Blogroll update

Je profite de ce billet de meilleurs vœux pour l’année 2009, pour mettre à jour la liste de liens vers d’autres blogs que je dévore dès qu’un billet y est publié (est-ce la liste que je dévore, les liens, les blogs ou les billets???).

Ma blogroll est située sur le côté droit de ce blog, sous la zone de recherche. Les liens sont en général à jour, et regroupent les meilleurs blogs de mon point de vue. Parmi ces blogs, vous retrouverez ICI les billets que j’ai particulièrement appréciés.

Viennent donc s’ajouter à cette blogroll, après examen de passage et félicitations du jury:

La plume d’Aliocha
Action Critique Média
Affaires étrangères
Aïe! tech et
Boules de Fourrure.

C’est à cause d’eux, et des autres déjà présents, que je dors de moins en moins.
Mais tous en valent le coup!

Ah oui, et meilleurs vœux pour l’année 2009, à vous qui vous êtes égarés sur ce blog…

Illusoire anonymat

Je reçois beaucoup d’emails me questionnant sur ce sujet, et je me rends compte que ce que je tiens pour évident, du fait de ma profession, ne l’est pas pour tout le monde.

Je tiens ce blog en utilisant le pseudonyme « Zythom ».

Je m’en suis déjà clairement expliqué dans ce billet et dans celui-ci.

Mon anonymat n’est pas celui du dénonciateur anonyme.

Notre Maître à tous explique très bien les raisons de son anonymat. Je n’irai pas le paraphraser…

Aliocha, journaliste anonyme qui tient le blog « La Plume d’Aliocha« , a très bien expliqué l’intérêt des masques pour l’écriture dans son billet « impérieux anonymat« .

Néanmoins, j’ai parfaitement conscience que cet anonymat est tout relatif.

Qui mieux que moi est bien placé pour savoir qu’il suffit d’une demande officielle de la justice pour lever cet anonymat?

Quels sont alors les éléments techniques qui permettent à un expert judiciaire, ou à un officier de police judiciaire, de « remonter » jusqu’à la personne physique? Comment procèdent-ils?

Pour illustrer la démarche, je vais prendre mon propre cas.

En tout premier lieu, en copier/collant Maître Eolas, j’existe. J’ai vérifié ce matin auprès d’experts, médecins, juristes et philosophes, qui m’ont tous confirmé mon existence. Aucun doute n’est plus permis là dessus.

Je blogue principalement depuis la maison, ou depuis mon lieu de travail lors de ma pause repas-saladette. Accessoirement depuis un hôtel ou des amis. Plus rarement depuis un point d’accès Wifi en libre service (un bar, ou un banc public à Paris).

1) Depuis la maison.

J’utilise les services d’une entreprise de télécommunication qui relie mon domicile à Internet via un réseau téléphonique. Autrement dit un fournisseur d’accès internet (FAI). Lorsque je souhaite me connecter à Internet, cette entreprise doit me fournir un numéro qui identifie chaque machine connectée à Internet. Ce numéro s’appelle l’adresse IP. A un instant t, ce numéro est affecté à une machine unique, et le FAI a l’obligation légale de conserver l’historique précis des affectations « adresse IP / abonné ».

Ainsi, lorsque vous surfez sur un site, vous y laissez la trace de votre passage sous la forme de votre adresse IP. Celle-ci identifie le FAI (car il dispose d’un paquet d’adresses IP qu’il est le seul à gérer) et il suffit de lui demander le nom de l’abonné à qui telle adresse IP a été affectée tel jour à telle heure.

Bien, mais comment faire pour accéder aux données de consultation du site https://zythom.fr pour y retrouver l’adresse IP de son auteur?

Et bien, il suffit de demander tout cela poliment à l’hébergeur du site, dont les coordonnées doivent apparaître de façon très claire sur le site. Dans le cas de ce blog, vous trouverez toutes ces informations (et plus encore) dans les mentions légales.

En résumé: fichiers de log des connexions du blog -> adresse IP utilisée par l’auteur -> FAI -> identité de l’abonné -> blogueur.

2) Depuis le lieu de travail.

