Un nouvel oracle

De tout temps, l’homme s’est entouré d’un certain rituel pour l’aider à prendre une décision. Il a sacrifié des animaux, lu les étoiles, observé le vol des oiseaux, mis sa foi dans des proverbes… Aujourd’hui, il fait appel à un nouveau rite, moins poétique, mais peut-être plus rationnel, l’utilisation de l’ordinateur. Et avec l’ère de l’ordinateur est né un nouvel oracle: Internet.

L’ordinateur, c’est la Pythie chargée d’apporter aux internautes la réponse de l’oracle à leurs questions. La Pythie entre en transes et les prêtres interprètent ses gestes et les sons qu’elle produit sous l’influence du dieu.

Mes étudiants-prêtres interrogent Internet avec tous types de questions: horaires de cinéma, corrigés de TD, orthographe d’un mot, etc. Et quelles que soient les sources des réponses qu’ils obtiennent, ils justifient haut et fort leur nouveau savoir: “si c’est écrit sur Internet, c’est que c’est vrai”.

Et c’est là que semble apparaitre la plus grande différence entre l’époque actuelle et l’antiquité: auparavant, l’oracle ne devait pas se tromper, et donc les réponses étaient souvent ambiguës. Aujourd’hui l’oracle est très précis dans ses réponses, mais il en fournit un million pour chaque question.

Finalement, est-ce vraiment différent?

PS: Samedi nous sommes le 07/07/07, n’oubliez pas de mettre vos réveils à 07:07.

Dans l’antiquité, le chiffre sept étant considéré comme celui de la sagesse, de la connaissance. Les grands sages de l’antiquité devaient être au nombre de sept. La liste de ces sept personnes avait été arrêtée par les prêtres de Delphes (selon l’oracle).

Tiens, je remâcherais bien quelques feuilles de lauriers moi…

La bête du petit écran

L’année dernière, à la même époque, nous souffrions de fortes chaleurs.

Nous, oui, mais pas tous les êtres vivants: je cite ici l’animal dénommé par le vulgum pecus “la bête de chaleur”. J’ai bien écrit “la bête DE chaleur”.

Cette fois google is not my friend, car impossible de trouver en moins d’une minute le vrai nom de ce tout petit animal noir d’un millimètre de long qui surgit de nulle part pour nous tomber sur la tête, sur les bras et entre le plastique et notre nom de la boite aux lettres.

Et bien, il y a un an, une petite “bête de chaleur” s’est glissée derrière la vitre de l’écran plat de mon PC professionnel et a commencé à se déplacer lentement à travers tout l’écran sous mes yeux agacés.

Elle est venu mourir AU MILIEU de l’écran (juste au croisement des deux diagonales et des deux médianes). L’endroit où les yeux se posent le plus souvent…

Depuis un an, elle ajoute parfois une cédille ou un accent là où il ne faut pas, elle égaie un graphisme d’une virgule déplacée.

Depuis un an, tous mes efforts pour la faire partir sans massacrer l’écran se sont avérés infructueux.

Depuis un an, elle me montre qu’un docteur expert judiciaire en informatique est parfois singulièrement démuni face à une petite bête qui lui a dit: “Morituri te salutant”.

Ce à quoi je répondrai, comme Fercorus dans Astérix en Hispanie, ou Anglaigus dans Le domaine des dieux: Beati pauperes spiritu

Bon anniversaire la bête du petit écran.

Le scandale du fichier élèves de l’éducation nationale

Jusqu’à la semaine dernière le fichier “base élèves” de l’Education Nationale, un document dont l’accès est en théorie réservé aux seuls directeurs d’école, aux maires et à l’administration centrale, était consultable avec comme nom d’utilisateur le numéro de l’établissement (un renseignement public) et comme mot de passe le même numéro (source 01net.com)

Aussi étrange que cela puisse paraître “la consigne avait été donnée aux chefs d’établissement de se simplifier la vie, en évitant de mémoriser un mot de passe compliqué“, révèle Le Canard Enchaîné dans son édition du mercredi 27 juin…

Ce qui m’attriste le plus dans cette histoire, ce n’est pas l’accès en lui même (une erreur humaine est toujours possible et pardonnable). Non: c’est la consigne donnée par l’administration et l’insouciance des directeurs d’école que cela n’a pas particulièrement troublé.

