Tribun du troisième age

J’aime les amphis.

Je veux dire, j’aime faire cours en amphi.

J’aime parler d’une voix forte en essayant d’intéresser mon auditoire.

Il n’en a pas toujours été comme cela…

Le jour d’obtention de mon DEA, ma directrice de recherche me demande de publier mon travail dans un colloque. Elle m’explique alors qu’il me faudra présenter mes travaux lors d’une intervention d’environ 15 mn devant un parterre de chercheurs. Particulièrement flatté, j’ai immédiatement accepté.

Quelques mois après, la date du colloque approchant, je commençais à me sentir dans des petits souliers.

Le jour J, j’étais terrorisé.

A l’heure H-1, j’assistais tétanisé à une furieuse altercation entre un chercheur du public et l’orateur qui me précédait.

Me voici sur l’estrade, face au public composé de 200 chercheurs du domaine où j’ai effectué mes (modestes) recherches.

Je commence mon intervention en parlant doucement dans le micro.

Immédiatement ma voix est couverte par celle d’un vieillard parlant en même temps que moi. Curieusement, cette voix chevrotante sortait des hauts parleurs de la salle. J’ai fini par comprendre que cette voix, c’était la mienne… J’ai stoppé mon discours, pris une grande inspiration et présenté mes excuses à la salle en leur indiquant qu’il s’agissait de ma première intervention publique.

Ma voix est redevenue normale (enfin presque) et j’ai pu poursuivre mon intervention.

Personne ne m’a agressé et tout le monde a applaudi (poliment).

J’en suis très fier.

Chips – Crunch – Paf

Nos enfants jouent depuis fort longtemps à un jeu de récréation (débile à nos yeux, mais qui les amuse beaucoup et donc attendrissant à nos même yeux): le chips – crunch – paf: lorsque deux personnes (ou plus) prononcent le même mot ou la même expression en même temps, les personnes du groupe doivent dire « chips, crunch ». La dernière personne à réagir (ou à ne pas réagir) reçoit une petite tape sur la tête de la part des autres.
Ma femme et moi connaissons ce jeu pour avoir vu nos deux grandes filles y jouer plusieurs fois à table (je sais, ce n’est pas bien mais nous jouons à table).
Ce midi, les deux grandes filles disent le même mot en même temps et aussitôt prononcent le fatidique « chips – crunch » et nous regardent tous les trois.
Ma femme, perdue dans ses pensées, les regarde sans comprendre.
Moi, par jeu, prononce les mots magiques salvateurs « chips – crunch ».
Alors que d’habitude les choses en restent là, à la surprise générale, nous entendons notre fils de quatre ans, du haut de son réhausseur, prononcer d’une petite voix « chips crunch ».
Et les deux grandes de se ruer sur leur mère pensive et de lui infliger une tape sur la tête.

Ca lui a fait mal.
Les quatre autres ont beaucoup ri.
Il n’y a plus de respect.

Retraite II le retour

Dans un billet précédent, je narrais l’annonce du départ à la retraite de l’institutrice de ma fille cadette à la réunion de parents d’élèves.

Cette fois ci, c’est plus stupéfiant:

Décor: Nous sommes à table mes enfants, ma femme et moi.

Moi: Alors, raconte nous un peu ta journée à l’école ce matin.

Ma fille ainée: Se mat1, la pr0f d mat ns a anoncé q cété son dernié kour vec ns cr L parté ala retrait ojdui. d2m1 on ora 1 renplassan

Traduction: Ce matin, la prof de math nous a annoncé que c’était son dernier cours avec nous car elle partait à la retraite aujourd’hui. Demain, on aura un remplaçant.

Outil pour traduire du Français vers le langage SMS.

Ma femme et moi: !!!!!!!!!!!!!!!

Moi: A bon? Elle vous a annoncé ça aujourd’hui?

Ma fille: Bin oui.

Ma femme à moi et moi à ma femme: Voilà un professeur (de collège) qui part à la retraite en pleine année scolaire, finissant sa carrière par une sortie peu glorieuse, en rasant les murs. Annonçant son départ aux enfants le dernier jour au dernier cours, elle faut(*) à son devoir et à la responsabilité qu’elle avait de prendre en charge l’éducation de nos enfants.

