L’affaire Zythom – Introduction

Pourquoi n’y a-t-il pas beaucoup de blogs d’experts judiciaires?

Tenir un blog sur lequel un expert raconte des anecdotes sur ses expertises judiciaires est-il contraire à la déontologie?

Depuis la création de ce blog, je me pose ce genre de questions et fais en sorte que mes billets restent dans une limite que je trouve conforme à ce que doit faire un expert judiciaire.

Mais certains experts ne sont pas de cet avis et ont décidé d’attaquer ce blog en justice. L’attaque fut soudaine, brutale et imprécise comme une convocation judiciaire.

Ce fut alors le début d’une longue série de mois d’angoisses, de doutes et de nuits sans sommeil. Avais-je pris la bonne décision en ouvrant ce blog? Un expert judiciaire peut-il tenir un blog? Cela valait-il la peine de risquer d’être radié de la liste des experts judiciaires? Quel impact cela aura-t-il sur ma famille, sur mon travail?

Cette procédure judiciaire à mon encontre m’a tellement angoissé que maintenant qu’elle est terminée, je ressens le besoin de la raconter, d’autant plus que je me suis astreint au silence pendant les moments les plus durs.

Et puisque c’est l’esprit même d’un blog de raconter ce qui nous arrive de marquant en relation avec le thème du blog, a fortiori quand c’est du blog même dont il s’agit, je vais vous raconter cette histoire sous forme de billets, dans une rubrique que j’ai simplement appelée « Affaire Zythom« .

Ce qui me semble également intéressant de partager, c’est que cette affaire m’a, à mon corps défendant, donné une vision différente du monde judiciaire: je suis cette fois à la place de celui qui est jugé, et non plus à celle de celui qui aide à juger.

Les différents magistrats et experts judiciaires qui ont eu à se pencher sur mon cas ont toujours travaillé en parfaits professionnels et, même s’ils n’étaient pas d’accord avec moi, m’ont laissé développer mes arguments pour répondre à la question qui était au cœur des débats « un expert judiciaire peut-il tenir un blog et pour autant respecter la réserve, l’impartialité et la conscience professionnelle imposées par sa fonction d’expert judiciaire?« .

Je vais essayer de tenir le rythme d’un billet tous les deux jours, mais je ne promets rien, tant le stress de ce dossier est encore présent en moi.

Voici le plan que je me propose de suivre:

1) L’affaire Zythom – Introduction (présent billet)

2) La convocation de la Cour d’Appel

3) L’interrogatoire

4) La lettre du Procureur

5) Commission de discipline

6) Décisions de la Compagnie

7) Conclusions provisoires

8) Décision du Procureur [AJOUT du 25/01/2009]

En attendant, je vous propose de relire ce billet que je recycle ici, tant il est l’âme de ce blog:

C’est ici un blog de bonne foi, lecteur. Il t’avertit dés l’entrée, que je ne m’y suis proposé nulle fin que domestique et privée: je n’y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire: mes forces ne sont pas capables d’un tel dessein.

Je l’ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis: à ce que m’ayant perdu (ce qu’ils ont à faire bientôt) ils y puissent retrouver tous les traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent plus entière et plus vive, la connaissance qu’ils ont eue de moi.

Si c’eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse paré de beautés empruntées, ou me fusse tendu et bandé en ma meilleure démarche. Je veux qu’on m’y voit en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans étude et artifice: car c’est moi que je peins.

Mes défauts s’y liront au vif, mes imperfections et ma forme naïve autant que la révérence publique me l’a permis. Que si j’eusse été parmi ces nations qu’on dit vivre encore sous la douce liberté des premières lois de nature, je t’assure que je m’y fusse très volontiers peint tout entier et tout nu.

Ainsi, cher Internaute, je suis moi-même la matière de mon blog: ce n’est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain.

Adieu donc.

Un dernier conseil:

Pour vivre heureux, vivez cachés: n’ouvrez pas de blog.

Billet suivant: La convocation de la Cour d’Appel

Devenir expert judiciaire

Sur la tombe des Gardes Suisses tués par les émeutiers le 20 juin 1792, au Cours-la-reine à Paris, fleurissait un marronnier tous les ans au premier jour du printemps. De la même façon, tous les ans, un article paraissait dans la presse pour relater l’évènement, de faible importance il est vrai, mais attendu par les lecteurs.

L’encyclopédie en ligne Wikipedia nous donne ainsi l’origine du sens du mot « marronnier » en matière de journalisme, ainsi que sa définition: un article d’information de faible importance meublant une période creuse, consacré à un évènement récurrent et prévisible.

