USA 2010

Trois semaines de vacances de rêve, enfin pour ceux qui aiment la randonnée…

Cela fait maintenant plusieurs fois que ma tribu décide de partir aux Etats-Unis pour visiter les parcs nationaux en camping sous tentes. Et quand je dis tribu, je veux dire quatre adultes et sept enfants de 8 à 19 ans (la majorité alcoolique est encore à 21 ans là-bas), le tout reparti dans deux grosses voitures de 2 tonnes (louées pour 3 semaines pour 800 euros!) et dans quatre tentes Quechua ultra légères (c’est comme ça que nous reconnaissions facilement les français là-bas;).

Voici le programme effectué, si vous souhaitez utiliser les services de la compagnie Zythom-Tour:

– Atterrissage à Phoenix (Arizona). 1ère nuit dans un hôtel grand luxe qui brade ses chambres l’été (pour cause de chaleur: 46°C à l’ombre – 85$ la nuit pour une chambre de six)

– 1er jour: Montezuma Castle National Monument et Wupatki National Monument. Camping.

– 2e jour: Sunset Crater Volcano National Monument. Arrivée à Grand Canyon National Park et repérage de la randonnée du lendemain. Camping à Desert View.

– 3e jour: Descente à pied dans le Grand Canyon en suivant le chemin de randonnée « Bright Angel » jusqu’à « plateau Point », soit 1000 m de dénivelé sous 40°C. Chacun de nous porte deux bouteilles d’eau que nous remplissons à chaque point d’eau sur le parcours. Par bonheur, nous avons effectué la remontée sous un orage bien rafraichissant.

– 4e jour: Navajo National Monument. Le camping prévu est plein, le plan B est jugé trop sommaire, le plan C est une maison dans le motel San Juan (avec douches et baignade dans la rivière;)

– 5e jour: Monument Valley Navajo Tribal Park (en voiture). Camping Sand Island (avec pétroglyphes).

– 6e jour: Visite de « Valley of The Gods« , puis de Hovenweep National Monument. Camping Morefield (avec douches gratuites).

– 7e jour: Visite de Mesa Verde National Park.

– 8e jour: Anasazi Heritage Center museum. Camping Squaw Flat.

– 9e jour: Randonnée de 20 km dans Canyonlands National Park à partir de « Elephant Hill » jusqu’à Druid Arch avec retour à pied au camping. Le soir, nous dévorons nos S’mores bien méritées…

– 10e jour: Pétroglyphes de Newspaper Rock State Historic Monument, puis visite de Arches National Park (rando de 5 km pour voir Delicate Arch au coucher du soleil). Camping.

– 11e jour: Retour à Canyonlands pour voir « Island in the sky » et la Green River. Fin de journée à « Arches » pour une petite rando dans « Devil’s Garden« . Hôtel à Moab.

– 12e jour: Capitol Reef National Park. Randonnée « Old Wagon Trail » (2h). Camping Fruita.

– 13e jour: Grosse journée randonnée dans Capitol Reef: Cohab Canyon, Frying Pan (la bien nommée), Cassidy Arch et Grand Wash. Au retour, baignade sous une cascade et visite des pétroglyphes Frémont et d’une école mormone.

– 14e jour: Kodachrome Basin State Park. Deux randos: « Grand Parade » et « Shakespeare Arch ». Camping du parc.

– 15e jour: « Scenic Drive » de Bryce Canyon National Park. Randonnée « touristique » dans le parc. Camping Sunset.

– 16e jour: Le « clou » du voyage, une randonnée en backpacking dans Bryce Canyon pour dormir dans un background campground. Nous sommes seuls dans la nature sauvage. Il faut transporter sa nourriture, son couchage, sa tente et tous ses déchets. Départ de « Bryce Point » sous les yeux amusés des américains qui prennent en photos les plus petits enfants (8 et 9,5 ans) avec leurs sacs à dos. Camping à « Yellow Creek Group Site » après 6,5 km.

