Bonjour, je m’appelle Zythom, je suis caféinomane.
J’ai arrêté de boire du café depuis exactement quatre ans…
Et ça va très bien bien bien.
(Tous ensemble) « Bonjour Zythom ! »
NDLR: nawak
Désolé…
Bonjour, je m’appelle Zythom, je suis caféinomane.
J’ai arrêté de boire du café depuis exactement quatre ans…
Et ça va très bien bien bien.
(Tous ensemble) « Bonjour Zythom ! »
NDLR: nawak
Désolé…
Il me semble possible d’écrire ici un billet d’opinion, sans que cela ne provoque l’ire de mes lecteurs habituels qui savent que ce blog est un blog personnel.
Depuis plusieurs mois, je vois passer des messages enflammés sur le sujet d’un projet de changement législatif sur le mariage civil. Bien que n’ayant pas étudié le futur texte législatif, j’ai ma propre opinion sur le sujet, et j’espère naturellement voir mon pays évoluer dans ce sens.
Tout d’abord, rappelons quelques données pour tenter d’éclairer un peu le terrain qui m’intéresse :
– d’après la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, « à partir de l’âge nubile, l’homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution ».
– en France, la loi du 20 septembre 1792 instaure le mariage civil, enregistré en mairie. Le mariage civil devient alors la forme légale du mariage. Le mariage religieux, qui n’a pas de valeur légale, reste un choix individuel. Dans la majorité des cas, les deux cérémonies civile et religieuse sont effectuées. (source Assemblée Nationale)
– selon Wikipédia, et la rédaction de l’article me satisfait : « L’homosexualité est le désir, l’amour, l’attirance ou les relations sexuelles entre personnes de même sexe, selon une perspective comportementaliste ou empirique. C’est également un goût, une orientation sexuelle, selon une perspective psychologique ou sociologique. L’homosexualité fait partie de la sexualité humaine mais aussi animale.
Parmi les personnes ayant une part d’homosexualité, on établit des distinctions. Une femme lesbienne ou un homme gay est exclusivement attiré par une personne de même sexe. Un homme bisexuel ou une femme bisexuelle est aussi attiré par une personne de sexe opposé. Aujourd’hui, ces personnes sont parfois désignées sous les termes de communauté homosexuelle, ou LGBT (qui comprennent également les hommes trans et les femmes trans). »
Ce qui m’intéresse ici, ce sont des comportements sexuels différents du mien. Il existe des manière d’aimer très différentes de la mienne, qui me choquaient quand j’étais adolescent et sur lesquelles mon opinion a beaucoup évolué. Aujourd’hui, je trouve normal que deux femmes ou deux hommes puissent s’aimer et l’afficher au reste du monde.
Pour moi, le mariage (civil) représente la manière la plus simple de montrer à la communauté, et en particulier à l’État qui en codifie les règles, que l’on souhaite construire quelque chose ensemble dans la durée.
Je suis intimement persuadé qu’un couple est plus fort que la simple addition de ses forces. Il y a quelque chose de plus dans le travail en équipe qui permet d’être plus performant. A deux, on construit plus vite, plus haut, plus fort (Citius, Altius, Fortius).
Et par construction, j’entends aussi bien la réalisation d’un projet immobilier que l’éducation d’un ou plusieurs enfants. L’amour n’est pas comme un gâteau dont les parts diminuent en taille quand elles augmentent en nombre. On peut aimer autant un être, deux êtres, trois êtres et plus encore (j’ai trois enfants et une femme que j’aime immensément). Un couple de gai(e)s peut éduquer avec autant de réussite un ou plusieurs enfants qu’un couple de non gai(e)s. Je ne vois pas en quoi l’apprentissage et le développement des facultés physiques, psychiques et intellectuelles seraient liés à l’orientation sexuelle des professeurs.
Il y a bien une chose qu’un couple de personnes de même sexe ne peut pas faire en système fermé : la reproduction. Et alors ? C’est plutôt triste un couple infertile qui souhaite avoir des enfants. Il me semble d’ailleurs que pour aider ces couples, la société a eu l’idée de l’adoption et de la procréation médicalement assistée. Attention, je ne dis pas que tous ces concepts sont simples et ne posent pas des problèmes éthiques, technique et légaux. Je dis simplement que ces problèmes me paraissent indépendants de la pratique sexuelle des parents.
Il est d’ailleurs intéressant de regarder ce qui se passe ailleurs, parfois simplement chez nous, mais loin. Par exemple en Polynésie avec l’adoption FA’A’AMU. En Polynésie l’enfant est roi, et ses parents ont pour tradition, s’ils ne peuvent pas lui assurer un avenir serein, de le confier à la famille, à des amis. Lire à ce sujet ce billet très intéressant.
Non, vraiment, je ne vois pas au fond de moi une résistance à ce que les couples de gai(e)s puissent s’aimer, se marier, avoir des enfants, des petits-enfants, construire une famille, divorcer, se remarier…
En tant que père, je ne souhaite que le bonheur de mes enfants. Et en tant que conseiller municipal, j’accepterai avec grand plaisir de les marier à la personne de leur choix, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion. Ou le sexe.
Prochaine étape: le mariage des polyamoureux.
——————————————-
Source image Blog de Laurel (avec son aimable autorisation)
Presque chaque année, je fais un bilan des résolutions prises l’année précédente pour voir ce que j’ai réussi à tenir et ce qui a été, ma foi, un vœu pieu.
