A propos Zythom

Informaticien Ex²pert Judiciaire, Irresponsable de la SSI, 3 enfants, marié à une avocate (ma vie n'est pas facile). Clé PGP: 0u 41-j3 m15 c3773 pu741n d3 cl3f

25 ans dans une startup – billet n.45

Introductionbillet n.44

Le développement de l’ERP prenait du retard sur le développement des besoins. Aussi, la décision de déployer l’ERP sur le deuxième campus était sans cesse retardée, surtout pour des problèmes d’harmonisation des processus et de formation. Mettre en phase deux campus distants, et faire converger les pratiques s’avèrent des sujets demandant beaucoup d’énergie.

Et l’énergie, je commençais à en manquer.

Surtout avec l’arrivée d’un nouveau projet dans mon sac à dos : la refonte du site d’inscription…

La startup ne vit pas toute seule dans son monde : elle a des interactions avec des processus extérieurs, et en particulier le processus d’admission. Vous avez tous entendu parlé de « ParcoursSup ». Enfin, surtout de « ParcoursSup » vu depuis les candidats. Moi, j’ai beaucoup travaillé sur les différents portails, vu du côté des établissements d’enseignement supérieur. Le portail GEPB (Grandes écoles post-bac), puis le portail APB (Admission post-bac) et enfin « ParcoursSup ».

La startup étant une école d’ingénieurs privée post-bac en cinq ans, elle recrute auprès des CPGE et des IUT, mais surtout directement auprès des lycéens de terminales.

Et pour s’inscrire dans la startup, devenue maintenant une école multi-campus reconnue et bien installée dans le paysage de l’enseignement supérieur, il faut un site web d’inscription pleinement fonctionnel.

Dès le début des années 2000, j’avais fait développer un site d’inscription complémentaire au site institutionnel. En 2008, le site avait été refondu complètement pour coller aux nouvelles technologies de l’époque. En 2015, ce site était en fin de vie et ne correspondait plus aux besoins d’une école moderne. Il fallait monter un projet d’évolution, que je repoussais sine die.

Sauf que le site d’inscription est le point d’entrée pour un candidat dans l’univers numérique de l’école. L’occasion était donc parfaite pour mener une réflexion sur cet environnement numérique et l’adapter au mieux aux besoins de la pédagogie et des étudiants.

Vous me voyez venir avec mes gros sabots : un projet de refonte complète du système d’information autour de l’ERP de la startup et des outils pédagogiques existants, avec de la SSO, de la sécurité, de l’intégration d’outils cloud…

Le tout à effectif constant.

Billet n.46

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

25 ans dans une startup – billet n.44

Introductionbillet n.43

Comme il est très difficile de gérer à distance les problèmes techniques d’un bâtiment (ascenseur, système incendie, électricité, etc.), il s’est vite avéré indispensable de procéder au recrutement d’un technicien sur place. Cette personne devait à elle seule être à la fois un service technique et un service informatique… Mission difficile.

Il me fallait manager cette personne à distance, tout en la formant aux techniques de gestion et d’administration des postes clients. Tant que le VPN site à site fonctionnait, il nous était possible d’intervenir sur les serveurs et les postes de travail.

40 machines et 5 serveurs supplémentaires tombaient dans notre périmètre. Nous étions toujours le même effectif en France, en soutien des utilisateurs du campus marocain. Tout le monde y mettait du sien : le campus de Casablanca vivait ses années « startup ». Le challenge était magnifique.

Sans réelle équipe de développement, je faisais office d’architecte du système d’information, avec comme question : « Comment déployer un système d’information sur deux campus ? ».

La solution que j’ai mise en place avec mon équipe est basée autour d’un serveur de virtualisation et son système de stockage. Puis d’un deuxième serveur de virtualisation pour le PRA/PCA avec un système de stockage pour les sauvegardes et les répliques.

