Enfants de la connaissance

Un très court billet pour saluer les visiteurs en provenance du blog « Journal d’un Avocat » qui m’a fait l’honneur de me référencer dans sa blogroll.

Bonjour à vous tous, en espérant que la lecture de ce modeste blog vous procurera satisfaction.

Le rapport avec le titre de ce billet?
Et bien, il semblerait qu’Eolas soit un prénom irlandais dont la signification se trouve ICI.

Mais c’est peut-être simplement un Korrigan à l’air sérieux, mais d’un grand cœur…

En tout cas, merci à lui.

Conditions Générales d’Utilisation

Je ne suis pas juriste.

J’ai découvert que ce domaine pouvait être passionnant quand j’ai rencontré ma fem lorsque j’ai commencé mes expertises judiciaires.

Il m’arrive donc de plus en plus souvent de me pencher sur des textes juridiques pour en comprendre les tenants et les aboutissants.

J’aime bien.

Je suis informaticien.

C’est un domaine passionnant dans lequel je baigne depuis tout petit.

Il m’arrive très souvent d’installer des logiciels et de créer des comptes sur internet pour accéder à des services.

Conclusion: je lis maintenant avec attention le contenu des licences logicielles et des conditions générales d’utilisation des services. Vous savez, ces textes qu’il faut lire en entier et que [presque] personne ne lit juste avant de pouvoir accéder au service/logiciel.

Et pourtant vous avez dit que vous avez lu les conditions…

Si, si, vous avez cliqué sur OK après avoir coché une case jurant sur vos enfants, parents et amis que vous les avez bien lu, et que vous vous engagez à les respecter « les présentes conditions d’utilisation modifiables à tout moment« .

Et bien vous devriez les lire pour savoir ce à quoi vous vous êtes engagé. Parfois, d’autres le font pour vous:

Un petit exemple, les Conditions Générales d’Utilisation d’AOL (extrait, les gras sont de moi):

Si vous diffusez un contenu [NDZ: sur les sites Internet qui sont proposés par AOL France], vous garantissez automatiquement être titulaire des droits sur ce contenu ou être autorisé à le diffuser. Par l’effet des présentes, vous accordez expressément à AOL et aux Sociétés AOL pour le monde entier, une licence et un droit gratuits, irrévocables, cessibles, transférables et non exclusifs d’accéder, d’utiliser, reproduire, représenter, diffuser, distribuer, publier, éditer, modifier, adapter, traduire, corriger, numériser, intégrer, transcrire, créer des œuvres dérivées, et/ou inclure le contenu (tout ou partie) dans d’autres oeuvres sous quelque forme, moyen de communication ou technologie que ce soit, pendant la durée des droits dont vous êtes titulaire sur ce contenu, cette durée ne pouvant en toute hypothèse être inférieure à la durée de la mise en ligne du contenu ; en outre, vous garantissez disposer des droits nécessaires à l’octroi à AOL et aux Sociétés AOL de ces droit et licence.

Autre exemple, Microsoft FrontPage 2003 (extrait):

Vous n’êtes pas autorisé à utiliser les Composants Web en rapport avec tout site qui dénigre Microsoft, MSN, MSNBC, Expedia ou leurs produits ou services […]

Sources: Adullact

Un dernier pour la route, CGU de l’Option Anti-virus Firewall PC 1 poste d’Orange (extrait, les gras sont de moi):

Le Logiciel n’a pas d’effet sur les éventuels virus ayant infecté le système du Client avant son installation. Si un virus est déjà présent sur le micro-ordinateur du Client avant l’installation du Logiciel, il est possible que notamment:

– le Logiciel ne détecte pas et/ou n’élimine pas ce virus, ce qui laissera perdurer les dysfonctionnements réels ou potentiels liés au virus;

– et/ou l’installation du Logiciel ne soit pas possible;

– et/ou le Logiciel ne fonctionne pas correctement.

Etonnant, non ? (™ Desproges)

(edit du 05/09/2007) Bruno Kerouanton m’indique en commentaire un lien très intéressant: www.eulahallofshame.com. Mdr comme disent les jeunes…

Cent pour cent

L’un des avantages de travailler dans une école d’ingénieurs est de rester au contact avec les domaines d’études auxquels j’ai été confronté dans mes propres études, il y a de nombreuses années.

J’agace parfois mes amis quand je leur rappelle quelques uns des mots qui firent les beaux jours de leur jeunesse ou les cauchemars de certaines de leurs nuits: wronskien, Points d’Young-Weierstrass, approximation de l’inverse du hessien, etc. qui sont pourtant très loin de mes préoccupations professionnelles quotidiennes.

