Un kilo plus lourd

Question à deux euros: pourquoi mon disque dur de 400 giga-octets ne vaut-il que 372 giga après formatage?

Les informaticiens aiment les puissances de deux.

Ainsi, les préfixes du système international kilo, méga, giga etc. ont été légèrement modifiés en informatique: les puissances de dix ont été remplacées par les puissances de deux les plus proches. Par exemple, un kilo octet (Ko) vaut 1024 octets (2 puissance 10) au lieu de 1000 octets. Un méga octet vaut 1024 Ko, etc.

Alors? Un kilo informatique est plus lourd qu’un kilo de ce que vous voudrez…

Les organismes de normalisation étant faits pour normaliser, en 1998, les choses se sont clarifiées avec l’apparition des kibi, mébi et gibi… Sauf que personne ne s’en sert et que les informaticiens continuent à utiliser kilo, méga et giga avec leur propre sens.

Il faut dire que parler de kibibit au lieu de kilobit n’est pas chose aisée…

Les fabricants de disques durs sont revenus aux préfixes du système international. Ainsi, lorsque vous lisez l’étiquette d’un disque dur, la capacité indiquée est donnée en puissance de dix. Par exemple: 400 Go signifie 400 milliards d’octets.

Pas un de moins.

400 Go

= 400 000 Mo

= 400 000 000 Ko

= 400 000 000 000 octets.

Si l’on convertit cette quantité en unités « puissances de deux », on trouvera:

400 000 000 000 octets

= 390 625 000 Kibioctets (1 Kio = 2 puissance 10 octets soit 1024 octets)

= 381 470 Mébioctets (1 Mio = 2 puissance 20 octets soit 1024 Kio)

= 372 Gibioctets (1 Gio = 2 puissance 30 octets soit 1024 Mio)

Mais les systèmes d’exploitation continuent eux de parler comme les informaticiens. Et donc utilisent les anciennes abréviations (Ko, Mo et Go).

C’est pourquoi votre disque dur de 400 Go est donné pour 372 Go (il faudrait en fait lire 372 Gio).

Personne ne vous a volé un millibit!

Installation d’un système informatique (2)

Mon séjour au Maroc s’est très bien passé, sauf que je n’ai rien vu du Maroc…
Logé dans un hôtel Ibis où je prenais mes repas, j’ai passé 13 heures chaque jour enfermé sur mon lieu de travail que je rejoignais à pied.
Après quatre jours de ce régime, je suis revenu en France ma mission accomplie…

Et comme j’ai installé un routeur Netgear configuré pour pouvoir prendre le contrôle à distance des postes de travail et du serveur, il est probable que je ne retourne pas immédiatement en mission à Casablanca!

Chronologiquement, l’installation s’est déroulée comme suit:
1) Installation d’Internet:
Plus exactement, remplacement du modem USB fourni par Maroc Telecom par un modem routeur Netgear autonome (ie: qui n’a pas besoin d’un PC pour fonctionner).

2) Installation du réseau:
J’étais venu avec cinq kilos de câbles de toutes longueurs que j’ai installés dans les goulottes présentes dans les bureaux (avec un joyeux mélange courants forts/courants faibles). J’ai même du percer un trou à travers une cloison… A quatre pattes en costard, comme quoi l’informatique mène à tout.
Les actifs du réseau sont constitués du Netgear (qui fait switch quatre ports) secondé par deux petits swiths EUSSO huit ports. J’avais amené un beau switch 24 ports, mais il fait réellement trop de bruit.

3) Installation du serveur:
Un superbe serveur Dell tout neuf qui m’a fait une belle frayeur car l’installation de Debian Sarge s’arrêtait sur le beau message « aucun disque dur n’a été trouvé ». En effet, le net-install Debian ne connait pas les nouveaux disques SAS de Dell…
Heureusement, j’ai pu trouver un site web proposant des images « customisées » de net-install Debian Sarge mis à niveau avec les drivers ad hoc.
Après une petite heure de transpiration, l’installation de base du serveur était achevée.
L’installation de samba s’est limitée aux commandes:
# aptitude update
# aptitude install samba
# aptitude install winbind
# aptitude install swat
puis au lancement d’un navigateur sur mon portable pour configurer Samba via swat et le réseau fraichement installé…

Configuration du serveur en contrôleur de domaine principal.
Création des comptes, des répertoires partagés…
Mise en place du DNS et du DHCP par mon équipe technique depuis la France à travers le routeur.

