Le scandale du fichier élèves de l’éducation nationale

Jusqu’à la semaine dernière le fichier « base élèves » de l’Education Nationale, un document dont l’accès est en théorie réservé aux seuls directeurs d’école, aux maires et à l’administration centrale, était consultable avec comme nom d’utilisateur le numéro de l’établissement (un renseignement public) et comme mot de passe le même numéro (source 01net.com)

Aussi étrange que cela puisse paraître « la consigne avait été donnée aux chefs d’établissement de se simplifier la vie, en évitant de mémoriser un mot de passe compliqué« , révèle Le Canard Enchaîné dans son édition du mercredi 27 juin…

Ce qui m’attriste le plus dans cette histoire, ce n’est pas l’accès en lui même (une erreur humaine est toujours possible et pardonnable). Non: c’est la consigne donnée par l’administration et l’insouciance des directeurs d’école que cela n’a pas particulièrement troublé.

L’accès à des données privées NE CHOQUE PAS en France.

De ce fait, la CNIL semble avoir de moins en moins de poids et de soutiens.

En bref, tout le monde s’en fout.

Bientôt donc, comme aux youessa vous pourrez consulter librement le détail des gains de vos voisins, amis et ennemis, leurs condamnations, etc.

Les banques et assurances auront accès à vos différentes maladies et traitements médicaux.

Et tout cela dans une relative indifférence générale.

Consternant.

Qui a volé l’Orange du marchand ?

J’ai acheté un téléphone portable à ma fille ainée. Et oui, c’était l’une des dernières parmi ces copines à ne pas en avoir (enfin c’est elle qui le dit).

Et puis, il faut être de son temps.

Première étape: choisir l’opérateur et l’offre. Après une première tentative pour chercher à comparer et comprendre les différentes offres des opérateurs, j’ai fait comme beaucoup: j’ai demandé conseil à un copain qui venait de passer commande pour sa fille. Résultat du conseil: un forfait bloqué chez Orange, dit « forfait ZAP », adapté aux adolescents et à mon portefeuille. OK.

Deuxième étape: la commande. Après quelques vérifications des conditions sur le site orange.fr, je trouve avec ma fille un téléphone à un euro qui lui plait et je passe commande de l’ensemble téléphone + forfait ZAP. La commande se passe bien, un message m’indique que je serai livré dans quelques jours.

Quelques jours plus tard (avec un jour d’avance sur le pronostic, youpi), je reçois le joli téléphone avec son mode d’emploi et une carte SIM. Par contre, impossible de savoir quel est le numéro de téléphone associé à cette carte SIM. De plus, après avoir placé la carte SIM dans le téléphone et démarré celui-ci, j’ai un beau message « erreur d’écriture sur carte SIM ».

Appel au numéro de téléphone indiqué sur le bon de livraison:

[Orange]: « C’est normal, Monsieur, la ligne n’est pas ouverte »

[Moi]: « Ah bon? Mais pouvez-vous me dire quand elle sera ouverte? »

[Orange]: « Ah ben non, mais en ce moment c’est un peu long. Dans quelques jours peut-être… Mais veillez bien à éteindre le téléphone pour que la création de ligne soit prise en compte.« .

Bon. Donc tous les jours qui ont suivi, ma fille ou moi avons allumé le téléphone portable une ou plusieurs fois pour vérifier si la ligne avait été créée.

Cela a duré quinze jours…

Excédé, je rappelle le numéro indiqué sur le bon de livraison:

[Orange]: « Oui Monsieur, c’est normal. Nous avons eu un gros problème informatique. Mais votre ligne va bientôt être créée et à titre de geste commercial, votre premier mois de forfait ZAP vous sera offert. Vous recevrez cette information par SMS. »

Incroyable! Ils me font le coup du fameux « problème informatique »!!!

C’est pas nous, c’est à cause de l’informatique…

Restons calme. Après tout, on a « gagné » un mois d’abonnement gratuit. Enfin, moi, car ma fille, elle, elle a gagné le droit d’attendre…

Quelques jours plus tard: miracle, la ligne est ouverte!