Je m’appuie donc sur mon billet de l’année dernière et commence par les résolutions 2011 non tenues et reportées sur 2012 :
– acquérir une paire de lunette vidéo 3D.
Toujours pas. J’attends chaque année avec impatience la sortie de cette IHM, sorte de Graal pour moi, à un prix raisonnable. Il y a bien quelque chose qui m’intéresse, mais encore trop cher pour me faire craquer. 2013 devrait être l’année de sortie des lunettes « Project Glass » de Google, et aussi celles de Microsoft, ce qui devrait booster un peu ce secteur. On verra bien !
– arriver à faire fonctionner cette $#%µ& régulation de chauffage au
boulot.
Ça y est, le chantier a démarré in extremis en novembre 2012 et devrait me permettre de garantir à tous les étudiants et au personnel des températures correctes pendant l’hiver, ainsi que l’été. Je pense que je ferai un billet complet sur la GTB, tant le sujet est passionnant.
– m’intéresser de plus près aux outils des Pentesters.
J’ai pu assister avec bonheur au SSTIC de Rennes et y apprendre une foultitude de choses. Mais c’est quand même un univers très complexe (mais passionnant). A renouveler si j’arrive à avoir une place.
– assister au moins une fois à une Berryer.
Je crois que je n’y arriverai pas: je ne me déplace pas assez souvent à Paris et à chaque annonce de conférences, je ne peux pas me libérer. Je crois que je vais retirer cette résolution et attendre que cela vienne tout seul, le hasard faisant bien les chose.
– postuler pour une inscription sur la liste de la Cour de Cassation.
J’ai commencé la constitution du dossier, mais j’ai bloqué en cours de rédaction. Je ne me sens pas prêt à intervenir au niveau national (si je suis accepté sur la liste) par manque de compétences, de moyens et de temps. Je ne suis pas sur d’avoir la carrure pour intervenir dans des dossiers de grande envergure.
– suivre plus de formations techniques, en particulier auprès des pentesters.
Il est difficile de mener à bien correctement plusieurs activités, et le développement de nouvelles compétences techniques est très chronophage. Sans compter que pour atteindre un niveau intéressant, il faut pratiquer, pratiquer et pratiquer sans cesse. Pour ne pas parler des compétences, je dirai donc que le temps me manque 😉
– mettre en place des enquêtes de satisfaction clients auprès des étudiants.
Curieusement, j’ai réussi ce point sans passer par la méthode que j’envisageais. J’assiste simplement à presque toutes les réunions de la vie associative de l’école où je collecte en direct les besoins des étudiants (les plus impliqués). C’est un moyen simple de « sentir » la satisfaction des principaux « clients » du service informatique et du service technique. Pour l’instant, ça marche assez bien.
– finir l’implantation de l’aire d’accueil des gens du voyage et les accueillir.
Encore raté, et toujours pour la même raison que l’année dernière: la commune voisine a fait un recours contre notre décision, au motif qu’elle trouve que l’implantation que l’on a choisie est trop proche de son territoire… Affaire à suivre, car j’ai hâte d’accueillir les premiers occupants.
Voici ensuite le bilan des résolutions pour 2012 :
– mettre à jour et étoffer l’offre de conférences sur l’expertise
judiciaire (et revoir mes tarifs 😉 que je propose aux lycées, aux
universités et aux grandes écoles.
J’ai participé avec bonheur à Rennes au SSTIC 2012 où j’ai pu rencontrer des personnes très intéressantes et des lecteurs du blog. J’ai également été contacté par plusieurs personnes pour venir parler de l’activité d’expert judiciaire (et de blogueur). Je peux dire que cette résolution 2012 a été réalisé au delà de mes espérances.
– passer (et rester!) sous la barre mythique des 25 pour mon IMC…
Malgré un suivi régulier et des efforts surhumains, cette résolution est un échec total. Pourtant, perdre 5 kg ne me semblait pas impossible. Je ferais mieux en 2013…
– apprendre à déléguer efficacement pour mettre en valeur mes collaborateurs et les faire progresser.
Le bon management est un art difficile. Je m’emploie chaque année à m’améliorer en la matière. J’ai de bons retours et quelques désillusions.
– maintenir avec plaisir le rythme de 4 à 5 billets par mois.
J’ai encore du plaisir à partager mes expériences, mes angoisses, mes peines et mes joies sur ce blog. J’ai écris 79 billets en 2012 (contre 50 en 2011 et 65 en 2010), soit presque 7 par mois.Je vais essayer de garder ce rythme pépère pour 2013.
– continuer à répondre présent aux magistrats qui me le demandent.
L’année 2012 a été une année avec très peu de dossiers confiés par les magistrats. Cela me laisse toujours un peu perplexe, car je ne sais jamais pourquoi je suis moins sollicité: est-ce parce que je donne moins satisfaction, parce que je tiens un blog, parce que j’ai écris au Président de la République, parce que l’État ne finance plus notre Justice ? Mystère. Mais à chaque fois qu’un magistrat me contacte, je réponds avec diligence et rend mon rapport rapidement. Enfin, j’essaye…
– manger un fruit par jour…
Là clairement, j’ai un problème. Je vais retenter cette année, mais je n’y crois pas beaucoup 😉
Et donc, voici la liste de mes résolutions pour 2013 :
1) Acquérir une paire de lunette vidéo 3D.