– 17e jour: Retour de back campground avec une rando de 14 km chargés comme des mules. Il faut en plus porter son eau (pour 11!) car il n’y a pas de point d’eau. Sortie du canyon par « Whiteman Connecting Trail ». Cette randonnée est mon plus beau cadeau d’anniversaire pour mes 2F ans… Camping à Red Canyon Campground.

– 18e jour: Retour dans la masse touristique à Zion National Park avec randonnée en tong sur « Emerald Pool », « Riverside Walk » et « Weeping Rock ». Camping Watchman.

– 19e jour: Grosse randonnée dans Zion: Angels Landing (attention au vertige!) et West Rim Trail jusqu’à « Cabin Spring ».

– 20e jour: Pipe Spring National Monument. Retour à Grand Canyon, mais côté North Rim. Coucher de soleil sur Grand Canyon à observer à « Cape Royal ». Camping Kebab National Forest.

– 21e jour: Retour vers Phoenix, arrêt à Navajo Bridge. Hôtel à Phoenix.

Et voilà. Le tout pour 3900 km en voiture.

De retour en France, nous avons tous dormi 16h d’affilé.

Et j’ai encore les jambes douloureuses d’avoir autant marché.

Mais cela en valait vraiment la peine, surtout avec les enfants.

Il ne me reste plus qu’à trier les 3400 photos prises par nos quatre appareils numériques.

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La photo illustrant ce billet est pour une fois de votre serviteur et représente des pétroglyphes de Wallpaper Rock dont un me fait penser à un satellite artificiel moderne…

66 ans

C’est vrai que c’est difficile. Beaucoup plus difficile que je n’aurais pu l’imaginer. Mais j’ai encore quelques forces, et il faut que je profite des quelques moments de lucidité dont je dispose pour témoigner.

Tout a commencé pour moi quand j’ai été retenu comme finaliste lors des sélections pour l’expédition Mars 2020. La compétition était rude et personne n’aurait misé sur moi à cause de mes 56 ans. Pourtant j’ai été retenu dans le groupe des 10 finalistes de ce grand projet européen.

Lorsque nous avons été réunis pour le choix final, personne ne s’attendait à l’annonce qui allait nous être faite ce jour là: pour rattraper son retard immense sur les américains, et compte tenu de la compétition acharnée entre les deux blocs, l’Europe avait décidé que l’expédition vers Mars serait un vol sans retour pour une seule personne.

200 jours de vol spatial, un « atterrissage » sur Mars et une vie à terminer seul sur place.

Nous étions dix sélectionnés, il ne pouvait y avoir qu’un seul volontaire pour cette émigration… Nous avions un mois pour nous décider et donner notre réponse, mais dans ma tête, c’était déjà oui.

Les médias ont relaté dans les moindres détails tous les aspects de la mission: le vol et mes déboires avec les éruptions solaires imprévues, le choc de la redécouverte de la pesanteur. J’en ai aussi déjà raconté une partie ici même.

Le choix de mon mode de vie avait choqué beaucoup de terriens. Comment peut-on abandonner le ciel bleu de la Terre pour venir s’installer seul sur Mars au fond d’un gouffre de 1000 mètres de profondeur?

Mais surtout, comment expliquer l’abandon de sa famille sur Terre?

Maintenant que dix années ont passée, et que mes forces diminuent ainsi que ma raison, je prends le temps de regarder en arrière et de chercher des réponses.

Ma famille d’abord. Seules les personnes qui aiment vraiment peuvent comprendre que j’aime toujours ma famille et qu’elle m’aime aussi. La distance n’a pas tué notre amour et la séparation des corps n’a pas empêché les liens de perdurer. Point final. C’est déjà assez difficile de se parler devant plusieurs milliards de personnes. Heureusement, nous avons nos réunions hebdomadaires via notre réseau privé personnel.

La mission s’est révélée passionnante. Explorations, consolidations du camp de base, choix du camp de profondeur, aménagements, montage de la station. Tout le monde a pu suivre en direct (ou presque) avec effroi mon auto-opération des dents (j’avais pourtant été opéré de presque tout pour éviter ce genre de situation). Mais j’ai fait bien rire la Terre avec ma phrase lors de la dégustation de mon premier plat issu de mes plantations martiennes « un petit plat pour un homme, un plat de géant pour l’humanité ». Pour quelqu’un qui n’avait pas la main verte, mes travaux nourrissent maintenant un milliard de personnes.