Un serveur Debian avec OpenVPN nous sert de lien sécurisé site à site, malgré la surveillance étatique. L’Active Directory est répliqué sur les deux campus avec 3 contrôleurs de domaine. Les applications métiers sont dupliquées quand c’est possible (merci les licences à jetons). Faute de moyens financiers, les pare-feu sont des machines Debian avec des règles iptables générées par FWbuilder.

La solution d’impression retenue est PCounter, solution qui évoluera ensuite vers PaperCut, plus adaptée au monde de l’éducation.

Un serveur XenApps (Citrix) est déployé pour permettre aux étudiants des deux campus d’accéder aux applications depuis leur logement ou leur entreprise de stage. Le logiciel de planification est rendu accessible via ce serveur d’accès distant, ainsi que l’ERP.

C’est là que les problèmes ont commencé…

Billet n.45

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

Extrait de https://salemoment.tumblr.com/

avec l’aimable autorisation de l’auteur Olivier Ka

25 ans dans une startup – billet n.43

Introductionbillet n.42

La date du déménagement approchant, je prends mes billets d’avion pour m’occuper du matériel informatique, et en particulier des machines de la salle serveurs.

Le jour J, j’arrive à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, et je rallume mon téléphone portable. Presque aussitôt, je reçois un SMS du directeur du campus de notre antenne de Casablanca : il faut que je l’appelle d’urgence…

Bonjour Zythom, nous avons un problème avec le propriétaire des locaux dans lesquels nous étions en location. Il réclame un montant financier scandaleux pour nous laisser partir. J’ai déposé plainte mais le temps que l’affaire soit jugée… Et le propriétaire a fait appel à des gros bras pour nous empêcher de déménager notre matériel vers notre nouveau bâtiment !

Des gros bras…

Je me présente le lendemain matin devant l’ancienne école et je passe effectivement devant trois personnes qui filtrent les personnes et empêchent toute sortie de cartons ressemblant à ceux d’un déménagement !

Une fois dans les locaux, la directrice des études me fait part de son plan : nous allons exfiltrer les serveurs sous une couverture avec sa voiture via le parking souterrain !

C’est ainsi que nous avons descendu, par les escaliers de secours, les six étages du bâtiment et chargé deux serveurs de virtualisation, un NAS, un routeur et une console d’admin dans un coffre de voiture, et cachés le tout sous une couverture. La directrice des études et moi-même, assis à l’avant de la voiture, discutions tranquillement alors que nos cœurs battaient la chamade. Ni vu, ni connu, nous sommes sortis du parking du bâtiment, au nez et à la barbe du propriétaire et de ses nervis…

C’est le déménagement le plus rocambolesque auquel j’ai participé. J’avais laissé les sauvegardes dans les anciens locaux au cas où nous nous serions fait interceptés et le matériel détruit ou endommagé.

J’ai pu rapidement remonter la salle serveurs, rétablir les services informatiques et les sauvegardes, le tout branché sur le nouveau matériel réseau qu’il a fallu s’approprier. Le propriétaire de notre ancienne location a été débouté de toutes ses demandes et condamné, bien plus tard.

Par contre, une fois rentré en France, tous les nouveaux moyens informatiques allaient être gérés à distance par mon équipe et moi-même.

A effectif constant…

Billet n.44

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

Le propriétaire nous cherche encore…

25 ans dans une startup – billet n.42

Introductionbillet n.41

En effet, depuis plusieurs années, la startup a exporté son modèle hors de France, dans un pays magnifique en plein boom : le Maroc. J’ai déjà eu l’occasion sur ce blog de raconter quelques missions épiques à Casablanca pour installer la salle serveurs et les postes clients.

Je dois aussi à ce campus distant de belles aventures, parfois stupides, mais souvent riches de belles rencontres.

