USA 2010

Trois semaines de vacances de rêve, enfin pour ceux qui aiment la randonnée…

Cela fait maintenant plusieurs fois que ma tribu décide de partir aux Etats-Unis pour visiter les parcs nationaux en camping sous tentes. Et quand je dis tribu, je veux dire quatre adultes et sept enfants de 8 à 19 ans (la majorité alcoolique est encore à 21 ans là-bas), le tout reparti dans deux grosses voitures de 2 tonnes (louées pour 3 semaines pour 800 euros!) et dans quatre tentes Quechua ultra légères (c’est comme ça que nous reconnaissions facilement les français là-bas;).

Voici le programme effectué, si vous souhaitez utiliser les services de la compagnie Zythom-Tour:

– Atterrissage à Phoenix (Arizona). 1ère nuit dans un hôtel grand luxe qui brade ses chambres l’été (pour cause de chaleur: 46°C à l’ombre – 85$ la nuit pour une chambre de six)

– 1er jour: Montezuma Castle National Monument et Wupatki National Monument. Camping.

– 2e jour: Sunset Crater Volcano National Monument. Arrivée à Grand Canyon National Park et repérage de la randonnée du lendemain. Camping à Desert View.

– 3e jour: Descente à pied dans le Grand Canyon en suivant le chemin de randonnée « Bright Angel » jusqu’à « plateau Point », soit 1000 m de dénivelé sous 40°C. Chacun de nous porte deux bouteilles d’eau que nous remplissons à chaque point d’eau sur le parcours. Par bonheur, nous avons effectué la remontée sous un orage bien rafraichissant.

– 4e jour: Navajo National Monument. Le camping prévu est plein, le plan B est jugé trop sommaire, le plan C est une maison dans le motel San Juan (avec douches et baignade dans la rivière;)

– 5e jour: Monument Valley Navajo Tribal Park (en voiture). Camping Sand Island (avec pétroglyphes).

– 6e jour: Visite de « Valley of The Gods« , puis de Hovenweep National Monument. Camping Morefield (avec douches gratuites).

– 7e jour: Visite de Mesa Verde National Park.

– 8e jour: Anasazi Heritage Center museum. Camping Squaw Flat.

– 9e jour: Randonnée de 20 km dans Canyonlands National Park à partir de « Elephant Hill » jusqu’à Druid Arch avec retour à pied au camping. Le soir, nous dévorons nos S’mores bien méritées…

– 10e jour: Pétroglyphes de Newspaper Rock State Historic Monument, puis visite de Arches National Park (rando de 5 km pour voir Delicate Arch au coucher du soleil). Camping.

– 11e jour: Retour à Canyonlands pour voir « Island in the sky » et la Green River. Fin de journée à « Arches » pour une petite rando dans « Devil’s Garden« . Hôtel à Moab.

– 12e jour: Capitol Reef National Park. Randonnée « Old Wagon Trail » (2h). Camping Fruita.

– 13e jour: Grosse journée randonnée dans Capitol Reef: Cohab Canyon, Frying Pan (la bien nommée), Cassidy Arch et Grand Wash. Au retour, baignade sous une cascade et visite des pétroglyphes Frémont et d’une école mormone.

– 14e jour: Kodachrome Basin State Park. Deux randos: « Grand Parade » et « Shakespeare Arch ». Camping du parc.

– 15e jour: « Scenic Drive » de Bryce Canyon National Park. Randonnée « touristique » dans le parc. Camping Sunset.

– 16e jour: Le « clou » du voyage, une randonnée en backpacking dans Bryce Canyon pour dormir dans un background campground. Nous sommes seuls dans la nature sauvage. Il faut transporter sa nourriture, son couchage, sa tente et tous ses déchets. Départ de « Bryce Point » sous les yeux amusés des américains qui prennent en photos les plus petits enfants (8 et 9,5 ans) avec leurs sacs à dos. Camping à « Yellow Creek Group Site » après 6,5 km.

– 17e jour: Retour de back campground avec une rando de 14 km chargés comme des mules. Il faut en plus porter son eau (pour 11!) car il n’y a pas de point d’eau. Sortie du canyon par « Whiteman Connecting Trail ». Cette randonnée est mon plus beau cadeau d’anniversaire pour mes 2F ans… Camping à Red Canyon Campground.

– 18e jour: Retour dans la masse touristique à Zion National Park avec randonnée en tong sur « Emerald Pool », « Riverside Walk » et « Weeping Rock ». Camping Watchman.

– 19e jour: Grosse randonnée dans Zion: Angels Landing (attention au vertige!) et West Rim Trail jusqu’à « Cabin Spring ».

– 20e jour: Pipe Spring National Monument. Retour à Grand Canyon, mais côté North Rim. Coucher de soleil sur Grand Canyon à observer à « Cape Royal ». Camping Kebab National Forest.