Ce qui est plus difficile à vivre, c’est la maladie. Une détresse psychologique réactionnelle. Après toutes ces années passées sous terre, après tout ce temps à craindre la panne majeure définitive, à boire la glace accumulée en quantité quasi inépuisable au fond de ce gouffre. Mais au moins, cela me changeait des longues nuits à regarder aux tréfonds de l’âme humaine lors de mes expertises judiciaires informatiques, dans une vie antérieure. Pourtant, l’esprit a fini par craquer, et je n’ai maintenant que quelques heures de lucidité par jour avant de sombrer dans une léthargie contemplative. Dix ans, c’est très long.

Il s’en est passé des choses sur la Terre pendant dix ans. Il y en a eu des crises économiques, financières, politiques, écologiques et guerrières. Il a même été question plusieurs fois d’interrompre l’envoi des cargos automatiques qui alimentent en matériaux la station que je prépare pour les suivants.

Je sais depuis quelques jours, comme vous, qu’ils ne viendrons pas avant vingt ans pour des raisons budgétaires et politiques.

Je leur laisserai un petit mot.

La balle magique

Le service militaire était l’occasion pour les jeunes appelés de s’exercer au tir. Enfin quand je dis s’exercer, je n’ai eu droit qu’à trois balles lors d’une unique séance de tir. Le coût sans doute, mais surtout la peur (justifiée) qu’avait l’encadrement de ces séances.

Nous avions répété moultes fois le maniement des armes, le MAS 49 (démontage, nettoyage, graissage, remontage) et le FA-MAS. Nous avions suivi les cours définissant la hausse et le guidon[1], et expliquant les principes de la visée, c’est-à-dire la superposition de la « ligne de mire »[2] et de la « ligne de visée »[3]. Nous avions déterminé quel était notre œil directeur[4].

Il est par ailleurs fascinant de constater que plusieurs d’entre nous avaient les plus grandes difficultés à maitriser l’alignement de l’œil directeur, de la hausse, du guidon et de l’objet visé…

Ce n’est pas mon cas. J’ai vécu toute mon enfance dans une école primaire qui possédait un stand de tir dans la cour de récréation[5]. Et, par ailleurs, je fais parti des enfants ayant eu une longue expérience de la carabine « à patates »…

Bref, nous voici donc en colonne par quatre, attendant notre tour de nous allonger par terre en position dite du « tir couché », plus facile pour la visée, mais surtout moins dangereux pour l’encadrement. Bien entendu, le neuneu de la troupe a réussi à vouloir se lever pour indiquer que son arme s’était enrayée… avant de se prendre deux sergents et un caporal sur le dos, du moins à ce que j’ai pu entreapercevoir, occupé que j’étais avec le reste de la troupe à me plaquer au sol (ce qui n’est pas facile quand on est sur quatre colonnes…)

Cet incident réglé, nous avons repris la séance de tir. On nous remet religieusement nos trois balles (impressionnantes quand même) de FA-MAS, on prend la suite de nos quatre camarades précédents. Il faut placer les trois balles dans le chargeur, le chargeur dans le fusil d’assaut puis s’allonger et attendre le signal d’ouverture du feu. Tout le monde est très nerveux autour de nous.

Je suis allongé. Je vois distinctement la cible située à 50m. Je retire le cran de sureté de mon FA-MAS en plaçant mon sélecteur de tir sur le mode « coup par coup » (et non pas le mode rafale!). Je retiens ma respiration comme on nous l’a appris pour ne pas bouger et j’appuie doucement sur la queue de détente. BANG. J’expire, j’inspire, je retiens mon souffle, je vise, j’appuie doucement, BANG. J’expire, je transpire, j’inspire, je retiens mon souffle, je vise, j’appuie doucement, BANG. C’est fini. Je suis trop loin pour voir les impacts sur la cible. J’attends que mes trois autres camarades aient fini. Je me lève. Je cherche mes trois étuis sans lesquels je suis bon pour une bonne corvée. J’en trouve trois que je ramène à l’officier en charge de la séance de tir. L’encadrement souffle, pour l’instant personne ne s’est blessé.