Je m’amuse pourtant à leur poser quelques unes des questions simples que j’utilise lors des oraux des concours de recrutement auxquels je participe:
-1- Quelle est l’inclinaison (en degrés) d’une pente de 100%?
-2- Quelle est la température d’évaporation de l’eau?
-3- Pouvez-vous m’expliquer comment une flaque d’eau sur le sol s’évapore?
-4- Pourquoi les nuages restent-t-il en l’air?
-5- Pourquoi un fouet claque-t-il dans l’air?
-6- une bille tourne sans frottement dans un tuyau d’arrosage lové par terre. Quelle est la forme de la trajectoire de la bille à la sortie du tuyau?

J’attends du candidat des réponses claires, ou des demandes de précisions lorsque la question n’est pas complète. Je suis souvent déçu. Il vaut mieux parfois dire « je ne sais pas ».

Vous trouverez quelques questions (et leurs réponses) de cet acabit sur ce site.

Vous verrez, c’est assez amusant (enfin, je trouve).

Transport de route

Après une anecdote d’expertise, une petite anecdote personnelle sans rapport avec l’informatique.

Dans ma jeunesse, comme beaucoup, j’ai participé à des échanges culturels avec les pays voisins. Mes parents avaient un faible pour l’Angleterre, pensant ainsi booster mes résultats linguistiques (ce qui n’est pas complètement faux, mais pas complètement vrai non plus).

Une fois, après quelques jours passés dans une famille d’accueil située en pleine nature anglaise, j’eus l’idée saugrenue de demander s’il m’était possible de faire une petite promenade solitaire en vélo. Je souhaitais tester par moi-même l’étrange sensation que l’on ressent quand on roule du mauvais côté de la route.

Après moultes conseils de la maîtresse de maison (inconsciente), me voici donc à vélo errant dans le bocage de la belle Albion. C’était un bel après-midi, un peu frais, et une légère brume planait sur la verdure. La route faisait des tours et détours dans les petites collines, et on ne voyait pas bien loin devant soit à cause des pentes, des virages et de l’étroitesse de la route entourée de haies.

Soudain le bruit des oiseaux est couvert par un vacarme métallique.

Un grondement sourd accompagné de cliquetis monte crescendo.

Mon inquiétude grandit lorsque je ressens des vibrations dans le sol.

Je descends de vélo.

Plusieurs minutes s’écoulent pendant que le bruit augmente encore.

C’est alors que j’aperçois, sur cette petite route anglaise, venant dans ma direction, un char d’assaut!

Spectacle improbable que ce petit de France tenant son vélo à la main sur le bas côté et se faisant dépasser dans ce cadre féérique digne du Roi Arthur par un monstre d’acier meurtrier anachronique à la peine pour rester sur la chaussée.

Je me souviens avoir gardé la bouche ouverte pendant plusieurs minutes.

Il a bien fallu que je me reprenne et retrouve le chemin du retour.

Tout excité par cette rencontre incroyable, je décidais d’en parler à ma famille d’accueil. Comme je ne savais pas dire « char » en anglais, j’ai utilisé la paraphrase suivante: « un véhicule qui transporte sa propre route ».

Personne ne m’a compris avant que je ne trouve une photo dans un livre sur la seconde guerre mondiale.

On peut pleurer en lisant un blog

Peut-être est-ce parce que je suis papa de trois enfants, peut-être est-ce la fatigue de fin de journée, toujours est-il que vous êtes prévenu: la lecture de ce billet va vous faire mal: https://www.nichevo.org/article-6805111.html

A lire quand même.

Vérifiez vos halogènes et ne laissez pas vos enfants seuls.

[Edit du 18/01/2011] Le blog n’existe plus, je remplace le lien vers web.archive.org et recopie ci-dessous le texte du billet pour un temps d’accès plus rapide: texte de Nichevo

Sur appel SP , incendie au rez de chaussée d’un immeuble ; locataire absent.

J’ai juste eu le temps d’entendre le message à la radio que mon téléphone se met à sonner ; je devine le standardiste qui cherche l’Officier de Police de permanence pour le traditionnel « avis OPJ », indispensable dans le protocole judiciaire.

Je prends mes affaires ; une collègue, mère de famille, m’accompagne. Nous nous dirigeons vers le sinistre.