L’accès à des données privées NE CHOQUE PAS en France.

De ce fait, la CNIL semble avoir de moins en moins de poids et de soutiens.

En bref, tout le monde s’en fout.

Bientôt donc, comme aux youessa vous pourrez consulter librement le détail des gains de vos voisins, amis et ennemis, leurs condamnations, etc.

Les banques et assurances auront accès à vos différentes maladies et traitements médicaux.

Et tout cela dans une relative indifférence générale.

Consternant.

Qui a volé l’Orange du marchand ?

J’ai acheté un téléphone portable à ma fille ainée. Et oui, c’était l’une des dernières parmi ces copines à ne pas en avoir (enfin c’est elle qui le dit).

Et puis, il faut être de son temps.

Première étape: choisir l’opérateur et l’offre. Après une première tentative pour chercher à comparer et comprendre les différentes offres des opérateurs, j’ai fait comme beaucoup: j’ai demandé conseil à un copain qui venait de passer commande pour sa fille. Résultat du conseil: un forfait bloqué chez Orange, dit “forfait ZAP”, adapté aux adolescents et à mon portefeuille. OK.

Deuxième étape: la commande. Après quelques vérifications des conditions sur le site orange.fr, je trouve avec ma fille un téléphone à un euro qui lui plait et je passe commande de l’ensemble téléphone + forfait ZAP. La commande se passe bien, un message m’indique que je serai livré dans quelques jours.

Quelques jours plus tard (avec un jour d’avance sur le pronostic, youpi), je reçois le joli téléphone avec son mode d’emploi et une carte SIM. Par contre, impossible de savoir quel est le numéro de téléphone associé à cette carte SIM. De plus, après avoir placé la carte SIM dans le téléphone et démarré celui-ci, j’ai un beau message “erreur d’écriture sur carte SIM”.

Appel au numéro de téléphone indiqué sur le bon de livraison:

[Orange]: “C’est normal, Monsieur, la ligne n’est pas ouverte

[Moi]: “Ah bon? Mais pouvez-vous me dire quand elle sera ouverte?”

[Orange]: “Ah ben non, mais en ce moment c’est un peu long. Dans quelques jours peut-être… Mais veillez bien à éteindre le téléphone pour que la création de ligne soit prise en compte.“.

Bon. Donc tous les jours qui ont suivi, ma fille ou moi avons allumé le téléphone portable une ou plusieurs fois pour vérifier si la ligne avait été créée.

Cela a duré quinze jours…

Excédé, je rappelle le numéro indiqué sur le bon de livraison:

[Orange]: “Oui Monsieur, c’est normal. Nous avons eu un gros problème informatique. Mais votre ligne va bientôt être créée et à titre de geste commercial, votre premier mois de forfait ZAP vous sera offert. Vous recevrez cette information par SMS.

Incroyable! Ils me font le coup du fameux “problème informatique”!!!

C’est pas nous, c’est à cause de l’informatique…

Restons calme. Après tout, on a “gagné” un mois d’abonnement gratuit. Enfin, moi, car ma fille, elle, elle a gagné le droit d’attendre…

Quelques jours plus tard: miracle, la ligne est ouverte!

Ma fille utilise un peu son nouveau jouet, pendant que JE lis la documentation. Je lui montre ensuite comment maîtriser sa consommation en appelant le 555.

[Moi]: “Quoi! Il te reste 3 minutes sur ton total de 40 minutes!!!

Mais qu’est-ce que tu as fait? Tu as appelé Pfelelep à Hong Kong ou quoi??”

[Ma fifille]: “Mais non Papa, j’ai passé deux ou trois coups de fils à des copines et une quinzaine de SMS…

Je fonce sur l’interface web orange.fr “Espace client”. Je vais directement sur “Mes dernières communications”. Tiens, il faut entrer un code client de 10 chiffres.

Vous trouverez ce code client sur votre facture

Pas de chance, je n’ai pas encore reçu de facture…

Recoup de fil à Orange:

[Orange]: “Vous trouverez ce code client également sur votre contrat“.

[Moi]: “Je n’ai pas reçu de contrat. Tout a été fait via internet”.

[Orange]: “Ce n’est pas normal. Je vais demander à ce qu’un contrat vous soit envoyé.

[Moi]: “Merci. Mais pouvez-vous me donner mon numéro de client?”