2) Passer (et rester!) sous la barre mythique des 25 pour mon IMC…
3) Maintenir avec plaisir le rythme de 4 à 5 billets par mois.
4) Continuer à répondre présent aux magistrats qui me le demandent.
5) Manger un fruit par jour…
6) Préparer (cette fois) et participer aux 24 heures du Mans (vélo) 2013.
7) Participer à des randonnées d’aviron pour aider les points n°2 et 5.
8) Participer plus activement à la promotion des logiciels libres.
9) Continuer le vélo quotidien, l’aviron hebdo et reprendre la course à pied.
10) Sortir les tomes 4 et 5 du blog.
11) Mettre tous les tomes en version numérique gratuitement en ligne sur l’Apple Store, Google Play, Amazon et Windows store.
12) Ranger mon bureau, le garage, mon bureau pro et mon côté de la chambre.
13) Maîtriser parfaitement l’AR.Drone 2.0 que le « père » Noël » m’a offert parce que j’ai été très sage…
Bon, c’est une liste de bonnes résolutions, hein 😉
Rendez-vous dans un an pour voir.
—————————–
Source image Megaportail
Mes vœux seront très simples et parfaitement surannés, mais sincères: bonne et heureuse année 2013, et surtout bonne santé 😉
—————————–
Source photo Megaportail
Dans le cadre des rediffusions hivernales, le billet d’aujourd’hui a été publié le 22 juin 2009 et était le premier de ma rubrique « Service militaire« . J’ai été assez surpris du succès de cette rubrique, surtout auprès des plus jeunes de mes lecteurs, si j’en juge par les commentaires. Bonne (re)lecture 😉
————————————
J’ai conscience que beaucoup de lecteurs de ce blog viennent pour y lire
des anecdotes sur le monde de l’expertise judiciaire. C’est mal connaitre l' »esprit » de ce blog: j’y confie tout ce qui me passe par la
tête ou presque et entre autre chose des anecdotes pour ma famille et
mes amis. J’ai décidé d’inaugurer une nouvelle rubrique dans la
catégorie « privée »: des anecdotes sur mon service militaire. A petite
dose.
Je n’ai jamais vraiment aimé l’armée, mais j’ai toujours trouvé qu’elle
représentait un mal nécessaire, un passage obligatoire qu’il fallait
prendre du meilleur côté possible. Évidemment, maintenant que le service
militaire n’est plus obligatoire, cela fait un peu « vieux papi ». Mais
il fut un temps pas si lointain où pour tous les garçons qui
atteignaient 18 ans, la question militaire devenait incontournable.
Les trois jours
Dans mon lycée, les pires légendes couraient sur ces fameux trois jours
de casernement: les lits étaient sales, les douches collectives
malodorantes, il fallait se lever à cinq heures du matin pour passer son
temps à attendre…
Déjà, la plupart du temps, les trois jours n’en duraient qu’un seul. En
tout cas, ce fut le cas de tout ceux qui m’accompagnaient. Arrivés le
matin, nous avons commencé par des tests de logique: une heure à cocher
des cases en courant contre la montre. Mes amis redoublant m’avaient
prévenu: tu ne finiras pas le questionnaire. Il faut essayer de répondre
juste au maximum de questions.
On nous a fait ensuite patienter une heure le temps pour les appelés de procéder à la correction.
Munis de nos résultats, nous voici en train de poursuivre le parcours fléché vers étape suivante: la visite médicale.
Je ne suis pas quelqu’un qui fait les premiers pas quand je ne connais
personne. J’étais donc un peu isolé parmi la dizaine de petits groupes
qui s’étaient formés alentour. Un gars plutôt rondouillard s’approche de
moi et me demande si je sais où il faut aller pour la suite. Je lui
réponds qu’il suffit de suivre les énormes flèches et de lire les
indications. Pas rassuré pour autant, il me demande la note que j’ai
obtenu aux tests. Je lui réponds discrètement: j’ai eu 20. Il me regarde
avec des yeux tous ronds: quoi! A ben ça alors. Moi j’ai eu 7 et
j’aurais voulu travailler comme cuisinier. Ils m’ont dit qu’il fallait
avoir au moins 10 pour s’engager.
Je compatis avec lui. Il me suivra toute la journée, se méfiant des
flèches et des indications, préférant suivre mon 20 plutôt que son bon
sens à lui. Je ne sais s’il a eu raison.
La visite médicale est un grand classique. Nous voici dix alignés face à
un mur sur lequel sont accrochés dix urinoirs. Au commandement, nous
avançons avec notre flacon de verre vide pour le remplir. Quelques
minutes ensuite, nous nous reculons avec notre verre de liquide chaud à
la main. Sauf mon camarade d’infortune qui, tout rouge, annonce d’une
petite voix qu’il n’a plus envie, ayant cédé à un besoin naturel
quelques instants avant la visite médicale. L’appelé de service lui
explique qu’il doit pouvoir fournir quelques gouttes en se forçant un
peu… Ce qu’il fera avec grandes difficultés et moultes soupirs.
Puis vient l’examen de l’acuité visuelle. Nous sommes en file indienne.
Je suis juste derrière mon camarade cuisinier. Lorsque le médecin lui
demande de se cacher l’œil droit, je le vois mettre sa main sur l’œil
droit et appuyer fortement dessus tout en lisant les lignes de
caractères. Quand le médecin lui demande de faire la même chose avec
l’autre œil, son œil droit était devenu incapable de lire quoi que ce
soit… Le médecin haussa les épaules et cria: suivant! Je pris bien
garde à placer ma main devant mon œil. On apprend toujours des erreurs
d’autrui.