Ma fille utilise un peu son nouveau jouet, pendant que JE lis la documentation. Je lui montre ensuite comment maîtriser sa consommation en appelant le 555.

[Moi]: « Quoi! Il te reste 3 minutes sur ton total de 40 minutes!!!

Mais qu’est-ce que tu as fait? Tu as appelé Pfelelep à Hong Kong ou quoi?? »

[Ma fifille]: « Mais non Papa, j’ai passé deux ou trois coups de fils à des copines et une quinzaine de SMS… »

Je fonce sur l’interface web orange.fr « Espace client ». Je vais directement sur « Mes dernières communications ». Tiens, il faut entrer un code client de 10 chiffres.

« Vous trouverez ce code client sur votre facture »

Pas de chance, je n’ai pas encore reçu de facture…

Recoup de fil à Orange:

[Orange]: « Vous trouverez ce code client également sur votre contrat« .

[Moi]: « Je n’ai pas reçu de contrat. Tout a été fait via internet ».

[Orange]: « Ce n’est pas normal. Je vais demander à ce qu’un contrat vous soit envoyé. »

[Moi]: « Merci. Mais pouvez-vous me donner mon numéro de client? »

[Orange]: « Ah non. Ce n’est pas possible par téléphone. Par contre, je peux vous donner une adresse postale à laquelle vous allez pouvoir écrire pour leur demander de vous adresser votre numéro de client »

[Moi]: « Vous vous moquez de moi, là? »

[Orange]: « Non Monsieur, c’est sécurisé. »

[Moi]: « Bon, je résume: mon forfait est vidé le jour de l’ouverture de la ligne. Je cherche à vérifier les communications passées. Il me faut un numéro de client que je n’ai pas alors que je devrais l’avoir et vous ne voulez pas me le donner par téléphone »

[Orange]: « Heu… Oui. »

[Moi]: « Bien. Bon, maintenant, parlez moi un peu de votre geste commercial concernant la gratuité du premier mois qui m’a été promis la dernière fois que j’ai appelé ce numéro. »

[Orange]: « Ah, pour ça, je peux vous répondre: ce n’est pas possible qu’on vous ai dit cela, car je ne peux pas faire ce type de geste commercial… »

[Moi]: « QUOI!! NON MAIS VOUS VOUS FICHEZ DE MOI! Bon, écoutez, je vous remercie de votre aide et de votre patience. Je vous souhaite une bonne journée. [je raccroche] »

Vous admirerez la parfaite maîtrise de mes nerfs acquise après une expérience douloureuse.

Dans ces cas là, il faut utiliser l’un des atouts des centres d’appel: la quasi certitude de tomber sur quelqu’un d’autre quand on rappelle.

Je rappelle donc:

[Orange]: « Mais oui Monsieur, pas de problème, votre numéro de client est 1234567890. Votre forfait n’a été crédité que de 5 euros au prorata temporis avec la date de la prochaine facture. Votre contrat va vous être envoyé sous peu et je vois ce que je peux faire pour le geste commercial qui vous a été promis… »

[Moi]: « Merci merci merci merci merci bonne journée bonnes vacances longue vie à vous »

J’annonce les bonnes nouvelles à ma fille.

Restait un dernier mystère à éclaircir. A chaque fois que j’appelle le 555 pour suivre la consommation, le crédit restant diminuait, sans que j’ai passé le moindre appel ni SMS… La ligne était-elle piratée?

Avant de rappeler le service client, je me connecte sur mon interface web avec mon numéro client à 10 chiffres qui me permet de créer un code secret à 4 chiffres afin d’accéder à mon espace privatif

L’appel au 555 est payant…

Il faut faire #123# à la place.

Merci Orange.

Qui a volé a volé a volé l’Oraaaannnge du marchand?

Le rasoir de Zythom

J’ai commencé mon travail de thèse par l’étude des Transputers et de leur langage de programmation « OCCAM ». Il s’agissait de paralléliser les calculs de rétropropagation liés aux réseaux de neurones pour les faire s’exécuter sur des « réseaux » de transputers, c’est-à-dire sur des grilles de calculs.
Il y avait dans le monde moins de 100 000 machines connectées à internet et le web n’existait pas.