[Orange]: “Ah non. Ce n’est pas possible par téléphone. Par contre, je peux vous donner une adresse postale à laquelle vous allez pouvoir écrire pour leur demander de vous adresser votre numéro de client

[Moi]: “Vous vous moquez de moi, là?”

[Orange]: “Non Monsieur, c’est sécurisé.

[Moi]: “Bon, je résume: mon forfait est vidé le jour de l’ouverture de la ligne. Je cherche à vérifier les communications passées. Il me faut un numéro de client que je n’ai pas alors que je devrais l’avoir et vous ne voulez pas me le donner par téléphone”

[Orange]: “Heu… Oui.

[Moi]: “Bien. Bon, maintenant, parlez moi un peu de votre geste commercial concernant la gratuité du premier mois qui m’a été promis la dernière fois que j’ai appelé ce numéro.”

[Orange]: “Ah, pour ça, je peux vous répondre: ce n’est pas possible qu’on vous ai dit cela, car je ne peux pas faire ce type de geste commercial…

[Moi]: “QUOI!! NON MAIS VOUS VOUS FICHEZ DE MOI! Bon, écoutez, je vous remercie de votre aide et de votre patience. Je vous souhaite une bonne journée. [je raccroche]”

Vous admirerez la parfaite maîtrise de mes nerfs acquise après une expérience douloureuse.

Dans ces cas là, il faut utiliser l’un des atouts des centres d’appel: la quasi certitude de tomber sur quelqu’un d’autre quand on rappelle.

Je rappelle donc:

[Orange]: “Mais oui Monsieur, pas de problème, votre numéro de client est 1234567890. Votre forfait n’a été crédité que de 5 euros au prorata temporis avec la date de la prochaine facture. Votre contrat va vous être envoyé sous peu et je vois ce que je peux faire pour le geste commercial qui vous a été promis…

[Moi]: “Merci merci merci merci merci bonne journée bonnes vacances longue vie à vous”

J’annonce les bonnes nouvelles à ma fille.

Restait un dernier mystère à éclaircir. A chaque fois que j’appelle le 555 pour suivre la consommation, le crédit restant diminuait, sans que j’ai passé le moindre appel ni SMS… La ligne était-elle piratée?

Avant de rappeler le service client, je me connecte sur mon interface web avec mon numéro client à 10 chiffres qui me permet de créer un code secret à 4 chiffres afin d’accéder à mon espace privatif

L’appel au 555 est payant…

Il faut faire #123# à la place.

Merci Orange.

Qui a volé a volé a volé l’Oraaaannnge du marchand?

Semper Fidelis

– Voici mon ordinateur. Il y en a bien d’autres comme lui, mais celui-ci c’est le mien.

– Mon ordinateur est mon meilleur ami. Il est ma vie. Je dois en être le maître comme je le suis de ma propre vie.

– Mon ordinateur, sans moi, ne sert à rien. Et sans lui, moi non plus je ne sers à rien. Je dois bien programmer, mieux que le virus qui cherche à me tuer. Il faut que je le tue avant que lui ne me tue. Et c’est ce que je ferai.

– Mon ordinateur et moi-même nous savons que ce qui compte dans cette guerre, ce ne sont pas les coups que nous tirons, ni le bruit de nos rafales ni la fumée que nous dégageons. Nous savons que ce qui compte ce sont les coups au but… LUI ET MOI, ON FERA MOUCHE…

– Mon ordinateur est humain, tout comme moi, puisqu’il est ma vie même. C’est pour ça que je veux apprendre à le connaître comme un frère. Je connaîtrai ses faiblesses, sa puissance, ses pièces, ses accessoires, son système de pointage et son clavier. Je le garderai toujours propre et prêt à servir comme moi-même je suis propre et prêt à servir. Nous ne ferons plus qu’un. C’EST COMME ÇA QU’ON FERA…

– Devant Turing, j’affirme ce serment. Mon ordinateur et moi nous sommes là pour défendre nos valeurs. Nous sommes maîtres de l’ennemi. NOUS SOMMES LES GARANTS DE MON EXISTENCE.

– Ainsi soit-il jusqu’à ce que Linux remporte la victoire, et qu’il n’y ait plus d’ennemi mais seulement la paix !