Tous les futurs appelés ayant eu au dessus de 15 aux tests de logique
devaient passer un autre test que j’attendais avec impatience: le test
de morse. Nous allions passer une heure à nous entrainer à apprendre à
reconnaitre trois lettres, I N et T[*].
L’entrainement consistait à suivre les indications fournies dans les
hauts parleurs par une bande magnétique. Chaque époque a ses NTICE.
Passé l’heure d’entrainement, l’épreuve proprement dite commençait. Mes
amis m’avaient prévenu: la grille des réponses comportait des groupes de
cinq lettres à remplir. Les hauts parleurs allaient passer les sons
morses à un rythme initial très lent, puis accélérer sensiblement
jusqu’à soutenir un rythme tellement rapide qu’il était impossible pour
un débutant de le soutenir. Le truc consistait alors à sauter les
groupes de cinq lettres non reconnues et d’essayer de grappiller des
points en saisissant au vol quelques groupes de lettres. Résultat: 20 🙂
C’est probablement pour cela que j’ai ensuite effectué mon mois de
classes dans les transmissions. Cela ne peut pas être un hasard…
PS: Je n’ai jamais su ce qu’était devenu mon camarade morpion du jour
des trois jours. S’il me lit ici, qu’il sache que si j’avais l’air sur
de moi, j’étais également un peu perdu. J’espère qu’il a trouvé le
bonheur qu’il méritait.
—————————–
[*] INT, c’était également le nom d’une grande école d’ingénieurs: l’Institut National des Télécommunications. Un hasard??
Dans le cadre des rediffusions hivernales, le billet d’aujourd’hui a été publié le 29 avril 2009, sous l’intitulé « Plasticité synaptique », le titre étant d’ailleurs un clin d’œil à mon autre moi qui travaillait sur sa thèse sur les réseaux de neurones… Je suis encore aujourd’hui tiraillé par ce problème de réforme de ce que j’ai appris étant jeune. Ce n’est pas un bon signe. Pas plus d’ailleurs le fait que Blogger ne gère toujours pas mieux l’espace insécable.
Le titre de cette re-publication est extrait d’une citation d’Ambrose Bierce: « L’orthographe est une science qui consiste à écrire les mots d’après l’œil et non d’après l’oreille. »
—————————————————-
Travailler dans le domaine informatique demande un effort particulier
d’apprentissage permanent. Les technologies évoluent vite, ce que vous
teniez pour acquis une année devient obsolète l’année suivante, etc.
C’est particulièrement flagrant quand je retravaille mon cours
d’introduction à l’informatique, notamment la partie où j’insiste
lourdement sur les ordres de grandeur, comme par exemple les
caractéristiques d’un PC d’aujourd’hui.
Les méthodes informatiques évoluent, les langages informatiques
« nouvelle génération » poussent les anciens, pourtant toujours en
activité (et souvent pour longtemps).
Celui qui travaille dans ce domaine, qu’il soit développeur,
journaliste, chercheur ou expert, DOIT être une personne capable de
faire évoluer ses connaissances et ses gouts.
Mais cette souplesse doit pouvoir être mise à profit dans tous les domaines et parfois avec un effort que je ne soupçonnais pas.
S’il m’est facile d’écouter de la musique avec mes enfants, d’en
apprécier la découverte et de voir mes gouts continuer à s’élargir
malgré mon statut de « vieux » auprès des moins de 20 ans, il m’est plus
difficile d’évoluer dans le domaine de l’orthographe.
Et pourtant, avec ce blog, j’ai pris la décision depuis plusieurs mois, d’essayer d’appliquer la réforme orthographique de 1990. Celle-ci fait référence dans l’Éducation Nationale depuis l’été 2008: sources
ICI page 37 dans la marge « L’orthographe révisée est la référence. » et
LA page 2 « Pour
l’enseignement de la langue française, le professeur tient compte des
rectifications de l’orthographe proposées par le Rapport du Conseil
supérieur de la langue française, approuvées par l’Académie française« .
Et c’est difficile.
Autant j’ai réussi à me débarrasser des accents circonflexes qui ont disparu d’à peu près tous les « i » et les « u »:
on écrit désormais mu (comme déjà su,
tu, vu, lu), plait (comme déjà tait, fait), piqure, surpiqure (comme
déjà morsure) traine, traitre, et leurs dérivés (comme déjà gaine,
haine, faine), et ambigument, assidument, congrument, continument,
crument, dument, goulument, incongrument, indument, nument (comme déjà
absolument, éperdument, ingénument, résolument).
« Cher Maître » devient donc « Cher Maitre »…
Autant également, je ne m’en sors pas trop mal avec les singuliers et
les pluriels des mots empruntés (ils ont un singulier et un pluriel
maintenant réguliers): un scénario, des scénarios; un jazzman, des
jazzmans; un maximum, des maximums; un média, des médias, etc. On
choisit comme forme du singulier la forme la plus fréquente, même s’il
s’agit d’un pluriel dans l’autre langue. (Exception cependant, comme il
est normal en français, les mots terminés par s, x et z restent
invariables (exemples: un boss, des boss; un kibboutz, des kibboutz; un
box, des box).