Les pompiers ont déplacé force matériel ; deux véhicules et la grande Échelle ; pour une intervention au rez de chaussée, on aurait pu éviter. Le capitaine des pompiers est présent, il m’indique que le feu est parti du salon ; les fumées toxiques se sont répandues dans l’ensemble de l’appartement puis dans la cage d’escalier de l’immeuble.

Une trace noire est visible au dessus des fenêtres de cet appartement. Le feu est sur le point d’être maitrisé .Impossible de pénétrer à l’intérieur ; Il y a encore trop de fumée et la chaleur est trop intense.

Les voisins ne savent pas ; nous avons juste un nom de locataire. ; une famille turque ; Je connais ce nom.; de gros ventilateurs brassent la fumée. Il faut l’évacuer, c’est elle qui tue et non les flammes. Ce nom me dit vraiment quelque chose.

Il faudra attendre une demie heure avant de pouvoir accéder dans les lieux..

Les pompiers fouillent les trois chambres, le salon ; tout est noirci ; les murs irradient une chaleur insupportable ; le sol n’est qu’une flaque d’eau noire; il faut faire attention aux tuyaux; il n’y a plus de lumière, ; le faisceau de la ma lampe éclaire les murs dégoulinants ; je me sens un peu comme Job dans le ventre de la baleine ; on dirait que l’appartement est un organisme vivant; je franchis le couloir principal et j’arrive dans une chambre d’adulte ; elle est là , sous la couette, allongée sur le dos, dans son petit pyjama ;

Ses bras sont lancés en avant ; ses doigts ont cherché à attraper un dernier souffle d’air frais ; elle s’est cachée sous la couette pour échapper à la fumée. Une petite fille de deux ans environ; La seule occupante des lieux.

Le sergent des pompiers est un grand gaillard avec une moustache blonde et des yeux bleus ; il a le visage noir de fumée ; ses yeux sont humides ; il s’excuse et quitte les lieux ; c’est un père de famille.

Ma collègue tente de rester mais son petit dernier a le même age que cette petite poupée grise, pétrifiée à jamais sur ce lit Elle quitte la pièce en pleurant.

Je vais donc rester avec cette petite chose morte ; les fenêtres sont ouvertes et l’on entend un cri ; le cri d’un père qui vient d’arriver et qui devine que tout va mal.

Ce cri me permet de reprendre pied et je commence mes constatations ; la salle de commandement me demande force détail sur l’age, et l’identité de la petite victime ; je n’en ai encore aucune idée. L’équipage des collègues en tenue va prendre ces renseignements Je demande l’intervention du médecin légiste et je fais un tour de l’appartement ; le feu a pris dans le salon ; les murs sont nettement plus chauds à cet endroit et les matières sont carbonisées, tout particulièrement à proximité d’un pied métallique, un lampadaire halogène qui a du tomber ; la chaleur a du enflammer un tissu ou du papier à proximité, je demande aussi l’intervention du laboratoire central pour effectuer des prélèvements ; l’image de la petite fille est imprimée dans ma tête ; il va falloir retourner dans la chambre car le médecin légiste est déjà là.

C’est une petite bonne femme en blouse blanche avec un accent espagnol et une longue chevelure brune; elle a déjà derrière elle une longue carrière à l’étranger; les cadavres ne lui font pas peur.

Elle examine à présent l’enfant ; cette petite fille est agée approximativement de deux ans ; elle n’a aucun lien, aucune entrave, aucune autre blessure apparente . La mort est due à une asphyxie. Rapide et pratiquement indolore.

Le légiste retourne alors ce petit cadavre sans aucune retenue . Elle scrute méthodiquement les parties génitales de l’enfant. ; il faut vérifier si cette petite fille n’a pas été violée.

Les deux pompiers qui étaient encore avec nous sortent sous des prétextes divers.

Il n’y a plus que moi, le médecin légiste et la petite victime dans cette chambre.

Un prélèvement est effectué et puis on recouvre la petite avec cette couette , son linceul de fortune.

J’ai juste le temps de voir une moitié de nounours sous le lit. Je regarde cette peluche, blanche à l’origine. Elle est grise maintenant . Un cadre photo apparaît sur une table de nuit ; j’enlève un peu la suie et et la petite est là , souriante dans sa robe à fleurs, derrière un fond bleu. ; les larmes me montent aux yeux.

Il faut que je sorte.

Je suis sur le seuil de l’immeuble. Ma collègue est allé soutenir un vieux chêne, une main posée sur son écorce; c’est un des rares chênes qui a survécu à cet urbanisation. Les pompiers boivent silencieusement un pack d’eau. Le laboratoire de police arrive avec l’ingénieur qui procède aux prélèvements.