C’est fou comme le remplacement d’un mot ou deux par ci par là peut changer l’âme d’un texte

Si M’aïst Diex

Via le journal gratuit 20 minutes, j’ai appris que l’ESA cherchait des volontaires pour un vol simulé vers Mars. Quatre personnes enfermées pendant 105 ou 500 jours en totale autonomie pour tester les facteurs humains d’une vraie mission vers Mars.

Depuis le temps que je rêve d’aller dans l’espace

Bon, c’est une simulation, mais je ne pouvais pas me dégonfler pour autant. J’ai donc téléchargé le document d’inscription et ai commencé à le remplir:

– je ne fume pas: OK

– je ne suis pas accro à une substance: OK (j’espère que le café ne compte pas…)

– qu’allez-vous faire de vos trois enfants pendant votre absence?: NO PB, mes enfants me soutiennent dans mon projet (ma femme aussi)

– avez-vous des antécédents psychiatriques familiaux?: NON

– êtes-vous équilibré, sain de corps et d’esprit?: OUI

– quels sont vos taille et poids?: 1,81m et 80kg (j’ai trois mois pour perdre 10kg)

– quels sports pratiquez vous?: spéléo, natation, tennis, jogging (il va falloir m’y remettre…)

– parlez-vous Anglais?: YES (flu ante)

– êtes-vous prêt à apprendre le Russe: DA (heu)

Finalement, je sais que je n’ai aucune chance d’être pris, ne serait-ce qu’à cause de mon âge. Mais c’est l’espoir qui compte. Après tout, je ne sais pas si je tiendrais 500 jours avec un ping de 80 minutes…

Et puis si cela peut me faire perdre 10kg et reprendre le sport!

Si M’aïst Diex!

La déontologie

Si j’étais mauvaise langue, je dirais que la déontologie, c’est ce que l’on enseigne aux jeunes pour éviter qu’ils ne piquent trop vite les clients des vieux…

Seulement voilà, je ne suis pas mauvaise langue et je ne pense pas un mot de ce que j’écris (cette phrase s’applique également à elle-même).

J’étais à une réunion d’informaticien dont l’objectif était l’échange des bonnes pratiques en matière de gestion des messageries électroniques et des accès internet. Après avoir présenté le système que j’ai mis en place dans mon établissement, notamment le “grey listing“, l’un des participants m’interpelle et me dit “tout cela n’est pas très déontologique… En refusant une première fois l’arrivée d’un message, vous prenez le risque qu’il ne soit pas réémis (si la machine expéditrice ne respecte pas correctement le protocole des messagerie), et donc que le destinataire ne reçoivent jamais le message!”

Il a parfaitement raison, mais tout est dans la mesure du risque.

Mais le problème n’est pas là, il vient du fait que j’ignorais alors les règles déontologiques dont il voulait parler.

La déontologie (du grec deon, -ontos, “devoir”) est la science morale qui traite des devoirs à remplir. Ces devoirs peuvent être regroupés en un ensemble qu’on appellera alors un “code de déontologie”. Il y a ainsi des textes qui régissent la profession d’avocat, d’autres les professions médicales, etc.

Tout le monde connait l’existence du serment d’Hippocrate, mais peu l’on lu et encore moins savent qu’il a été réactualisé en 1996:

Extrait du serment d’Hippocrate (version antique):

je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s’ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement.

Extrait de la version réactualisée:

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Tout cela est très joli, mais quid de l’expert judiciaire en informatique?

Pour la partie informatique, je recommande la lecture du rapport 2006 du CIGREF sur la déontologie des usages des SI.

Morceaux choisis:

Les Technologies de l’Information, de la Communication et de la Connaissance (TICC) occupent une place centrale dans l’entreprise. Celle-ci ne peut plus négliger les risques liés à l’usage de ces technologies dont les problèmes de conformité ne sont plus seulement techniques, mais aussi et de plus en plus juridiques. Dès lors, quelles bonnes pratiques mettre en place pour garantir un usage éthique et juridiquement conforme du Système d’information?

La déontologie en entreprise a pour finalité la formulation de règles de conduite inspirées tant des normes externes que des valeurs de l’entreprise traduites en principes d’action. Elle s’appuie à la fois sur des normes impératives telles que les lois et les règlements, sur des règles considérées comme essentielles pour l’ensemble des professionnels d’un même secteur d’activité, ainsi que sur des principes internes à l’entreprise (le plus souvent repris dans des chartes ou des codes de conduite).