Cela m’a amené à l’époque à me pencher sur le fameux « rasoir d’Occam« : Pluralitas non est ponenda sine necessitate (Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité). Quand je dis « pencher », j’entends plutôt « acheter l’excellent livre de science fiction de David Duncan« …

Et le rasoir de Zythom dans tout cela?
Et bien, Guillaume d’Occam aurait également prononcé ces mots célèbres : Defende me gladio et ego defendam te verbo (défends moi par l’épée, et je te défendrai par le verbe). Je fais mien ces propos et demande qu’ils soient inscrits aux frontons de tous les palais de justice.

Les anciens

Il y a quelques jours lors d’une réunion amicale entre experts judiciaires, j’ai abordé l’air de rien la question de l’existence de ce blog:
« Et qu’est-ce que vous pensez du blog de Zythom, informaticien expert judiciaire ? »

L’un des experts judiciaires présents autour de la table s’est exclamé:
« Oh, ça ! Un expert incontrôlable ! »

J’ai voulu en savoir plus sur ce qu’il entendait par « incontrôlable », et il m’a répondu: « cette personne raconte sa vie, mais il ne passe pas par les représentants normaux de la profession ».

Faux cul, j’ai acquiescé en disant: « Ah oui, les instances fédérales et les compagnies d’experts judiciaires… »

« Oui, c’est ça… Les anciens quoi. »

Les anciens ? En clair, ceux qui sont en place depuis longtemps, et qui voient d’un mauvais oeil les « nouveaux ».

Eternel recommencement.

Je rappellerai simplement ici l’article i7 des règles déontologiques des experts judiciaires: « L’expert doit conserver une indépendance absolue, ne cédant à aucune pression ou influence, de quelque nature qu’elle soit. »

C’est tout moi quoi 🙂

L’âge d’or est devant nous…

A quoi voit-on que l’on prend de l’âge? Quand on commence à se souvenir d’une époque où l’on était plus mince, plus forts, plus vifs ? Quand nos articulations ne craquaient pas ? Quand on s’aperçoit qu’avant nous pouvions faire plus de chose en se fatiguant moins vite ?

Non!

Quand on commence à dire que c’était mieux avant.

Et cette vision de nos propres capacités s’étend généralement à la société: peu importe à quoi elle ressemblait du temps de notre jeunesse, c’est comme cela qu’elle devrait être, et tout changement survenu depuis lors est considéré comme une dégradation, une dégénérescence, une abomination.

Et puis, notre mémoire, qui n’est pas infaillible, a tendance à idéaliser le passé, à gommer les soucis et les frustrations, à amplifier les joies, tout cela encore enjolivé par le prisme de l’histoire qui met invariablement l’accent sur l’héroïsme, la détermination inébranlable et les vertus civiques, tout en passant sous silence les lâchetés, la corruption et l’injustice.

N’est-ce pas vrai jusque dans le domaine informatique ? Vous qui baignez depuis dix ou vingt ans dans la technologie, ne vous arrive-t-il pas de songer avec nostalgie à l’âge d’or ? De vous plaindre que les systèmes d’exploitation sont moins bons que dans le temps, de rêver à la simplicité des programmes du temps passé ?

« Quand j’utilisais WordStar sur mon TRS 80 avec 48 Ko de mémoire vive et mon lecteur de disquette, je rédigeais mes rapports de 50 pages avec moins de problèmes qu’aujourd’hui »

Avez-vous réessayé les programmes ou les jeux électroniques favoris qui ont illuminé votre enfance sur votre ordinateur d’alors ? Vous souvenez vous des heures passées devant un écran noir et blanc (noir et vert) à jouer au tennis avec une barre verticale servant de « raquette » et une balle carrée qui faisant « bong » avant d’accélérer inexorablement ?

Je viens de refaire une partie de tennis de ce type, et bien c’est NUL ! Je n’ose même pas montrer ce jeu à mes enfants en leur expliquant la larme à l’oeil que mes parents devaient m’en limiter l’usage…

Nous utilisons aujourd’hui des ordinateurs dont les informaticiens d’il y a vingt n’ont pas osé envisager dans leurs rêves les plus fous. Chaque mois, chaque jour, un nouveau concept technologique sort des ateliers ou des laboratoires dans le monde entier. Nos enfants, nos étudiants maitrisent des technologies de façon naturelle et banale que nous avons admirées lors de leurs sorties.