– 21e jour: Retour vers Phoenix, arrêt à Navajo Bridge. Hôtel à Phoenix.

Et voilà. Le tout pour 3900 km en voiture.

De retour en France, nous avons tous dormi 16h d’affilé.

Et j’ai encore les jambes douloureuses d’avoir autant marché.

Mais cela en valait vraiment la peine, surtout avec les enfants.

Il ne me reste plus qu’à trier les 3400 photos prises par nos quatre appareils numériques.

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La photo illustrant ce billet est pour une fois de votre serviteur et représente des pétroglyphes de Wallpaper Rock dont un me fait penser à un satellite artificiel moderne…

L’Ours

Pendant nos trois semaines de camping aux Youessai, nous avons rangé soigneusement tous les soirs notre nourriture dans les containers en acier présents sur chaque emplacement de camping, suivant en cela les consignes strictes des Rangers qui nous conseillaient d’y mettre tout ce qui peut attirer un ours: dentifrice, chewing-gum, crèmes diverses, etc. Et chaque jour, à chaque randonnée, nous cherchions désespérément à apercevoir un ours.

C’est pourquoi, lorsque nous sommes arrivés à notre avant dernier camping, nous avons été plutôt contents quand le Ranger de l’accueil nous a prévenu qu’il y avait un ours qui s’introduisait dans le camping presque toutes les nuits. Juste un peu inquiets quand il a précisé qu’il y avait deux ou trois voitures fracturées chaque semaine…

Nous avons donc, un peu plus que d’habitude, scrupuleusement rangé toutes nos affaires « odorantes » dans le container anti-ours.

Et nous sommes partis en randonnée.

Et après quelques heures de marche plus ou moins silencieuse, nous sommes tombés nez à nez avec un ours, au beau milieu des séquoias.

Je dois dire que les huit enfants et quatre adultes sont restés très calmes, avec une petite pointe de stress assez palpable. Sans perdre notre sang froid, nous avons vérifié si l’animal était accompagné de ses petits (signe qu’il s’agit d’une femelle et là attention si elle pense que ses petits sont en danger). Puis nous nous sommes regroupés, prêts à crier très fort si l’animal s’approchait un peu trop (cela les fait fuir, en théorie).

J’avais mes propres « petits » à l’œil quand j’ai réalisé que je portais le sac à dos contenant tout le goûter… Discrètement, j’ai donc sorti du sac à dos le caméscope et l’appareil photo, afin de pouvoir abandonner sans autre forme de procès le précieux goûter si l’ours décidait de me choisir pour cible…

Et c’est ainsi que pendant plusieurs longues minutes, cet animal sauvage s’est promené à une dizaine de mètres de nous (sans nous prêter la moindre attention). Nous, par contre, entre deux gouttes de transpiration, nous l’avons mitraillé avec nos appareils photos.

1ère photo (floue car j’avais la trouille…)

Coin repas des randonneurs précédents.

Nous battons retraite, notre goûter est sauf, nous aussi.

La forêt était magnifique, avec ses arbres grandioses, et l’instant était magique.

Pendant la nuit, nous avons entendu des gens crier et faire du bruit en provenance de l’autre côté du camping. Ils n’avaient qu’à pas l’inviter…

Si vous passez faire du camping à YNP, je vous recommande vraiment White Wolf Campground.

Cette semaine, c’était la rentrée des classes et le soir, à table, chacun a raconté SA rentrée. Ma fille puînée m’explique que sa maitresse lui a demandé d’écrire une petite dissertation sur le thème « raconte ta meilleure journée des vacances ».

Zythom (papa ému): « Alors, quelle journée as-tu raconté? »

Mafifille: « J’ai raconté LA journée de l’Ours… »

Souvenirs, souvenirs

De retour de vacances, vous voici à la tête d’un bon paquet de photographies numériques. Voici les conseils de tonton Zythom…

Tout d’abord, je suis NUL en photographie. Comme beaucoup de personnes, je prends plein de photos avec un petit appareil photo numérique standard (enfin il était standard au moment de son achat, il est ringard un an après, et aujourd’hui qu’il a trois ans…) d’1.3 mégapixels.

Quand je dis NUL, c’est que je me contente du mode AUTO de prise de vue, car je sais à peine changer de mode et surtout pas faire les réglages moi-même (NUL je vous dis).

Mais je m’en sors relativement bien, car je récupère les photos des autres sur mon ordinateur.

De retour des USA, je me suis donc retrouvé à la tête de 2500 photos issues de cinq appareils photos numériques différents. Quand j’écris « différents », je pense bien sur aux modèles, mais aussi aux dates et heures respectives de chaque appareil… qu’il va bien falloir synchroniser si on veut pouvoir faire un rangement quelconque. L’un des appareils était en 2005 (probablement la date usine), un autre à l’heure californienne (mais pas à l’heure d’été), etc…

Etape 1: sauvegarde.