Me voici en route par un chemin protégé pour aller chercher ma cible et connaitre mon score. Le but étant, non pas d’atteindre le centre de la cible, mais d’effectuer un tir groupé, le score est calculé de la façon suivante: les trois impacts forment un triangle, chaque côté est mesuré, le score est la somme des longueurs des trois côtés. Plus le score est petit, plus vos trois tirs sont groupés. Le meilleur tireur est celui qui a le score le plus petit. Ceux qui ratent la cible n’ont pas de score.

Ma cible n’a que deux trous…

Le caporal qui gère les cibles se moque de moi: « Ben alors, transmetteur Zythom, on n’a pas les yeux en face des trous! Ça m’étonne de vous! »

Moi: « Vous êtes sur caporal? J’ai fait trois tirs identiques. Je suis sur d’avoir mis mes trois balles dans la cible! »

Nous vérifions tous les deux de très près la cible: l’un des trous est très légèrement ovale, et en y regardant de très près, on constate qu’il s’agit de deux trous tellement proches qu’ils n’en forment plus qu’un. L’une des balles est passée à travers de trou de la précédente… Mon triangle est presque plat. J’ai eu le score le plus petit de la troupe.

J’en ai encore la larme à l’œil 🙂

Au final, une seule personne s’est blessée pendant cette séance de tir: brulure à la joue par un étui qui s’est éjecté du mauvais côté (le FA-MAS peut être configuré pour gaucher ou pour droitier, le tout étant de ne pas se tromper).

Mon euphorie a été de courte durée. Le soir, je passais la serpillère dans le bureau des sous-officiers parce qu’un de mes camarades de chambrée avait mal fait son lit (j’étais chef de chambrée, donc punissable à merci).

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Bibliographie sur les techniques de tir: https://www.astircreil.com/Techniques de tir.htm

[1] Les organes de l’arme permettant la visée sont: la hausse située en arrière du canon et le guidon placé à son extrémité avant.

[2] Ligne de mire: droite allant du centre de la hausse au guidon.

[3] Ligne de visée: droite théorique allant de l’œil du tireur au point visé en passant par les instruments de visée.

[4] Au niveau de la vision, un œil domine l’autre: c’est l’œil directeur. Pour le connaître, pointez un doigt, les deux yeux ouverts, sur une cible et fermez successivement un œil puis l’autre. L’œil appelé directeur est celui qui laisse votre doigt pointé sur la cible.

[5] Véridique. Mais le stand de tir était bien entendu fermé à clef et réservé à un club de carabine à plomb.

La fosse

Le premier mois de mon service militaire s’est effectué en Allemagne où j’ai effectué ma période de « classes« . J’ai raconté dans ce billet comment j’avais décidé d’obéir.

Pendant cette période d’instruction, nous avons eu à faire un parcours du combattant. Il s’agit d’un moment mythique, en théorie, mais en pratique c’est une autre histoire.

Notre encadrement avait divisé notre section de 140 hommes en quatre groupes pour que l’on évite de se marcher dessus. Chaque groupe se frottait à un morceau de parcours, sans (in)formation préalable.

Et dans ce parcours, se trouvait une fosse. Voici notre découverte du problème.

La fosse fait environ 2 mètres de profondeur, et forme un rectangle d’environ 8m sur 3. Nous sommes 35 jeunes appelés en tenue de camouflage avec nos grosses chaussures militaires. L’encadrement nous a gentiment demandé de nous entasser dans la fosse et nous donne la consigne suivante: « VOUS ALLEZ ME SORTIR DE CETTE FOSSE LE PLUS VITE POSSIBLE EN VOUS MAGNANT LE CUL ».