La question de la déontologie des usages des Systèmes d’information revient donc à s’interroger sur une utilisation des outils informatiques de l’entreprise conforme aux règles éthiques, morales et juridiques définies. Il s’agit de réfléchir d’une part, sur la manière dont les règles existantes sont traduites en termes d’application concrète et, d’autre part, sur les limites de leur champ d’application. La déontologie des usages des Systèmes d’information sert ainsi de maillon fondamental entre l’utilisation régulière des outils et le comportement des utilisateurs.

La déontologie se propose en ce sens de donner à l’entreprise un certain nombre d’outils pour l’accompagner dans la mise en œuvre de procédures rigoureuses, destinées à l’aider à contrôler son degré de conformité aux dispositions légales. Elle rappelle les règles de bon sens qui, sans représenter une conformation au droit stricto sensu, ne peuvent que l’aider à se maintenir et à envisager sa pérennité.

Je vous rassure, il y a des dessins dans le rapport…

Y a-t-il des règles déontologiques spécifiques aux experts judiciaires?

La réponse est oui, dès lors qu’il est adhérent à une compagnie membre de la Fédération Nationale des Compagnies d’Experts Judiciaires, et vous les trouverez ici sur le site du Conseil National des Compagnies d’Experts de Justice. Morceaux choisis:

I – 6) – L’expert doit remplir sa mission avec impartialité. Il doit procéder avec dignité et correction en faisant abstraction de toute opinion ou appréciation subjective.

I – 7) – L’expert doit conserver une indépendance absolue, ne cédant à aucune pression ou influence, de quelque nature qu’elle soit.

V – 38) – S’il s’agit d’assister une partie alors qu’un expert a déjà été chargé d’une mission par un juge et n’a pas encore terminé de la remplir, il ne peut qu’exceptionnellement accepter de donner une consultation privée de cette nature. Dans ce cas, la consultation sera diligentée avec la volonté de répondre objectivement et dans un esprit de loyauté et de confraternité à l’égard de l’expert judiciairement commis, qu’il informera préalablement à son intervention.[…]Les observations du consultant privé ne peuvent être utilisées dans des observations écrites de la partie consultante que si elles sont produites dans leur intégralité.

A ces 40 règles, il convient d’ajouter les recommandations sur les bons usages entre avocats et experts. Quelques extraits choisis innocemment:

La communication des pièces incombe aux conseils des parties et non à l’expert.

Un bordereau inventoriant les pièces transmises est nécessaire. La numérotation de celles-ci est requise.

La transmission de l’entier dossier n’est pas nécessaire. Il est important de procéder à la sélection des pièces réellement utiles aux différents aspects de la mission de l’expert.

L’avocat modère son client si celui-ci se départit de son calme ou manque de courtoisie.

Il rappelle au besoin le rôle technique confié à l’expert par le Juge.

Mais les avocats étant plus futés que les experts judiciaires, le document donne beaucoup plus de devoirs aux experts qu’aux avocats.

Futur confrère expert judiciaire, beaucoup de lectures à apprendre par coeur!!!

Pour finir, ma pensée du jour:

“Il n’y a pas de règle, voilà la règle” (Zythom)

Rééquilibrage Nord Sud

Il paraît que les cybercriminels sont maintenant de fins psychologues

Mouais…

Allez lire un peu les forums qui traitent des arnaques, ils sont très très instructifs: ex. arnaque avec Western Union: ici et

Extraits:

Bonjour , mon fils vend son scooter par internet et nous avons été contacté par un monsieur Brou Franck Mickael au maroc il a soit disant fait le versement mais il lui manquait 280,.. de frais il nous a demandé de les lui avancé en nous promettant de nous les rembourser nous avons commencé par refusé, après un mail il ne nous demandais plus que 180.– que nous avons versé appaté par la vente du scooter. maintenant il nous dis q’il a perdu 80.– dans le taxi et qu’il faut lui renvoyer ces 80.– car la transaction est bloquée j’aimerai savoir s’il y a une possibilité de se renseigner auprès de western union afin de vérifier ces dires……!si quelque d’autre le connait merci de m’en avertir!

bonjour julien,

Moi j’ai eu affaire à WORLDPAY intermédiaire entre l’acheteur et le vendeur, et uniquement par email, enfin ce n’était pas réellement eux…. Il n’y avait que le portail de leur site.

