25 ans dans une startup – billet n.2

Introductionbillet n.1

Sauf que pendant mon service militaire, je m’étais mis en tête de travailler dans le domaine de l’intelligence artificielle. Et en 1989, le secteur était en pleine effervescence (déjà), mais les entreprises ne recrutaient que des gens déjà expérimentés sur le sujet. N’écoutant que mon courage et ma passion, je me suis accroché et j’ai ratissé large en appliquant ma méthode de harcèlement ciblé déjà présentée sur ce blog (lire ici).

Après de nombreux coups de téléphone et CV papiers remis en main propre, j’ai fini par décrocher un stage de pré-embauche dans un laboratoire de recherche à Paris qui travaillait sur les réseaux de neurones o/.

Deux mois après, ce laboratoire m’embauchait comme « assistant professeur », avec salaire misérable à la clé, par comparaison avec mes camarades de promotion d’école d’ingénieurs, mais avec salaire quand même : j’étais le plus heureux des Hommes !

J’apprenais tout ce qu’il y avait à apprendre sur les réseaux de neurones. J’y consacrais toute mon énergie, toutes mes journées et toutes mes nuits. Cela allait durer 5 ans. Une fois mon doctorat en poche, je suis devenu Maître de Conférences.

A la passion de la recherche en intelligence artificielle se sont ajoutées deux autres passions : un week-end sur deux, j’allais faire de la spéléologie et séduire ma future femme.

C’est ce dernier point qui a bouleversé ma vie.

Billet n.3

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

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25 ans dans une startup – billet n.1

Billet précédent (introduction)

J’ai 54 ans. Aussi loin que ma mémoire me permet de remonter, j’ai toujours été guidé dans mes choix professionnels par la passion. C’est une des clés de ma personnalité et de mon bonheur.

J’ai eu la chance de me découvrir un centre d’intérêt lorsque j’étais au collège : l’électronique. Je démontais tout ce qui passait à ma portée, et je me revois encore triturer les radios à tubes qui font aujourd’hui les délices des collectionneurs ou des décorateurs d’intérieur. Je récupérais les pièces, les vis, les condensateurs variables à air, les boutons en bakélite… J’étais abonné à la toute nouvelle revue « Électronique pratique« , et je dévastais, au désespoir de mes parents, la moquette de ma chambre avec mon fer à souder.

De l’électronique à la calculatrice programmable, il n’y avait qu’un pas, rapidement franchi. La suite est une chanson connue tant cela correspond aux clichés : création du club d’informatique du lycée (en 1979 !) avec du matériel prêté par un parent d’élève, bac C, TRS80, math sup, math spé x2, école d’ingénieurs option informatique, service militaire dans le service informatique des armées, et me voilà sur le marché du travail.

Sauf que…

Billet n.2

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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

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25 ans dans une startup – introduction

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J’ai fait ces derniers mois un point professionnel un peu éprouvant, dont je ne pouvais pas parler facilement en temps réel sur ce blog. Maintenant que tout cela est derrière moi, je vais tenter d’aborder ces questions sur ce blog, pour partager avec vous sur le sens de l’engagement professionnel, que vous soyez vieux ou jeune, actif ou retraité, maître Jedi ou jeune Padawan, parce que je pense que cela peut apporter quelque chose à vos propres réflexions.

Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave, car j’écris essentiellement pour moi 😉

Comme j’utilise aussi ce blog pour tester des choses en lien avec l’écriture, je vais tenter l’expérience suivante : écrire des billets très courts, qui seront programmés pour être publiés deux fois par semaine, les mardis et jeudis, avec l’idée de travailler la narration, et un rythme plus lent que celui des réseaux sociaux.

N’étant pas un écrivain professionnel, je ne sais pas encore combien de billets
je vais écrire, ni si je tiendrai le rythme, mais le titre de
cette histoire est choisi. Ce sera : « 25 ans dans une startup ».

Je préviens mes lecteurs habituels, ce projet n’a pas vraiment d’autre intérêt que de décrire un parcours qui s’est réellement déroulé. Je ne cherche pas à décrire les parcours professionnels d’aujourd’hui tels que vécus par des millions de personnes. J’écris sur une expérience personnelle, vue depuis l’angle très réduit de ma propre perception. Je ne donne aucune leçon, à personne. Ce n’est pas l’histoire d’une entreprise, c’est plutôt l’histoire d’une personne, avec ses doutes, ses choix et ses idées. Cela a toujours été l’esprit de ce blog.

Enfin, j’ai parfaitement conscience de faire partie des privilégiés qui ont un emploi, la santé, une famille en soutien, un environnement professionnel favorable et intéressant. Être privilégié n’empêche pas de faire part de ses expériences, de son histoire ou de ses états d’âme.

Voyez cela comme une expérience d’écriture, teintée d’une légère amertume sur le temps qui passe.

Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.

Billet n.1

Les réseaux des pairs

Dans une autre vie, j’ai eu l’occasion de subir un changement de directeur général. Quand vous faites partie d’un comité de direction, c’est toujours un moment « intéressant ».