Un autre cri. Le père m’a vu et il sait qui je suis ; Je l’avais déjà eu dans une petite affaire de fermeture tardive de son restaurant. C’est donc lui.

Il mesure un mètre quatre vingt quinze et pèse au moins cent vingt kilos. Il vient vers moi et me tombe dans les bras en pleurant.

Le commissaire de permanence vient d’arriver ; il constate la scène et attendra son tour avant de me demander un compte rendu pour les autorités.

Le père ne veut plus me lâcher ; je suis à la fois un visage connu, un membre de la famille, une autorité qui lui dira ce qui s’est passé, Je le prends à part et je lui explique les faits ; l’incendie, la fumée ; le fait que la petite n’a pas souffert. Je n’en sais foutre rien en fait.. Je demande pourquoi la petite était seule à la maison.

Il ne sait pas. Sa femme aurait du être là. . Je lui demande de ne rien faire contre sa femme tant que nous ne lui avons pas parlé.

Nous la voyons alors arriver avec ses cabas remplis à raz bord ; elle lâche tout en nous voyant. Il n’y a pas besoin de parler. Elle sait tout en deux secondes. Nous sommes en pleine tragédie. Les voisins parlent à voix basse. Un enfant vient de mourir. Chacun reprend son môme ; Ils ne traîneront pas dans la cité ce soir..

Il faut aller au service pour prendre les dépositions des uns et des autres. Le père ne pourra pas s’y rendre ; il fait maintenant une crise de nerfs et il est pris en charge par les pompiers.

Sa femme est prise en charge par des amis de la communauté turque.

J’ai peur pour elle et je demande à un membre de la famille que rien ne lui arrive sinon nous pourrions nous intéresser de plus prêt à leurs affaires.

Le message est passé ; le travail , c’est sacré dans cette communauté. Il n’arrivera rien à cette femme mais son mari ne lui pardonnera jamais.

Je n’ai pas assisté à l’autopsie de ce petit corps ; Un autre collègue y est allé. Un père de famille lui aussi qui n’a pas dit un mot à son retour.

C’était une petite poupée, une petite fille adorable. Un petit fantôme qui m’accompagne encore aujourd’hui avec son sourire et sa petite robe fleurie.

Le sens caché des choses

Il est 16h et j’attends avec impatience l’arrivée des OPJ qui doivent m’apporter mon premier scellé. Ah, ça y est, ils arrivent! Deux policiers descendent de leur voiture et viennent sonner à la porte. Les voisins soulèvent leurs voilages. J’ai déjà ouvert la porte et je discute avec les deux officiers. Ils me confirment ma mission principale: la recherche d’images pédopornographiques. Ils me remettent un PC dans un grand sac noir qui ressemble à un sac poubelle sauf que celui-ci est cacheté (c’est en fait bien un sac poubelle). Je serre la main des policiers, autant par politesse que pour les voisins…

Me voici dans mon bureau. J’ouvre le scellé. Je démonte le PC et en extrait le disque dur. Je tremble un peu. C’est ma première analyse.

Je n’ai pas encore de bloqueur de lecture, mais par chance, ce modèle de disque dur possède un cavalier permettant d’empêcher l’écriture (et donc de modifier le contenu du disque dur). Je procède à la prise d’empreinte numérique, replace le disque d’origine dans le scellé et place sa copie dans mon ordinateur de travail. L’analyse peut commencer.

Je ne dispose pas (encore) de logiciel spécialisé dans l’analyse de disque et la recherche de preuve. Je débute en informatique légale et je suis seul. Aucune aide à attendre de l’extérieur: je ne connais aucun autre expert judiciaire, ni en informatique ni dans une autre spécialité. J’ai pour seul bagage mes connaissances, des livres et internet. Il faut que j’y arrive.

J’explore le disque dur d’une façon informelle, à l’aide de l’explorateur de fichiers. Rien ne semble anormal.

J’entreprends l’exploration complète et systématique de l’arborescence de fichiers. Rien. Le contenu du disque est parfaitement banal.

Je dégote sur internet un programme de récupération des fichiers effacés. Je le teste sur mon poste avant de l’employer sur le disque cible. Bingo, sur le disque cible se trouvent un petit millier de fichiers effacés dont plusieurs images à caractère pornographiques.

Je continue la recherche en dressant la liste de tous les programmes installés. Certains me sont inconnus. Internet n’étant accessible qu’au travail (nous sommes à la fin du 20e siècle, à une période où le web n’existe pas encore, internet est en mode texte et est réservé aux seuls chercheurs), j’emmène cette liste au travail et en discute avec mon équipe technique. Après identification de la plupart des programmes, il en reste deux qui sont inconnus au bataillon.