La situation est la même puisque le lieu de travail vous connait et que l’informaticien de votre entreprise sait qui utilise l’accès internet. La loi lui demande de conserver également les fichiers de connexions afin de pouvoir remonter jusqu’au compte informatique utilisé.

En résumé: fichiers de log des connexions du blog -> adresse IP utilisée par l’auteur -> FAI -> entreprise -> fichiers de connexions internet -> compte informatique utilisé -> blogueur.

3) Depuis un hôtel.

La situation est la même que depuis le lieu de travail car l’hôtel vous connait et que la loi lui demande de conserver également les fichiers de connexions afin de pouvoir remonter jusqu’au compte informatique utilisé par le locataire de la chambre.

En résumé: fichiers de log des connexions du blog -> adresse IP utilisée par l’auteur -> FAI -> hôtel -> fichiers de connexions internet -> compte wifi utilisé -> blogueur.

4) Chez un ami.

Les choses commencent à se compliquer…

En effet, comme dans le cas du surf depuis la maison, il est facile de remonter jusqu’à l’abonné du fournisseur d’accès à internet (votre ami). Et là, c’est à lui d’expliquer à la maréchaussée qui a utilisé sa liaison internet tel jour à telle heure…

5) Depuis un accès Wifi public en libre service.

Dans ce cas, le côté « public » de l’accès rend le surf complètement anonyme. Sauf si le blogueur est habitué d’un bar précis (ou d’un banc de Paris particulier)…

6) Les problèmes.

Ils sont nombreux, et je n’en présenterai que quelques uns.

– l’adresse IP peut être modifiée dans les fichiers de log du blog, du lieu de travail ou du FAI;

– il peut y avoir un problème de datation (heure d’été/d’hiver, dérive de l’horloge du serveur, etc.);

– l’informaticien de votre entreprise ne connait pas nécessairement toutes ses obligations légales;

– remonter jusqu’à l’identité d’un abonné n’implique pas qu’il soit la bonne personne (famille, amis, borne wifi mal protégée utilisée par le voisinage, etc.);

– les comptes informatiques dans les entreprises sont parfois utilisés par plusieurs personnes, ou protégés par des mots de passe triviaux;

– les réseaux d’anonymisation brouillent sérieusement les pistes (Tor, Freenet, I2P, etc.) mais ne sont pas infaillibles.

Pour ma part, j’ai fait le choix d’une certaine transparence: je blogue sous pseudonyme, mais mon identité est facile à obtenir via une décision judiciaire.

Et comme je le mentionne ici, beaucoup de monde la connait déjà.

J’assume pleinement tous les billets que j’ai écrits.

Mais que mon masque ne vous empêche pas d’accepter mes vœux les plus sincères pour les fêtes de Noël et de fin d’année. Pour ma part, je vais hiberner quelques temps pour profiter de ma famille, tout en préparant quelques billets, entre autres sur les suites de ce billet. My God, what a teaser!

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Image via darkroastedblend.com

Une taxe sur les blogs

Après l’idée d’une taxe sur le chiffre d’affaire des FAI pour financer l’arrêt de la publicité sur les télévisions publiques, l’idée d’une taxe visant les sites Web communautaires (Dailymotion, YouTube, MySpace, Kewego…), jugés en concurrence avec les services audiovisuels à la demande des chaînes, je lance l’idée d’une taxe sur les blogs pour aider les groupes de presse qui n’auraient pas encore basculé une partie de leurs activités sur internet.

Gare aux blogueurs qui publieraient des billets avec contenu multimédia et/ou analyse politique contestataire!

En attendant la régularisation généralisée d’Internet par le CSA, demandée par Frédéric Lefebvre (UMP) dans un discours à l’assemblée le 15 décembre 2008: « L’absence de régulation financière a provoqué des faillites. L’absence de régulation du Net provoque chaque jour des victimes! Combien faudra-t-il de jeunes filles violées pour que les autorités réagissent? Combien faudra-t-il de morts suite à l’absorption de faux médicaments? Combien faudra-t-il d’adolescents manipulés? Combien faudra-t-il de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde? »
Source PCImpact.

Combien faudra-t-il d’emails non sollicités pour que les autorités réagissent et mettent en place une régulation de chaque messagerie?