Lors du premier entretien en tête à tête avec mon nouveau chef, celui-ci me demande : « Bon, Zythom, si vous me parliez un peu de votre réseau ». Et me voilà parti dans une présentation détaillée et passionnée de notre réseau informatique, sa complexité, sa technicité, ses risques de sécurité, les options de connexion à internet, les coûts. Je lui parle de switchs, de routeurs, de baies de brassage, d’onduleurs, de bornes Wifi, de fibres optiques, de sous-répartiteurs, de VLAN, de VPN… Au bout de quelques minutes, je remarque le visage un peu contrarié de mon patron. Inquiet, je lui demande si je manque de clarté dans ma présentation.

Il me répond : « Zythom, quand je vous pose cette question sur votre réseau, je parle de votre réseau relationnel. Les contacts que vous avez avec vos homologues, localement, régionalement etc. ».

Silence gêné.

« Ah. Mais votre prédécesseur me demandait plutôt de travailler seul pour être en avance sur nos concurrents. Donc, mes contacts avec mes homologues sont très limités ».

Sa réponse a changé ma vie : « Zythom, vous allez discuter avec vos homologues, échanger, vous déplacer. Je veux que vous intégriez tous les réseaux relationnels de votre domaine, avec l’idée que l’on progresse plus vite ensemble que seul dans son coin. »

Je n’ai jamais cessé depuis d’appliquer cette règle, et si j’ai un conseil à donner à toutes les personnes qui me lisent : essayez.

J’ai rencontré énormément d’experts dans ma vie : d’abord comme chercheur, puis comme enseignant, puis comme expert judiciaire, comme DSI, comme pilier de bar, et enfin comme blogueur. J’en ai vu des brillants, des fiers, des qui aiment les projecteurs, la lumière. Ceux-là sont pour la plupart des solitaires. Et il y a ceux qui arrivent à partager leurs savoirs, leurs succès comme leurs échecs.

Il a toutes sortes de réseaux d’échanges (conférences, listes de diffusion, clubs, associations, compagnies, réseaux sociaux, blogs…) mais je vais vous parler celui qui m’a fait gagner le plus de temps : le réseau des pairs.

Le réseau des pairs est plus communément appelé « communauté de pratique » en théorie de l’éducation. Voici ce qu’en dit Wikipédia :

Selon Lave et Wenger (1991), par qui le concept de communauté de pratique est apparu, et Kirschner and Wopereis (2003), une communauté de pratique
est constituée de groupes d’individus engagés dans la même occupation
ou dans la même carrière. Ces individus interagissent sur une base
continue en vue de maîtriser et d’améliorer les savoirs et savoir-faire
de leur domaine d’intérêt. Ainsi, la participation par qui
l’apprentissage se déploie, demeure un élément moteur dans une communauté de pratique et revêt un double sens d’implication et d’engagement. Lave et Wenger (1991) désignent cette forme d’apprentissage par Legitimate periphiral participation,
qui décrit l’investissement du membre au sein de cette communauté, du
stade de noviciat jusqu’à sa pleine reconnaissance par ses pairs.
L’engagement mutuel, l’entreprise conjointe et le répertoire partagé
sont parmi les caractéristiques importantes des communautés. On retrouve
les communautés de pratique dans les structures informelles.

Comme je n’ai pas la prétention de théoriser ce domaine, je vais simplement partager avec vous ma modeste expérience : quel que soit votre métier, je vous conseille de prendre contact avec un groupe de personnes ayant les mêmes préoccupations et qui sont d’accord pour partager leurs connaissances.

Exemple 1 : A force de fréquenter des salons informatiques dans ma région, j’ai fini par rencontrer des responsables informatiques avec qui j’ai sympathisé. D’abord par des discussions informelles, puis autour d’une table dans un bar. « Et si on se voyait plus souvent entre nous pour discuter de nos métiers ? ». L’idée était lancée et a abouti à la création d’un club de DSI local où l’on échange autour de nos idées, de nos problèmes, de nos projets, de nos fournisseurs, de nos coûts, de nos utilisateurs, de nos organisations métiers… Après chaque réunion, je ressors avec plein d’idées, d’envies, de solutions. Je gagne un temps colossal sur la majorité de mes projets !

Exemple 2 : Lorsque je me retrouve face à un problème que je ne sais pas résoudre dans une expertise judiciaire, après avoir cherché de manière approfondie une solution (histoire quand même de ne pas être trop ridicule si la solution est évidente), j’ai la chance de pouvoir solliciter l’aide confraternelle d’experts judiciaires sur une liste de diffusion spécialisée. Face à un problème qui me semble insurmontable, il y a très souvent quelqu’un qui s’est trouvé face au même problème et qui a trouvé une solution qu’il accepte de partager. Bien entendu, je réponds de même si j’ai moi-même quelque chose à apporter. Nous n’avons rien inventé, ce type de forum / liste de diffusion existe depuis la création d’internet.