Gravure sur DVD de l’ensemble des photos, vérification du DVD sur un autre lecteur, copie des photos sur l’ordinateur de travail avec conservation des photos sur le portable. Ceinture, bretelles et sourire de la crémière comme toujours en informatique… Logiciel préféré: CDBurnerXP (gratuit).

Etape 2: synchronisation horaire.

Dans ce cas là (et dans bien d’autres, mais pas toujours) « google is my friend » (blogspot also indeed): j’ai trouvé un petit utilitaire bien pratique: JpgTime. Vous placez les photos de chaque appareil photo dans un répertoire séparé (un appareil, un répertoire) et vous trouvez une photo commune par couple d’appareils photos (un coucher de soleil, un gâteau d’anniversaire, etc). Et hop, le logiciel vous corrige les dates, heures, minutes et secondes des 500 photos du répertoire en ajoutant l’intervalle de temps nécessaire (il faut juste ne pas avoir modifié la date pendant le séjour).

Etape 3: mélange.

Ensuite, il ne reste plus qu’à utiliser l’excellent IrfanView pour modifier les noms de fichiers des 2500 photos. Pour ma part, j’ai choisi de nommer chaque photo ANNEEMOISJOURHEUREMINUTESECONDEANCIENNOM.jpg à partir des informations EXIF extraites automatiquement par IrfanView (et qui viennent d’être corrigées par JpgTime si vous suivez correctement).

Je mélange ensuite l’ensemble des photos des cinq appareils dans des répertoires ANNEEMOISJOURs.

Etape 4: première élimination.

Il est enfin possible de parcourir les 2500 photos. Si vous mettez 5 secondes par photo, vous allez en avoir pour 3 plombes (3h28’20 »). Il faut donc faire défiler très rapidement (et à la main) les 2500 photos pour éliminer sans pitié les photos floues, noires. Bref, toutes celles manifestement ratées. J’en profite au passage pour tourner de 90° les photos qui en ont besoin, corriger les yeux rouges et les sous exposées. Mon outil préféré pour cela: Picasa. Simple, rapide avec sauvegarde des originaux.

Etape 5: panoramas.

Je vous l’ai déjà dit en début de billet: je suis NUL en photographie. Mais face à certains paysages, j’ai vraiment envie de les emporter chez moi en poster. Donc, j’achète des posters (plus précisément, des calendriers). Mais je veux aussi pouvoir agrandir mes propres photographies… et avec un 1.3 mégapixels on ne va pas très loin. Sauf si on prend plusieurs photos que l’on assemble ensuite! C’est tout l’intérêt des photos numériques. A l’aide de l’excellent Hugin et un peu de chance, j’ai pu obtenir quelques belles photos comme celle-ci (issue d’un assemblage de sept photos):

Taille originale avant transfert sur le blog: 10792 x 1875

Etape 6: gravure et envois.

L’étape précédente (qui en pratique a duré plusieurs jours) avait pour objectif de retirer les photos ratées, sans trop faire de choix sur les photos. En effet, chaque famille ayant ses propres critères de sélection, j’envoie à chaque propriétaire d’appareil photo un DVD à ce stade et les moutons seront bien gardés. Gardez un exemplaire de DVD pour vous, c’est toujours une sauvegarde de plusieurs jours de travail. Il reste 2300 photos.

Etape 7: sélection finale.

Objectif: conserver 30% des photos prises et les faire développer sur papier photo. Il faut faire ce travail seul et avoir un mental d’acier. A chacun sa technique. Personnellement, je procrastine.

Etape 8: développement.

Il faut absolument s’obliger à développer ses photos pour les transmettre aux générations suivantes. Je vous laisse choisir le meilleur site de développement photos.

Etape 9: évaluation.

Il ne reste plus qu’à faire évaluer vos albums par vos amis et enfants. S’ils s’endorment au delà de la 10e page, c’est que vos vacances n’intéressent que vous.

Et c’est souvent le cas 🙂

Deep sand

La voiture qui me précède s’arrête et ses occupants me font des signes d’appel au secours. Je suis bien en peine de leur porter secours: je suis moi-même en difficulté.

Nous sommes à Death Valley (la vallée de la mort), il est 18h, le soleil va bientôt passer derrière les montagnes. La température est encore de 35°C malgré le ciel nuageux. Cela fait deux heures que nous roulons sur de la « dirty road » (piste non goudronnée) sans rencontrer âme qui vive.

Nos deux voitures viennent de s’ensabler.

Mais revenons en début de journée.