Combien faudra-t-il d’électeurs manipulés par des billets de blogs écrits par des analphabètes libertaires?

Je propose 30 euros par blog et par mois. Rien que pour les blogs de Skyrock (20 millions à l’heure d’écriture de ce billet), cela représente quand même 7,2 milliards d’euros.

Tiens, cela me rappelle la taxe de 1798 sur les Windows

Le piratage

Il y a longtemps que je souhaite écrire un billet sur le sujet du piratage, mais je n’arrive pas à trouver le ton ou les mots justes (ou peut-être simplement un ton politiquement correct).

Mais quand ma fille a reçu de la part du papa d’un de ces copains d’école le cédérom gravé d’un chanteur à la mode, je me suis vraiment rendu compte que le phénomène apparaissait maintenant au grand jour sans complexe.

Comment expliquer à ses enfants que ce que font tous leurs copains est illégal?

Comment expliquer que regarder des clips TV sur YouTube est interdit?

Comment résister?

Comment rester incorruptible?

Je me sens un peu comme Eliot Ness, dans le film de Brian De Palma…

Surtout que je partage en grande partie les idées de Tim O’Reilly sur le sujet (son texte date de 2002!). Extraits sous forme de résumé, de la traduction de Philippe Aigrain:

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– L’obscurité est une menace bien plus grave que le piratage pour les auteurs et créateurs.

Des dizaines de milliers de musiciens éditent eux-mêmes leurs CD. De rares élus ont un contrat d’enregistrement. Parmi ceux-ci, seuls un nombre encore plus petit voient leur disques atteindre des ventes significatives. Le fond de stock des éditeurs musicaux est inaccessible pour les consommateurs parce qu’ils n’atteint jamais les magasins. C’est l’obscurité.

– Le piratage, c’est un impôt progressif.

Pour tous les créateurs, qui travaillent pour la plupart dans l’obscurité, être assez connu pour être piraté serait le couronnement de leur carrière. Le piratage est une sorte d’impôt progressif, qui peut raboter quelques pour cent des ventes d’artistes connus, en échange de bénéfices massifs pour les créateurs bien plus nombreux à qui une visibilité plus grande peut apporter des revenus supplémentaires.

– Les consommateurs ne demandent pas mieux que de respecter la légalité, s’ils peuvent.

Piratage est un mot lourd de sens, que nous réservions autrefois à la copie/revente en gros de produits illégaux. L’application récente de ce mot par l’industrie musicale et cinématographique au partage de fichiers pair à pair fait obstacle au débat honnête.

Le partage de fichiers en ligne est l’œuvre de passionnés qui échangent leur musique parce qu’il n’y a pas d’alternative licite, à un juste prix.

– Le vol a l’étalage est une menace plus grave que le piratage.

Il n’y a pas de problème significatif de piratage aux Etats-Unis et en Europe. Le fait que les logiciels de Microsoft aient été accessibles depuis des années sur des sites de téléchargement ou plus récemment sur les réseaux pairs à pair d’échanges de fichiers n’a pas empêché cette société de devenir l’une des plus grandes et plus profitables du monde. Les estimations de « manque à gagner » supposent que les copies illicites auraient été payées ; à l’opposé on ne tient pas compte des copies qui sont vendues comme « mises à jour » à cause de la familiarité qu’ont permis les copies illicites.

Le problème réel est analogue, au plus, à celui du vol à l’étalage, qui représente une perte agaçante pour les activités commerciales.

– Les réseaux de partage de fichiers ne menacent pas les livres, la musique ou l’édition de films. Ils menacent les éditeurs existants.

Les nouveaux médias n’ont pas remplacé historiquement ceux qui leurs préexistaient, mais ont plutôt étendu les marchés, au moins à court terme. Il y a des occasions d’arbitrages renouvelés entre le nouveau média de distribution et l’ancien, et par exemple, la montée en puissance des réseaux de partage de fichiers a nourri l’échange de vinyles et CD (non disponibles par les canaux commerciaux classiques) sur eBay.