Mais j’ai plus de mal avec les traits d’union dans les nombres. On doit
en effet écrire maintenant « elle a vingt-quatre ans, cet ouvrage date de
l’année quatre-vingt-neuf, elle a cent-deux ans, cette maison a
deux-cents ans, il lit les pages cent-trente-deux et
deux-cent-soixante-et-onze, l’état lui doit
sept-cent-mille-trois-cent-vingt-et-un euros. »
Et j’ai beaucoup de mal avec le participe passé du verbe « laisser » suivi
d’un infinitif qui est rendu invariable: on doit écrire maintenant
« elle s’est laissé mourir; elle s’est laissé séduire; je les ai laissé partir; la maison qu’elle a laissé saccager. »
Mais s’il y a un truc sur lequel je ne cèderai pas, c’est (sur ce blog)
sur l’absence d’espace devant les signes « : » « ; » « ! » et « ? ». Je ne
supporte pas que la mise en page automatique du navigateur poussent ces
caractères à l’orphelinat en début de ligne. Et ne me parlez pas du
caractère « espace insécable », l’éditeur de ce blog l’élimine lors d’une
réédition de billet.
Et puis, considérez cela comme ma signature personnelle (dixit un expert judiciaire dans un débat sur mon identité réelle^^).
Alors, lorsque vous trouvez une faute sur ce blog, il s’agit soit d’une
modification de la réforme de 1990 que vous ne connaissez pas, soit
d’une faute de frappe, soit d’une faute volontaire, soit d’un manque de
plasticité synaptique de ma part.
Maintenant, je peux aussi militer pour le retour à l’écriture d’avant la réforme de 1835: Ma foi, je connois le françois & les savans, les dents de mes parens, &c.
Non mais.
———————–
Source photo Megaportail
Comme beaucoup d’entre vous, je vais passer quelques jours en famille pour les fêtes de Noël et de Nouvel An. Je vous souhaite à tous un Joyeux Noël et aussi de passer de bonnes fêtes (en famille ou avec des amis).
Tout à ma préparation du tome 4 des billets de ce blog, je délaisse un peu la création de nouveaux billets.
Du coup, comme cet été, je vous ai programmé
quelques billets qui sont des rediffusions d’anciens billets du blog
auxquels je souhaite donner une seconde chance, en général parce qu’ils
ont une place particulière dans mon cœur. Pour repérer rapidement ces
rediffusions, je commencerai toujours les billets par « Dans le cadre des
rediffusions hivernales » 😉
Felix dies Nativitatis
Je me souviens d’une fleur bleue dans le jardin du logement de fonction de mes parents à Willems dans le Nord. J’avais quatre ans. Pourquoi mon cerveau a-t-il mémorisé cette image plutôt qu’une autre, je ne sais pas. Mais c’est le souvenir le plus ancien dont j’ai conscience.
Je me souviens des pas du premier homme sur la lune. J’étais en camping avec mes parents en Espagne. Nous regardions les informations le soir dans une salle commune sur une télévision en noir et blanc. La salle était bondée. J’ai longtemps cru avoir vu Neil Armstrong sortir de « Eagle » en direct, mais il est peu probable que mes parents m’ait laissé veiller jusqu’à 3h56 du matin. J’ai donc du voir la retransmission lors du journal du soir. J’avais six ans.
Je me souviens de la Peugeot 403 de mes parents. Il y avait un accoudoir au milieu de la banquette arrière sur lequel je m’asseyais fièrement pour mieux voir la route. Il n’y avait pas de ceinture, ni à l’avant, ni à l’arrière.
Je me souviens des lignes jaunes sur les routes de France, avant qu’elles
ne passent toutes en blanc. Je me demande comment étaient alors
signalés les travaux… C’est amusant de voir qu’à peu près en même temps, les États-Unis remplaçaient le marquage blanc des routes, par un marquage jaune.
Je me souviens du bruit que faisait le gros bouton de changement de chaînes de notre poste de télévision noir et blanc. Je me souviens aussi de la venue du technicien lors de la création de la troisième chaîne couleur de l’ORTF. Il possédait un savoir qui m’a fasciné: le pouvoir de régler cet objet incroyablement compliqué qu’était une télévision. Après son départ, nous avions une troisième lucarne sur le monde. Mais toujours pas le droit de la regarder la veille des jours de classe… C’est-à-dire en pratique uniquement le samedi après-midi. J’avais alors onze ans.
Je me souviens du « landi » (orthographe?) lendit, sorte de gymnastique dont on faisait tous les mouvement ensemble dans la cour de récréation.
Je me souviens des murs en torchis de la maison. Ce mélange de paille et d’argile recouvrait l’intérieur des murs de briques rouges, et était caché par nos tapisseries. Il était impossible d’y faire tenir quoi que ce soit d’un peu lourd avec des clous. Je me souviens d’une armoire à médicaments qui s’est effondrée avec fracas, sans prévenir, emportant quelques poignées de torchis.
Je me souviens des quelques fois où mes parents sortaient le samedi soir, nous laissant ma sœur et moi blottis dans le grand lit de mes parents. Tous les craquements de notre grande maison me terrorisaient.
Je me souviens de la traversée de l’école des filles, par le 1er étage, pour aller à la cantine située dans l’école maternelle. Cette école, jumelle de la notre du point de vue architecturale, était subtilement différente.