Sans être journaliste, j’ai néanmoins sur ce blog un « marronnier », qui nécessite chaque année un billet de ma part: le 1er janvier ouvre en effet la période de dépôt des dossiers de candidature pour devenir expert judiciaire, période qui prendra fin le 1er mars de la même année.

Et comme l’un des objectifs de ce blog est de permettre aux meilleurs d’entre vous de se dire « pourquoi pas moi », voici un billet qui démontre avec brio ma maîtrise consommée de l’art du copier/collé. Les références bibliographiques des pillages effectués sont en bas de billet…

Vous avez toujours rêvé de mettre vos talents au service de la Justice?

Vous vous sentez capable de procéder à l’analyse d’un disque dur, d’une clef USB ou d’un cédérom tout abimé?

Vous n’avez pas peur d’organiser une réunion et de l’animer avec sérénité?

Vous n’avez pas été l’auteur de faits contraires à l’honneur, à la probité et aux bonnes mœurs?

Les mots Warrant, Verus dominus, Usucapion, Urssaf, Quérable, Léonin, Forclusion, Exécution provisoire, Contradictoire ne vous font pas peur et vous vous sentez capable d’apprendre leur définition par coeur?

Vous êtes prêt à accepter un refus poli de votre dossier malgré sa grande qualité?

Vous savez chiffrer les dommages financiers causés par une informatisation partiellement ratée à cause d’un bug non reproductible?

Vous savez trouver un texte du Journal Officiel sans connaître sa date de parution?

Si vous avez répondu « Oui » à toutes ces questions, vous pouvez postuler pour devenir expert judiciaire (mais cela ne suffira pas!).

Commencer par lire attentivement le bon Journal Officiel (celui du 30 décembre 2004) en allant directement au texte 63 intitulé « Décret n°2004-1463 du 23 décembre 2004 relatif aux experts judiciaires ».[Réf_1]

Mais savez-vous ce qu’est un expert judiciaire?

Les experts judiciaires sont des professionnels habilités chargés de donner aux juges un avis technique sur des faits afin d’apporter des éclaircissements sur une affaire. Ce sont des spécialistes de disciplines très variées (médecine, architecture, gemmologie, économie etfinance, etc.).

Leurs avis ne s’imposent pas aux juges qui restent libres.[Réf_2]

Comment devenir expert judiciaire?

Un technicien qui voudrait s’inscrire sur une liste d’experts judiciaires dressée par la cour d’appel doit envoyer une demande sous forme de lettre sur papier libre, précisant les domaines et/ou les spécialités pour lesquels la demande est introduite, ainsi que les rubriques de la liste pour lesquelles il souhaite son inscription.

En annexe à cette lettre doit figurer un curriculum vitae, un extrait du casier judiciaire et une copie certifiée conforme des diplômes présentés à l’appui de la demande, ainsi que les travaux déjà effectués dans les spécialités concernées et toute pièce permettant d’apprécier ses compétences.

Cette demande doit parvenir au procureur de la République près le tribunal de grande instance dans le ressort duquel le candidat exerce son activité professionnelle ou possède sa résidence, avant le 1er mars de chaque année pour les inscriptions à valoir l’année suivante.[Réf_3]

Quelles sont les conditions nécessaires?

Une personne physique ne peut être inscrite ou réinscrite sur une liste d’experts que si elle réunit les conditions suivantes :

1° N’avoir pas été l’auteur de faits contraires à l’honneur, à la probité et aux bonnes mœurs;

2° N’avoir pas été l’auteur de faits ayant donné lieu à une sanction disciplinaire ou administrative de destitution, radiation, révocation, de retrait d’agrément ou d’autorisation;

3° N’avoir pas été frappé de faillite personnelle ou d’une autre sanction en application du titre II du livre VI du code de commerce;

4° Exercer ou avoir exercé pendant un temps suffisant une profession ou une activité en rapport avec sa spécialité;

5° Exercer ou avoir exercé cette profession ou cette activité dans des conditions conférant une qualification suffisante;

6° N’exercer aucune activité incompatible avec l’indépendance nécessaire à l’exercice de missions judiciaires d’expertise;

7° Sous réserve des dispositions de l’article 18, être âgé de moins de soixante-dix ans;

8° Pour les candidats à l’inscription sur une liste dressée par une cour d’appel, dans une rubrique autre que la traduction, exercer son activité professionnelle principale dans le ressort de cette cour ou, pour ceux qui n’exercent plus d’activité professionnelle, y avoir sa résidence.[Réf_4]

Y a-t-il des petits trucs à savoir?