Nous partons de Yosemite National Park où nous venons de passer plusieurs jours. Comme chaque fois, les huit enfants des deux familles se répartissent dans les deux voitures pendant que les quatre adultes font le point sur le trajet. Cela fait deux semaines que nous sommes en camping sous tente et ce soir nous couchons à l’hôtel, près de Death Valley. A nous les bonnes douches…

Le point sur le trajet se passe de la manière suivante: l’équipage n°2 (c’est nous) entre dans le GPS le point d’arrivée visé et, muni des informations de Tommy, propose un trajet. L’équipage n°1, adepte des cartes routières papiers, étudie ce trajet et propose des modifications, des détours, des points de ravitaillement possibles, etc.

Les chambres d’hôtel étant réservées, nous avons le temps de prendre le chemin des écoliers. Nous décidons donc de quitter l’autoroute à « Big Pine » (cela ne s’invente pas) et de pénétrer dans le parc de Death Valley par le nord en empruntant des pistes non goudronnées.

L’un des objectifs est d’aller voir les dunes Eureka. Quelques miles sur les pistes américaines, c’est un peu l’aventure pour nos gros vans 7 places de 2 tonnes…

Ce que nous ignorions, c’est que la piste pour « voitures normales » s’arrête là. Après, vers l’Est, c’est réservé aux 4×4…

Inconscients de nous engouffrer dans une impasse pour nos véhicules, nous poursuivons. La conduite est un peu sportive, les voitures « flottent » un peu sur le sable dans certains passages… jusqu’à l’enlisement.

Nous venons d’arriver à un endroit appelé « Deep sand » (sable profond).

Source: Death Valley National Park

Il est 18h, le soleil va bientôt passer derrière les montagnes. La température est encore de 35°C malgré le ciel nuageux. Cela fait deux heures que nous roulons sur la piste sans rencontrer âme qui vive.

Tout le monde descend des voitures.

Le « truc » dans ces cas là pour éviter que grands et petits ne prennent peur, c’est de plaisanter et de montrer une belle assurance: « ça, c’est de l’Aventure! Encore quelque chose d’extraordinaire à raconter à l’école! ». Je fais le fier et le blasé, mais j’ai un peu peur. Nous avons de l’eau, des tentes, le plein d’essence, de la nourriture; personne n’est blessé, nous savons où nous sommes, nous ne manquons pas de matériel. Mais c’est ma première expérience d’ensablement.

Comme je ne peux plus avancer puisque la voiture n°1 bloque le passage, je passe naturellement la marche arrière, je débranche l’ESP et commence à « godiller » avec le volant. Par chance, je découvre à ce moment là que nos deux voitures sont des tractions et non des propulsions. Après quelques minutes d’efforts, je sors du sable et arrive à reculer d’une centaine de mètres.

La voiture n°1 est, quant à elle, posée sur le sable, roues avant complètement ensablées. Comme « vu à la télé », nous creusons et plaçons des pierres derrière les roues. Mais quand le conducteur accélère, les roues tournent un peu puis se bloquent: le système ESP détecte un glissement qu’il juge anormal et ordonne aux freins de bloquer les roues avant. Et sur cette voiture, il ne peut pas être désactivé…

Et Paf le chien!

C’est alors qu’il faut imager douze personnes ayant envie d’une bonne douche chaude mues par l’énergie du désespoir: tout le monde se bouscule pour trouver une place, qui derrière, qui sur les côtés, pour pousser la voiture. Il ne manquait que Taillefer pour entonner la Chanson de Roland pour galvaniser les troupes.

Et ainsi, mue par onze chevaux-sueurs, la traction de deux tonnes s’est trouvée propulsée sur plusieurs mètres. Inutile de dire que son conducteur a écrasé le champignon pour faire demi-tour et rejoindre le véhicule n°2 sur le sable dur.

Tout le monde remonte en voiture. Nous fonçons jusqu’à la piste « en dur ». Nous refaisons toute la piste en sens inverse. Nous prenons la route normale jusqu’à l’hôtel où nous arrivons la nuit à 23h. Les douches sont sublimes.

Le lendemain, avec un ciel sans nuage, la température montera jusqu’à 48°C à l’ombre.

Back in the U.S.A.

Et me voici de retour, San Francisco – Détroit – Paris – La Maison, 24h de voyage, 9h de décalage horaire, 19 sacs de voyage récupérés, femmes hommes et enfants on board

Les trois semaines de vacances aux USA ont été extraordinairement dépaysantes. Nous sommes partis à 4 adultes et 8 enfants pour faire exclusivement des randonnées et du camping sous tentes dans des parcs américains à l’exception de l’hôtel de San Francisco (arrivée et départ), et de celui de Death Valley. Jugez un peu:

– San Francisco
– Humboldt Redwood State Park
– Redwood National Park
– Crater Lake National Park (Oregon)
– Lava Beds National Monument
– Lassen Volcanic National Park
– Yosemite National Park
– Death Valley National Park
– Sequoia National Monument
– Kings Canyon National Park
– San Francisco

Soit 3000 miles (plus de 4800 kms) en voiture, des randonnées de 3 à 16 kms chaque jour (vous savez faire marcher huit enfants de 6 à 16 ans pendant 16 kms? Nous, oui), des températures comprises entre 3°C et 48°C, des paysages magnifiques, des animaux sauvages en pagaille et des randonneurs et/ou campeurs très amicaux.