Je me souviens du Manège enchanté et de Zébulon qui me faisait peur. Je me souviens d’Aglaé et Sidonie. Je me souviens de la Maison de Toutou, de Bonne nuit les petits qui donnait le signal du brossage de dents… Je me souviens des Shadoks saison 2 (ZO) et saison 3 (MEU), de leur univers étrange, de la voix de Claude Piéplu et du tombé de rideau final de chaque épisode, qui me terrorisait.
Je me souviens du grenier de la maison, encombré de vieilles tables d’école avec pupitre en bois et encriers. Elles sont recherchées maintenant par beaucoup de collectionneurs…
Je me souviens de la grande pièce où nous travaillions tous les soirs, ma sœur, mes parents et moi, chacun sur son bureau. Sur un mur étaient entassés des cageots en bois formant une grande bibliothèque dans laquelle étaient rangées toutes nos affaires. Des cageots originellement prévus pour le stockage des oranges.
Je me souviens d’une cravate à élastique que je devais mettre dans les grandes occasions, avec ma tenue du dimanche, les cheveux bien peignés.
Je me souviens de mon enfance solitaire et studieuse, heureuse et protégée par l’amour et la vigilance de mes parents.
Je m’en souviens surtout en cette soirée consacrée à la fin d’une expertise judiciaire en recherche d’images et de films pédopornographiques. Je me souviens et je pleure.
Mes parents ont 160 ans à eux deux. Ils sont encore en bonne santé et toujours curieux d’apprendre. Ils vivent une retraite paisible dans le nord de la France, près de Lille.
Seulement voilà, Lille, c’est un peu loin de là où j’habite, et malgré leur appel téléphonique hebdomadaire, j’apprécie de les voir de visu de temps en temps, au moment des vacances par exemple. Mais c’est trop peu…
Ils ont travaillé toute leur vie sans avoir à utiliser un ordinateur. Ils ont pris leur retraite d’instituteurs avant que le plan « informatique pour tous » n’atteigne leurs établissements respectifs, même s’ils ont un peu tâté du « Télé Ordinateur n°7 » et du « Micro-Ordinateur n°5 » pendant que de mon côté je lisais avec passion « Micro et Robots« .
Mais maintenant que même les appareils photos sont numériques, que les films pour caméras Super 8 sont introuvables, il a bien fallu qu’ils se rendent à l’évidence : s’ils voulaient garder un peu le contact avec leurs petits enfants, il leur fallait réagir.
Ils se sont donc inscrits à un cour d’informatique dans la médiathèque de la ville où ils habitent. Et pendant plusieurs mois, à raison de deux séances par semaine, ils ont découvert le monde numérique avec patience et persévérance.
« Bon alors, la souris, c’est ça. Et quand on la déplace à droite, vous voyez une petite flèche se déplacer à droite également. Non, Monsieur Truc, vous tenez la souris dans le mauvais sens, le fil doit s’écarter de vous par le haut. Oui, Madame Bidule, c’est bien, mais il ne faut pas appuyer sur les boutons, en tout cas pas maintenant… »
Mes parents m’ont un peu raconté les débuts hésitants du groupe d’anciens auquel ils appartenaient. Ils ne m’ont pas tout raconté car ils ont la pudeur des parents qui ont tout appris à leurs enfants. Puis un jour, ils m’ont annoncé qu’ils avaient envie maintenant d’avoir internet à la maison, qu’ils se sentaient assez sûr d’eux pour pouvoir envoyer des emails à leurs petits enfants depuis chez eux, et non plus depuis la médiathèque.
Me voici donc chargé d’une mission délicate: informatiser mes parents à distance (plus de 600 km). Si un jour vous avez à gérer la même problématique, je vous livre ici la solution que j’ai choisie. Ce n’est pas nécessairement celle que vous auriez choisie, mais c’est un retour d’expérience. N’hésitez pas à faire part de vos propres retours en commentaires.
1ère étape: internet.
Je suis un vieux fan du FAI Free, malgré ses défauts. Mais j’ai conscience que, si j’arrive à maîtriser les reboots de la box quand la ligne n’est plus synchronisée, ou faire la part des choses entre France Telecom et Free (je ne suis pas dégroupé pour conserver l’usage fiable d’un fax professionnel indispensable à l’activité de mon épouse), je ne souhaitais pas rendre les choses compliquées pour mes parents.
Donc, après avoir réfléchi à la possibilité de dégrouper leur ligne, résilier leur abonnement de portable hors de prix avec portabilité de leur numéro, pour tout prendre chez Free, j’ai finalement choisi la solution raisonnable: l’offre internet la moins chère de l’opérateur historique, Orange « Découverte sans engagement » à 21 euros par mois.
Ils conservent donc leur ligne de téléphone qui leur coûte un bras, leur abonnement mobile orange qui leur coûte l’autre bras, leur télévision TNT qui fonctionne très bien avec déjà beaucoup de chaînes et leur magnétoscope à cassette qui fonctionne toujours et dont mon père arrive maintenant à maîtriser à peu près correctement les fonctionnalités.
Donc, pas de dégroupage, pas de téléphone gratuit, pas 200 chaînes, pas de magnétoscope numérique avec pause possible du direct, pas de mobile tethering, mais un système supplémentaire acheté en boutique et installé sur place par un technicien orange. Cela faisait partie du cahier des charges.
2ème étape: l’ordinateur.