Par ce billet, je voudrais remercier toutes les personnes qui, à un moment ou à un autre, m’ont aidé par leurs conseils ou leurs mises en garde. Que ce soit par un commentaire sous un billet du blog, un tweet, un email ou un coup de téléphone. Et aussi toutes celles et ceux avec qui j’ai pu discuter dans le « social event » d’une conférence (SSTIC/JRES/PSES ).

Par ce billet, je voudrais encourager les nerds, les geeks un peu solitaires, à surmonter leurs égos, leurs craintes du ridicule, leurs phobies relationnelles éventuelles, et à faire l’effort de rencontrer des personnes partageant leurs passions. Après tout, ce n’est pas comme si l’on manquait d’associations, de projets communautaires, de forums, de conférences…

Plusieurs conseils encore : soyez tolérants. Tolérance aux noobs, aux autres, à celles et ceux qui sont différents ou qui pensent différemment. Écoutez les idées des autres jusqu’au bout. Ayez le courage de poser des questions, de communiquer le plus clairement possible avec les autres, afin d’éviter les malentendus, les conflits. Ne sur-réagissez pas : ce que les autres disent et font ne sont qu’une projection de leur réalité et de leurs propres rêves. Lorsque vous êtes immunisés contre les opinions et les actes d’autrui, vous n’êtes plus la victime de souffrances inutiles. C’est certainement le point le plus difficile, sur lequel j’ai le plus de progrès à faire.

Ces conseils valent pour les réunions, mais aussi pour la vie en général.

S’amuser avec une machine virtuelle dans le cloud

Crédit image Sam Johnston (1)

Je suis un gros consommateur des outils Google : le moteur de
recherche, la messagerie, le drive, le calendrier, etc. C’est donc assez
naturellement que je me suis retrouvé à une présentation des services
proposés par la plateforme Google Cloud : cloud.google.com

Je précise que ce billet n’est malheureusement pas sponsorisé.

J’ai
découvert que l’on pouvait faire fonctionner gratuitement une (petite) machine
virtuelle dans le cloud Google. Ce billet s’adresse donc
aux personnes souhaitant découvrir le monde des machines virtuelles
hébergées sur un datacenter situé quelque part dans le monde.

Avertissements
: Philosophiquement, j’aime tout le monde : j’utilise Windows
quotidiennement, ainsi que plusieurs distributions GNU/Linux Mint, j’ai
un
compte Facebook personnel, j’aime l’association Framasoft (y compris son initiative de dégooglisation d’internet), j’utilise Twitter, j’aime Mastodon,
j’essaye de sensibiliser mon entourage et mes lecteurs à la protection
de leur vie privée, tout en mettant mes connaissances au service de la
justice et des enquêteurs, je mange de la viande et je roule en vélo
pour mon bien être et celui de la planète. Vous l’avez compris, je suis
plein de contradictions, que j’assume plus ou moins. J’évolue lentement
mais sûrement. Je reste ouvert à toutes les discussions, je teste tous
les environnements, les hébergeurs, les différentes solutions et outils.
Et je garde ce que je trouve pratique par rapport à mes usages. Je ne suis pas sponsorisé par Google, je ne travaille pas pour Google
(Larry, if you’re reading me…), je ne suis pas responsable des
manipulations que vous allez faire chez Google, ni du coût que cela
pourrait entraîner pour votre carte bancaire. Si vous ne comprenez pas
ce que je présente comme concepts ou comme commandes, il vaut mieux
rester spectateur et ne toucher à rien.

Prérequis : Vous devez disposer d’un compte Google, et accepter de
confier le numéro de votre carte bancaire à Google, qui s’engage à ne
pas la débiter si vous restez dans les limites indiquées lors de l’essai gratuit (bien lire les conditions, pas le droit de miner des cryptomonnaies…).

Démarrage :

– Connectez-vous à votre compte Google.

– Rendez vous sur https://cloud.google.com et cliquez sur « essai gratuit ».

– Remplissez les informations demandées, en lisant attentivement les conditions.

Je vous propose de suivre le didacticiel « Essayer Compute Engine », en créant une instance ayant les caractéristiques suivantes :

– Zone aux États-Unis (datacenter us-east* par exemple)

– Type de machine : micro (1 vCPU partagé) avec 0.6 Go de mémoire

– Disque de démarrage : Debian GNU/Linux 9 à 30 Go (cliquez sur Modifier pour augmenter la taille du disque).

Ces caractéristiques correspondent, au moment où j’écris ce billet, aux conditions d’une machine gratuite (cf https://cloud.google.com/free/ section Google Compute Engine) :

– 1 instance f1-micro par mois (aux États-Unis uniquement, excepté en Virginie du Nord)

– 30 Go de stockage HDD par mois, 5 Go de stockage d’instantanés par mois

– 1 Go de sorties réseau par mois, de l’Amérique du Nord vers toutes les autres régions (sauf l’Australie et la Chine)

Attention de bien rester dans ces conditions (ou de vérifier qu’elles sont toujours valables), sinon Google facturera des frais.