J’ai la chance de travailler dans une école d’ingénieurs au contact de jeunes ayant entre 17 ans et 23 ans. Demandez leur s’il faut autoriser l’usage d’une calculatrice pour un examen en lieu et place d’une règle à calcul.

Eux dont le téléphone est relié à Internet…

Devons nous craindre de voir le ciel nous tomber sur la tête, la technologie prendre le pas sur nos compétences et nous envoyer ringardiser une étagère de musée ?

Nous vivons une époque exaltante où des idées qui affolaient les lecteurs de science fiction sont devenues réalités ou sont en passe de l’être. Cela ne rend pas l’Homme meilleur, mais je suis persuadé que l’apparente complexité du monde actuel prépare un avenir meilleur. Nous devons contraindre nos neurones à suivre le rythme, rester dans la course et si possible en tête. Loin d’être les fainéants qu’ils veulent paraitre, les informaticiens sont les ingénieurs les plus dynamiques.

Et pourquoi pas ? L’âge d’or de l’informatique est devant nous.

PS: une partie importante de ce billet est inspirée d’un article d’Isaac Asimov lu dans « Mais le docteur est d’or » et dont le titre est repris ici.

PS2: C’est vrai qu’avant j’avais des abdos plats et fermes…

Les Dieux eux-mêmes

J’ai reçu avant hier un email d’un étudiant en droit qui souhaitait que je réponde à plusieurs questions pour lui permettre de faire un exposé qui lui était demandé par un de ses professeurs. La plupart de ses questions trouvaient leur réponse dans les billets de ce blog, aussi lui ai-je répondu de venir préparer son exposé en fouillant ce blog afin de justifier de sa note par un effort personnel. Etant moi-même ancien Maître de Conférences et travaillant encore dans une école d’ingénieurs, je connais bien la tendance naturelle de la plus grande pente (on dit aussi du moindre effort). Après tout, n’ai-je pas été moi même étudiant?

Hélas, l’étudiant piqué par ma réponse a pris la mouche.

Je réponds donc ici d’un coup à tous les étudiants (et lycéens, mais ne s’autoproclament-ils pas étudiants aujourd’hui?) par cette citation:

Et comment ne pas claquer ces têtes à claques devant l’irréelle sérénité de la nullité intello-culturelle qui les nimbe ? Et s’ils n’étaient que nuls, incultes et creux, par la grâce d’un quart de siècle de crétinisme marxiste scolaire, renforcé par autant de diarrhéique démission parentale, passe encore. Mais le pire est qu’ils sont fiers de leur obscurantisme, ces minables.

Ils sont fiers d’être cons.

«Jean Jaurès? C’est une rue, quoi», me disait récemment l’étron bachelier d’une voisine, laquelle et son mari. par parenthèse, acceptent de coucher par terre chez eux les soirs où leur crétin souhaite trombiner sa copine de caleçon dans le lit conjugal.

Ceci expliquant cela : il n’y a qu’un «ah» de résignation entre défection et défécation. J’entends déjà les commentaires de l’adolescentophile de bonne mise : « Tu dis ça parce que t’es en colère.

En réalité, ta propre jeunesse est morte, et tu jalouses la leur, qui vit, qui vibre et qui a les abdominaux plats, « la peau lisse et même élastique « , selon Alain Schifres, jeunologue surdoué au Nouvel Observateur. »Je m’insurge. J’affirme que je haïssais plus encore la jeunesse quand j’étais jeune moi-même. J’ai plus vomi la période yéyé analphabète de mes vingt ans que je ne conchie vos années lamentables de rock abâtardi.

La jeunesse, toutes les jeunesses, sont le temps kafkaïen où la larve humiliée, couchée sur le dos, n’a pas plus de raison de ramener sa fraise que de chances de se remettre toute seule sur ses pattes.

L’humanité est un cafard.

La jeunesse est son ver blanc.