Pendant des mois, j’ai cherché sur internet une distribution GNU/Linu, FreeBSD, NetBSD, OpenBSD ou OpenSolaris adaptée à l’usage des seniors: un bureau avec quelques gros boutons pour aller sur internet, lire ses emails, regarder ses photos. Mais il m’a bien fallu me rendre à l’évidence, rien d’immédiatement opérationnel n’existe de vraiment adapté. Ou en tout cas, je n’ai pas trouvé.
J’ai regardé du côté d’Apple pour voir si sa tablette iPad pouvait satisfaire les besoins exprimés par mes parents, mais j’ai hésité devant le côté un peu fragile du concept. Quand je vois l’état de leurs différentes zapettes rafistolées avec des élastiques…
Et puis, quand mes parents m’ont annoncé qu’ils suivaient une formation, je leur ai demandé de me décrire un peu l’environnement informatique qu’ils utilisaient et j’ai reconnu un classique Windows XP. Je n’ai donc pas cherché à perturber leur apprentissage et j’ai commencé à chercher un ordinateur sous Windows (je sais, Microsoft, c’est le mal…) qui pourrait bien leur convenir.
Cahier des charges: livraison chez mes parents, facile à installer, sans trop de câbles partout, écran assez grand, équipé de Windows, d’une carte Wifi pour raccordement à la LiveBox et prix raisonnable. J’ai trouvé mon bonheur chez Dell avec un « tout en un » Inspiron one 2320 Essentiel, avec écran tactile 23″, à 600 euros ttc livraison comprise. Pas de problème avec les fils, écran géant, webcam incorporée. Bref, une tablette géante.
3ème étape: la configuration.
Une fois l’ordinateur livré, j’avais comme unique objectif l’installation du logiciel gratuit de prise de contrôle à distance LogMeIn. Comptez quand même une bonne heure au téléphone à aider à la procédure complète de démarrage de l’ordinateur jusqu’à avoir enfin le contrôle de la souris et un retour d’écran sur mon propre ordinateur à 600 km de là.
Après, c’est le bonheur: vous avez le contrôle total de la machine avec LogMeIn. Vous pouvez donc tranquillement nettoyer l’ordinateur de tous les logiciels inutiles préinstallés en version d’essai, mettre un antivirus (Microsoft Security Essentials, je sais Microsoft, c’est le mal…), mettre à jour tous les produits (Java, Flash, Acrobat, Windows, etc), installer un navigateur digne de ce nom (Firefox avec AdblockPlus), installer Skype (je sais, Microsoft, c’est le mal…), etc.
Depuis, chaque dimanche, mes parents organisent avec mes enfants une petite visio Skype depuis leur salon, pour le plus grand bonheur de tous. Je peux enfin les voir tous les week-ends. Et chaque dimanche, je discute avec eux et je règle leurs petits problèmes informatiques. Qui a dit que les anciens étaient réfractaires à l’informatique ?
La dernière fois, j’ai découvert que leur ordinateur restait allumé en permanence car ils ne savaient qu’éteindre l’écran. Le formateur de la médiathèque ne leur avait jamais montré comment éteindre un ordinateur, puisque les postes étaient utilisés jusqu’au soir par différents groupes. Mes parents m’ont fait rire en découvrant la procédure d’extinction d’un PC Windows7: « Mais pourquoi faut-il appuyer sur le bouton « démarrer » pour éteindre l’ordinateur ? »
L’ordinateur a ses raisons que la raison ignore.
Prochaine étape, Facebook.
Je sais, Facebook, c’est le mal…
Comme beaucoup de gens sur internet, je renvoie une certaine image de moi sur ce blog, mais cette image n’est pas vraiment moi. C’est une image choisie, au moins partiellement. Il y a 80% de moi et 20% de ce que j’aimerais être, ou de ce que je crois être. Ce billet me présente d’une manière moins positive. Cela fait partie de la thérapie.
–o0o–
J’apprends, petit à petit, ce qu’est réellement la vie en société. Pendant des décennies j’ai vécu protégé dans un cocon, gérant mes interactions avec mes semblables sans trop de difficultés.
Puis un jour je suis devenu responsable informatique.
Puis un jour je suis devenu conseiller municipal.
Puis un jour je suis devenu expert judiciaire.
Puis un jour j’ai ouvert un blog.
Depuis, toute ma gestion des interactions humaines a volé en éclat.
Avant, quand je m’énervais, quand je « pétais un câble », mes amis me laissaient bouder dans un coin. Je ne faisais de mal à personne. Une fois ma mauvaise humeur passée, je grommelais des justifications et les interactions reprenaient. J’ai toujours eu mauvais caractère. J’étais un enfant gâté. J’étais un éternel étudiant. Il y avait derrière moi les hordes d’humains plus jeunes que moi qui fermaient leur gueule, parce que ça va bien, hein, et devant moi l’immensité des autres qui se battaient entre eux. Tant que le fracas des combats ne m’atteignait pas trop, je regardais le monde avec suffisance. J’étais con.
–o0o–
En ouvrant ce blog, je me glissais dans un internet immense où j’exposais ma petite personne sans grand danger. Mais le fait est qu’il existe très peu de blogs où l’on expose le point de vue de l’expert judiciaire. Et cela a donné un coup de projecteur sur ma personne, alors que je ne m’y attendais pas.
Sur le coup, c’est très gratifiant.