Fin de la première journée.

4) Installation de l’électricité:
C’est le charme des missions hors France que de ne pas savoir complètement à l’avance les problèmes qu’il va falloir surmonter: deux prises électriques pour alimenter une salle de 10 ordinateurs. Et bien sûr, aucune rallonge.
Achat de 12 rallonges multiprises (trois prises!!) et au moins 200 neurones grillés pour le problème de placement-routage induit. Je suis content d’avoir fait 9 ans d’études.

5) Installation des logiciels sur un poste master:
Vu la quantité de logiciels à installer, cette étape me prendra le reste de la journée.

Fin de la deuxième journée.

6) Déploiement de l’image du poste master vers les autres postes:
Finalement, j’ai opté pour un boot sur le cédérom UBCD qui contient le clone de Ghost qui s’appelle « partition saving« .
Attention, il faut compter deux heures pour cloner trois postes à la fois.

Je profite du clonage des derniers postes pour tester la qualité de l’image et personnaliser chaque poste.

Fin de la troisième journée.

7) Installation des serveurs de licences et tests finaux:
Tout est dans le titre. Certains logiciels nécessitent des licences gérées par serveur (LUM et FlexLM).

Je n’ai vraiment réalisé que le challenge était gagné que lorsque j’ai vu fonctionner tous les logiciels lors de la mini formation que j’ai réalisée en fin de journée.

Fin du séjour.

La prochaine fois, j’inclus un week-end dans le déplacement pour aller visiter Casablanca.
Il me faut maintenant une bonne semaine de vacances pour récupérer (et lire mes emails)…

Installation d’un système informatique (1)

J’ai quatre jours pleins pour installer un système informatique pour dix personnes à Casablanca.

Rubrique technique donc.

Voici les données du problème sur mon tableau blanc:

1) Permettre à dix personnes de travailler sur ordinateur et d’avoir un accès internet.

Travailler = utiliser les principaux logiciels suivants: Catia (CAO), la suite MS-Office+MS Project et quelques autres logiciels spécialisés comme MatLab. Travailler signifie également que des données sont générées, qu’elles doivent être stockées, protégées en accès et sauvegardées.

Avoir accès à Internet = partager un point d’accès.

2) Pas d’équipe technique sur place. Un permanent (non technique) présent sur site (le directeur du centre).

Je décompose le problème en trois parties: le matériel, le réseau et les logiciels.

1) Le matériel: 10 PC + un serveur me semble être la solution classique pour centraliser la gestion des comptes, les données des utilisateurs et leurs sauvegardes. J’établis des devis approximatifs via internet (site Dell), un budget définitif que je présente en comité de direction, puis je passe le relais au directeur du centre pour qu’il passe par des fournisseurs locaux (devis, choix, achat, livraison et installation du matériel).

Je fais le choix d’un fournisseur local pour des raisons pratiques de garantie, de maintenance et de simplicité.

Après quelques aller-retour d’emails et de coups de téléphone, le fournisseur est choisi, la matériel est commandé, livré et déballé. Il m’attend…

2) Le réseau: il s’agit d’abord de disposer d’internet. Je demande au directeur du centre de passer commande auprès du fournisseur d’accès internet marocain qui lui semble le plus fiable. Quelques semaines plus tard, installation d’une ligne ADSL et tests sur le portable du directeur du centre par Maroc Telecom. Tout est OK.

3) Les logiciels: je fais le choix pour l’OS du serveur de la distribution Linux/Debian Sarge pour sa robustesse et stabilité, avec Samba pour transformer le serveur en contrôleur de domaine principal et gérer les 10 PC (11 avec le portable) ainsi que les comptes utilisateurs et les partages de fichiers.

Les PC seront sous Windows XP Pro.

L’un d’entre eux servira de serveur de licences pour Catia (LUM) et pour MatLab (FlexLM).

Il est prévu de procéder à l’installation d’un poste type, puis de le dupliquer sur les autres à l’aide de la distribution HELIX ou via UBCD en passant par un partage Samba du serveur pour y stocker l’image.