«L’expertise judiciaire n’est pas une profession, c’est une fonction» qu’exercent de façon périodique des professionnels de la matière concernée (médecins, architectes…). «L’expert est un auxiliaire du juge, ce n’est pas un auxiliaire de justice comme l’avocat, qui exerce une profession vraiment judiciaire.»[Réf_5]

L’inscription n’est pas un un diplôme supplémentaire, mais une charge, parfois lourde, voire dangereuse dans certaines expertises en matière criminelle. Les candidats ne doivent pas être déçus ne pas être inscrits dès leur première demande.

Le nombre d’expert retenu tient à des facteurs indépendant des candidats, comme l’évolution du nombre d’expertises, le nombre d’experts dans une discipline, les orientations générales de la Chancellerie ou encore à d’autres facteurs relatifs à l’institution judiciaire. Seuls les magistrats pourraient indiquer quels sont les critères qui tiennent aux candidats eux-mêmes. Au vu des pièces demandées, on peut toutefois estimer que les magistrats examinent la compétence, l’expérience, la notoriété, la disponibilité, l’indépendance et les moyens de remplir les missions que présentent les candidats.

Un conseil : après un refus, ne pas hésiter à représenter sa candidature l’année suivante, surtout si l’on peut faire valoir des éléments nouveaux.[Réf_6]

Un coup de téléphone à sa cour d’appel peut être utile pour savoir s’il faut des documents complémentaires (photos, etc.)

Si votre demande est acceptée, vous serez convoqué pour prêter serment. C’est aussi le bon moment pour contacter une compagnie d’experts pour parler formations, procédures, assurance…

Plus d’informations en cliquant ici (mais il faudra réfléchir).[Réf_7]

Et quand vous aurez enfin votre nom inscrit sur l’une de ces listes, alors le travail ne fera que commencer…

Vous avez deux mois.

—————————————————-

[1] Réf: Zythom.

[2] Réf: Ministère de la Justice.

[3] Réf: Ministère de la Justice

[4] Réf: Décret n°2004-1463 du 23 décembre 2004 relatif aux experts judiciaires, version consolidée au 21 juillet 2007.

[5] Réf: Sénat.

[6] Réf: Paul Vidonne

[7] Réf: Zythom. Je vous l’avais dit: un marronnier!

——————–

Crédit image Aviso.

Illusoire anonymat

Je reçois beaucoup d’emails me questionnant sur ce sujet, et je me rends compte que ce que je tiens pour évident, du fait de ma profession, ne l’est pas pour tout le monde.

Je tiens ce blog en utilisant le pseudonyme « Zythom ».

Je m’en suis déjà clairement expliqué dans ce billet et dans celui-ci.

Mon anonymat n’est pas celui du dénonciateur anonyme.

Notre Maître à tous explique très bien les raisons de son anonymat. Je n’irai pas le paraphraser…

Aliocha, journaliste anonyme qui tient le blog « La Plume d’Aliocha« , a très bien expliqué l’intérêt des masques pour l’écriture dans son billet « impérieux anonymat« .

Néanmoins, j’ai parfaitement conscience que cet anonymat est tout relatif.

Qui mieux que moi est bien placé pour savoir qu’il suffit d’une demande officielle de la justice pour lever cet anonymat?

Quels sont alors les éléments techniques qui permettent à un expert judiciaire, ou à un officier de police judiciaire, de « remonter » jusqu’à la personne physique? Comment procèdent-ils?

Pour illustrer la démarche, je vais prendre mon propre cas.

En tout premier lieu, en copier/collant Maître Eolas, j’existe. J’ai vérifié ce matin auprès d’experts, médecins, juristes et philosophes, qui m’ont tous confirmé mon existence. Aucun doute n’est plus permis là dessus.

Je blogue principalement depuis la maison, ou depuis mon lieu de travail lors de ma pause repas-saladette. Accessoirement depuis un hôtel ou des amis. Plus rarement depuis un point d’accès Wifi en libre service (un bar, ou un banc public à Paris).

1) Depuis la maison.

J’utilise les services d’une entreprise de télécommunication qui relie mon domicile à Internet via un réseau téléphonique. Autrement dit un fournisseur d’accès internet (FAI). Lorsque je souhaite me connecter à Internet, cette entreprise doit me fournir un numéro qui identifie chaque machine connectée à Internet. Ce numéro s’appelle l’adresse IP. A un instant t, ce numéro est affecté à une machine unique, et le FAI a l’obligation légale de conserver l’historique précis des affectations « adresse IP / abonné ».

