche de preuves, de documents cachés ou des traces laissées par le « méchant ». J’avoue que j’ai été servi et que je continue à avoir le frisson quand les gendarmes ou les policiers m’amènent un ensemble de scellés informatiques « à faire parler »…

Enfin, avec le recul, je dois dire que le savoir faire que j’acquière avec l’activité d’expert judiciaire me sert beaucoup professionnellement: l’animation des réunions d’expertises judiciaires m’a donné de l’assurance et une aisance à la conduite des situations de crises. Et puis, voir ailleurs toutes les erreurs pouvant être commises, cela donne quand même à réfléchir sur ses propres pratiques techniques et permet de les améliorer. Je lis mieux les contrats de prestations et prépare mieux les grandes migrations informatiques maintenant.

MISC: Un truc me titille dans votre réponse sur comment devient-on expert judiciaire. Très souvent, le mot « expert » est largement galvaudé. Et là, si j’ai bien suivi, je ne vois aucune évaluation d’un savoir-faire. Du coup, j’ai l’impression de pouvoir revendiquer le titre d’expert en fumisterie sans que personne n’y trouve rien à redire. Ai-je raté quelque chose?

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Le mot « expert » n’est pas protégé. Toute personne qui le souhaite peut revendiquer le titre d’expert en quelque chose et en faire une plaque ou des cartes de visite. Les expressions protégées sont « expert judiciaire près la Cour d’Appel de » et « expert judiciaire près la Cour de Cassation ». Nul ne peut les utiliser sans être inscrit sur les listes concernées. Il faut donc faire attention et ne pas confondre « expert automobile » (pour les assurances) et « expert judiciaire automobile » (rubrique E.7.4). Idem pour les experts immobiliers, les experts comptables, etc. L’adjectif « judiciaire » change tout.

Concernant l’évaluation des compétences, dans le dossier de demande d’inscription, vous devez joindre tous les éléments permettant d’apprécier votre savoir-faire: études initiales, publications, parcours professionnel, projets importants, etc. et la commission de sélection prendra, si elle en a besoin, les meilleurs candidats. Ne pas être pris ne signifie pas nécessairement que l’on soit mauvais, mais simplement que le besoin d’experts dans votre domaine est déjà satisfait. Et être accepté ne signifie pas que l’on soit le meilleur de son domaine, mais le meilleur qui a postulé. Et comme les contraintes pesant sur l’expert judiciaire sont fortes, dans certains domaines – comme l’informatique – les meilleurs ne postulent pas nécessairement.

MISC: Comment est gérée votre activité d’expertise par rapport à votre employeur principal? Est-ce comme pour les militaires de réserve avec un temps donné accordé par l’employeur, ou est-ce sur vos soirées et week-ends?

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J’ai demandé l’autorisation à mon employeur d’exercer une activité parallèle. Cela m’a été accordé très facilement dans la mesure où je me suis engagé à ne jamais mélanger les deux activités. Je fais mes expertises le soir, le week-end ou en posant des jours de congés pris sur mes cinq semaines de congés payés.

Le travail de l’expert judiciaire en informatique

MISC: Quel est le déroulement d’une procédure? Le jeu de l’expertise, de la contre-expertise, et comment est tranché celui qui a raison? Juste sur l’art du discours?

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Les procédures diffèrent selon que vous intervenez dans une procédure administrative, commerciale, civile, pénale, etc.

Dans le cas des procédures civiles, l’aspect contradictoire est très important, là où il peut être inexistant en matière pénale, lors d’une instruction par exemple, où je travaille seul dans mon laboratoire.

Dans tous les cas, la procédure se termine pour l’expert judiciaire par le dépôt d’un rapport écrit. Il est alors dessaisi du dossier.

Il est possible qu’une autre expertise soit demandée, et dans ce cas, un autre expert sera désigné. Il est possible également qu’un groupe d’experts soit désigné, et rende un avis collectif, avec une partie personnelle pour chacun en cas de divergence d’avis.

Celui qui tranche est toujours le juge, qui n’est pas lié par l’avis des experts.