Le menu principal de Google Cloud Platform est situé en haut à gauche (icone avec 3 barres horizontales).

Dans le sous menu « Réseau VPC / Règles de pare-feu », vérifiez et adaptez vos règles d’accès en fonction de vos besoins.

Votre machine est accessible dans le sous menu « Compute Engine / Instances de VM ». Vous pouvez ouvrir un terminal par l’onglet SSH de votre instance (par exemple « Ouvrir dans la fenêtre du navigateur »). Vous êtes alors connectés avec votre login Google à une machine virtuelle fonctionnant sous Debian. Votre compte peut utiliser la commande sudo.

Du fait des limitations mémoires de cette configuration gratuite, je vous recommande de commencer par créer un fichier de swap (surtout si vous installez ensuite un environnement graphique) :

$ free -m

$ sudo fallocate -l 4096m /file.swap

$ sudo chmod 600 /file.swap

$ sudo mkswap /file.swap

$ sudo swapon /file.swap

$ free -m

Si la dernière commande montre que le fichier swap est bien pris en compte, ajoutez la ligne suivante à la fin de votre fichier /etc/fstab :

/file.swap none swap sw 0 0

et redémarrez l’instance.

Une mise à jour des paquets Debian me semble ensuite être un bon début :

$ sudo apt-get update

$ sudo apt-get upgrade

Personnellement, j’ai choisi d’installer l’environnement graphique LXDE :

$ sudo apt-get install task-lxde-desktop

Rem : Curieusement, pour moi ça plante à chaque fois à « Setting up dbus… », ce qui m’oblige à redémarrer l’instance, m’y reconnecter en ssh, puis à lancer la commande :

$ sudo dpkg –configure -a

Puis l’accès distant xrdp :

$ sudo apt-get install xrdp

$ sudo apt-get install tigervnc-standalone-server

$ sudo adduser zythom

Ce qui permet de se connecter à distance depuis un poste Windows avec le compte « zythom » sur l’adresse IP que vous trouverez affichée dans votre interface Google Cloud Platform près de votre instance. Dans la mire xrdp, sélectionnez le choix de session Xvnc.

Gardez un œil sur la facturation, et amusez-vous bien !

Pour ma part, je vais aller regarder un peu le sous menu TPU Cloud et faire du Machine Learning avec TensorFlow… La carte bancaire va chauffer 😉

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(1) Crédit image : Sam Johnston — modification of the Wikipedia file, Cloud
computing.svg, created by Sam Johnston using OmniGroup’s OmniGraffle and
Inkscape (includes Computer.svg by Sasa Stefanovic), CC BY-SA 3.0,
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21576051

Allez, à tantôt !

Les temps sont durs pour moi, avec comme conséquence un silence en ces lieux. L’avantage de cette situation est qu’elle m’incite à écrire beaucoup de billets, puisque c’est ma manière d’évacuer mon mal être. Je ne peux pas encore publier ces billets, tant que les cendres sont encore chaudes, mais j’espère que dans quelques mois, je sourirai de nouveau.

En attendant, je m’accroche au sourire de mon épouse, et à ceux de mes enfants. Le bonheur tient à la capacité que l’on a de savourer ces choses là.

Ma tribu et moi, nous partons trois semaines faire des randonnées autour du Saint Laurent au Canada, pour se vider la tête et s’enrichir des aventures que l’on va vivre ensemble. Je vais en profiter pour renouveler ma collection de casquettes, et essayer de retrouver ma confiance en moi.

Ce sera silence radio sur ce blog pendant tout ce temps.

Ensuite, je viendrai de nouveau raconter mes histoires.

Allô ça va bien ? Allez, à tantôt 😉

TeamVieux

Je me rends souvent compte sur les réseaux sociaux que je suis un peu à part (mais pas tout seul 😉 quand on considère le critère de l’âge. Beaucoup des personnes que je suis, sont plus jeunes que moi, et par ailleurs, beaucoup de mes amis IRL qui sont du même âge que moi ne sont pas sur les réseaux sociaux…

Je suis né en 1963.

Je fais parti de la #TeamVieux… voire #TeamTresTresVieux

Comme je n’y peux pas grand chose, je m’interroge sur ma résilience face au choc de la vieillesse sagesse. Et le constat n’est pas fameux.

J’ai beaucoup perdu en plasticité synaptique. J’ai du mal à retenir tous les éléments nouveaux lorsque j’assiste à une formation. Je suis pétri d’habitudes et de réflexes, même si je lutte contre ces ornières (voir ce billet de 2007).

La pratique de mon métier s’éloigne inexorablement de la technique (que j’aime) pour devenir plutôt un gestionnaire de ressources : la part de management augmente avec l’effectif que j’encadre, je mets en place des indicateurs qualités pour maîtriser les budgets et la croissance de l’entreprise, la part juridique de mon activité de responsable informatique augmente…

J’ai été marqué par la lecture de ce billet qui m’a fait comprendre le phénomène de perte progressive de nos capacités cognitives décrit sous le terme savant « d’agnosie de l’empan cognitif« … Et bien entendu, je me suis reconnu.