Autant que la vôtre, je renie la mienne, depuis que je l’ai vue s’échouer dans la bouffonnerie soixante-huitarde où de crapoteux universitaires grisonnants, au péril de leur prostate, grimpaient sur des estrades à théâtreux pour singer les pitreries maoïstes de leurs élèves, dont les plus impétueux sont maintenant chefs de choucroute à Carrefour.

Mais vous, jeunes frais du jour, qui ne rêvez plus que de fric, de carrière et de retraite anticipée, reconnaissez au moins à ces pisseux d’hier le mérite d’avoir eu la générosité de croire à des lendemains cheguevaresques sur d’irrésistibles chevaux sauvages.

Quant à ces féroces soldats, je le dis, c’est pas pour cafter, mais y font rien qu’à mugir dans nos campagnes.

Pierre Desproges, chronique de la haine ordinaire

ALors ? Deuxième ou troisième degré ?

Allez, je les aime bien MES étudiants.

Encore qu’hier, un candidat, à ma question « comment vous voyez vous dans sept ou huit ans ? » m’a répondu:

« Moi, mon rêve?, avoir une belle maison bien à moi… »

Mit der Dummheit kämpfen Götter selbst vergebens.

[Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain.]

Schiller, Die Jungfrau von Orleans.

Billet anonyme

On me demande souvent pourquoi ce blog est anonyme.

Il y a plusieurs raisons:

1) les dossiers dont je parle sont réels. Les noms sont changés, les dates aussi. Mais puisqu’un expert judiciaire dépend d’une cour d’appel, les dossiers sur lesquels il intervient sont localisés géographiquement. Le risque qu’une personne se reconnaisse serait trop grand.

2) l’activité d’expert judiciaire n’est pas une profession. Un expert judiciaire doit exercer une « vraie » profession pour rester dans le coup d’un point de vue « compétences ». Le nombre d’expertises réalisées en une année est faible et ne doit pas être considéré comme un revenu financier (c’est mon point de vue). Par conséquent, la recherche de clients n’est pas mon objectif. Ce blog n’est pas une vitrine de mon savoir faire (ou de ma maladresse) ni un moyen de me faire « mousser » auprès de mes confrères (que je salue au passage), des magistrats (que je salue respectueusement au passage) ou des avocats (que je salue très respectueusement au passage).

3) l’utilisation d’un pseudonyme offre un confort d’écriture et une liberté de ton que j’apprécie. Liberté vis à vis de mon employeur (que je remercie de me faire vivre chaque mois en échange d’un dévouement corps et âme inconditionnel et sans limite), liberté également vis à vis de mes confrères ou de ma compagnie régionale d’experts. J’ai des idées parfois incongrues ou à contre courant, mais je n’ai pas une âme de militant. C’est certainement une forme de lâcheté, mais je tiens à ce confort.

Par ailleurs, je ne résiste pas à adapter une récente diatribe de Maître EOLAS (dont vous trouverez l’original ici):

Alors une petite mise au point.

D’abord, j’existe. J’ai vérifié ce matin auprès d’experts, médecins, juristes et philosophes, qui m’ont tous confirmé mon existence. Aucun doute n’est plus permis là dessus.

Ensuite, le fait que je blogue anonymement ne signifie pas que mon pseudonyme est en libre service et permet à n’importe quel petit malin de se faire passer pour moi impunément. Mon anonymat ne fera jamais obstacle à ce que j’aille en justice demander des comptes à quiconque s’amuserait à cela.

Quand j’interviens en qualité d’expert judiciaire, je le fais sous mon vrai nom, par une lettre recommandée écrite sur mon papier à en tête haut de gamme qui coûte fort cher et justifie mes honoraires hors de prix. Pas par e-mail sauf si je n’ai qu’une adresse électronique pour contacter les parties. Je n’écrirai jamais sous le nom de Zythom, expert judiciaire. Zythom est un nom de plume, dans le seul cadre de la création littéraire qu’est ce blog.

D’un point de vue juridique, le pseudonyme est protégé civilement contre l’usurpation. Pénalement, le délit d’usurpation d’identité est constitué dès lors que je suis aisément identifiable puisque je suis le seul expert à employer ce pseudonyme, si l’usurpateur m’exposait à des poursuites civiles, pénales ou disciplinaires du fait de ses actes sous sa fausse identité.