Dans le cas d’une cour d’assise, le rapport d’expertise peut être présenté oralement par l’expert (nous sommes dans le cadre d’une procédure orale), et la décision est prise par le jury.

On peut être un piètre orateur et un très bon expert judiciaire, au moins en France.

MISC: Au niveau des affaires que vous traitez, quand on écoute le législateur, tout tourne autour soit de la pédophilie / pédo-pornographie, soit du terrorisme. Est-ce effectivement ce que vous constatez dans les affaires que vous traitez.

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Les lois en France sont faites par les élus du peuple, c’est-à-dire par des femmes et hommes politiques. La politique des poursuites pénales est (encore aujourd’hui) décidée par le Garde des Sceaux qui demande aux Procureurs de poursuivre en priorité tel ou tel délits ou crimes. Je constate que depuis le milieu des années 2000 (vers 2004 ou 2005) les magistrats me désignent beaucoup plus souvent sur des missions de recherches d’images ou de films pédopornographiques. Auparavant, j’étais surtout désigné sur des affaires commerciales ou civiles.

Pour faire une réponse complète, je ne sais pas si le fait que je sois beaucoup désigné sur des affaires pédopornographiques dépend des directives données aux magistrats, des augmentations de ce type d’affaire (j’en doute), de mes compétences techniques, des tarifs particulièrement bas que je pratique (je divise souvent par deux ou trois le nombre d’heures effectivement passées), du fait que je rends mes rapports toujours dans les délais ou que j’accepte de travailler pour un tribunal qui ne paye mes honoraires (et frais avancés) que deux ans après…

Mais le fait est qu’aujourd’hui, plus de la moitié de mes dossiers sont de ce type, soit environ cinq sur dix par an.

MISC: Si le terrorisme est essentiellement traité par les services de renseignement, on a l’impression de l’extérieur que les services de police / gendarmerie sont surtout concentrées sur la pédophilie. Et pourtant, « trainant » sur internet depuis 15-20 ans, je ne suis jamais tombé sur de tels contenus. Quel est l’ampleur de ce fléau?

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Je ne peux pas répondre de manière scientifique sur ce point, n’ayant pas une vision suffisamment globale pour juger correctement l’ampleur du fléau. Par contre, il est relativement simple d’accéder sur internet à des contenus pédopornographiques dès lors qu’on les cherche. Il existe de nombreux sites ou forums qui permettent l’échange de fichiers de toute sorte, de manière légale ou non. Et parmi ces fichiers, certains sont de nature pédopornographique. Encore faut-il bien préciser ce que l’on entend par là: par exemple, des bandes dessinées représentants des enfants pré-pubères se livrant ou présentés comme se livrant à une activité sexuelle explicite ne sont pas interdites dans tous les pays (exemple le Japon avec certains mangas). Et ce qui est autorisé dans certains pays se retrouve très souvent sur internet accessible aux pays où cela est interdit. Cela fait réfléchir un peu sur la notion de liberté.

Mais je peux faire une réponse politique: sur la quantité d’informations disponibles sur internet, une infime minorité concerne à mon avis la pédopornographie. Et il est possible de contrer celle-ci avec les méthodes traditionnelles de luttes contre les réseaux mafieux. La pédopornographie est surtout utilisée comme prétexte pour faire passer des lois liberticides par des personnes qui ont des intérêts dans le contrôle.

MISC: Les interventions sont-elles toutes autour de l’analyse post-mortem ou sont-elles parfois d’autre nature?

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La plupart de mes expertises sont des analyses de scellés dans le cadre d’affaires à l’instruction. Il s’agit donc pour moi de réaliser une copie fidèle des supports numériques (disque dur, cédérom, clefs USB, etc) pour ne pas risquer de dégrader le scellé, puis d’analyser la copie pour répondre aux questions qui me sont posées.

Mais il y a beaucoup d’expertises in situ, en particulier dans des dossiers auprès des tribunaux de commerce, en général des litiges entre une entreprise, une SSII et un éditeur de logiciel. Il s’agit alors d’analyses de systèmes opérationnels présentant des bugs (selon l’une des parties).