Ainsi, lorsque vous surfez sur un site, vous y laissez la trace de votre passage sous la forme de votre adresse IP. Celle-ci identifie le FAI (car il dispose d’un paquet d’adresses IP qu’il est le seul à gérer) et il suffit de lui demander le nom de l’abonné à qui telle adresse IP a été affectée tel jour à telle heure.

Bien, mais comment faire pour accéder aux données de consultation du site https://zythom.fr pour y retrouver l’adresse IP de son auteur?

Et bien, il suffit de demander tout cela poliment à l’hébergeur du site, dont les coordonnées doivent apparaître de façon très claire sur le site. Dans le cas de ce blog, vous trouverez toutes ces informations (et plus encore) dans les mentions légales.

En résumé: fichiers de log des connexions du blog -> adresse IP utilisée par l’auteur -> FAI -> identité de l’abonné -> blogueur.

2) Depuis le lieu de travail.

La situation est la même puisque le lieu de travail vous connait et que l’informaticien de votre entreprise sait qui utilise l’accès internet. La loi lui demande de conserver également les fichiers de connexions afin de pouvoir remonter jusqu’au compte informatique utilisé.

En résumé: fichiers de log des connexions du blog -> adresse IP utilisée par l’auteur -> FAI -> entreprise -> fichiers de connexions internet -> compte informatique utilisé -> blogueur.

3) Depuis un hôtel.

La situation est la même que depuis le lieu de travail car l’hôtel vous connait et que la loi lui demande de conserver également les fichiers de connexions afin de pouvoir remonter jusqu’au compte informatique utilisé par le locataire de la chambre.

En résumé: fichiers de log des connexions du blog -> adresse IP utilisée par l’auteur -> FAI -> hôtel -> fichiers de connexions internet -> compte wifi utilisé -> blogueur.

4) Chez un ami.

Les choses commencent à se compliquer…

En effet, comme dans le cas du surf depuis la maison, il est facile de remonter jusqu’à l’abonné du fournisseur d’accès à internet (votre ami). Et là, c’est à lui d’expliquer à la maréchaussée qui a utilisé sa liaison internet tel jour à telle heure…

5) Depuis un accès Wifi public en libre service.

Dans ce cas, le côté « public » de l’accès rend le surf complètement anonyme. Sauf si le blogueur est habitué d’un bar précis (ou d’un banc de Paris particulier)…

6) Les problèmes.

Ils sont nombreux, et je n’en présenterai que quelques uns.

– l’adresse IP peut être modifiée dans les fichiers de log du blog, du lieu de travail ou du FAI;

– il peut y avoir un problème de datation (heure d’été/d’hiver, dérive de l’horloge du serveur, etc.);

– l’informaticien de votre entreprise ne connait pas nécessairement toutes ses obligations légales;

– remonter jusqu’à l’identité d’un abonné n’implique pas qu’il soit la bonne personne (famille, amis, borne wifi mal protégée utilisée par le voisinage, etc.);

– les comptes informatiques dans les entreprises sont parfois utilisés par plusieurs personnes, ou protégés par des mots de passe triviaux;

– les réseaux d’anonymisation brouillent sérieusement les pistes (Tor, Freenet, I2P, etc.) mais ne sont pas infaillibles.

Pour ma part, j’ai fait le choix d’une certaine transparence: je blogue sous pseudonyme, mais mon identité est facile à obtenir via une décision judiciaire.

Et comme je le mentionne ici, beaucoup de monde la connait déjà.

J’assume pleinement tous les billets que j’ai écrits.

Mais que mon masque ne vous empêche pas d’accepter mes vœux les plus sincères pour les fêtes de Noël et de fin d’année. Pour ma part, je vais hiberner quelques temps pour profiter de ma famille, tout en préparant quelques billets, entre autres sur les suites de ce billet. My God, what a teaser!

——————-

Image via darkroastedblend.com

La psychose du pédophile

Je reprends ici un billet publié sur Numerama sous licence Creative Commons par Guillaume Champeau. Mes commentaires suivent cet article.

————————————–

Wikipedia censuré par la psychose du pédophile

Société 2.0 –

Les internautes britanniques n’ont plus accès à une page de Wikipedia reproduisant la pochette d’un album du groupe allemand Scorpions. Les fournisseurs d’accès, sur simple requête d’un organisme co-financé par l’Europe, ont bloqué l’accès à la page, démontrant les dérives et les limites d’un système de filtrage non contrôlé par l’autorité judiciaire.