Dans le futur, il se peut que les services d’édition musicale en ligne remplacent les CD et d’autres médias de distribution physique, tout comme la musique enregistrée a relégué les éditeurs de partitions dans un marché de niche, et, pour beaucoup, ont transformé le piano domestique en un emblème nostalgique bien éloigné du centre familial d’accès à la musique qu’il constituait autrefois. Mais le rôle des artistes et des éditeurs musicaux ne disparaîtra pas. La question n’est pas alors celle de la mort de l’édition de livres, de l’édition musicale ou de la production de films, mais plutôt celle de savoir qui seront les éditeurs.

– Ce qui est gratuit finit par être remplacé par un service payant de meilleure qualité.

Pourquoi est-ce que vous paieriez un morceau que vous pourriez avoir gratuitement ? Pour la même raison que vous achèterez un livre que vous pourriez emprunter dans une bibliothèque publique, ou achèterez un film sur DVD que vous pourriez regarder à la télévision ou louer pour le week-end. Parce que ce sera pratique, facile à utiliser, à cause du choix, de la facilité de sélection, et pour les enthousiastes à cause du simple plaisir de posséder quelque chose auquel vous tenez.

– Il y a plusieurs façons d’y arriver.

C’est la leçon finale. Donnez au wookie ce qu’il veut! comme le disait Han Solo dans le premier Stars Wars. Donnez-lui d’autant de façons que vous pouvez en inventer, à un juste prix, et laissez-le choisir ce qui lui convient le mieux.

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Tant que les politiques suivront les éditeurs qui s’accrochent à l’idée qu’ils font faillite à cause des réseaux peer to peer, ils voteront des lois liberticides.

Un peu comme si les autoroutes étaient fermées à la demande des banques, sous prétexte que les gangsters les « empruntent ».

Mais pour autant, ces lois s’imposent à tous.

Si vous voulez les changer: aller voir votre député. Ou votez!

Vous l’avez compris, je me sens comme l’Eliot Ness de la dernière séquence du film, lorsqu’il répond à la question « Qu’allez-vous faire lorsque la prohibition sera terminée? »

« J’irai boire un verre! »

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Photo d’Eliot Ness: source wikipedia.

Vous êtes de Lille ?

Depuis la sortie du film de Dany Boon sur les gens du Nord, cette belle région est maintenant mieux connue de la France entière. Mais tout n’a pas été dit…

Vous savez que vous êtes de Lille quand:

– Petit vous aviez des crayons de bois et non pas des crayons à papier
– En voiture on vous dit « remonte le carreau », vous savez quoi faire!
– La ducasse n’est pas pour vous uniquement une bière (Ah bon ch’t’une bière ??)
– Prononcer le « t » à la fin du mot « vingt » ne vous paraît pas bizarre
– Il ne pleut pas c’est qu’il fait beau !
– Vous savez ce qu’est de la cassonade
– Vous vous méfiez en voiture des « 62 »
– Pour le LOSC vous iriez loin… (Au moins jusqu’au grand stade de Villeneuve)
– Vous lavez par terre avec une raclette/un racleau et une wassingue
– Vous allez acheter l’essence et la bière en Belgique
– Vous dites « marcher à pied de chaussettes »
– Vous jugez la convivialité d’une ville au nombre de ses cafés
– Vous ne prenez pas les baraques à frites pour des gens du voyage
– Il drache… on sort couvert
– Eurostar, Thalys et TGV sont des mots courants
– Vous connaissez la rue de la soif à Lille
– Vous réalisez que Bruxelles est vachement mieux que Paris
– A chaque fois que vous partez en vacances vous trouvez qu’il fait bon
– Vous réalisez que vous êtes vachement plus musique électro que vos amis des autres régions
– La chanson d’Alain Souchon « le baiser » vous rappelle vos aventures à Bray-Dunes
– Au Tri Postal tu n’apportes pas ton courrier
– Vous confondez pas la voix du Nord avec une ligne de train
– Vous n’avez jamais prétexté une grève des conducteurs de métro quand vous arrivez en retard au taf.
– La définition du mot froid vous semble vraiment différente dans le sud
– Vous regardez A s’barraque de Dany Boon sans les sous-titres
– Vos doigts sentent la moule le premier week-end de septembre
– La pluie ne vous empêche pas de sortir
– Les frites avec de la mayo ça vous parait normal
– Vous vous offusquez des reportages dans le Nord sur les chaînes nationales… mais ça vous fait quand même bien rire
– Dès le moindre rayon de soleil, vous squattez les terrasses (même en plein hiver)
– Vous dîtes « s’il vous plaît » en tendant la monnaie pour payer vos achats
– Pour vous, le gris est une couleur
– Vous rêvez de vivre au soleil mais l’idée de quitter Lille est difficile
– Vous savez prononcer Pot’je vleech (mais vous savez peut-être pas l’écrire)
– Vous trouvez le clapotis de la pluie romantique
– Pour vous la métropole, c’est Lille et sa région… Pas la France entière
– Vous savez que Rijsel et Lille ne font qu’une
– Une semaine sans patate c’est impossible
– Pour vous, le carnaval à ne surtout pas manquer ce n’est ni Rio ni Nice mais celui de Dunkerque
– La phrase « je t’appelle et je te dirai quoi » n’est pas pour vous une bizarrerie mais un apport futur d’information