Ma fille: On peut prendre notre dessert?

Moi: Est-ce que tu appréciais cette prof?

Ma fille: Non, elle était nulle.

Nous: Bon espérons que son remplaçant sera meilleur.

Conclusion: je n’ai pas pris de dessert.

(*) Le verbe « faillir » au présent. Vous pouvez vérifier dans votre Bescherelle. J’en suis le premier surpris, c’est ma femme qui m’a corrigé. Elle n’est pas Avocate pour rien…

A tous cheux qui ne connaitro pas le ch’ti

Cha vaut l’peine eud s’y mette ! Chéto à mourir eud rire.

Quelques « madame, monsieur ont un fils une fille » spécialement pour
les jins de ch’nord. Chè court, liso jusquo biou ! Arvette bein autour
eud’ti pour vire si n’a pon un qui t’arluquent pindin qu’té
t’bidonne…

Pour les ch’ti, y conprindront. Pour cheux qui chont de ch’coin
chi et qui compren’te, cha va et’eune frainche partie eud’ rigolade!
Pour les aut’ che ch’ra incor plus drole eud’pinser à leurs
tiétes ein echayant eud’ déchiffré…

Mr et Mme EUTMEULE ont un fils : Alphonse (Elle roule vite ta mobylette)

Mr et Mme TEUTMARONNE ont un fils : Armand (Remonte ton pantalon)

Mr et Mme ARDELPIC ont un fils :Helmut (La moutarde, elle pique)

Mr et Mme BIEREQUEJPREFERE ont un fils :Michel (Moi, c’est la bière que je préfère)

Mr et Mme GEDELPATATE ont un fils : Germain (Je re-mange de la pomme de terre)

Mr et Mme IDEKI-LAHULA ont un fils : Heinrich (Une riche idée qu’il a eu là)

Mr et Mme NADBARAQUE ont un fils : Arthur (Retourne à ta maison)

Mr et Mme QUINQUIN ont deux fils :Thor, Mathieu (Dort mon petit enfant)

Mr et Mme ZOBIBRAIRO ont deux fils :Yves et Romain (S’il voyait mon sexe, il pleurerait)

Mr et Mme DESGROS ont une fille : Esmeralda (Sa mère en a des gros)

Mr et Mme ETROQUIEN ont une fille : Jessica (J’ai six chats et trois chien)

Mr et Mme BOFRAIRE ont 2 filles et deux garcons : Sheila, Sim, Camille, Edmond
(C’est la Simca 1000 de mon beau-frère)

Mr et Mme GEULALFENETRE ont une fille : Colette (Colle ta figure à la fenêtre)

Et la meilleur pour la fin
Mr et Mme EULRACINGCLUBEUDLENSQUEJPREFERE ont un fils : Michel
(Moi c’est le Racing Club de Lens que je préfère)

T’in veu ‘cor ? t’gène pô:

BONUS 1:
Une histoire vraie arrivée à Saint Amand, dans le Nord (Oui, tout
est possible dins ch’Nord) racontée par une copine prof : Une
élève répond au joli prénom de Merline… Par curiosité, lors
d’une réunion, la prof demande à la mère :  » Merline, le féminin
de Merlin ? » Et la mère de répondre :  » Ben nan, Merline, comme
Merline Monroe quoi ! »

BONUS 2:
Un copin médecin, nous en a raconté une du même type :
Lors d’une auscultation à l’hosto, il rencontre une mère et son
fils « CLITISS » . Curieux aussi, il a demandé à la mère d’où
venait ce prénom…
Attention très fort … Ben, Clitiss comme Clitiss Wood !!!