Voici une affaire qui illustre bien les dérives que nous avions évoquées au sujet du filtrage des contenus pédopornographiques décidé sur simple décision administrative, ou par accord entre partenaires privés. « Où se situera le curseur entre les sites indéniablement pédophiles qu’il faut bloquer, et les sites qui prêtent davantage à interprétation ?« , avions nous demandé à propos du projet du gouvernement français de permettre le filtrage des sites à contenus pédopornographiques. « La morale publique étant une donnée variable dans la société, que censurera-t-on demain au nom de sa protection ?« . En Grande-Bretagne, une page de Wikipedia a été bloquée parce qu’elle reproduisait la pochette de l’album Virgin Killer de Scorpions (de 1976), sur laquelle une fillette pose nue, le sexe toutefois dissimulé derrière l’effet d’un éclat de verre :

Bien que sensible, le blocage est décidé sans contrôle du juge. L’Internet Watch Foundation (IWF) a simplement ajouté l’URL de la page de Wikipedia à sa liste noire des sites soupçonnés d’abriter des contenus pédophiles. L’organisme britannique, financé par l’Union Européenne et plus de 80 entreprises de télécoms, transmet régulièrement son listing aux FAI, qui bloquent immédiatement les URL sur simple requête. Sans vérification préalable.

Au moment où nous publions ces lignes, la page ne peut plus être éditée, mais après discussion les administrateurs de Wikipedia ont préféré maintenir l’image de la pochette. Ils ont eu raison.

Même si déjà en son temps la pochette avait fait scandale et avait été interdite dans certains pays, l’illustration de Virgin Killer n’est pas une image pédophile. C’est au mieux une oeuvre d’art provocatrice, au pire une image de mauvais goût. Mais aucune fillette n’a été violée pour sa réalisation, et l’on imagine mal que l’image puisse réveiller des pulsions chez les pédophiles en puissance. Et quand bien même il y aurait un doute, ça n’est pas à un organisme privé d’en décider.

Et l’on espère qu’un juge ne l’aurait pas censurée. Toute société doit savoir vivre avec la part de risque qu’induit la vie en communauté. Souhaite-t-on vraiment, pour se prémunir de tout risque, vivre dans une société totalement aseptisée ?

En France, le projet de filtrage du gouvernement vise à imposer aux fournisseurs d’accès une obligation de résultat pour le blocage des contenus pédophiles, qu’ils ne pourront contester. Faudra-t-il qu’ils censurent La Madone aux oeillets de Raphaël ou les images de la pièce Equus de Peter Shaffer ? Et si non, où faut-il tracer la ligne entre ce qui relève de l’image artistique et de l’image pédophile ? La question, simple en apparence, soulève des réponses toutes plus insatisfaisantes les unes que les autres.

Si les problèmes sont aussi nombreux, c’est que le filtrage n’est pas une solution. Ce n’est qu’une manière de cacher le problème. La lutte contre la pédophilie ne passera que par un combat judiciaire et médical contre les pédophiles, pas par la lutte technologique contre leurs contenus réels ou supposés.

L’affaire n’est pas sans rappeler celle du roman Adorations perpétuelles de Jacques Henric. En 1994, la police avait été dépêchée dans les librairies pour faire retirer des rayons des libraires l’ouvrage dont la couverture était une reproduction du célèbre tableau de Courbet, l’Origine du monde. Il avait fallu que quelques librairies fassent de la résistance pour que l’ouvrage ne soit pas interdit. Un an plus tard, le tableau faisait son entrée au Musée d’Orsay, où il est désormais une pièce emblématique de la collection.

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

————————————–

Depuis l’écriture et la publication de ce billet, la page incriminée est de nouveau accessible.

Les médias et les politiques traitent le thème de la pédophilie de façon très émotionnelle et instaurent un climat hystérique peu propice à une justice sereine et équitable.

Pourtant, Mona Chollet écrivait en 2001 au sujet des accusations de pédophilie portées contre Daniel Cohn-Bendit: « Toutefois, [cette] affaire s’inscrit dans le contexte bien plus large d’un nouvel ordre moral: l’étau se resserre; la liberté des individus, dont l’idéologie sécuritaire triomphante fait peu de cas, est de plus en plus ressentie comme une menace pour l’ordre établi.[…] Voilà un procédé que tous ceux qui tentent de promouvoir la liberté d’expression sur Internet connaissent bien. Un procédé qui revient à dire: quand on cherche la liberté, on trouve le crime. Mais de quelle liberté s’agit-il, au juste?« . Je vous invite à lire son article sur uZine.