J’ai subi une petite dépression (voir le billet intitulé « la honte ») cette année et un burn-out qui m’a laissé sur les rotules, avant de réaliser qu’il fallait que je me fasse aider (d’où les indicateurs qualité pour justifier d’une embauche).

Sur Mastodon, j’ai écris « Tu sais que tu commences à être vieux quand tu n’as plus le temps de
saisir les 6 chiffres du jeton d’authentification avant qu’ils ne soient
remplacés par 6 autres… », ce qui montre à quel point je suis atteint par la décrépitude 😉

Concernant les expertises judiciaires, j’atteins presque l’âge que je critiquais quand j’ai prêté serment, à l’âge de 35 ans, il y a plus de 18 ans… J’étais jeune et plein d’entrain, je voulais proposer mes compétences à la justice, et j’étais consterné de constater que l’expert judiciaire juste au dessus de moi en âge dans mon ressort avait 30 ans de plus que moi (il a exercé jusqu’à 75 ans !). Je considérais qu’il était difficile pour une personne de 65 ans d’être encore dans le coup au niveau technique. Sans en être encore là, j’ai bien conscience du côté artisanal de mes compétences, et leurs limites (lire le billet « Artisanat de l’expertise »). J’envisage maintenant sérieusement de demander mon retrait de la liste des experts judiciaires. 18 ans, c’est déjà beaucoup.

A titre d’amusement, j’ai repris mes travaux de recherche, à peu près là où je les avais laissés en 1994 quand j’ai quitté mon poste de Maître de conférences pour me consacrer pleinement à l’enseignement, puis à la fonction support. Cela fait beaucoup de choses à rattraper, et cela occupe mes soirées à l’infini, quand je n’ai pas de réunions municipales, ni d’expertises judiciaires à faire. C’est effrayant tout ce que l’on peut oublier, en particulier dans le domaine des mathématiques…

Ce que je regrette le plus, ce n’est pas la perte de mes tablettes abdominales, ni de ma souplesse, ni de mon énergie, non. Ce que je regrette, c’est la perte de mon employabilité. J’ai une expérience, un savoir-faire, une envie d’apprendre, une envie de découvrir de nouveaux domaines, mais personne ne souhaite embaucher une personne qui a passé 50 ans. Même si j’accepte de redémarrer à zéro dans un domaine connexe (comme dans la sécurité informatique par exemple, voir ce billet sur l’ANSSI).

Pourtant, malgré la rouille de mes méninges, de mes articulations et de mes connaissances techniques, je me sens capable de mettre en place tous les aspects de l’informatique d’une start-up, d’une TPE ou d’une PME ! A moi tout seul, je peux concevoir une infrastructure correctement dimensionnée, gérer le projet de mise en place (du budget à la réception), assurer l’exploitation et le suivi, mettre en place une sécurité « raisonnable ». Idem pour les serveurs, les outils logiciels métiers, les accès à internet, la téléphonie…

Mais simplement en regardant l’âge inscrit sur mon CV ou mon profil LinkedIn, je sens que je suis écarté. C’est ce qui me blesse le plus.

Vieillir, c’est se souvenir d’une époque où l’on pouvait faire des choix. C’est se retrouver coincé sur une route sans carrefour, dont on sait que c’est une impasse et dont on connaît déjà la fin.

Parfois c’est dur…

Omnes vulnerant, ultima necat 
« Toutes blessent, la dernière tue. » Formule affichée sur les
cadrans d’horloge et les cadrans solaires en référence aux heures qui
passent.
Omnia dicta fortiora si dicta Latina 
« Un propos prend plus de force lorsqu’il est dit en latin. »

L’Orange lui va si bien

Dans le cadre professionnel, je gère un abonnement internet pour le logement du gardien de mon entreprise. Il s’agit d’une offre classique Orange pour particulier. Le quartier où je travaille devenant (enfin) une zone éligible à la fibre optique pour les particuliers, je demande l’évolution de l’abonnement Orange vers son homologue survitaminé, toujours chez le même fournisseur d’accès.

Attention, à ce stade du récit, il faut comprendre que sous la présidence de Nicolas Sarkozy, certaines des entreprises « majeures » du marché de l’accès internet se sont partagées le gâteau déploiement de la fibre jusqu’à l’habitant (FTTH). Les découpages géographiques ont fait que je suis en zone « SFR », ce qui signifie que c’est la Société Française du Radiotéléphone (SFR donc) qui investit dans des kilomètres de fibres optiques autour de mon lieu de travail. Et sur mon lieu de travail vit un gardien (dans un logement de fonction), dont je m’occupe de l’accès à internet (suivez un peu ;-).