Et bien sur, il faut relire ce billet et celui-ci

La banque alimentaire

Conseiller municipal, c’est aussi répondre à diverses sollicitations. Quand on m’a demandé si j’acceptais de consacrer deux heures de mon samedi pour aider à la collecte d’aliments, j’ai immédiatement accepté.

Samedi, 14h devant le magasin Netto, prévoir des vêtements chauds.

J’arrive à 13h45. Les « collègues » sont contents que la relève arrive. Ils me transmettent les consignes. Nous sommes deux: un côté entrée pour distribuer les sacs plastiques et répondre aux questions des clients, et moi côté sortie pour récupérer les dons des clients et les ranger dans des cartons. Très vite le rythme est rodé avec mon partenaire.

Les clients du magasin sont en général gentils. Moi qui suis plutôt « bourru », je suis souriant et détendu. Je remercie chaque personne avec discrétion. Il y a beaucoup de gène dans l’acte de faire un don en nature. Je pense que chacun imagine que le pire n’est pas toujours pour les autres.

Les dons doivent être des produits non périssables. Personne ne s’est trompé, ce qui prouve que tout le monde connait le principe. Certains prennent l’initiative de donner des produits pour bébé: lait en poudre 0-3 ans, petits pots, etc. Renseignements pris auprès des organisateurs, c’est une très bonne initiative.

Les deux heures s’écoulent lentement. Une de mes piles de cartons s’écroule car l’un d’eux a lâché sous le poids. J’évite la catastrophe de justesse et transfère le contenu de la pile vers les autres cartons. Un client vient me voir d’un œil goguenard et me félicite de ma discrétion. Il me raconte un peu sa vie « je suis un SDF de l’éducation nationale ». Je ne comprends pas ce qu’il veut dire par là. Il ne répond pas à mes questions. Je comprends qu’il veut que je l’écoute. Une autre cliente vient me voir et me demande si elle peut me prendre un carton vide pour son caddie. Je suis un peu surpris et bredouille un acquiescement. Elle ne donnera rien en sortant.

Toutes les catégories de personnes donnent: des vieux, des moins vieux, des bien-habillés, des grands, des petits… Mon partenaire, un habitué de ce genre d’activité m’avait dit qu’il ne donnait pas de sac aux jeunes, car ils ne donnent jamais. Et pourtant, plusieurs fois, des jeunes sont venus me voir avec un paquet de pâtes ou une grosse boite de conserve dans les bras. Cela nous a donné du baume au cœur à tous les deux.

16h, la relève arrive. Deux heures passées debout dans le froid des portes d’entrée… cela fait réfléchir sur le métier d’hôtesse de caisse!

Je fais un petit tour dans le magasin pour récupérer les sacs plastiques abandonnés par ceux qui n’ont pas su les refuser à l’entrée, et qui n’ont pas pu les remplir.

J’en rempli un avec des plaquettes de chocolat et des pâtes de fruits.

C’est probablement ce que j’aimerais que l’on me donne si un jour je me trouve dans le besoin. Chacun son vice. La relève sourit quand je leur donne le sac. Pourvu qu’ils sourient toujours dans deux heures.

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Source image minimiam via Dark Roasted Blend.

Véhicule électrique

Il y a parfois des moments magiques dans la vie d’un ingénieur.