Noel Pécout écrit sur son blog Jadislherbe dans un billet intitulé « le pédophile surproduit et antihéros de la société marchande« :

« On dirait que l’on découvre tout à coup l’existence d’une forme de sexualité depuis toujours ignorée. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la pédophilie, et même l’inceste, bénéficiaient dans le public d’un accueil neutre et parfois bienveillant. Il suffit pour s’en convaincre de se reporter à la presse des années 70 et 80. Qu’on me permette de rappeler l’indulgence amusée et admirative, avec laquelle critiques littéraires et présentateurs de télévision accueillaient les déclarations de Gabriel Matzneff ou de René Schérer, lequel écrivait dans Libération du 9 juin 1978: “L‘aventure pédophilique vient révéler quelle insupportable confiscation d’être et de sens pratiquent à l’égard de l’enfant les rôles et les pouvoirs”. Le cas de Tony Duvert, pédophile déclaré et militant, est encore plus remarquable. En 1973, son roman Paysage de fantaisie, qui met en scène des jeux sexuels entre un adulte et des enfants, est encensé par la critique qui y voit l’expression d’une saine subversion. Le livre reçoit le prix Médicis. L’année suivante, il publie Le bon sexe illustré, manifeste qui réclame le droit pour les enfants de bénéficier de la libération sexuelle que leur apporte le pédophile. En tête de chaque chapitre du livre, se trouve reproduite la photographie d’un jeune garçon d’une dizaine d’années en érection. En 1978, un nouveau roman du même auteur, intitulé Quand mourut Jonathan, retrace l’aventure amoureuse d’un artiste d’âge mûr avec un petit garçon de huit ans. Ce livre est salué dans Le Monde du 14 avril 1976: “Tony Duvert va vers le plus pur”. En 1979, L’île Atlantique lui vaut des éloges dithyrambiques de la part de Madeleine Chapsal.

Que s’est-il donc passé entre 1980 et 1995 pour que l’opinion connaisse un revirement aussi spectaculaire? Le phénomène est d’autant plus remarquable que nos sociétés occidentales contemporaines sont cimentées par l’idéal sacro-saint, mais purement imaginaire, de l’enfant-roi et par l’obsession corrélative de la protection de l’enfance.« 

Bertrand Lemaire dans un billet sur le populisme antipédophile écrit:
« Je ne suis pas pédophile mais je me préoccupe des libertés publiques pour chacun, y compris les pédophiles, les terroristes… et ceux qui sont accusés de pédophilie (comme à Outreau) ou de terrorisme (comme de pauvres bougres gardés à Guantanamo). »

Au delà des questions posées par Guillaume Champeau, Noel Pécout ou Bertrand Lemaire, interrogations dont je me fais ici l’écho, l’expert judiciaire ayant pour mission la recherche d’images à caractère pédopornographique est confronté à toutes sortes de problèmes, dont le principal est « Qu’est-ce qu’une image pédopornographique? ».

Je vous renvoie à ce billet de juin 2007 qui reste toujours d’actualité.

Pour ma part, je classe à part, dans un premier dossier, les images et films particulièrement atroces mettant en scène en général un homme et une petite fille de moins de 10 ans.
Le deuxième dossier contiendra les images douteuses (a priori des mineurs de 18 ans).
Enfin le troisième dossier contiendra les images à interrogation: un visage d’enfant au milieu d’un dossier pornographique (un glissé/déposé malheureux?), une situation étrange avec des enfants. La photo de l’album de Scorpions aurait trouvé sa place dans ce dossier (car je ne connaissais pas cette couverture).

Le rapport d’expertise expliquant bien entendu toutes les interrogations et précautions d’usage. A charge pour l’enquêteur, et in fine le magistrat, de décider ce qui est illégal (ou pas).

On voit bien que l’on est aux antipodes d’un système automatique sans contrôle. En France, la justice est saisie, fait intervenir un technicien compétent (en général un OPJ spécialisé) pour extraire les images, pour finalement décider du caractère légal ou non du contenu.

Cela va-t-il durer?

Mais surtout, pourquoi ce type de dossier constitue-t-il la majorité des expertises judiciaires sur lesquelles je suis missionné depuis quelques années?