Che chré bèdo d’garder tout sa rin k’pour ti…
Y’ch messaj’i’dvré ête envoyé à tou cheu qui veulent!
Chichi, ché bin ane chaine, a transmatre pour po sombrer d’un chtrou noir ou rin va bin !
Y doit bin faire el’tour de France é pi apré du monde (cha va ête plus dur…)

Spéléologue

La spéléologie est la dernière activité d’exploration et de découverte accessible à tous qui existe aujourd’hui.
Tous les sommets importants ont été conquis, toutes les iles ont été explorées, tous les territoires vierges ont été approchés. Il reste certes quelques forêts, vallées ou déserts où l’être humain ne s’est guère avancé, mais les vraies explorations de surface sont maintenant sur Mars et ailleurs, inaccessible à tout un chacun.
La spéléologie continue de faire rêver ses pratiquants: le gouffre le plus profond (actuellement connu), la cavité la plus grande (actuellement connue), le réseau souterrain le plus long (actuellement connu, bon vous avez compris) ont été explorés, mesurés et cartographiés. Mais un simple spéléologue, même peu expérimenté, en écartant un buisson ou en soulevant une pierre, peut découvrir l’entrée d’un futur record du monde. Certes les grandes entrées évidentes ont été découvertes et explorées depuis longtemps, mais le frisson de la découverte existe encore et tous les mois plusieurs gouffres sont découverts et explorés en France même.
J’ai participé dans ma jeunesse, au sein d’un club d’étudiants parisiens, à des expéditions en Crête. Nous restions ainsi en Europe, assez loin pour être complètement dépaysés, assez prêt pour pouvoir y aller sans trop de frais. Le centre de la Crête recèle un potentiel calcaire très travaillé par l’eau dans lequel il est possible de faire des découvertes intéressantes.
Comment expliquer les sensations que l’on ressent lorsque l’on est le premier à s’aventurer dans un conduit souterrain, qui débouche sur une salle, elle même donnant sur un puit, puis sur un autre… Découvrir des salles magnifiques, des puits impressionnants, des vestiges amenés par l’eau. L’Aventure.
Avec nos moyens limités, nous avons découvert et exploré le gouffre le plus profond de Crête, devenant l’année suivante le gouffre le plus profond de Grèce lors de notre expédition suivante.
Quelle joie, quelle exultation de continuer une exploration, surtout après une année entière passée à l’imaginer, à la rêver…
Puis est venu le temps de la famille, l’âge, le goût diminué de l’effort physique, qui m’ont amené à mettre ces explorations entre parenthèses. Mais qui sait, dans quelques années, un retour de flamme providentiel me fera ressortir les descendeur, casque et lampe à acétylène pour repartir, le temps d’un week-end, à la recherche des sensations de ma jeunesse.

Adieu Mme l’Institutrice

J’ai assisté hier à la réunion de parents d’élèves du CE2 de ma fille. Tout s’est bien passé jusqu’à la dernière intervention de l’institutrice:

« Bon, puisqu’il n’y a pas d’autres questions, je vous annonce que je pars à la retraite fin décembre. Je ne finirai pas l’année scolaire avec vos enfants… »

Stupeur dans l’assistance.

L’institutrice ajoute:

« Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a plusieurs réformes qui s’enchaînent depuis plusieurs mois. Je vous avais annoncé en début d’année que cette année scolaire serait la dernière avant mon départ en retraite. J’ai appris il y a quelques jours que si je ne prends pas ma retraite avant la fin de l’année civile, je perds des avantages. »

Re-stupeur dans l’assistance.

Je vous passe les détails qui ont suivis, les angoisses des différents parents, les questions métaphysiques du type « mais qui va l’annoncer aux enfants? ».

Les personnes en charge des réformes des retraites ne semblent pas préoccupées par le fait que les instituteurs exercent sur une année scolaire (et non civile). Peut-être la proximité des élections ?

En tout cas, j’ai annoncé moi-même l’information à ma fille qui a trouvé dommage que son institutrice s’en aille parce qu’elle l’aime bien.

J’aime la science-fiction

Jusqu’à l’âge de 20 ans, je n’étais pas particulièrement attiré par la lecture. J’avais lu toutes les œuvres obligatoires de mon parcours scolaire (quelques pièces de Molière, Candide de Voltaire, Critique de la raison pure de Kant, etc.), j’avais lu et dévoré Agatha Christie.

Mais l’épaisseur (physique) d’un livre restait malgré tout pour moi un critère important dans mes choix de lecture.