Mais surtout, au delà de mon humble personne, le fait d’usurper la qualité d’expert judiciaire pour déterminer quelqu’un à effectuer un paiement, fût-ce d’une somme effectivement due, constitue le délit d’escroquerie. Peu importe que vous vous estimiez vous même victime d’une escroquerie ou d’un débiteur indélicat, cela ne vous permet pas de commettre un délit pour obtenir votre dû. On ne vole pas son débiteur, on ne l’escroque pas, pas plus qu’on ne le menace ou qu’on ne l’agresse. On ne se fait pas justice à soi même, c’est une des fondations de la république.

Mais qu’il soit désormais clair que si quelqu’un se disant Zythom prend contact avec vous pour se la jouer expert judiciaire, c’est un menteur. Merci de me prévenir immédiatement. Je n’aurai aucune tolérance à ce sujet.

Et j’ai un excellent avocat.

Service service

Je gère un service informatique où nous sommes trois.

En face de nous, de l’autre côté des tranchées, 900 utilisateurs.

Parmi les utilisateurs:

– les super-compétents:

« J’ai installé Vista en multiboot sur mon portable perso mais depuis, ma partition Windows XP et ma partition Windows 98 ne démarrent plus. »

– les super-enthousiastes:

« Je viens d’installer Outlook 2007 et depuis, j’ai un message d’erreur sur mon serveur IMAP: Code de l’erreur: 0x800CCCDD »

– les super-normaux:

« Ma synchronisation PDA ne fonctionne plus »

Parmi nous (les membres du service info):

– le para normal:

« Est-ce que vous avez redémarré la machine? »

– le geek:

« Mais c’est normal que cela ne fonctionne pas, c’est à cause du windows update de ce matin que l’activesync avec votre palm est maintenant bugué. Fallait pas accepter le windows update »

– le chef (c’est moi):

« Cool les gars: politesse, diplomatie, traitement des tâches dans l’ordre: d’abord les tâches planifiées, tout en répondant au téléphone pour les tâches non planifiées. Et n’oubliez pas de dire bonjour. Bon si on m’appelle, je suis en salle serveur… »

Un service informatique,

– il faut que cela soit organisé:

gestion des tâches = logiciel opensource OTRS

– doit satisfaire ses clients:

politesse, diplomatie, le client doit sentir que son problème nous intéresse et que l’on va trouver rapidement une solution. Ne jamais lui dire qu’il est nul. Après tout, s’il appelle, c’est que l’informatique n’est pas si efficace que cela, mais que nous les êtres humains gourous à son service, nous allons dompter la bête et la domestiquer pour lui.

– doit trouver les solutions:

check lists, google et réinstallations-sans-comprendre sont les trois mamelles qui nourrissent l’âme du service informatique efficace (et rapide).

Un service informatique, cela doit être « au service de ».

Mais parfois, c’est dur.

Un blog de moine ?

Je reçois aujourd’hui à l’adresse zythom (chez) gmail.com un email d’une société d’Avocats qui me propose un dossier d’expertise.

La fréquentation croissante de ce blog me flatte, car cela fait toujours plaisir d’être lu par autrui, mais ce n’est pas l’objet de ce blog que de chercher la publicité à fin de développement d’une activité que je souhaite limitée. C’est pourquoi j’ai choisi un pseudonyme.

C’est pourquoi je refuse (poliment) tout dossier qui m’est proposé par ce biais.

Ce blog est un amusement sans prétention.

Ce qui m’étonne, c’est que l’email en question était accompagné de documents pdf relatant tout le dossier, avec les noms des personnes impliquées. C’est un peu comme si j’ouvrais un blog médical avec pseudo etc., et que je recevais un email avec dossier médical attaché… J’espère que des médecins me lisent aussi (au moins le mien!).

Et qu’on ne me parle pas de prestation de serment, de déontologie, de secret professionnel, car vous trouverez en vain le nom ZYTHOM inscrit sur une liste d’experts près une Cour d’Appel.

Le blog ne fait pas le moine.