Il y a également toutes les expertises qui consistent à assister les OPJ ou les huissiers lors de perquisitions. Là, c’est l’inconnu, je ne sais jamais sur quoi je vais tomber: une entreprise avec 15 ordinateurs en réseau et trois serveurs, dont un situé ailleurs, un particulier avec du GNU/Linux, de l’Apple ou du Windows 98…

MISC: J’ai dans l’idée qu’il est assez facile facile de fabriquer du faux sur un ordinateur et qu’en conséquent, la falsification d’une « preuve » informatique est loin d’être impossible. Alors, même si une décision de justice se prend sur un faisceau d’éléments, comment appréhender ce doute?

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Un bon expert judiciaire en informatique n’affirme rien qu’il ne puisse présenter de manière scientifique. Je n’écris pas « Monsieur X, propriétaire du PC, a fait telle chose », mais « l’utilisateur du compte informatique X a fait telle chose ». Et encore, après avoir vérifié la présence éventuelle de spywares, malware et autres chevaux de troie. Je n’écris pas « Monsieur X a stocké des images pédopornograhiques », mais « J’ai trouvé trace d’images pédopornographiques sur le scellé qui m’a été remis », etc.

J’ai écris dans un billet récent: « j’ai suivi une formation scientifique, la science est le domaine du doute, la critique du travail des autres est consubstantielle de l’activité scientifique et, les experts sont des êtres humains comme les autres. »

Si j’ai le moindre doute, je le mets par écrit dans mon rapport d’expertise.

MISC: Avez vous déjà été confronté à de telles situations?

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Pas encore, mais j’ai la hantise de l’être un jour, surtout si c’est trop tard, comme le Professeur Tardieu dont je raconte l’histoire dans ce billet:

https://zythom.fr/2007/12/lternel-voyage-de-la-science.html

Questions complémentaires qui ont déjà fait l’objet de billets détaillés que nous vous recommandons très fortement d’aller lire

MISC: Quels sont les besoins pour faire une expertise? Des tournevis, des disques durs, …

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J’ai une rubrique sur mon blog consacrée à cette réponse:

https://zythom.fr/search/label/Les%20outils

Tout dépend de la nature de l’expertise: s’il s’agit d’un travail de recherche à faire seul dans son laboratoire, j’ai plus de moyens que s’il s’agit d’accompagner des OPJ lors d’une perquisition.

J’ai écrit un billet qui décrit le contenu de ma valise d’intervention:

https://zythom.fr/2009/05/langoisse-de-lintervention.html

Mais pour faire bref, citons: des connecteurs et adaptateurs, câbles réseau, stylos, papier, plein de tournevis, une lampe électrique, un live CD d’ophcrack, un tabouret en toile, vis, patafix, colliers…

MISC: Quelles sont les expertises qui vous ont marqué (bref, le coin des anecdotes tant dramatiques que comiques)

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Les expertises qui m’ont le plus marqué sont celles relative aux images et aux films pédopornographiques. Cela a été la raison d’ouverture de mon blog et ma méthode de d’évacuation. Je suis papa de 3 enfants et je ressentais avec mes tripes le viol de ces jeunes enfants. L’un de mes premiers billets sur le sujet a été diversement apprécié: https://zythom.fr/2006/11/lhorreur-de-la-pdophilie.html

Extrait: Comment expliquer l’horreur d’une image pédophile?

Une image pédophile, c’est une enfant de quatre ans empalée sur un sexe d’homme. On y voit clairement la souffrance de l’enfant liée à la différence de taille entre les deux sexes.

Une image pédophile, c’est un garçonnet de cinq ans sodomisé par un homme qui lui déchire le corps.

Une image pédophile, c’est une fillette qui a en bouche un sexe plus grand que sa tête.

Un dossier pédophile, c’est un expert judiciaire qui pleure tout seul dans son atelier.