Mais avec le coup de projecteur, viennent aussi les inconvénients : certains n’aiment pas, mais alors pas du tout, ce blog. Cela a donné l’affaire Zythom, avec les convocations au Tribunal et devant la commission de discipline de la compagnie d’expert judiciaire. C’était ma première confrontation à la détestation. En même temps, quand j’analyse bien l’histoire en question, c’est une microscopique aventure qui ne casse pas trois pattes à un canard. Et pourtant j’en ai beaucoup souffert. Je suis un con.
–o0o–
En étant responsable d’un service informatique, je suis confronté à toutes les situations possibles et imaginables des pannes et problèmes, qu’ils soient dus à des causes matérielles, logicielles ou surtout à l’interface entre la chaise et le clavier. Toute l’année, je gère des problèmes, j’encaisse avec diplomatie, je défends mon équipe, je défends le point de vue de l’utilisateur… Bref, je fais ce que font des millions de personnes à travers le monde : mon travail de responsable informatique. J’aime résoudre des problèmes.
Sur le coup, c’est très gratifiant.
Mais voilà, quelques fois, rarement heureusement, je perds mon sang froid : je réponds un peu sèchement à un utilisateur. Celui-ci va prendre la mouche et le ton va monter. Pour peu que je sois un peu fatigué, je vais m’énerver. Hélas, je n’ai pas encore compris que, plus j’ai d’expérience (i.e. plus je vieillis), plus l’on attend de moi que je contrôle parfaitement mes nerfs, que je sois aguerri à toutes les chausse-trappes. C’est ce qui est sensé me différencier des jeunes ambitieux qui finiront par prendre ma place. Une à deux fois par an, je tombe dans le panneau et ça me revient en pleine figure, parce que je suis un con.
–o0o–
Je m’intéresse de près aux affaires de ma commune, de ma région et à la politique en général. Pour avoir assisté à plusieurs conseils municipaux (dans les rangs du public), on m’a proposé d’aider à tenir un bureau de vote, puis à être sur la liste du futur maire. Et comme il n’y avait qu’une seule liste, j’ai été élu.
Sur le coup, c’est très gratifiant.
Mais passer des bancs du public au siège de conseiller municipal, cela attire un peu plus les regards des emmerdeurs et des envieux. Moi qui était tout content de pouvoir donner mon avis sur les aménagements de la commune, j’ai appris que beaucoup de monde considéraient les conseillers municipaux – bénévoles qui consacrent un peu de temps pour leur commune – comme les cibles favorites de leurs fiels, de leurs rancœurs, de leurs problèmes de voisinage. Et parfois, rarement heureusement, je leur dis ce que je pense. Et là, c’est le drame. Je deviens un monstre sans cœur, un ennemi à abattre, je deviens LA cible du moment. Je deviens celui qui a la prétention de juger les autres, leurs problèmes, celui qui ne pense pas comme eux, donc qui pense mal. Et parfois, je me rends compte qu’ils ont raison, que je suis un con.
–o0o–
En devenant expert judiciaire, je me suis dit qu’en tant que savant, en tant que « sachant », mes connaissances pouvaient être utiles à la justice. En prêtant serment devant le tribunal, j’étais très fier.
Sur le coup, c’est très gratifiant.
Mais quand toutes les caisses de l’État vous réclament des milliers d’euros (relire le billet URSSAF, CANCRAS et CARBALAS), même les années où aucun tribunal ne vous a désigné dans une affaire, quand les parties, pour gagner, vont jusqu’à mettre en doute vos compétences, vos méthodes, votre honnêteté, quand vous devenez le seul obstacle avant la victoire désirée, alors vous vous rendez compte que vous êtes monté sur un ring, que vous êtes entré dans une jungle dont vous ne connaissez pas toutes les règles. Après tant de coups, après tant de désillusions, je me suis rendu compte que les seuls dossiers qui pouvaient avoir mérité d’avoir eu envie de devenir expert judiciaire étaient les énigmes posées par les scellés que l’on me confie dans les instructions. Et comme la plupart du temps, il s’agissait de recherche d’images ou de films pédopornographiques, je me dis que je suis un con.
–o0o–
En recevant une invitation à une conférence sur la sécurité informatique à laquelle j’avais toujours rêvé de participer (assis dans le public), j’ai ressenti une joie immense.
Sur le coup, c’est très gratifiant.
Ensuite, après avoir vérifié que les organisateurs comprenaient bien que je n’étais pas un spécialiste de la sécurité, que je ne souhaitais pas prendre la place d’un conférencier spécialiste du sujet, j’ai eu le bonheur de rencontrer des gens extraordinaires et j’ai pu apprendre beaucoup d’un domaine que je connais mal (lire « Mon SSTIC 2012« ). Et c’est au moment où je stressais le plus en préparant ma présentation, qu’un imbécile a pris son pied à détruire ce blog et a cherché à me ridiculiser. Encore une fois, je ne pensais pas qu’un simple coup de projecteur puisse susciter autant de haine. Je suis un con.
Je voudrais qu’on reconnaisse mes compétences mais qu’on me laisse tranquille.
Je veux le beurre et l’argent du beurre.
Je veux encore rester un enfant.
Je fais surtout une allergie à tout ce qui ressemble au pouvoir.
En fait, je suis surtout le roi des cons.
——————————–
PS: J’ai écris ce billet un soir de déprime. En le relisant quelques jours plus tard, je me suis dit que j’avais eu une certaine lucidité. Cela va mieux maintenant. Je ne suis pas parfait.