En cliquant dans l’interface web du site Orange pour confirmer ma demande de passage à « la fibre », je ne me doutais pas de l’enchaînement qui allait suivre…

Pour faire court et ne pas vous noyer dans une masse de détails ubuesques, j’ai successivement reçu des emails d’Orange, des SMS de prises de rendez-vous avec des techniciens sous-traitants de SFR, des coups de téléphone me confirmant les SMS et l’imprécision des horaires de rendez-vous, des emails de confirmation des coups de téléphone, et des emails d’enquêtes de satisfaction client (parce que c’est important pour nos relations) alors que rien n’avançait…

Les techniciens sont pourtant venus trois fois.

A chaque fois, il s’agissait d’une équipe différente et d’une entreprise différente.

A chaque fois, ils n’avaient aucune information, ni sur le dossier, ni sur les suites de la venue de l’équipe précédente…

Le problème est pourtant simple : vu la hauteur des couloirs et la situation des chemins de câbles dans mon entreprise, il faut une NACELLE pour tirer la fibre optique jusqu’au logement du gardien.

Toutes les équipes sont venues avec des échelles, des tabourets, des outils, des tire-câbles, etc., mais pas l’équipement approprié pour travailler en hauteur. L’installation n’a donc pas eu lieu.

Les mois passent, je relance de temps en temps mon dossier par un email aux services commerciaux qui me disent qu’ils vont prendre les choses en main (mais qui ne me disent jamais où ils en sont).

Jusqu’à ce que je reçoive cette lettre d’Orange :

« Suite à la résiliation de votre offre ou option, ou à votre déménagement, […] et conformément à vos conditions contractuelles, nous vous remercions de bien vouloir restituer les équipements mis à votre disposition par Orange […].

A défaut, les frais suivants vous seront facturés : Livebox 100 euros.« 

La résiliation ? Mais quelle résiliation ?

Je transmets le courrier à ma commerciale Orange préférée (commerciale pro) qui me dit qu’elle va s’occuper du dossier…

15 jours après, je reçois un courrier de relance intitulé « Rappel : restitution des équipements mis à votre disposition par Orange« , contenant à peu près les même information, avec du gras sur la date limite de retour du matériel (quand j’écris « avec du gras », je fais allusion évidemment à la graisse en typographie).

Je commence à me demander si je ne vais pas goûter aux joies de la vie communautaire décrite par Piper Chapman

J’appelle le 3900 où je passe successivement avec succès les différentes étapes me permettant d’accéder au graal suprême : l’accès à un être humain. Un être humain du service technique. Pourquoi du service technique, je ne sais pas. J’ai juste dit « internet » à un automate qui me demandait de résumer en une phrase mon problème.

L’être humain me dit qu’il s’agit d’un problème qui ne peut être traité qu’au niveau commercial, et me passe un autre être humain du service commercial. Ils sont donc au moins deux derrière le 3900 de chez Orange, derniers humains non encore automatisés.

Je suis extrêmement poli, calme, à l’écoute et bienveillant, comme je l’apprends en formation au management chez Germe. Et il en fallait de la bienveillance pour écouter ce compagnon en humanité m’expliquer :

« Mais monsieur, c’est tout à fait normal : vous avez reçu un courrier type puisque votre dossier m’indique que SFR refusant l’installation de la fibre, dans votre cas, l’évolution vers l’offre fibre Orange ne peut se faire« .

« Mais vous allez couper l’accès internet ? »

« Non, non, votre abonnement est remis à son offre antérieur. Vous n’avez rien à faire« .

Donc, pour résumer, quelqu’un, dans l’entreprise Orange, planqué bien loin du terrain, s’est dit « c’est compliqué d’ajouter un courrier type couvrant le cas d’une annulation de demande d’évolution d’offre. On va plutôt envoyer le courrier type de retour du matériel avec menace de faire payer 100 euros, c’est pareil »…

Sachant que l’être humain que j’avais au bout du fil, bien qu’arrogant dans ses certitudes (« vous savez monsieur, c’est compliqué la fibre avec toutes les contraintes imposées par la réglementation« ), ne pouvait pas faire grand chose à part me confirmer que je n’avais rien à faire et que mon abonnement antérieur était bien maintenu malgré les deux courriers de demande de restitution du matériel (« mais non, monsieur, je ne peux pas vous le mettre par écrit, mais vous savez c’est bien consigné dans le dossier que j’ai sous les yeux« ).

Je m’attends au pire dans les jours qui viennent, concernant l’abonnement internet de mon gardien. Évidemment, si jamais Orange coupe la ligne, je lui garantis un maintien de l’accès internet via notre liaison pro.

Le plus drôle dans cette histoire, c’est que je sais qu’il y a dans mon entreprise une fibre Orange, éteinte depuis 10 ans (issue d’un marché gagné par Orange pour la région afin de relier notre école d’ingénieurs à internet). Cette fibre est toujours là. Je connais son cheminement jusqu’à la rue. Elle pourrait être utilisée pour nous relier de nouveau à internet, du moins pour relier le logement du gardien. J’ai montré cette fibre à tous les techniciens qui sont venus sur place, et j’en ai parlé à tous mes interlocuteurs de chez Orange (je n’ai jamais eu à faire à quelqu’un de chez SFR). Personne ne veut l’utiliser. Nous sommes en zone SFR, ce n’est pas le même service, nous ne sommes pas habilités à brancher cette fibre, le diamètre du câble est trop gros pour notre boîtier…)

Et pourtant l’Orange lui allait si bien.