Sinon, j’ai aussi été bien secoué par un film trouvé sur un disque dur mis sous scellé. Il s’agissait du massacre d’une femme à la machette. Je reconnais ne pas être préparé à ce type de vidéo. Il a fallu pourtant que je la visualise entièrement pour remplir ma mission (en l’occurrence la recherche de vidéos pédopornographiques, parfois insérées dans d’autres films). C’est une histoire que j’ai raconté dans ce billet: https://zythom.fr/2009/09/un-petit-week-end.html (attention, âmes sensibles s’abstenir).

L’usage que certains jeunes ados font d’internet me bouleverse parfois:

https://zythom.fr/2009/11/manon13.html

Sinon, j’ai aussi parfois des souvenirs de belles rencontres, comme celle-ci

https://zythom.fr/2009/04/le-noir.html

où j’ai travaillé avec un jeune mal voyant.

J’ai également assouvi un rêve d’enfant en fouillant avec une greffière dans la caverne d’Ali Baba que constitue un entrepôt de scellés: https://zythom.fr/2007/07/la-salle-derrire-au-fond.html

J’ai une petite pensée pour les salariés qui ont sans le savoir un rôle déterminant dans une catastrophe informatique:

https://zythom.fr/2009/08/le-dernier-maillon.html

Enfin, j’ai été assez secoué par mon passage devant la justice pour avoir tenu le blog de Zythom. Je raconte cette histoire dans cette série de billets:

https://zythom.fr/2009/01/laffaire-zythom-introduction.html

En général, j’ai assez peu de souvenirs comiques liés aux expertises, ou en tout cas je préfère ne pas en parler pour ne froisser personne. Je préfère l’autodérision, comme par exemple dans ce billet

https://zythom.fr/2006/12/le-sicle-des-lumires.html

MISC: Rentrer dans un exemple précis d’une expertise, d’un début à la fin, ça serait super intéressant avec les multiples aspects (juridiques, techniques, etc.), mais ça serait bien trop long pour cette rubrique. Cependant, si vous voulez rédiger cela, n’hésitez pas :p

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C’est l’objet de mon blog, rubrique « anecdotes d’expertises » que je vous invite à explorer:

https://zythom.fr/search/label/Anecdotes%20expertises

Le mot de la fin de la rédaction

Pour Zythom: merci! Merci pour le temps que vous avez pris à rédiger ces réponses élaborées. Et merci surtout pour ce blog qui permet de rappeler que la sécurité est avant tout une histoire de personnes.

Pour les lecteurs: pour ceux qui ne connaissent pas son blog, nous vous en recommandons plus que fortement la lecture, c’est bon, parfois drôle, souvent émouvant, et ça fait un bien fou.

Fan art

Aujourd’hui, je souhaite rendre un petit hommage à un bloggeur peu connu qui mérite quand même de l’être tant il a du mérite.

Je vous laisse découvrir le montage vidéo que j’ai réalisé:

Et joyeux blog anniversaire !

De l’influence du gazouillement sur les statistiques

Je ne suis pas souvent à la pointe de la technologie, ou alors c’est plutôt par hasard, comme pour mon premier email de février 1989

Je suis ce que l’on appelle un « suiveur ». J’attends avec patience qu’une technologie soit éprouvée pour me l’approprier. Une sorte de réflexe de radinerie. Par exemple, j’aurais peut-être un iPhone dans un an, quand les prix auront baissé. Pour les blogs, je ne m’y suis vraiment intéressé qu’en septembre 2006.

Vous l’avez compris, bien qu’étant technophile, j’ai toujours été TRES raisonnable:
pas de Bi-bop, mais un Tatoo; pas de pc hardcore gamer à 8000 euros, mais un Dell 9200 de mai 2007; pas de FPS avec de vraies armes, mais une console Woui toute simple…

Bref, tout cela pour dire que j’ai un peu attendu avant d’aller tester Twitter

Comme mes vacances étaient trop courtes, je me suis essayé dès la reprise à ce nouvel outil, bien après les étudiants iraniens. Je dois dire que, contrairement à beaucoup, je n’y excelle pas vraiment, mais je trouve l’outil assez intéressant pour ne pas l’avoir encore abandonné.

Mais surtout, je viens de me prendre un énorme twitt sur mes stats:

La raison? Ce message de Maitre Eolas.