Les messageries seront gérées à distance sur notre serveur français, bien que je sois en train d’étudier la solution google Apps (peut-être un prochain billet?).

Les outils basics (compta, paie, etc) du système d’information seront accessibles par internet via ssl explorer que j’utilise déjà en France pour travailler à la maison. En attendant la mise en place d’un VPN (il faut que je teste la liaison ADSL marocaine).

Je passe commande des billets de trains et d’avions par Internet, ainsi que de la réservation de l’hôtel. J’imprime une carte de Casablanca et une image satellite prise sur google maps.

Hier, vendredi, j’ai passé la journée à tester l’installation de la solution sur du matériel de passage dans le service informatique. Tout à l’air OK, mais quatre jours, cela va être juste juste.

Je suis en train de préparer ma valise: je compte emmener un switch, une carte SATA, quinze câbles réseaux, un routeur, une rallonge électrique… Je m’attends à un supplément de poids sur le vol aller.

Je pars lundi, je n’ai jamais mis le pied sur le continent africain.

Je commence par le Maroc, cela me semble une chance pour une première.

A suivre.

Achat sur internet

Je ne me lasse pas des procédures mises en place pour l’achat en ligne.

J’ai déjà narré sur ce blog une « aventure » avec la SNCF (dont je ne suis pas précisément très fier).

Voici ce qui m’est arrivé aujourd’hui:

Les faits:

Je dois commander 70 clefs USB avec le logo de mon entreprise.

Une petite recherche sur Internet me donne plusieurs pistes possibles.

Je contacte trois sociétés pour obtenir des devis (et un échantillon si possible).

Une fois l’entreprise choisie, je constate malheureusement que le délai de 10 jours pour la fabrication/livraison est un peu long pour ma dead line.

J’appelle par téléphone pour essayer de gagner quelques jours en essayant d’accélérer le processus.

Le dialogue:

Moi: « Bonjour, c’est moi qui ai commandé un échantillon de clef USB avec logo (je donne mon nom et la référence de la commande d’échantillon). C’est OK pour passer commande, mais je voudrais être livré le plus vite possible »

Société X: « Pas de problème. Le plus simple est un paiement par carte bancaire. »

Moi: « OK, mais je n’ai pas vu sur le site comme régler par carte bancaire ».

Société X: « C’est normal, je dois vous envoyer le formulaire ».

Moi: ???

La procédure:

  1. Je dois envoyer un email pour confirmer que l’échantillon est conforme à mes attentes;
  2. Le commercial me confirme la réservation d’un créneau de fabrication et m’envoie un devis complet (vous savez, avec la taxe eco-truc non mentionnée dans les tarifs en ligne);
  3. Je faxe mon bon de commande avec le devis (imprimé) signé;
  4. En retour je reçois un formulaire PDF que je dois imprimer et remplir avec mon numéro de CB, le libellé exact du propriétaire de la carte, sa signature et les trois chiffres (vous savez, ceux qui se trouvent derrière la carte);
  5. Je faxe ensuite le formulaire;
  6. Le commercial m’envoie un email pour me dire qu’il a tout reçu et transmet le formulaire CB à son service comptable;
  7. Le lendemain, le commercial me confirme que le paiement CB s’est bien passé (ce qui m’amuse, vu que j’ai signé de ma propre signature qui n’est pas celle du propriétaire de la carte bancaire) et que la production a démarré.

Ouf.

Deux fax, deux impressions et un nombre d’échange d’emails non calculé.

Vraiment, bravo pour toute cette imagination.

Dire que je suis devenu informaticien pour que l’informatique me simplifie la vie…

Les scellés

Je me souviens avec quelle émotion (encore!) j’ai reçu mes premiers scellés: belles étiquettes vieillottes, empaquetage avec ficelles d’un autre âge et surtout beaux cachets de cire rouge comme à la télé!!

Pour chaque dossier avec scellés, vous lirez sur la liste des missions la phrase « vous prendrez réception des scellés n°X et Y que vous ouvrirez » (je n’ai jamais lu l’expression « briser les scellés »), puis en fin de liste, « … vous procèderez à la reconstitution des scellés ».

