Spéléologue

La spéléologie est la dernière activité d’exploration et de découverte accessible à tous qui existe aujourd’hui.
Tous les sommets importants ont été conquis, toutes les iles ont été explorées, tous les territoires vierges ont été approchés. Il reste certes quelques forêts, vallées ou déserts où l’être humain ne s’est guère avancé, mais les vraies explorations de surface sont maintenant sur Mars et ailleurs, inaccessible à tout un chacun.
La spéléologie continue de faire rêver ses pratiquants: le gouffre le plus profond (actuellement connu), la cavité la plus grande (actuellement connue), le réseau souterrain le plus long (actuellement connu, bon vous avez compris) ont été explorés, mesurés et cartographiés. Mais un simple spéléologue, même peu expérimenté, en écartant un buisson ou en soulevant une pierre, peut découvrir l’entrée d’un futur record du monde. Certes les grandes entrées évidentes ont été découvertes et explorées depuis longtemps, mais le frisson de la découverte existe encore et tous les mois plusieurs gouffres sont découverts et explorés en France même.
J’ai participé dans ma jeunesse, au sein d’un club d’étudiants parisiens, à des expéditions en Crête. Nous restions ainsi en Europe, assez loin pour être complètement dépaysés, assez prêt pour pouvoir y aller sans trop de frais. Le centre de la Crête recèle un potentiel calcaire très travaillé par l’eau dans lequel il est possible de faire des découvertes intéressantes.
Comment expliquer les sensations que l’on ressent lorsque l’on est le premier à s’aventurer dans un conduit souterrain, qui débouche sur une salle, elle même donnant sur un puit, puis sur un autre… Découvrir des salles magnifiques, des puits impressionnants, des vestiges amenés par l’eau. L’Aventure.
Avec nos moyens limités, nous avons découvert et exploré le gouffre le plus profond de Crête, devenant l’année suivante le gouffre le plus profond de Grèce lors de notre expédition suivante.
Quelle joie, quelle exultation de continuer une exploration, surtout après une année entière passée à l’imaginer, à la rêver…
Puis est venu le temps de la famille, l’âge, le goût diminué de l’effort physique, qui m’ont amené à mettre ces explorations entre parenthèses. Mais qui sait, dans quelques années, un retour de flamme providentiel me fera ressortir les descendeur, casque et lampe à acétylène pour repartir, le temps d’un week-end, à la recherche des sensations de ma jeunesse.