Le sergent donne le signal de départ et déclenche un chronomètre. C’est la ruée… Trente cinq bonshommes se poussent pour monter les murs de la fosse, passer les bras sur le bord et se hisser dehors. Les plus forts écrasent les plus faibles. Les plus lourds marchent sur les mains des plus délicats. Mais au bout de dix minutes, tout le monde est sorti et attend les ordres.

Le sergent nous explique gentiment: « BORDEL MAIS VOUS ETES NULS! VOUS DEVEZ METTRE MOINS DE TROIS MINUTES! RECOMMENCEZ! »

Nous redescendons tous dans le fosse. Je me dis qu’il plaisante et qu’au bout de plusieurs essais, lassé de nous voir nous marcher dessus, il nous traitera de grosses larves et nous pourrons passer à l’obstacle suivant.

Las, après quatre essais, et malgré nos six minutes et nos mains endolories, le sergent persiste à vouloir nous faire descendre sous les trois minutes. Comment cela va-t-il finir?

Au cinquième essai, tout le monde est KO et nous obtenons la permission de souffler un peu avant de recommencer.

Il est temps pour moi de trouver une solution, car mes mains commencent à saigner à force de prendre des coups. Je me place au centre du groupe et demande l’attention de mes camarades d’infortune. Je leur explique qu’il me semble possible d’arriver à se sortir de ce mauvais pas en adoptant une stratégie commune. Plutôt que de se pousser les uns les autres pour sortir de la fosse, il faudrait s’entraider. Tout le monde semble d’accord. Nous discutons de plusieurs idées et arrivons à nous mettre d’accord sur la stratégie suivante: les six plus costauds vont sortir en premier, en prenant appui sur les autres qui leur feront la courte échelle. Une fois dehors, ils se mettront par deux pour attraper un soldat encore dans la fosse et le sortir en tirant le plus fort possible.

Le sergent nous fait redescendre dans la fosse et donne le signal du départ. Nos six gros costauds se font quasiment éjecter de la fosse par tout le monde. Une fois en haut, ils nous attrapent à tour de rôle et nous soulèvent littéralement pour nous jeter hors de la fosse.

Je revois encore aujourd’hui le vol plané des plus légers qui sont venus s’écraser en tas à deux mètres du bord de la fosse. Nous avons mis deux minutes et trente secondes pour vider la fosse. Le sergent avait la larme à l’œil. Nous aussi.

Cela m’a valu l’estime de mes camarades et le droit de passer la serpillère dans le bureau des gradés pour avoir parlé pendant un temps de repos. La devise de mon régiment (de transmission): « Rien ne vaut que le silence ».

Avenir

Comme vous, je regarde les blogs à travers la fenêtre de mon navigateur. J’utilise un aggrégateur de flux pour être averti de la publication des nouveaux billets, mais aussi, tel un Tarzan numérique, je rebondis de liens en liens et j’explore une petite partie de l’univers Internet.

Et parfois je m’interroge.

Pourquoi est ce que je blogue? Pourquoi lui blogue-t-il? Pourquoi tel site a-t-il fermé? Quelle sera l’évolution d’internet? Quel est le devenir de cette identité numérique « Zythom »?

Je publie sur ce blog des textes sur moi-même. C’est un blog narcissique, même si nulle nymphe Echo ne s’est éprise de moi. Ce blog est de type « journal intime en ligne » où je m’épands sur tous les sujets qui m’intéressent, et où vous me faites l’honneur de venir me lire.

Je n’y ai aucune stratégie marketing, et si beaucoup parmi vous semblent s’intéresser aux billets consacrés à l’expertise judiciaire informatique, j’aime assez bien m’embarquer dans l’écriture d’un billet sur mes souvenirs du service militaire ou sur des questions à deux euros.

Depuis quelques mois je gazouille sur mon compte Twitter où je partage avec qui veut bien les informations que je trouve intéressantes, sans m’être pour autant spécialisé dans un domaine particulier, ce qui doit être horripilant, je le reconnais, pour mes followers.

Ce compte Twitter est un peu redondant avec ma liste de partage Google où je place tous les billets que je trouve intéressants, liste à laquelle sont abonnées 11 personnes aujourd’hui (que je félicite tant il est curieux de s’abonner à une liste de lecture par définition relativement personnelle).