Mais problème: comment reconstituer un scellé ? Faut-il acheter de la cire rouge ? Où ? Faut-il acquérir un sceau ? Où ? Comment faire fondre la cire ?

Après une recherche sur Internet (essayez de la faire, c’est assez difficile), je suis finalement parti dans une boutique spécialisée « rue du Palais » pour y trouver tout le nécessaire.

J’ai donc :

un joli bâton de cire rouge,

un sceau fait sur mesure avec un joli dessin d’ordinateur (!),

un petit creuset en verre pour y faire fondre la cire,

et une bougie pour chauffer le creuset.

C’est donc parti pour la reconstitution des scellés.

Il me faut trouver un sac plastique transparent (c’est mieux).

Il me faut trouver des agrafes (mon agrafeuse est TOUJOURS vide à ce moment là).

Je plie une feuille de papier pour faire une bande que je place au bord du sac plastique et CRAC je mets mes agrafes dessus pour fermer le tout (ATTENTION pas trop d’agrafes, voir plus loin).

J’entoure le tout d’une belle ficelle que j’ai hérité de mon grand-père.

J’attache au bout l’étiquette d’origine du scellé sur laquelle j’écris la date, « scellé reconstitué par l’expert » et je signe où je peux car l’administration n’a pas prévu de case pour les experts.

Attention : nous passons à la réalisation du cachet de cire !

Ce qu’il vous faut maintenant imaginer, c’est que je suis assis par terre (je n’ose pas faire ces manipulations sur mon bureau, c’est trop dangereux…), en train de découper à la scie un morceau de cire rouge (elle est TRES dure), pour le placer ensuite dans mon petit creuset en verre que je place sur une bougie. Il faut ensuite attendre cinq bonnes minutes pour que la cire fonde.

Et là, d’un geste expert, POUR CHAQUE AGRAFE, côté sortie des agrafes, il faut verser la cire pour faire un petit rond, pas trop petit, pas trop grand, poser le creuset rapidement car la cire sèche vite, saisir le sceau et faire un joli cachet bien dégoulinant et tellement « geek ».

Remarque pour les nouveaux experts :

Si vous ne mettez pas une bande de papier pour y mettre les agrafes qui vont sceller votre sac plastique, la cire fera fondre (très artistiquement d’ailleurs) ledit sac plastique.

Remarque pour les experts expérimentés :

Par pitié, 38 ans après le premier pas sur la lune, dites moi qu’il existe un appareil simple à faire fondre la cire… et dites moi où je peux l’acheter !

En attendant, le jeu consiste à chercher à ouvrir les scellés sans les briser, afin de pouvoir les reconstituer facilement.

Mais les OPJ savent y faire et c’est quasiment impossible !

Qui a dit qu’informaticien expert judiciaire n’était pas une activité manuelle.

Huissiers de Justice et Experts Judiciaires

Il m’arrive de moins en moins souvent d’avoir à assister un Huissier de Justice mandaté pour réaliser un constat de contrefaçon informatique, notamment en matière de site internet.

Internet étant maintenant entré dans un grand nombre de foyers et d’habitudes, beaucoup d’huissiers considèrent que la présence d’un expert judiciaire à leur côté pour un constat n’est plus utile (le montant des honoraires d’un expert judiciaire n’est certainement pas étranger non plus à cette décision).

Le site legalis.net nous rappelle dans ce billet que malheureusement les subtilités informatiques échappent encore trop souvent aux non informaticiens.

Mais pas aux juges du Tribunal de Grande Instance de Mulhouse qui indiquent dans cette décision :

Attendu enfin, concernant l’ensemble des constatations réalisées le 27 août 2004 au sein de la société YYY, que l’huissier ne précise pas s’il a vidé la mémoire cache de l’ordinateur ayant servi à établir le constat ; qu’il n’affirme pas davantage avoir vérifier si la connexion au réseau internet se faisait ou non par un serveur proxy ;

Attendu que l’ensemble de ces incohérences ou omissions ôtent toute valeur probante aux constatations réalisées ;

Qui a dit que les Juges ne connaissaient rien aux subtilités d’Internet?

Mais peut-être est-ce parce qu’ils utilisent (eux) les compétences des experts judiciaires en informatique.

Huissières, Huissiers, appuyez-vous sur les experts judiciaires en informatique pour vos constats informatiques. Ils n’en seront que plus probants.