Seuls problèmes: pas d’internet, pas de wifi, pas de GSM, pas d’électricité.

J’ai quand même visité l’Apple Center de San Francisco…

J’ai fait le plein d’aventures et d’anecdotes.
A suivre (dans la rubrique Youessai)…

A moi la maison bleue

Ce billet est la suite de ce billet, celui-ci, celui-là, et ce dernier

Ca y est, c’est l’heure du grand départ.
Le grand moment du reset total, avant celui du total recall.

Rien n’est prêt, mais nous partons.

Je risque de laisser ce blog en friche pour trois semaines.

I’ll be back…

Mots clefs: vacances, départ, break, famille, j’en ai bien besoin, stop, oubli des mots de passe, bisous Maman et Papa, salut, bye, Brian is in the kitchen, $$$, douane, randonnée, ampoules, photos, tente, plaisirs, galères, ours, paysages…

Préparation informatique pour le voyage aux Youessai

Je ne garde pas un bon souvenir de mon passage à la douane américaine lors de mon dernier séjour dans ce beau pays: j’avais oublié de remplir le dos des cartes d’entrée et le douanier avait pris à partie la file d’attente derrière moi en criant « l’attente va être allongée par ce type qui n’a pas rempli correctement les cartes d’entrée! ».

Et ensuite, de me demander si mon fils (deux ans à l’époque) s’était déjà drogué, avait déjà été condamné, en prison…

Mais la lecture de ce que les douaniers US peuvent faire à mon ordinateur m’a fait réfléchir.

D’autant plus que mon ordinateur portable me sert beaucoup lors de mes expertises judiciaires… De quoi j’aurais l’air si l’on découvre des images de cette nature?

Bon, je pourrais n’avoir aucune donnée stratégique sur mon ordinateur, et éteindre mon BlackBerry lors du passage en douane comme le conseille le cabinet d’avocats Blaney McMurtry, de Toronto.

Mais quoi, je SUIS un cadre d’une grand société (ma famille), et je DOIS protéger étroitement les données confidentielles (mes photos) et vitales (mes emails) pour mon entreprise que je ne manque pas de transporter avec moi (source LMI, via Bertrand Lemaire).

Me voici donc regardant mon ordinateur portable d’un œil mauvais: « sale traitre ».

Première étape: effacer les données.

Après avoir sauvegardé une image du disque dur (via l’excellent DriveimageXML), je boote mon Dell Latitude D430 sur mon « Ultimate Boot CD » fétiche. Vous trouverez dans la section « Hard Disk Wiping Tools » le logiciel CopyWipe V1.14 qui me permet d’effacer en profondeur l’intégralité de mon disque dur. Laissez quand même mijoter 24h ou plus.

Deuxième étape: installer le système d’exploitation.

J’ai décidé d’installer Ubuntu 8.04 (nom de code The Hardy Heron, le héron robuste). Pour tester la distribution, mais aussi parce que je voudrais montrer compiz-fusion aux enfants. Une vraie interface qui en jette quoi, pas comme celle-ci

L’installation se déroule correctement, tout est reconnu, rien à dire (sauf la couleur qui m’horripile).

Troisième étape: cryptage des données.

Je me tourne vers mon vieil ami TrueCrypt, mais une petite déception m’attend:

comme l’indique cette page de la documentation Ubuntu, les volumes cachés ne sont pas supportés sous Linux avec la version 5.1a de TrueCrypt…

Qu’à cela ne tienne…

J’installe VirtualBox, puis Windows XP en mode virtualisation.

Je découvre à cette occasion que pour installer Windows XP, à partir du cédérom d’origine, il faut quand même installer le service pack 2 avant de pouvoir installer le service pack 3 tout fraichement débarqué. Bon, j’ai peut-être raté un épisode, mais l’installation se déroule sans problème (compter deux bonnes heures quand même…)

En mode plein écran, on ne se rend même pas compte que Windows XP SP3 fonctionne au sein de VirtualBox sous Ubuntu. Et en mode fenêtre, c’est très drôle de voir Windows baladé dans une fenêtre « chewing-gum ».

La création d’un disque TrueCrypt avec volume caché ne pose ensuite plus aucun problème.

Un petit coup de JkDefrag pour les performances.

Me voici paré pour protéger ma vie privée.

Il ne reste plus qu’à retenir les bons mots de passe…

Youessai youessai youessai !

Suite des aventures commencées ICI et LA.