La conduite d’un véhicule électrique en fait partie, du moins pour moi.

Il y a des villes en France où il est possible, pour une somme modique, de louer ponctuellement un véhicule électrique. Le principe de la location est simple: vous payez à la durée, en prenant le véhicule à un parking spécial (équipé de bornes électrique de recharge) et en le déposant éventuellement à un autre parking spécial. Comme un vélib’ finalement.

La mise en charge du pack de batteries est gérée par un technicien qui branche (ou débranche) tous les soirs les véhicules qui en ont besoin. Vous ne pouvez pas emprunter un véhicule qui est en charge ou qui est déchargé (les portes ne s’ouvrent pas).

Me voici donc, avec un ami, dans le parking de mon point de départ. Le système est prévu pour fonctionner avec la seule compétence de l’usager. Je choisis une Peugeot 106 qui semble en bon état. Je présente la carte d’abonnement près du capteur situé sur la fenêtre et miracle, les portes se déverrouillent.

Nous voici assis dans la voiture. Première surprise: il n’y a pas de pédale d’embrayage, ni de levier de vitesse. Et comme je l’apprendrai par la suite, il n’y a même pas de boite de vitesses…

Je suis à la lettre les instructions indiquées sur le cadran et tape le code de sécurité lié à la carte d’abonnement de mon ami. Je tourne la clef de contact toujours présente dans le véhicule (on ne peut pas la retirer). Deuxième surprise: il n’y a pas de démarreur (évidemment me suis-je dit). Par la force de l’habitude, je cherchais à « lancer » le moteur. Dans le cas d’un véhicule électrique, il suffit de mettre le contact et hop, le moteur est sous tension, donc démarré… sans tourner.

Problème: le véhicule est garé face à un muret. Il me faut donc faire une marche arrière pour sortir du stationnement. Comment reculer avec un véhicule sans boite de vitesses? Je cherche un peu sur le tableau de bord et découvre un bouton « R » (probablement pour « Reculer » ou « Rear »). J’appuie dessus et effectivement, un voyant du tableau s’allume avec une flèche vers l’arrière. Je desserre le frein à main et appuie sur la pédale d’accélérateur. Avec douceur, le moteur se met à tourner et la voiture recule.

Me voici sur la route, et après une accélération fulgurante, je roule à la vitesse règlementaire de cinquante kilomètres par heure. Pas de vitesse à passer, la rotation du moteur électrique est « simplement » modulée par la position de la pédale d’accélérateur. Pour freiner, il me suffit de lever le pied de la pédale et le frein moteur joue pleinement son rôle. Pour freiner plus rapidement une pédale de frein est disponible mais très vite elle devient presque inutile.

J’arrive à un premier feu tricolore et m’y arrête puisqu’il est passé au rouge. Etrange sensation que celle d’avoir un moteur qui ne tourne plus parce que l’on n’avance plus. Finalement, c’est assez logique quand on y pense. C’est également étrange de savoir que la marche avant est enclenchée sans avoir à débrayer (puisque le moteur ne tourne pas). Le feu passe au vert et un simple appui sur la pédale d’accélérateur suffit à refaire avancer la voiture.

J’emprunte une voie rapide. Me voici à 90 km/h. Une autre surprise m’attend: le bruit. Comme le moteur ne fait aucun bruit (absolument aucun!), les seuls bruits que l’on entend sont celui du vent et… celui du roulement des pneus sur la route!

Nous voici à destination. Je gare le véhicule et coupe le contact. J’ai fait 20 km en une demi heure pour un coût de 3 euros. La jauge de carburant (l’indicateur de charge) m’indique une baisse de quelques %.

Il me reste à battre le record de vitesse de la Jamais contente qui a été le premier véhicule automobile à franchir le cap des 100 km/h… en 1899!

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Source photo Wikimedia Commons

Closest book meme

* Grab the nearest book.
* Open it to page 56.
* Find the fifth sentence.
* Post the text of the sentence in your journal along with these instructions.
* Don’t dig for your favorite book, the cool book, or the intellectual one: pick the CLOSEST.

Elle était soudain tout efficacité.
« La mort blanche » de Frank Herbert.

From planetsuse, via devloop.