Devant tant de lecteurs qui déboulent, je ne peux dire que « bonjour, et bienvenue! ».

Moi qui ne suis qu’un simple « twit« .

Publi-information

Afin de ne pas tomber sous le coup de l’article L121-1 du code de la consommation, et conformément à l’article 20 de la loi pour la confiance dans l’économie numérique, je vous informe que ce qui suit constitue une publicité. Je signalerai mes sponsors dans le corps du texte.

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J’ai dans mon agrégateur de flux 124 sites internets dont je suis les billets au fur et à mesure de leur publication.

Il est évident que parmi ces sites, certains ont mes faveurs de lecture en ce sens que si j’ai 100 billets non lus, je commencerai par eux.

En premier lieu, je citerai Journal d’un Avocat, tenu par Maitre Eolas [très gros sponsor: 16% des visites des 30 derniers jours proviennent directement de ce site, et 99% de mes visiteurs ont connu mon blog par son intermédiaire]. J’adore, mais je commente peu car le domaine m’est relativement étranger (sans jeu de mots), ce qui se traduit par des envies de commentaires du genre « +1 ». J’y lis les billets avec soin et concentration, je suis les liens mentionnés et effectue les recherches ad hoc pour les concepts compliqués. J’y lis les commentaires, mais uniquement ceux auxquels Maitre Eolas a répondu (car en général c’est assez drôle) et admire le courage suicidaire de ceux qui osent poster des contre-argumentaires. Je suis fan, donc. C’est mon Pape à moi.

Le deuxième flux qui me fait immédiatement réagir provient du site Bouletcorp Le Blog. Ce type est un génie du dessin. J’attends avec impatience la sortie du tome 3 et rêve d’une dédicace. Si quelqu’un qui me lit connait Gilles Roussel, qu’il lui serre la main de ma part, se l’ampute et me l’adresse sous vide… S’il vous plait.

D’autres billets qui me font aimer mon agrégateur proviennent du blog de Sid: Ma petite parcelle d’Internet [gros sponsor: 5% des sources de visites directes du mois dernier]. Un hacker au sens de la Request For Comments n°1392… Ses billets me rappellent sans arrêt que la discipline informatique dans laquelle je suis expert judiciaire est un vaste champ de mines.

Je ne rate pas un billet publié sur le blog des Chroniques judiciaires de Pascale Robert-Diard, mais la journaliste que je préfère, de loin, reste Aliocha qui partage sa passion du journalisme sur son blog La Plume d’Aliocha [gros sponsor avec 2% des sources de visites]. Elle me pousse à réfléchir sur le métier de journaliste que je voyais sous le seul angle du café du commerce. Je tremble à l’idée de devoir un jour me recycler en responsable de communication et d’avoir à l’affronter IRL.

En fin, et afin de prouver la sincérité de ce billet, comme je ne peux pas citer tous les sites de mon agrégateur appartenant à des catégories inavouables, je mentionne en passant que je me brise tous les jours les yeux sur le site de Bonjour Madame… Ce qui montre que je ne suis qu’un homme (ou pas).

Merci à tous les sponsors qui me soutiennent, c’est-à-dire à tous ceux qui ont pris la peine de mettre un lien vers mon blog depuis leur blogroll (je parle franglais quand je veux). Je ne peux pas tous les citer mais ils sont probablement inclus dans cette recherche googlesque.
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Ce billet est un clin d’œil à cette réponse d’Aliocha.

Blogroll update

Cela fait un petit moment que je n’avais pas mis à jour ma liste de liens. C’est chose faite avec l’ajout des liens suivants que je lis avec passion depuis plusieurs mois:

Blogs Bd (nouveaux entrants):
Gamin, le blog Bd
Le Blog de Gluck
Le BugBlog de François Cointe
La plus jolie fin du monde
Le blog de Chanouga
Le blog d’une grosse
Les aventures de Maester sur le net

Justice (nouveaux entrants):
Brèves de police
Paroles de juges
Post scriptum

Informatique (nouveaux entrants):
Bruno Kerouanton
Mais en fait, non !
Numérama

Plutôt que de faire un long discours, je vous invite à aller les visiter…
Sans exception, vous n’y trouverez que des billets de grandes qualités écrits par des personnes bien plus méritantes que votre humble serviteur.