Le message email est précis, clair et net: « Confirmation de votre commande – Votre réservation n°AK47 a bien été confirmée. »

And the winner is: « Opodo.fr »

And the looser is: Zythom, parce que toute cette histoire m’aura couté 300 euros de plus uniquement sur le prix des billets entre mercredi dernier et aujourd’hui lundi. Sans compter le temps passé et l’ulcère naissant dans l’estomac.

To do list:

– débloquer ma carte bancaire, car le monsieur « service monétique » m’a dit aujourd’hui qu’il ne pouvait pas « effacer l’encours à distance ». En gros, il faut attendre la fin du mois pour que je puisse de nouveau utiliser ma carte normalement. Je vais en savoir plus demain quand je retournerai (une dernière fois) voir le chef d’agence (car bien sûr, celle-ci était fermée aujourd’hui).

– apprendre par cœur « je ne paierai plus sur internet sans connaître le plafond de ma carte bancaire »

– réviser mon anglais, parce que les docs techniques, c’est bien, mais s’exprimer correctement IRL, c’est une autre histoire. Tout le monde ne s’appelle pas Sid, Pascal Charest ou Tristan Nitot

Je remercie toutes les personnes des différents sites, des supports lignes-chaudes et de la banque pour leur aide et leurs encouragements à ma formation permanente.

Je remercie chaleureusement les internautes qui m’ont fait l’honneur de leurs commentaires et leur soutien moral.

A moi la maison bleue…

Formation permanente

Ce billet est la suite du précédent.

Mon travail comme responsable informatique et technique dans une école d’ingénieurs doit beaucoup au fait que j’aime apprendre. Et il ne se passe pas une journée sans que quelque chose de nouveau, d’imprévue ou de surprenant ne se passe.

C’est très bon pour l’agilité cérébrale.

Alors quand cette abondance de surprises arrive le week-end dans ma vie personnelle au sujet d’un « simple » achat de billet d’avion, je ne peux que m’en réjouir pour l’efficacité de ma plasticité synaptique.

Car j’ai reçu un email d’OPODO m’indiquant que mes DEUX achats avaient été refusés par la banque…

Pourquoi deux achats, et pourquoi sont-ils refusés alors que le plafond de ma carte bancaire flirte avec le sommet du Mont Blanc (restons modeste et gourmand)? C’était donc le défit de ce samedi, en plus d’une expertise lourde et pénible.

Je contacte le numéro surtaxé d’OPODO. Après 8mn d’une musique d’attente à envoyer son téléphone contre les murs, une téléconseillère m’explique qu’elle va essayer de passer une nouvelle fois l’ordre auprès de ma banque, que le montant des billets a augmenté de 80 euros et, au lieu de me mettre en attente musicale, se trompe et coupe la communication.

Je rappelle OPODO, je me retape 7mn de musique-qui-rend-psychotique, et par miracle, je retombe sur la même personne. Après quelques explications techniques incompréhensibles, elle m’indique que j’ai deux dossiers: un pour mes enfants et un pour les adultes. Je lui fais remarquer que je n’ai reçu qu’un seul email ne contenant la référence que d’un seul dossier. Elle me fait remarquer que ce n’est pas elle qui a conçu le système informatique… Ma pression artérielle moyenne passe à 20cmHg.

Je lui demande avec courtoisie de supprimer toutes traces de mon passage dans leur entreprise, ce qu’elle fait en me mettant en attente téléphonique… pendant 5mn.

Une fois cette troisième attente encaissée (sans jeu de mots), elle m’indique que tous mes dossiers sont fermés. Je lui demande quand même pourquoi la banque refuse une demande de la part d’OPODO alors que le plafond de dépense a été remonté. Elle me dit qu’elle va se renseigner. JE LUI DEMANDE DE NE PAS ME METTRE EN ATTENTE, je reste donc en ligne avec elle (1mn) et pour finir elle m’explique qu’il faut que je contacte ma banque pour effacer tous les encours.

Tous les encours. Ma carte bancaire va devenir toute rouge!

Deux bons points pour OPODO: je sais maintenant pourquoi j’ai deux dossiers ouverts (enfants/adultes), et je sais pourquoi la banque refuse obstinément de m’autoriser à utiliser l’argent qui se trouve sur MON compte: il y a des encours. Un bémol tout de même: je ne sais pas ce que c’est qu’un encours (je m’en doute un peu, mais ce n’est pas clair).

Quand je vous disais en titre de ce billet que j’allais apprendre plein de choses ce week-end.

Nous sommes samedi, il est 11h, je retourne à la banque.

Pour faire court, les deux personnes que je vois m’expliquent qu’elles ne comprennent pas pourquoi le paiement est bloqué. Elles ne peuvent plus rien pour moi, il faut attendre lundi « que le service monétique rouvre« .