Après une rapide recherche de deux heures sur les sites gopher, je découvre qu’il s’agit de deux programmes de stéganographie.

Le mot même me fait peur, nous sommes en pleine période Jurassic Park.

Je me rappelle alors que lors de mon analyse informelle préalable, j’avais aperçu de nombreuses images haute définition (pour l’époque) de type « fond d’écran pour station de travail » (certains se rappelleront d’une image de guépard à couper le souffle).

Il se trouve que j’avais dans ma propre collection de fonds d’écran certaines des images en question. Je procède alors à une comparaison des tailles de fichiers, puis des contenus binaires. Bingo.

Le logiciel demandait un mot de passe pour chaque image. L’imagination humaine étant ce qu’elle est, je tentais tous les mots de passe « habituels ». Niet. J’essaye alors une adaptation du logiciel « crack », père des logiciels de cassage moderne. Et là, quelques heures plus tard, LE mot de passe.

Sésame ouvre toi, et toutes les images « fond d’écran » se sont avérées être réceptacles d’images cachées par stéganographie. D’images abominables bien entendu… C’est une des raisons du fond noir de ce blog.

J’ai appris beaucoup de choses sur la technique ce jour là, mais aussi beaucoup sur l’espèce humaine. Et à plusieurs niveaux, sur le sens caché des choses.

Musique légale gratuite en ligne

Je voudrais saluer l’ouverture d’un site français de musique légale gratuite en ligne: deezer.com

Il ne s’agit pas de téléchargement, mais d’écoute en ligne à partir d’un simple navigateur. Le catalogue est bluffant car on y trouve un nombre incroyable de morceaux de musique (200 000 d’après le créateur du site).

Le système est agréé par la SACEM et est financé par la publicité.

Bon, personnellement je ne risque pas de rapporter beaucoup en clic publicitaire grâce à l’extension Firefox « adblock plus » qui a transformé ma navigation (et ma vie!). Je tiens pour ma défense à dire que j’avais déjà développé une cécité naturelle aux publicités quand je naviguais sous IE. Une évolution darwinienne sans doute.

Pour me faire pardonner, je continuerai à aller acheter quelques cédéroms pour mes compilations de voiture.

Bonnes vibes.

PS: interview du créateur.

De l’utilisation des commentaires dans un document informatique

Trouvé sur le blog de precisement.org un exemple de commentaire de président de chambre sur le travail des avocats:
https://www.precisement.org/blog/breve.php3?id_breve=338

Personnellement, je me suis déjà beaucoup amusé à la lecture de commentaires trouvés dans un document word ayant été distribué via une liste de diffusion…

Parfois, l’historique des modifications d’un tel document est également très instructive.

Attention donc.

Le principe de l’échange de Locard

Edmond Locard est le médecin français créateur du premier laboratoire de police scientifique à Lyon en 1910. Son ambition était de substituer la preuve matérielle au seul témoignage humain par l’analyse systématique des traces laissées par le coupable.

Parmi ses innombrables travaux, le principe dit « d’échange de Locard » reste le plus célèbre:

on ne peut aller et revenir d’un endroit, entrer et sortir d’une pièce sans apporter et déposer quelque chose de soi, sans emporter et prendre quelque chose qui se trouvait auparavant dans l’endroit ou la pièce.

Je pense que ce principe s’applique également lors de la recherche de preuves informatiques. Pour paraphraser Locard,

on ne peut chiffrer ou déchiffrer une donnée, l’inscrire ou la supprimer d’une mémoire sans apporter et déposer une trace sur l’ordinateur, sans modifier et prendre quelque chose qui s’y trouvait auparavant.

C’est la base même de l’informatique légale (forensic) pratiquée par un expert judiciaire.

Et bien entendu, comme toujours, se déroule une course permanente entre gendarmes et voleurs pour savoir qui disposera des meilleurs outils techniques. Lire pour cela le très instructif site forensicwiki.org et en particulier cette page.

Cette surenchère se faisant pour le plus grand bonheur des administrateurs informatiques qui disposent ainsi d’outils leur permettant de sécuriser leurs réseaux, ou des utilisateurs qui peuvent ainsi protéger les données des regards indiscrets ou récupérer un mot de passe perdu.

C’est de ce point de vue un débat continuel entre protection de la vie privée et accès à des données permettant de confondre un dangereux criminel.

Débat d’actualité.