Les outils d’un expert judiciaire

J’inaugure avec ce billet une nouvelle rubrique qui sera consacrée aux outils que j’utilise (ou que j’aimerais utiliser) lors de mes expertises.

Outil n°1, loin devant tous les autres: Linux, ,ou plutôt, certaines distributions Linux, comme l’une de mes favorites: HELIX.
Il s’agit d’un live CD permettant entre autre chose la prise d’image d’un disque dur et son analyse en profondeur.

Voici son contenu actuel:

# sleuthkit : Brian Carrier’s replacement to TCT.
# autopsy : Web front-end to sleuthkit.
# mac-robber : TCT’s graverobber written in C.
# fenris : debugging, tracing, decompiling.
# wipe : Secure file deletion.
# MAC_Grab : e-fense MAC time utility.
# AIR : Steve Gibson Forensic Acquisition Utility.
# foremost : Carve files based on header and footer.
# fatback : Analyze and recover deleted FAT files.
# md5deep : Recursive md5sum with db lookups.
# sha15deep : Recursive sha1sum with db lookups.
# dcfldd : dd replacement from the DCFL.
# sdd : Specialized dd w/better preformance.
# PyFLAG : Forensic and Log Analysis GUI.
# Faust : Analyze elf binaries and bash scripts.
# e2recover : Recover deleted files in ext2 file systems.
# Pasco : Forensic tool for Internet Explorer Analysis.
# Galleta : Cookie analyzer for Internet Explorer.
# Rifiuti : « Recycle BIN » analyzer.
# Bmap : Detect & Recover data in used slackspace.
# Ftimes : A toolset for forensic data acquisition.
# chkrootkit : Look for rootkits.
# rkhunter : Rootkit hunter.
# ChaosReader : Trace tcpdump files and extract data.
# lshw : Hardware Lister.
# logsh : Log your terminal session (Borrowed from FIRE).
# ClamAV : ClamAV Anti Virus Scanner.
# F-Prot : F-Prot Anti Virus Scanner.
# 2 Hash : MD5 & SHA1 parallel hashing.
# glimpse : Indexing and query system.
# Outguess : Stego detection suite.
# Stegdetect : Stego detection suite.
# Regviewer : Windows Registry viewer.
# Chntpw : Change Windows passwords.
# Grepmail : Grep through mailboxes.
# logfinder : EFF logfinder utility.
# linen : EnCase Image Acquisition Tool.
# Retriever : Find pics/movies/docs/web-mail.
# Scalpel : Carve files based on header and footer.

Evidemment, j’invite tous les passionnés à tester ces outils et à les maitriser, ainsi que les professeurs (souvent passionnés également) à les utiliser pour leurs enseignements.

Je découvre à chaque fois de nouveaux outils dans cette distribution dont je n’utilise pour l’instant qu’un petit pourcentage.

Je parlerai de certains de ces outils plus en détails plus tard et dans cette rubrique.

Windows Vista

Cela fait deux semaines que je teste Vista: mon entreprise ayant la chance de disposer d’une licence ad hoc, j’ai reçu toute une série de CD et DVD contenant les différentes versions du nouveau système d’exploitation de Microsoft, et la nouvelle suite Office 2007.

Autant vous le dire tout de suite, j’ai été très déçu.

La première installation n’est pas allé à son terme. Sans doute une combinaison de composants non gérée par le nouvel OS.

La deuxième installation n’a pas installé AERO, la carte graphique étant considérée comme trop limitée. Dommage, car c’est justement cela que je voulais tester.

J’ai donc ajouté une carte graphique « musclée » et recommencé l’installation. C’est sur cette machine que j’ai effectué quelques tests.

Bon, tout d’abord, le client Novell ne s’installe pas sous Vista. Dommage, toute la gestion des données de mon entreprise est basée autour de ZenWorks, eDirectory et un serveur NAS sous Novell.

Ensuite, petit détail désagréable, ma webcam logitech de base n’est pas reconnue. Le site du constructeur classe mon matériel dans la catégorie « ancien ». Je suppose donc que je ne verrai jamais un pilote Vista pour cette webcam que j’utilise quotidiennement sous Skype.