Au bas de l’escalier

Je sors d’une réunion d’experts où j’ai eu à répondre à un feu nourri de questions. J’ai la tête en feu, et l’esprit vide.

Une bonne nuit de sommeil et me voilà en train de refaire mon exposé. Mais pourquoi n’ai-je pas présenté les choses comme cela, pourquoi n’ai-je pas dit cela? Je prépare même un discours que je n’ai pas tenu, tout en me faisant reproche de ne pas avoir été capable de le faire en direct.

Ce phénomène s’appelle « l’esprit de l’escalier« , par référence à un texte de Diderot intitulé Paradoxe sur le comédien:

« Cette apostrophe me déconcerte et me réduit au silence, parce que l’homme sensible, comme moi, tout entier à ce qu’on lui objecte, perd la tête et ne se retrouve qu’au bas de l’escalier. »

Seuls les esprits vifs et brillants peuvent, sans préparation aucune, écouter une question et y répondre immédiatement de la meilleure façon possible. Les autres, les esprits moyens ou médiocre comme moi, répondent du mieux possible, et se rendent compte le lendemain ou le surlendemain qu’ils auraient pu répondre autrement.

Wikipédia nous renvoie vers un autre auteur classique, Jean-Jacques Rousseau, qui écrit dans « Les Confessions » (livre III):

« Deux choses presque inalliables s’unissent en moi sans que j’en puisse concevoir la manière: un tempérament très ardent, des passions vives, impétueuses, et des idées lentes à naître, embarrassées, et qui ne se présentent jamais qu’après coup. On dirait que mon cœur et mon esprit n’appartiennent pas au même individu. Le sentiment, plus prompt que l’éclair, vient remplir mon âme; mais, au lieu de m’éclairer, il me brûle et m’éblouit. Je sens tout et je ne vois rien. Je suis emporté, mais stupide; il faut que je sois de sang-froid pour penser. Ce qu’il y a d’étonnant est que j’ai cependant le tact assez sûr, de la pénétration, de la finesse même, pourvu qu’on m’attende: je fais d’excellents impromptus à loisir, mais sur le temps je n’ai jamais rien fait ni dit qui vaille. Je ferais une assez jolie conversation par la poste, comme on dit que les Espagnols jouent aux échecs. »

Je ferais une assez jolie conversation par la poste…

Il est plus facile d’écrire un billet de blog, bien assis chez soi devant son ordinateur, que de répondre en direct aux questions d’une assemblée curieuse.

Mais on apprend toujours beaucoup sur soi, à s’exposer ainsi.

La clef USB mystère

Je suis en pleine expertise informatique. Le magistrat m’a confié un ordinateur, des cédéroms, des disquettes et des clefs USB à analyser. Je sors toute ma panoplie d’outils d’investigation. Me voici enquêteur…

Je procède méthodiquement. Prise d’empreinte numérique avec HELIX à travers le réseau. Prise de notes sur un cahier d’écolier pour décrire chaque étape, tel un Gustave Bémont. Je note le nom du scellé, son numéro, sa description.

Un cédérom, une clef USB, un disque dur… Petit à petit tous les scellés y passent.

Vient le tour d’une petite clef USB sans inscription. Je la place dans ma machine de prise d’empreinte. Elle se met à clignoter. Bien. Seulement voilà, la machine d’analyse (sous Linux) ne voit pas la clef USB…

Ma machine d’analyse est sous GNU/Linux (HELIX) se qui veut dire que quasiment aucun périphérique ne lui résiste: toute la communauté open source se démène pour mettre au point des pilotes permettant d’exploiter tous les périphériques possibles et imaginables.

Par pure réflexe de Windowsien, je redémarre la machine. Toujours rien.

Je commence à transpirer: la clef USB est-elle grillée? Est-ce moi qui l’ai grillée? Aurais-je détruit une pièce à conviction?

J’essaye la clef sur tous les ports USB de tous les PC de la maison avec mon live-CD. Rien.

Je m’assois à mon bureau. Perplexe.

Mon regard tombe sur le cadre dans lequel j’ai placé ce dessin effectué par Monsieur Ucciani en dédicace.

Je prends une grosse loupe et regarde à travers le plastique de la clef USB pour voir si un composant a lâché. Je vois une minuscule inscription presque complètement effacée sur le dessus du plastique: Blue…tooth.

Cela fait une heure que je cherche à analyser le contenu d’une clef USB mémoire, alors que j’ai à faire à une clef USB radio…

Parfois je me félicite de bloguer sous pseudonyme.