Mais ce qui n’était qu’un petit campus dans des locaux loués allait devenir un projet sérieux, avec la construction d’un bâtiment en propre : un immeuble de 6 étages allait sortir de terre en quelques mois. Cette fois-ci, pas question d’assister aux réunions de chantier, ni de proposer des solutions techniques : tout le chantier a été conçu et suivi par un architecte particulièrement à l’écoute des besoins d’une école d’enseignement supérieur. J’ai simplement veillé à certains détails comme le nombres de prises électriques pour chaque poste de travail, la double clim dans la salle serveurs, la qualité du câblage réseau, du wifi partout, etc. J’ai même prévu une prise étanche en extérieur pour une éventuelle caméra sur le toit…

Une école est sortie de terre avec une capacité de 500 étudiants.

Mais le déménagement n’allait pas du tout se passer comme prévu !

Billet n.43
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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

La réponse de Deep Thought… N’oubliez pas votre serviette !

(Source image Wikipédia)

25 ans dans une startup – billet n.41

Introductionbillet n.40

Nous sommes en 2013 et un projet assez lourd va venir s’ajouter à ma liste des tâches et à mes responsabilités : la construction d’une résidence étudiante sur le campus de l’école. J’avais amené l’idée au retour d’une visite de mon ancienne école où j’avais constaté la présence d’une résidence étudiante réservée aux étudiants de première année. En discutant avec le directeur général, celui-ci avait tout de suite compris qu’une telle proposition de prestation est un avantage concurrentiel quand un étudiant fait le choix de sa formation. On imagine toujours les étudiants faisant des choix très rationnellement quand il s’agit d’engager tout leur avenir, mais dans les faits tous les détails comptent.

Disposer d’une offre de logements réservés est un avantage très concret quand il s’agit de choisir son école, surtout pour des étudiants internationaux.

Bref, d’une idée lancée dans une conversation, le projet s’est transformé en réalisation concrète, une fois les financements trouvés par le directeur général. Un magnifique projet qu’il a fallu mener à bien…

J’ai ainsi assisté à de nombreuses réunions, du choix du projet d’architecte, jusqu’au suivi du chantier qui a duré deux ans. Pendant les phases d’études et de chiffrages, j’ai été amené à proposer l’utilisation de la chaufferie de l’école (surdimensionnée lors de la construction initiale), l’utilisation du système de contrôle d’accès des badges des étudiants, le raccordement par fibre optique à l’établissement pour bénéficier de son accès à un internet haut débit, la prévision d’un local technique permettant à chaque logement étudiant de s’équiper à la demande d’une box fibre chez l’opérateur de son choix si la prestation gratuite de l’école ne suffisait pas, l’installation de panneaux solaires pour l’eau chaude, le respect des normes HQE++, l’installation de systèmes de comptage énergétique individuels, etc.

Le bâtiment est sorti de terre, et chaque semaine j’assistais aux réunions de chantier. Grâce au travail acharné de l’architecte et des sous-traitants, les 150 logements étudiants seront livrés dans les temps, au mois de juillet, juste avant les choix de logements de la rentrée.

Pendant ce temps-là, le système d’information se développait, mais trop doucement aux goûts des utilisateurs. Surtout ceux du deuxième campus…

Billet 42 o/

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

25 ans dans une startup – billet n.40

Introductionbillet n.39

Le service informatique est alors constitué de 4 personnes : deux administrateurs informatiques, un assistant technique et moi-même. Les deux administrateurs assurent le fonctionnement opérationnel de l’infrastructure réseau, la sécurité, l’administration des 70 serveurs et l’adaptation de l’ERP aux besoins sans cesse évolutifs de l’entreprise. L’assistant technique assure le support niveau 1, et j’occupe le poste de DSI et Directeur Technique.

Le nouvel ERP couvre parfaitement les besoins initiaux de l’entreprise, mais ceux-ci évoluent rapidement, et pas toujours de manière simple. La tâche est ardue et l’équipe est fortement sollicitée pour ajouter des fonctionnalités au fur et à mesure de la croissance de la startup, devenue une belle entreprise de 1000 utilisateurs sur deux campus. Nouveaux programmes pédagogiques, nouvelles interactions avec de nouveaux outils du système d’information, arrivée d’un LMS, etc.