Ils viennent s’ajouter à la liste des liens déjà chaudement recommandés que vous trouvez en bas à droite de ce blog (très en bas maintenant, il faut utiliser l’ascenseur:).
Parmi « les anciens », deux se hissent nettement au dessus du lot dans des registres très différents:
Journal d’un avocat et
Boulet Corp.
S’il n’en fallait que deux…

Je ne vous dis pas quels sont les liens que j’ai sortis de mon agrégateur de flux, car je les ai laissé dans ma blogroll…
« Amour un jour, amour toujours ».

Bon surf.

Variations autour de 300

Le billet précédent était le 299e et a été l’occasion d’une fête à tout faire sauter. Me voici donc avec un billet portant un beau numéro bien rond.
J’ai beau être un peu fâché avec les chiffres ronds (au point que certains m’affublent à tort de TOC!), j’aime les nombres un peu particuliers. Et 300, comme chacun sait, est un nombre un peu à part.

D’abord, c’est un nombre triangulaire. En effet 300=24*25/2, c’est-à-dire un triangle équilatéral de côté 24…

Ensuite, c’est la somme de dix nombres premiers consécutifs 300=13+17+19+23+29+31+37+41+43+47, et la somme de deux nombres premiers jumeaux (nombres premiers séparés de 2): 300=149+151.

300 est un nombre de « grande joie », car il est divisible par la somme de ses chiffres.

Au bowling, c’est le score parfait (300=douze strikes consécutifs). Pour l’instant, j’en suis très loin sur la Wii Sport… Plus en tout cas que sur le flipper 300 des années 1970!

300, c’est aussi un nombre d’actualité puisque c’est paraît-il le nombre de décisions qui vont changer la France.

300K, c’est à peu près la température moyenne de la Terre (profitez en!).

L’article 300 du Code Civil dit ceci: « Chacun des époux séparés conserve l’usage du nom de l’autre. Toutefois, le jugement de séparation de corps ou un jugement postérieur peut, compte tenu des intérêts respectifs des époux, le leur interdire. » alors que celui du Code de Procédure Pénale dit: « Si les accusés ne se concertent pas pour récuser, le sort règle entre eux le rang dans lequel ils font les récusations. Dans ce cas, les jurés récusés par un seul, et dans cet ordre, le sont pour tous jusqu’à ce que le nombre des récusations soit épuisé. »

Il n’y a pas d’article 300 dans le Code Pénal ni dans le Code du Travail. L’explication est ici.

En chiffres romains, 300 s’écrit « CCC ».
CCC est un des 64 codons possibles du code génétique: c’est l’un de ceux représentant la proline.

CCC, ce sont également les initiales du célèbre Chaos Computer Club… et bien sûr du Comité Contre les Chats de Les Nuls.

300, c’est aussi le nombre record de visites sur ce blog (313 exactement), le 22 novembre 2007, en grande partie suite à ce commentaire de Me Eolas sur embruns.net

Ce trois centième billet est surtout l’occasion pour moi de vous remercier tous, par votre présence, d’avoir souhaité que ce blog continue.

En route donc jusqu’au 400e billet, si je survis à la semaine de ski qui s’annonce.
Si vous voyez passer un dinosaure en monoski, casque et doudoune de bucheron des années 80, c’est sans doute moi 🙂

Le double effet Eolas

Après Kisscool, voici le double effet Eolas…

1er effet: Passage de 131 visites/jour le 7 décembre à 260 le 8 décembre, grâce à ce billet

2e effet: Avec 4596 visites du 15 novembre au 15 décembre, malgré la fermeture annoncée de ce blog et ma piteuse volte face huit jours plus tard, me voici tétanisé par mon mal de dos ce soudain afflux de lecteurs…

Je me vois donc obligé de réaffirmer d’une part ma gratitude à l’avocat le plus bas haut d’inter(net), et d’autre part la ligne éditoriale de ce blog avec son onzième commandement…

A suivre, un classique de Voltaire (et oui).