Je constate par moment des arrivées en grand nombre d’internautes envoyés ici par un blogueur influent (merci à Maitre Eolas dont le seul fait d’être présent dans sa blogroll amène 14% du trafic du blog ou qui d’un simple tweet amène ici 1500 personnes).

Je ne sais pas si je mérite votre temps de lecture.

Je me sens comme un simplet parlant debout sur une échelle au milieu d’une place où parfois il y a foule. Je reconnais quelques passants qui reviennent me faire un petit commentaire. De temps en temps, un membre de ma famille ou un étudiant m’interpelle IRL pour discuter d’un billet, pour rire, pour se moquer, pour vivre un petit moment côte à côte. C’est gênant, cela brise un peu la distance du pseudonyme.

Je me demande parfois ce que je dois faire de ce « Zythom » qui a envahi mon temps de cerveau disponible, de cette identité numérique qui me trouble. Faut-il suicider ce pseudo (avec panache) pour éviter de tourner en rond? Que nenni m’ont conseillé mes amis numériques: écrit moins souvent si tu veux, mais écrit de temps en temps quand même. Un blogueur qui s’écarte trop longtemps de ses billets-brouillons finit par ne plus y revenir. J’ai donc réduit mes apparitions à un billet par semaine (à peu près).

J’ai beaucoup de défaut, et l’un des pires, je m’en rends compte petit à petit, est de ne pas être un homme de réseaux. « De toute façon, tu es un ours solitaire », m’a dis ma fille aînée. Elle n’a pas complètement tord. J’ai été élevé dans l’idée que le mérite s’obtient grâce à l’intelligence et au travail. Je n’aime pas le copinage, l’avancement par grenouillage ni la petite tape sur l’épaule. J’ai un sale caractère qui m’a longtemps interdit le travail d’équipe.

J’aime être seul sans ressentir les conséquences de la solitude. Je ne manifeste aucun intérêt pour les relations sociales. Mes loisirs sont solitaires et mon activité professionnelle est très indépendante. C’est presque la définition d’une personne schizoïde

Alors je me soigne.

Je suis entouré de personnes qui m’aiment tel que je suis, mais je dois sans cesse m’améliorer, voir plus loin que le plaisir présent pour construire un avenir plus intéressant.

Je vais m’intéresser aux relations humaines. Je vais aller serrer des mains que je ne connais pas. Je vais assister aux réunions de ma compagnie d’experts judiciaires, poser des questions aux anciens, rencontrer des avocats, des magistrats, leur fournir ma carte de visite, leur montrer de moi ce qui peut leur servir.

Il faut que j’arrête d’attendre que l’on vienne vers moi.

Il faut que je me remue.

Demain c’est promis.

Aujourd’hui j’ai piscine blog.

Fan art

Aujourd’hui, je souhaite rendre un petit hommage à un bloggeur peu connu qui mérite quand même de l’être tant il a du mérite.

Je vous laisse découvrir le montage vidéo que j’ai réalisé:

Et joyeux blog anniversaire !

FIC 2010

Je suis actuellement au 4ème Forum International sur la Super Hypercriminalité qui se déroule à Lille, et où je découvre avec effarement les nouveaux dispositifs de surveillance mis en place pour le contrôle d’internet: filtrage au niveau des FAI des sites pédopornographiques, surveillance des flux de streaming, écoute automatique des forums et commentaires à la recherche de propos racistes.

Les discussions des différents groupes de travail auxquels j’ai assisté abordent l’avenir immédiat avec la constitution de liste d’abonnés auprès des FAI pour historiser les infractions et constituer des preuves autour des délits mineurs non encore explicitement poursuivis dans le monde numérique: contestation non circonstanciée des textes de loi votés par un parlement démocratiquement élu, incitation à la haine numérique, falsification de pseudonyme et usurpation d’identité analogique.

La plupart des intervenants ne connaissent pas bien internet et y voient un repère de terroristes à l’assaut de hordes de naïfs internautes adolescents.