Le système d’information grandit, mais pas les ressources humaines le faisant fonctionner.

J’en prends cruellement conscience avec un taux d’insatisfaction en hausse des utilisateurs du système d’information. Mais j’ai toujours le soutien de la direction générale, qui m’explique qu’il faut que je fasse avec les ressources humaines qui sont les miennes. Nous sommes trop petits pour agrandir l’équipe.

Il faut « optimiser ».

Oui, mais la pression des utilisateurs sur l’ERP et la nécessité d’augmenter ses possibilités va augmenter… L’équipe prend sur elle, je prend les coups, la tension monte.

Billet n.41

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

25 ans dans une startup – billet n.39

Introductionbillet n.38

Tous les DSI vous le diront, mener à bien un projet d’évolution de l’ERP de l’entreprise est un sujet délicat qu’il faut prendre très au sérieux. Beaucoup des processus vitaux de l’entreprise sont organisés autour de son ERP.

Après avoir obtenu le feu vert du directeur général, et son appui, j’ai démarré le projet de remplacement de l’ERP : cahier des charges, analyse des produits du marché, comparatifs, groupe de travail, copil, maquetage, décision, préparation, formation, etc. Toutes les étapes d’une gestion de projet classique sont déroulées pendant deux ans.

La chance de ce projet aura été d’être mené juste après plusieurs mois d’une analyse qualité menée par tous les acteurs de l’entreprise. Tous les processus métiers étaient décrits et organisés sur le papier (et bien entendu dans la tête des acteurs).

La deuxième chance de ce projet était le soutien indéfectible de la direction générale dès qu’il y avait des grincements de dents.

La troisième chance a été l’implication de tous les acteurs clefs de l’entreprise, et en particulier « les petites mains », qui avaient compris assez vite le côté « vital » de la réussite du projet.

Après deux années d’efforts, la bascule vers le nouveau système a eu lieu. Les données sont reprises depuis l’ancien système et tout le monde bascule vers le nouveau, après des formations adaptées. 80% des besoins sont rapidement couverts, puis 90% et enfin 100%.

Mais le service informatique est dans le rouge.

Billet n.40

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

25 ans dans une startup – billet n.38

Introductionbillet n.37.5

Il restait à tirer les leçons de cet événement pour hausser le niveau de sécurité.

Depuis le piratage de ce blog en 2012, lors d’une conférence sur la sécurité informatique où j’étais invité comme conférencier pour parler de mes activités d’expert judiciaire (lire le billet « pwned« ), je me suis intéressé de près aux questions de sécurité informatique. Mon premier réflexe a été de lire tout ce que je pouvais sur internet, et il y a une tonne de références.

Puis je me suis intéressé aux documents de l’ANSSI, référence en la matière, et en particulier à la méthode EBIOS. J’ai commencé par auditer mon périmètre personnel, mes pratiques un peu light et trop confiantes. J’ai ensuite modifié mes habitudes, et en particulier j’ai segmenté mes identités numériques : identité comme blogueur, identité comme professionnel, identité comme expert judiciaire, identité comme conseiller municipal, etc. La compromission d’une boite email de l’une de ces identités numériques ne doit pas impacter les autres. Enfin, j’espère.

Tout ce travail d’analyse a eu comme conséquence de mettre un peu d’ordre dans mes pratiques et hausser un peu mon niveau de sécurité : modification en profondeur de la politique de sécurité des systèmes d’information de mon entreprise, et étapes par étapes, amélioration des procédures et meilleure identification du périmètre de sécurisation. J’ai endossé, petit à petit, la fonction de RSSI, en plus de toutes les autres.