De plus on ne pouvait même pas leur répondre, les messages nous retournait en erreur.

Voilà ce que je peux vous dire, sauf que j’ai perdu 3000 euros.

NANOU

Finalement, les gens se font arnaquer de quelques milliers d’euros relativement facilement !!!

En fait le rééquilibrage Nord/Sud passe par des flux financiers entre des imbéciles naïfs et des escrocs astucieux. Une justice?

Plus X

Certaines réactions chimiques n’ont lieu qu’en présence d’un catalyseur, tels les mariages, légalisés par la présence d’un officiel. Quelques équations ne peuvent être résolues que par l’insertion d’une quantité inconnue appelée x. Si vous n’avez pas ce qu’il vous faut pour obtenir un résultat, vous devez ajouter ce dont vous avez besoin. Si vous avez besoin d’une aide extérieur qui n’existe pas, il vous faut l’inventer.

Chaque fois que l’homme s’est trouvé incapable de maîtriser son environnement les mains nues, ledit environnement a été soumis par la force ou l’entêtement par l’Homme plus x. Il en était ainsi depuis le début des Temps: Homme plus outils ou armes.

Mais x n’est pas nécessairement quelque chose de concret ou de solide, quelque chose de mortel ou de visible. Ce pouvait être aussi intangible ou indémontrable que la menace des feux de l’Enfer ou la promesse du Ciel. Ce pouvait être un rêve, une illusion, un mensonge abominable… N’importe quoi, pratiquement.

Eric Frank Russel, “Plus X”

J’aime beaucoup l’idée que quand rien ne va plus, quand vous êtes au 22e sous sol, une idée saugrenue – souvent sans rapport avec ce qui vous arrive – vous permet de toucher le fond et de remonter.

Lisez ce livre, et vous comprendrez 🙂

Hacker vaillant, rien d’impossible

Dans mon esprit, le mot hacker désigne plutôt un bidouilleur qu’un pirate ou un consultant en sécurité informatique. D’un autre côté, je ne connais pas personnellement Jacques Coeur

Par contre, je suis très (auto)satisfait de ma tentative de fonctionnement d’un disque dur USB mis sous scellé.

Le problème des scellés, c’est qu’il ne faut pas en modifier un bit afin de préserver leur intégrité. Dans le cas qui me préoccupe, il s’agit d’un conflit entre deux entreprises où l’un des ordinateurs mis en cause a été mis sous scellé. Plus exactement, une image (ghost) a été faite puis stockée sur un disque dur externe USB.

C’est ce disque dur USB qui ma été remis sous scellé.

Ma mission (et je l’ai accepté) est de procéder à un certain nombre de vérifications en faisant fonctionner plusieurs des programmes stockés sur le disque dur USB…

Problème: je n’ai pas l’ordinateur original, je ne dois pas modifier le disque dur USB (donc pas question de booter dessus), j’ai très peu de temps et ma version du logiciel GHOST ne reconnait pas ce disque USB.

Solution trouvée (si vous avez une solution plus rapide, ne me le dites pas, c’est trop tard):

– faire une image du disque USB (avec le logiciel True Image par exemple)

– déployer cette image sur un disque IDE vierge

– booter sur ce disque dur (juste pour voir au cas où, mais cela n’a pas fonctionné)

– faire une image du disque dur IDE (avec le logiciel GHOST 12)

– transformer cette image en disque dur virtuel pour le logiciel Virtual PC (avec GHOST 12)

– installer Virtual PC et créer un ordinateur virtuel utilisant ce disque virtuel

– croiser les doigts et démarrer l’ordinateur virtuel.

Et bien, chez moi, cela marche!

Résultats: le scellé est préservé et j’ai pu démarrer un ordinateur virtuel simulant parfaitement l’ordinateur d’origine, tout au moins dans ses aspects logiciels de base. Les anomalies à rechercher n’étant pas liées au hardware, ni à la configuration, j’ai pu mener mon enquête et rendre compte des résultats. En plus, c’est pratique de travailler sur son rapport tout en faisant fonctionner l’ordinateur à étudier dans une autre fenêtre.

Par contre, j’y ai laissé quelques plumes avec des nuits très courtes.

Si j’avais plus de temps, j’essaierais bien tester Xen, mais je n’ai pas (encore) réussi à l’installer.

Le chemin est long jusqu’au chapeau blanc