Khalil, héros marocain

Je ne vous ai jamais parlé de Khalil.

Khalil est le gardien de mon école installée à Casablanca. C’est un homme à tout faire, dégourdi et travailleur, toujours prêt à rendre service. Il dépanne les installations, il sait toujours trouver une solution à un problème de clefs, il fait les petites courses quand il manque quelques choses à l’école.

Il est fier de travailler pour une école d’ingénieurs, d’être utile aux étudiants, aux professeurs et au personnel administratif. Il veille sur le matériel, sur les locaux, sur les gens.

Cela fait maintenant dix ans que je vais régulièrement à Casablanca. Je ne peux pas dire que je connais le Maroc, ni les marocains. Je peux simplement dire que je connais un peu un coin de Casablanca et quelques marocains. J’aime regarder les gens, j’aime observer les différences culturelles, j’aime étudier ce pays si dynamique. Mais mon métier, c’est surtout de m’occuper des ordinateurs, et de faire en sorte que les utilisateurs puissent s’en servir le mieux possible. En cela, les personnes que je croise au Maroc ou en France sont les mêmes : l’informatique, c’est compliqué, ça tombe en panne souvent et ça ne fait pas toujours ce qu’on voudrait que ça fasse…

Avec Khalil, je n’ai pas ce problème : il n’utilise pas d’ordinateur dans l’école. Il a bien un téléphone portable sur lequel il me montre les photos de ses enfants, mais il m’avoue qu’il a du mal à bien s’en servir. Il faut dire que Khalil a plus de 60 ans et qu’il part à la retraite.

Je ne connais pas bien la vie de Khalil. Il est toujours occupé quand je viens sur le campus de l’école de Casablanca, et de mon côté, je suis toujours pris par mon travail. A chaque fois que l’on discute un peu, il me reproche gentiment de ne jamais venir pendant les périodes de fêtes, parce qu’il aimerait bien m’inviter chez lui pour me faire découvrir sa famille et « son » Maroc. Je lui explique en riant que je ne viens que pour travailler, que chaque jour est compté, et que je ne peux pas vraiment m’amuser quand je viens.

Khalil n’est pas très riche, mais son sourire et sa bonne humeur le transforment en roi du monde à l’accueil de l’école. Il n’aime pas me voir à quatre pattes dans la salle serveur en train de brancher un câble. Pour lui, je suis un personnage important, un directeur informatique, un ingénieur qui fait fonctionner l’informatique de l’école. Je suis un homme en costume cravate. Alors il veut m’aider, il veut porter à ma place les cartons d’ordinateurs, il allume la climatisation en trouvant la télécommande égarée, il me trouve les clefs des salles fermées où sont stockées les pièces détachées, les câbles informatiques, les tournevis…

Khalil est petit par la taille mais grand par le cœur. Cette semaine, Khalil m’a appris qu’il venait d’avoir une petite fille. Je l’ai félicité, un peu machinalement, en me demandant s’il était grand-père depuis longtemps (je n’ai pas osé demander). Il était très fier de sa petite fille en me montrant sa photo.

Ce n’est que quelques jours plus tard qu’un collègue m’a raconté l’histoire complète. Il y a quelques mois, la femme de Khalil a du être hospitalisée. Elle est resté trois jours à l’hôpital avant de rentrer chez elle. Khalil venait la voir tous les jours. Pendant ces trois jours, une petite fille a été abandonnée devant la porte de l’hôpital. Khalil, bien que loin d’être riche, s’est dit que s’il pouvait manger tous les jours, il pouvait partager avec cette petite fille. Il l’a adoptée.

A.D.O.P.T.É.E. !

Parce qu’elle était abandonnée par plus pauvre que lui.

Parce qu’il se sent capable de partager le peu qu’il a.

Parce qu’il possède encore ce sens du partage, de la solidarité, qui a presque complètement disparu de notre société du chacun pour soi.

Il y a un verset du Coran qui dit : « Celui qui sauve un seul homme, c’est comme s’il avait sauvé l’humanité tout entière, celui qui tue un seul homme, c’est comme s’il avait tué l’humanité tout entière » (Coran 5.32).

Khalil, quand je vous vouvoie, ce n’est pas pour mettre de la distance entre nous, ce n’est pas parce que je me pense supérieur, c’est parce que j’ai le plus grand respect pour vous.

Je me sens tout petit devant vous.

Vous êtes un héros.

Vous êtes cette humanité que j’ai perdue.

10 ans

Et bien voilà, cela fait dix ans que ce blog est ouvert.