Le lapin!!! le lapin!!!

Un tout petit expert

J’ai démarré ce blog pour dévoiler de manière impudique mes états d’âme (relire ce billet).
J’ai l’impression d’être debout sur un escabeau au milieu d’une rue animée et de parler à la cantonade. Personne ne fait attention, sauf une personne de temps en temps. C’est une sensation à la fois agréable et frustrante. Agréable, car ce blog m’a quand même permis de « rencontrer » des personnes très intéressantes. Frustrante, car pour garder un confort d’écriture, j’ai choisi de bloguer sous pseudonyme (lire l’explication ici)

Lors de toute exposition publique d’expériences ou d’opinions, il faut accepter des réactions négatives, voire agressives. Certains experts judiciaires m’ont encouragé, peu m’ont soutenu.

Il faut dire que je suis un simple citoyen au service (occasionnel) de la Justice. Je ne participe à aucun cercle d’initiés ni à aucun club, et je reste très discret aux rassemblements d’experts et de blogueurs (je suis un grand timide, ascendant misanthrope). Je ne prends pas part aux travaux de réflexions sur l’Expertise, je ne milite pas au sein d’associations expertales.

Et c’est bien là tout le charme d’internet! Offrir la possibilité aux petits d’être vus sur le même écran d’ordinateur que les plus grands. L’internaute regarde avec le même outil les sites des grands groupes multinationaux, de l’épicerie du coin, ou du copain placomusophile.

A Toi, Lecteur de ce blog, tu trouveras peut-être certains billets intéressants, certainement beaucoup absolument nuls et nul billet absolument certain. Et en cas de manque d’intérêt flagrant, la magie d’internet te permettra, d’un simple clic salvateur, de voler vers d’autres horizons. Merci quand même d’être passé 🙂

Je suis un tout petit informaticien expert judiciaire de province qui tient un tout petit blog. Et j’en suis très heureux.

Un coup d’oeil dans le retroviseur

Il faut parfois faire une pause et regarder un peu en arrière pour faire de l’autocongratulation (cela fait du bien) et un peu d’autocritique (cela ne fait pas de mal).

1) Le mois de septembre est le premier mois qui voit plus de 3000 visites sur ce blog. (3075 pour être précis, contre 2732 en août et 2327 en juillet). Si mes calculs concernant la droite de régression sur ces trois points sont corrects (merci de vérifier, j’ai fait le calcul à la main), cela nous donnera 135856 visites en avril 2037, le mois précédant ma disparition, soit 2% du public qui regardait les 45mn du 1er épisode de « Cold Case » lundi dernier. Merci à Maître Eolas pour l’audience liée à mon apparition dans sa blogroll, France 2 n’a qu’à bien se tenir (et moi aussi).

2) Le livre Zythom : Dans la peau d’un informaticien expert judiciaire est classé 8e meilleure vente dans sa catégorie (Internet et informatique, en français) sur lulu.com! Bon, sur l’ensemble des ouvrages de lulu.com, il arrive 21559e, ce qui est moins bien. Merci à tous les bibliophiles de leur confiance. J’offre une dédicace spéciale au 100e acheteur:)

3) Je n’ai pas tenu parole concernant le dépôt de cette candidature… Mais j’ai quand même perdu 8kg et rêvé un peu. C’est l’essentiel. Il faut laisser la place aux jeunes (mouais mouais).

4) Le billet le plus lu de ce blog est toujours celui-ci. Je ne sais pas s’il faut s’en réjouir. Ceci dit, ce n’est pas demain que je changerai la couleur de fond de ce blog. Celui-ci est 2e, je ne me demande pas pourquoi… Enfin, 3e but not least, étonnant non?

5) Le billet le moins lu est le présent billet.

Merci quand même d’être resté jusque là. Promis, une anecdote d’expertise bientôt en ligne sur ce blog. Elle est prête depuis quelques jours, mais un triste fait divers m’a fait sursoir à sa publication.