Ma politique en matière de sécurité informatique est assez simple : chaque compte informatique sera un jour piraté, chaque ordinateur sera un jour compromis et chaque utilisateur cliquera un jour sur un lien malicieux. Plutôt que de faire culpabiliser tout le monde sur ces sujets, j’essaye de mettre en place des outils pour anticiper l’intrusion, pour réparer la perte d’un poste de travail ou pour faciliter le redémarrage de l’activité en cas de compromission. Un mode « best effort » pragmatique mais organisé.

J’ai établi la liste des services rendus, à la mode ITIL, la liste des logiciels, la liste des risques, etc. Tout ce travail m’amenait vers une conclusion assez évidente : le logiciel informatisant notre cœur de métier, notre ERP, était agonisant. Il fallait d’urgence mener une opération de remplacement, une opération à cœur ouvert du système d’information.

Billet n.39

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

La sécurité, un travail d’équipe (allégorie)

La plus belle préface du monde

Photo © Mme Zythom

(cliquez sur l’image pour l’agrandir)

Je me tiens au courant de l’actualité à travers de nombreux sites web, sélectionnés en fonction de mes centres d’intérêt, mais aussi en fonction de l’être humain qui rédige les articles que je lis.

Je teste régulièrement les logiciels d’agrégation des flux de syndication RSS/Atom et je suis plutôt satisfait du site Inoreader, même si leur message anti bloqueur de publicité commence à suffisamment m’agacer pour que j’envisage de partir voir ailleurs… Vous aurez néanmoins une idée d’une partie des sites que je suis, en consultant ma liste de liens sur le côté droit du blog (version web).

Parmi les gens que j’apprécie, et dont je ne rate aucun billet, il y a un certain Stéphane Bortzmeyer, que j’ai eu la chance de croiser en chair et en os lors de plusieurs conférences. J’aime la grande expertise qu’il possède et sa capacité à en publier des billets clairs, même si je le reconnais, j’ai parfois du mal à suivre le niveau…

C’est pourquoi j’ai un peu paniqué quand il m’a contacté pour me demander d’écrire la préface de son ouvrage « Cyberstructure« . J’ai cherché sur Internet un tuto pour savoir comment écrire une préface et j’ai découvert à ma grande surprise que c’était maintenant enseigné au collège, et même un exercice assez basique…

J’ai donc beaucoup lu sur le sujet, et essayé de mettre en pratique les conseils des enseignants : donner envie sans dévoiler, mettre en valeur sans se mettre en valeur, etc. Stéphane et son éditeur ont accepté que je puisse reproduire cette préface sur mon blog. La voici.

Déclaration d’éventuels conflits d’intérêts : J’ai écrit la préface sur la base du tapuscrit numérique envoyé par Stéphane Bortzmeyer. Son éditeur m’a ensuite proposé, comme c’est semble-t-il l’usage, de recevoir des exemplaires gratuits de l’ouvrage final. J’ai refusé, et je me suis procuré avec mes propres deniers un exemplaire de cet excellent ouvrage que je recommande d’avoir dans toutes les bonnes bibliothèques : « Cyberstructure – L’Internet, un espace politique« . L’ouvrage est pour tout public, et pas seulement pour les geeks, les nerds, les experts judiciaires ou les avocates. Je ne touche aucun droit sur les ventes, pas même en Ethereum. Je n’ai reçu aucune rémunération, et aucun animal n’a été maltraité durant nos échanges chiffrés.

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Préface

Quand Stéphane
Bortzmeyer m’a demandé d’écrire la préface de cet ouvrage,
j’ai essayé de comprendre pourquoi il contactait un petit
informaticien expert judiciaire de province, inconnu de tous IRL.
En fait, la réponse fait partie de la magie d’internet : cet
assemblage de réseaux informatiques qui relient des ordinateurs,
relie également les gens entre eux et permet des rencontres qui
auraient été improbables dans le monde réel. Car oui, j’ai eu la
chance de rencontrer Stéphane Bortzmeyer, de lui parler et de lui
serrer la main (je n’ai pas fait de selfie avec lui car je trouvais
cela un peu ridicule à l’époque, mais je me soigne depuis).