Il y a dix ans, mes trois enfants avaient 4 ans, 8 ans et 12 ans, chacun muni de leur ordinateur, et l’aînée me demandait si elle pouvait ouvrir un blog… J’en avais entendu parler, je suivais déjà quelques blogs qui m’intéressaient, alors j’ai dis oui (avec des conditions). Puis, j’ai ouvert ce blog.

Il me fallait un pseudo, alors j’ai pris le dernier mot de mon dictionnaire papier de l’époque, et je me suis trompé dans sa transcription. J’ai écrit « Zythom » au lieu de « Zythum« . Je n’ai jamais corrigé (je me suis rendu compte de l’erreur plusieurs années après !) et ce pseudonyme est resté.

J’avais une vision très « chercheur » de l’univers d’internet que j’ai connu pendant mes années de thèse à Paris à la fin des années 1980. C’était un gigantesque lieu de partage de fichiers, d’idées, de programmes, de codes, d’articles scientifiques, de jeux, de discussions… entre chercheurs. Mais j’étais plutôt content de l’arrivée des entreprises privées dans MON réseau réservé à la recherche, entreprises dont le but était de proposer à tout le monde un accès à ce réseau numérique mondial. Vous connaissez la suite et le résultat magnifique qu’est internet. Parmi toutes les révolutions qui ont été permises par internet, j’ai finalement accroché à celle des sites consacrés aux carnets personnels, que l’on a appelé des weblogs, puis par aphérèse, des blogs.

Fainéant par nature, j’ai cherché une plate-forme proposant un système clef en main, gratuit et si possible stable dans le temps. J’ai choisi Blogger et je n’ai pour l’instant jamais regretté ce choix.

Enthousiasmé par le concept, j’ai publié à un rythme d’environ 10 à 20 billets par mois la première année, pour progressivement diminuer au fil des années à 4 ou 5 billets par mois. Je supprime régulièrement des billets devenus inutiles mais le volume global continue de monter inexorablement et atteint aujourd’hui environ 900 billets.

Vous le savez, je publie sur ce blog plusieurs types de billets :

– des retours d’expériences sur ma modeste participation au monde particulier des experts judiciaires. Ces billets sont regroupés dans la catégorie « Expert » qui regroupe des remarques, des anecdotes (romancées), des partages ou des états d’âme que j’éprouve au fil du temps ;

– des histoires personnelles, parce que j’aime beaucoup parler de moi (et que mes proches saturent un peu, d’où mon refuge dans l’écriture…), que je regroupe dans la rubrique « Privée« . Vous êtes un peu mes thérapeutes 😉

– des partages d’expériences issues de mon travail de responsable informatique et technique dans une grande école d’ingénieurs (rubrique « Professionnel« ) ;

– et enfin des retours (discrets) sur mon activité de conseiller municipal (rubrique « Vie publique« ).

Ce blog a eu des impacts très importants sur ma vie. Il m’a permis de réfléchir sur moi-même, sur mes comportements, sur mon mode de pensée. Il m’a forcé à remettre en cause beaucoup de choses. Lire les commentaires, les réactions des lecteurs m’a obligé à me confronter à d’autres visions, d’autres avis, d’autres sensibilités. Les échanges lors des conférences ont aussi été très enrichissants.

Écrire a également été une thérapie pour des moments sombres de ma vie, en particulier lors de certaines expertises judiciaires sordides. Je pense vraiment que cela m’a permis de franchir ces étapes sans dommage. Écrire est également un plaisir, un jeu, et l’exploration d’un nouvel univers.

Tenir un blog, c’est aussi s’exposer publiquement. J’ai payé durement cette exposition plusieurs fois, en particulier lors du procès intenté par un confrère expert judiciaire (lire les billets de l’affaire Zythom) et lors du piratage du blog par un pseudo confrère haineux. Mais en faisant le bilan, j’ai connu beaucoup, beaucoup de bonheur à tenir ce blog. Tout d’abord, cela m’a permis de rencontrer beaucoup de personnes très bien (connues et inconnues), même si ma vie sociale est un peu particulière. Tous ces échanges m’ont fait grandir, sur un grand nombre de sujets, comme par exemple sur le sexisme.

10 années ont passé, une bonne tranche de vie.

Mes enfants ont maintenant 14, 18 et 22 ans.

Et moi 53 ans. Seule mon épouse a toujours 20 ans.

Parfois je me demande s’il n’est pas temps d’arrêter et de partir sur la pointe des pieds. Ai-je encore quelque chose à dire ? Mais je reçois encore des emails d’encouragements, ou des emails d’enseignants qui m’indiquent utiliser certains billets pour les faire lire à leurs élèves (« Manon 13 ans » a semble-t-il un certain succès). Cela me fait plaisir et je me sens un peu utile.

Alors je maintiens ouvert mon petit bout d’internet, je continue à partager ce que je fais, et à donner mon avis sans me préoccuper des rageux.

Merci pour tous les petits mots d’encouragement que vous avez pu m’adresser tout au long de ces années.

A bientôt.