1er apprentissage: carte bancaire = service monétique spécialisé dans ma banque, mais pas ouvert le week-end.

2e apprentissage: encours = ensemble des effets qu’une banque a escomptés et qui ne sont pas encore arrivés à leur date d’échéance. Ce n’est pas clair pour vous? Pour moi non plus, mais cela doit vouloir dire qu’il y a quelque chose qui bloque dans le tuyau. Un truc qui a du repérer que je suis informaticien et qui a décidé de se venger sur moi.

De retour à la maison, je me dis qu’il faut recontacter expédia. Problème: à part un email de confirmation de création de compte chez eux, je n’ai reçu aucun email concernant mes tentatives de réservation de voyage, puisqu’elles ont toutes échouées. Je n’ai donc aucun numéro de dossier, et j’ai effacé sur leur site toutes mes réservations échouées.

C’est là qu’interviennent mes compétences d’expert judiciaire en informatique: je fais une auto-perso-intra-expertise de mon propre ordinateur. Etude des caches des navigateurs (IE et Firefox), extraction des données, analyse des historiques, et reconstitution des pages concernées. Me voilà avec plusieurs numéros de tentatives de réservations. De quoi appeler expedia.

Je tombe sur une dame charmante à qui j’explique (poliment) mes malheurs. Elle s’étonne de la piètre performance de sa collègue: « vous avez du tomber sur quelqu’un du service réservation » me dit-elle. Encore une guerre des services… Elle efface toutes traces de mon passage chez eux et me souhaite un bon week-end. Un bon point pour expedia.

Un point sur le problème:

– je n’ai pas mes billets d’avion.

– leur prix augmente tous les jours.

– les deux sites sur lesquels j’ai fait mes tentatives d’achats ont fermé mes demandes.

– la banque refuse de payer au moins une tentative (et au plus j’espère).

– il est 11h50, la banque est fermée.

A ce stade du problème, je me sens un peu forcé d’attendre lundi pour y voir plus clair. C’est mal me connaître.

Je sors mon dernier atout googlesque: une recherche sur internet des coordonnées de ma banque à appeler le week-end quand les employés sont endormis et que les internautes se lâchent avec leur carte bancaire. Bingo: un numéro (surtaxé) permet de joindre un être humain en charge des problèmes des clients de cette banque, c’est-à-dire moi. L’aventure continue.

J’appelle le service en ligne de la banque. J’ai une charmante personne à qui je présente le problème de blocage et qui m’explique que tout cela la dépasse, mais qu’elle va voir avec son chef. J’ai le chef au bout du fil. Je ré-explique, et là miracle le mot « encours » déclenche en lui un relais synaptique qui va, me semble-t-il, éclairer tout le problème: la PREMIERE demande que vous avez faite (avant de contacter la banque pour relever le plafond de dépense) a du bloquer toute demande ultérieure.

3e apprentissage: lorsque vous devez faire une dépense conséquente avec votre carte bancaire, vous devez connaître l’existence d’un plafond ET contacter votre banque AVANT de faire quoi que se soit.

4e apprentissage: toutes les personnes de votre banque, même celles auxquelles vous êtes habituées et qui vous appelle par votre nom de famille, ne connaissent pas les mécanismes complexes des encours. Ils n’ont d’ailleurs pas entendu parler d’une possibilité de blocage. C’est pourquoi quand ils vous disent: « j’ai relevé le plafond de vos dépenses, vous pouvez y aller », ce n’est pas synonyme de « votre problème de blocage est terminé ».

Malheureusement, tout chef qu’il soit, il ne peut rien de plus pour moi et m’informe que le service monétique sera ouvert lundi prochain. Il me donne néanmoins les coordonnées d’une personne de confiance dans ce service. De confiance, cela signifie « capable de résoudre mon problème ». Du moins je l’espère.

La morale (provisoire) de cette histoire:

En cas de problème d’achat de billets d’avion sur internet, il faut parfois avoir les connaissances:

– d’un banquier (plafond, encours, service monétique);

– d’un expert judiciaire (récupération des numéros de dossiers non aboutis dans le cache des navigateurs);

– d’un enquêteur (nerfs d’acier, capacité à imaginer des questions pertinentes et surtout méfiance dans les réponses des suspects).

Il faut surtout être bien entouré (femme, enfants, famille, amis) pour éviter de détruire son ordinateur, son téléphone portable et sa santé.

Lundi, je recommence.

Vive la formation permanente.

C’est dimanche, j’ai une grosse expertise judiciaire à faire.

[Edit 13/01/2008 16:14] Vous pouvez lire en commentaire de ce billet l’explication juridique et technique de tous mes malheurs par Maître Eolas.

Expedia m’envoie balader…

Nous avons décidé de partir cet été en vacances aux Etats-Unis, en famille: deux couples, huit enfants.