Puis un jour, je suis tombé sur « Dune » de Franck Herbert. Une édition de luxe, grande taille, grosse épaisseur, poids lourd… Par simple curiosité, j’ai ouvert le livre au milieu et là… Impossible de refermer le livre! J’ai lu le livre d’une traite jusqu’à une heure avancée de la nuit. Le lendemain, je recommençais la lecture par le bon bout et dévorais de nouveau le livre, cette fois ci du début à la fin.

Une révélation!

Depuis, j’ai accumulé suffisamment de livres (de poche) sur la science-fiction pour couvrir un mur entier de mon bureau. J’aime la science-fiction scientifique (anticipation ou scientifiction): Isaac Asimov, Arthur C. Clarke, Robert Heinlein, Alfred E. Van Vogt. Je suis assez peu friand de « Fantaisy » malgré le grand succès du « Seigneur des anneaux » ou des différents Harry Potter.

Mes lectures favorites:
Je reste bien sur fan de Franck Herbert avec sa série sur « Dune », mais j’adore des titres comme « Plus X » de Eric Frank Russel, « Dinosaure plage » de Keith LAUMER ou « La guerre éternelle » de Joe Haldeman. J’ai du lire ces livres une bonne dizaine de fois chacun.

Ceux qui ne connaissent pas la science-fiction et qui pensent qu’il s’agit d’histoires de petits bonhommes verts, peuvent commencer par « Des fleurs pour Algernon » de Daniel Keyes.

Pour ceux qui pensent qu’il n’y a pas en science-fiction d’histoires intéressantes sur les petits bonhommes verts, il leur faut lire « Martiens go home » de Fredric Brown.

Bonne lecture à tous 🙂

1er conseil municipal

Et oui, il fallait bien commencer un jour. Pour la première fois, j’ai assisté à un conseil municipal. Exactement l’idée que je m’en faisais! Un maire qui anime les débats pour éviter qu’ils ne s’enlisent. Des conseillers ayant travaillé auparavant en commissions et qui rendent compte (parfois avec partialité de façon qui ne trompe personne).

Nous étions trois dans le public pour une ville de 5000 habitants.

Tous les sujets de la vie de la commune sont abordés: traitements des eaux, distribution et coût de l’eau, aménagement des rues, des lotissements, et même un débat très partagé sur les panneaux d’affichage à destination des associations.

Parfois ridicules, souvent instructifs, les échanges rendent compte de la vie de 5000 personnes, avec leurs travers, leurs incivilités, et leurs qualités.

Début des débats 20h30, fin à 23h15.

A refaire.

Pourquoi un blog ?

Depuis plusieurs mois, je me demande pourquoi des personnes ont l’impudeur de vouloir étaler leurs états d’âme sur Internet. J’observe néanmoins avec curiosité le phénomène et j’apprends à répondre à cette interrogation. Je suis depuis tombé sur plusieurs blogs qui m’ont particulièrement intéressé, comme par exemple l’excellent Curiosity ou le Journal d’un Avocat. Tout cela m’a amené à envisager à m’essayer à cette impudeur.

Le clou a été quand ma fille de 12 ans m’a demandé un soir:

« Dit Papa, est-ce que je peux créer un blog? »

Réponse du papa attentif à respecter les besoins de ses enfants même s’il ne les comprend pas, conscient qu’il convient d’essayer de ne pas devenir un « vieux con », mais qu’il convient aussi de ne pas céder à toutes les demandes:

« Mais pour quoi faire? »

« Mais pour montrer à mes copines des photos de chevaux (c’est sa passion) et parce que tout le monde fait cela! »

Après avoir rappelé à ma fille que « une copine » n’est pas « tout le monde » j’ai dit « Non ». Deux jours plus tard, sans que ma fille n’ait remis le sujet sur le tapis, et avoir vraiment réfléchi à cette question, j’ai annoncé à ma fille qu’il était impensable d’écrire en style SMS, d’afficher des photos de la famille, de faire des fautes d’orthographe et de croire que ses parents n’iraient pas jeter un œil de temps en temps à son blog, et j’ai dit « Oui ».

Ma fille a eu son blog avant moi qui suis informaticien !!

Je vieillis.