Je suis entouré de militaires en uniforme qui me regardent d’un air condescendant à cause de ma tenue civile.

Plus d’informations demain, si possible. Je ne peux pas en dire plus depuis cette borne wifi peu sure.

[EDIT] Forum International sur la Super Hypercriminalité = FISH
Le (vrai) Forum International sur la Cybercriminalité était très bien, avec une organisation très rigoureuse. Je ferai un petit compte rendu demain avec quelques anecdotes.

Miyar, chéto le FIC ichi

La maréchaussée a aussi ses hackers, et ceux-ci se réunissent à la DEF CON au FIC (Forum International sur la Cybercriminalité) à Lille mercredi 31 mars et jeudi 1er avril.

Comme il se trouve que j’ai encore quelques tchô biloutes à voir dans ma région natale, et malgré ma légendaire ochlophobie, je compte bien aller y faire un petit tour.

Ce sera pour moi l’occasion j’espère de rencontrer des geeks en uniforme, et surtout, d’apprendre quelques techniques de derrière les fagots pour voir si je ne suis pas trop rouillé.

Je me suis inscrit sous mon identité réelle, et je compte bien passer complètement inaperçu. S’il y a des moments vraiment intéressants, et pas trop de brouilleurs d’ondes, je ferai peut-être un livetweet à travers un VPN pour flooder mes followers 🙂

Je vous laisse, je dois aller m’entrainer à chanter à mes enfants l’canchon-dormoire:

Dors min p’tit Quinquin Min p’tit pouchin min gros rojin Te m’fras du chagrin si te ne dors point ch’qu’à d’main.

– Ainsi l’aut’ jour, eun pauv’ dintelière, In amiclotant sin p’tit garchon Qui d’puis trois quarts d’heure, n’faijot qu’braire, Tâchot d’lindormir par eun’ canchon. Ell’ li dijot: Min Narcisse, D’main t’aras du pain d’épice Du chuc à gogo Si t’es sache et qu’te fais dodo.
– Et si te m’laich eun’bonn’ semaine, J’irai dégager tin biau sarau, Tin patalon d’drap, tin gilet d’laine Comme un p’tit milord te s’ras farau J’t’acaterai, l’jour de l’ducasse Un porichinel cocasse, Un turlutu, Pour jouer l’air du capiau-pointu.
– Nous irons dins l’cour Jeannette-à-Vaques, Vir les marionnett’s. Comme te riras, Quand t’intindras dire: un coups pou Jacques Pà d’porichinel qui parl’ magas. Te li mettra din s’menotte, au lieu d’doupe, un rond d’carotte it’dira merci Pins’ comme nous arons du plaisi
– Et si par hasard sin maite s’fâche, Ch’est alors Narcisse; que nous rirons! sans n’avoir invi’, j’prindrai m’nair mache J’li dirai sin nom et ses sournoms, J’li dirai des faribolles I m’in répondra des drôles; Infin un chacun Vera deux pesta’c au lieu d’un
– Allons serr’ tes yeux, dors min bonhomme J’vas dire eun’ prière à P’tit-Jésus Pou’qui vienne ichi, pindant tin somme, T’fair’ rêver qu’j’ai les mains plein d’écus, Pour qu’i t’apporte eun’coquille, Avec du chirop qui guile Tout l’long d’tin minton Te pourlèqu’ras tros heur’s de long
– L’mos qui vient, d’Saint’Nicolas ch’est l’fête. Pour sûr, au soir, i viendra t’trouver. It f’ra un sermon, et t’laich’ra mette In d’zous du ballot, un grand pannier. I l’rimplira, si tes sache d’séquois qui t’rindront bénache, San cha, sin baudet T’invoira un grand martinet.
– Ni les marionnettes, ni l’pain n’épice N’ont produit d’effet. Mais l’martinet A vit rappagé l’petit Narcisse, Qui craignot d’vir arriver l’baudet Il a dit s’canchon dormoire S’mèr, l’a mis dins d’nochennoire A r’pris son coussin, Et répété vingt fos che r’frain.

Source des paroles (et traduction pour certains:) wikipedia.