Ce genre de voyage s’organise quelques mois auparavant, et donc j’étais hier sur internet à la recherche de billets d’avion aux meilleurs prix. Parmi les différents sites proposant des tarifs intéressants, je choisis le site expedia.fr

Un vol aller-retour Paris/San Francisco pour cinq personnes pour un total de 3700 euros TTC. Parfait[1].

Je passe commande sur le site: noms et prénoms des 3 adultes (et oui, à 14 ans, ma fille aînée est adulte, je ne vois pas le temps passer…) et de mes deux (autres) enfants, dates de naissance, etc.

Je paye par carte bancaire: numéro de carte bancaire, date de validité (tiens, la date est demandée sur quatre chiffres…), pictogramme de sécurité, prénom et nom tels que mentionnés sur la carte bancaire (zut, mon prénom complet n’apparaît pas sur la carte bancaire).

Je clique pour commander mes billets, avec un petit pincement aux tripes, car je ne dépense pas une telle somme tous les jours. La page suivante du site indique quelque chose comme « votre paiement n’a pas pu être vérifié, merci de noter le numéro 1234567 et de contacter nos services ».

Retour à la page de commande. J’ai dû mal saisir les données de la carte bancaire:

– je tente l’année sur deux chiffres, même message (avec un numéro différent)

– je tente « MR G » dans le champ prénom, puisque sur ma carte bancaire est écrit « MR G ZYTHOM ». Même problème.

– j’essaie en entrant les données comme sur les autres sites d’achat. Pas bon.

Bon, je cherche à joindre expedia par leur numéro surtaxé, et un disque m’informe que les services sont ouverts de telle heure à telle heure, etc. Il est 22h, personne ne m’aidera, j’arrête les essais.

Le sommeil ayant fait son remarquable et mystérieux travail cérébral, je me réveille avec l’idée que peut-être ma carte bancaire possède un plafond de dépense. Coup de fil à la banque: bingo, je ne peux pas dépenser plus de 3100 euros. Passage au guichet pour demander la levée de ce plafond pour quelques jours.

Me voici de retour devant mon ordinateur, avec un plafond remonté à 6000 euros (gloups, ne me demandez pas pourquoi cette somme, c’est la guichetière qui a décidé pour moi).

Même message sibyllin.

Coup de fil au numéro surtaxé d’expedia.fr, avec cette fois-ci quelqu’un qui me répond (au bout de 4mn quand même). Il s’agit d’un homme d’âge mur à la voix grave[2] auquel je présente ma difficulté de paiement.

Lui: « Vous devez utiliser une carte bancaire dont le plafond ne vous autorise pas à payer les 3700 euros de votre commande« .

Moi: « Oui, c’est pour cela que ce matin, j’ai contacté ma banque pour élever le plafond de paiement à 6000 euros. »

Lui: « Avez-vous ré-essayé depuis? »

Moi (patient): « Oui, et j’ai le même message obscur ».

Lui: « Donc, vous avez essayé plusieurs fois? »

Moi (moins patient): » « Oui, hier j’ai essayé quatre fois et c’est toujours le même message. »

Lui: « Donc, vous avez fait cinq essais. »

Moi (zen): « Oui. »

Lui: « Mais c’est cela le problème: vos essais ont été bloqués à chaque fois par le contrôle bancaire qui accumule les demandes. Vous devez demander à votre banque de monter le plafond à six fois 3700 euros pour que votre sixième essai puisse passer. »

Moi: « Vous voulez dire qu’il faut que je retourne au guichet de ma banque pour expliquer qu’il faut que mon plafond de carte bancaire passe à plus de 20.000 euros pour pouvoir payer des billets d’avion à 3700 euros? Non, sérieusement, vous vous moquez de moi? »

Lui: « Mais monsieur, il est inutile de m’invectiver alors qu’il s’agit d’un problème lié à votre carte bancaire. »

Moi (re-zen): « Bon, ok, laissez tomber. Quels sont les autres moyens de paiement pour pouvoir réserver mes billets? »

Lui: « Le seul moyen de paiement est la carte bancaire. Vous n’avez pas une autre carte bancaire pour essayer? »

Moi (furieux): « Non. Et puis, je ne souhaite pas continuer à faire des essais pour aller ensuite à ma banque demander un plafond de 100.000 euros pour cet achat. »

J’ai raccroché rageusement.

Ces personnes font un dur métier.

Si quelqu’un chez expédia.fr me lit, qu’il transmette mes plus plates excuses à toute l’équipe.

Je suis passé par opodo.fr

Ils ont accepté ma carte bancaire.

J’espère juste que ma carte bleue ne va pas changer de couleur.

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[1] Si vous avez trouvé moins cher, surtout ne me dites rien…

[2] Pour des raisons de sécurité, les sexe, âge et voix de cette personne ont été modifiés.