L’interface AERO m’a extrêmement déçue. A force de voir des copies d’écran montrant l’interface 3D, je croyais naïvement que cette interface 3D restait en permanence à l’écran et que l’on déplaçait les objets dans les trois dimensions (un peu comme dans « Minority reports », mais avec une souris).

Je préviens les linuxiens que j’ai été pareillement déçu par l’interface 3D de compiz, pour les mêmes raisons.

Après deux semaines d’utilisation, je n’ai rien trouvé dans Vista qui vaille la peine de débourser les sommes demandées. Mon dual boot Windows XP SP2 / Debian, muni de tous ses gratuiciels, logiciels libres et logiciels commerciaux couvrent parfaitement mes besoins. Les deux systèmes m’offrent une parfaite stabilité, alors pourquoi passer à Vista?

  1. Parce qu’un expert judiciaire doit savoir extraire de Vista les données que la justice lui demande;
  2. Parce que les nouveaux ordinateurs « clefs en main » seront livré avec Vista;
  3. Parce que professionnellement, je passerai probablement tous les PC de mon entreprise sous Vista dans les années à venir (une entreprise privée de formation doit former aux outils rencontrés dans les entreprises. Donc si les entreprises passent à Vista, nous passerons à Vista)

A contrario, pourquoi rester sous Windows XP?

  1. Parce que cela me couterait trop cher de migrer mes huit PC familiaux;
  2. Parce que les progrès proposés par Vista sont mineurs à mes yeux;
  3. Parce que Windows XP SP2 est stable et qu’en ce domaine, il vaux mieux attendre l’arrivée du SP2 pour Vista (pour des raisons marketing, le SP1 arrivera très vite: la version actuelle de Vista est en fait une version béta, Vista SP1 sera une version instable et Vista SP2 sera la version normale, l’expérience passée l’a montré);
  4. Parce que quand on est honnête, respectueux des lois et que sa bibliothèque de MP3 ne comporte que des morceaux dont on détient les droits d’écoute, on a le droit d’avoir envie de pouvoir écouter « sa » musique sur les baladeurs de son choix, et pendant plusieurs années.

Hasta la vista!

Une expertise au jour le jour (4)

Cela fait deux jours que je ne peux pas continuer mon expertise pour cause de surcharge professionnelle. On ne peut pas aller à Paris pour une journée de travail (levé 4h du matin, train à 5h, réunion de 10h à 18h, train retour à 22h, couché à 23h), mener une vie familiale normale (une femme et trois enfants à bichonner quand même) et trouver les heures de concentration nécessaires pour mener à bien un travail d’expertise de qualité.

Une expertise mal faite peut briser la vie de plusieurs personnes.

Dans le cadre des recherches de photos avec des enfants, j’ai également toujours l’angoisse de passer à côté d’une photo d’un enfant disparu recherché par sa famille.

Demain samedi, je dois exceptionnellement travailler toute la journée. Il va donc falloir bloquer encore tout le dimanche pour continuer l’expertise actuelle.

C’est aussi cela, le travail d’un expert.

Une expertise au jour le jour (3)

Hier soir, premier tri manuel des données extraites du disque dur: 21 Go de photos et films tous pornographiques, et dont une grande partie concernant des mineurs de 15 ans. Deux heures de travail (21h-23h).

Parmi les missions qui m’ont été confiées, je dois préciser la proportion d’images concernant des enfants mineurs. Ceci va me demander d’étudier en détail chaque photo, et donc des jours et des jours de travail. Ce matin, j’ai donc contacté l’OPJ à l’origine du PV de missions pour lui faire part des avancées de mon expertise et lui proposer de limiter mes activités sur le classement des photos.

Surpris par ma demande dont la conséquence est de diminuer de façon importante ma future facture, il est parfaitement d’accord avec ma suggestion.

Je note tout ceci dans mon rapport (j’ai prêté serment d’accomplir ma mission, il s’agit d’expliquer pourquoi je la limite).

Je procèderai à la gravure (deux exemplaires me sont demandés) sur DVD de toutes ces données ce soir (10 DVD probablement).

A venir ensuite: étude des fichiers effacés, des navigations internet, étude des échanges sur messagerie, recherche d’informations pouvant intéresser l’enquête.

On verra ce qui pourra être fait ce soir.