Comme beaucoup
d’internautes, je lis avec attention les textes que Stéphane
Bortzmeyer publie sur son blog https://www.bortzmeyer.org/
même si souvent leur contenu me semble a priori hors de
portée, moi qui ne suis pas spécialiste des Request For Comments
(RFC), ni du nommage internet sécurisé… L’éclairage qu’il
apporte à ces sujets complexes permet de mieux comprendre comment
fonctionne internet dans ces différents usages.

Aujourd’hui, tout
le monde connaît internet, mais peu cherchent à en comprendre la
dimension politique. Le livre que vous allez découvrir aborde ce
sujet avec une prise de hauteur que peu d’experts techniques
arrivent à avoir, en abordant par exemple la question de la
neutralité de la technique, de la censure du web, de la vie privée,
et bien d’autres encore. Stéphane Bortzmeyer montre ici toute sa
capacité d’explication et partage avec nous sa vision humaniste du
progrès technique.

Vous allez y trouver
des réponses claires sur le fonctionnement d’internet, mais aussi
des réflexions sur des points politiquement sensibles telles que la
manière de prendre en compte les différentes langues humaines, ou
l’influence des choix techniques sur l’exercice des droits
humains.

En tant qu’expert
judiciaire en informatique, j’ai dû me plonger, à la demande de
magistrats, dans l’intimité numérique de nombreux citoyens, pour
y rechercher des preuves éventuelles de leurs activités supposées
criminelles. Cette violation légale du droit à la vie privée m’a
amené à réfléchir sur le pouvoir qui m’était délégué par
des lois votées par des femmes et hommes politiques qui n’ont pas
toujours conscience de leurs impacts potentiels sur chaque citoyen.
Un fait divers sordide entraîne souvent une réaction législative
guidée par l’émotion de la population. Mais sommes-nous conscient
de limiter nos libertés individuelles au nom d’une protection
collective souvent illusoire ? Il faut ouvrir une réflexion.

Ce livre vous
donnera beaucoup de réponses aux questions que vous vous posez sur
le formidable outil qu’est internet. Mais il vous permettra surtout
de redécouvrir une aptitude que nous possédions tous dans notre
enfance : celle de se poser des questions. A vous ensuite
d’essayer de trouver les bonnes réponses auprès de sources
fiables. Ce livre en fait partie.

Je vous souhaite une
lecture instructive.

Zythom, avec ma serviette de bain

2019 sera une bonne année

Je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année 2019. J’espère qu’elle vous sera agréable pour vous et vos proches.

De mon côté, je vais tout faire pour remonter la pente et reprendre une vie recentrée sur les choses importantes. Je pose ici une vidéo qui illustre bien cet état d’esprit :

La suite de la série « 25 ans dans une startup » va reprendre après 3 mois d’interruption, mais à un rythme plus lent (un billet par semaine), toujours dans l’esprit de l’exercice d’écriture dont je parlais dans l’introduction. Je vais aussi intercaler d’autres billets sans rapport avec la série, mais plus près de ce que je fais dans le temps présent.

Comme je le disais dans le billet précédent, 2019 est pour moi une année de grands changements. Le blog va également changer
d’orientation. J’en parlerai dans l’épilogue de la série des « 25 ans dans une startup ». Merci pour votre patience.

2019, c’est aussi un nombre qui a la propriété suivante : quand on l’écrit en binaire et qu’on compte de droite à gauche les nombres de bits identiques, le comptage est une suite strictement croissante :

11111100011 -> 2,3,6

La dernière fois, c’était avec 2017 (1,4,6) et la prochaine fois, ce sera avec 2032 (4,7).

De rien (source).

Zythom