Faire parler un appareil photo

Des chercheurs de l’Université Polytechnique de Brooklyn de New York ont mis au point une technique permettant de déterminer le modèle d’appareil photo numérique à partir une image numérique prise avec cet appareil [New Scientist via Gizmodo]

Extrait de l’article de Gizmodo:

Lorsque l’appareil photo numérique capture une photo, il crée chaque pixel grâce à une micro-puce constituée de millions de condensateurs dont la charge électrique dépend de l’intensité lumineuse en un point donné. Chacun de ces condensateurs a une lentille et un filtre de couleurs, permettant de créer un seul pixel à partir d’une mosaïque constituée de filtres rouge, vert et bleu.

Les couleurs et l’intensité lumineuse que nous pouvons voir dans nos photos numériques sont créées par un logiciel de dématriçage qui est spécifique à chaque modèle d’appareil photo. De ce fait, chaque appareil photo numérique génèrera des pixels particuliers que les spécialistes seront en mesure d’attribuer à un appareil donné.

Il me semble évident que si cette technique s’avère effective, elle pourrait permettre d’amener un élément de preuve liant un suspect (et le matériel saisi chez lui) et l’image numérique utilisée dans une affaire criminelle (un enlèvement par exemple).

Si elle est améliorée, elle pourrait permettre un lien non plus entre une image numérique et un modèle d’appareil, mais avec un appareil photo numérique précis et unique, comme pour les machines à écrire et les imprimantes.

Par contre, je suis plus réservé sur la conclusion de l’article du New Scientist:

« If we can identify the camera, then there is a possibility that we can identify who bought it and where. »
[Si nous pouvons identifier l’appareil photo, alors nous pourrions peut-être savoir qui l’a acheté et où.]

Parce que pour l’instant, il ne s’agit que d’identifier le modèle d’appareil (et encore, à 90%).

Cela me rappelle que j’ai déjà beaucoup de mal à faire parler les mémoires des imprimantes

——————–
Crédit images darkroastedblend.com

Une aide pour vos recherches sur Google

Le moteur de recherche Google a fini par être un outil incontournable de recherche d’informations. S’il semble que la majorité des utilisateurs fasse des requêtes contenant moins de trois mots clefs, il m’apparait indispensable qu’un expert judiciaire en informatique maîtrise parfaitement ce moteur de recherche.

Il faut donc être capable d’en connaître tous les ressorts.

Exemple: je voudrais savoir si le livre « Candide » de Voltaire est disponible sur la toile. Je tape alors sur google la requête suivante:
-inurl:(htm|html|php) intitle: »index of » + »last modified » + »parent directory » +description +size +(.txt|.odt|.doc|.rtf|.pdf) « candide »

Me voici à la tête d’une dizaine de liens parmi lesquels je peux trouver cette œuvre magnifique. Il ne me reste plus qu’à vérifier la légalité de son téléchargement (et ça, c’est un autre problème!) avant d’entreprendre sa lecture sur mon écran d’ordinateur.

Bien sur, une telle capacité de maîtrise doit être associée au courage de la saisie de longue requête, sans faute de frappe… ainsi qu’à une bonne connaissance de la syntaxe du moteur de recherche.

Et comme ce n’est pas donné à tout le monde, Google a mis en place l’outil Google Hacks

Cet outil « magique » permet de générer des recherches sur Google dont vous n’aviez même pas pensé l’existence! Cela permet de mieux connaître la syntaxe de ce moteur de recherche tout en réalisant des recherches beaucoup plus pointues et poussées.

Enfin, comme je le rappelai dans mon billet sur les mots de passe, il n’est pas inutile de rappeler que toute utilisation illégale de ce type de logiciel entraine votre responsabilité juridique.

PS: Si vous êtes sous Firefox, l’installation cherche à installer un plugin qu’il vous suffit de refuser pour ne pas modifier votre navigateur favori.

————–
Source photo Dark Roasted Blend

Le noir

En ce moment, le moral n’est pas au beau fixe. C’est un peu le yoyo (sans tata).

Je broie du noir pour plusieurs raisons que je ne livrerai pas maintenant.

Noir, noir, noir.

Et vous savez que j’aime la science-fiction.
Alors, le dark, j’adore.

——————
Image de Robot Chicken Episode II

Craquer les mots de passe

Il y a de nombreuses circonstances où savoir craquer les mots de passe peut être particulièrement utile. Par exemple, lorsqu’un fournisseur a mis un mot de passe inconnu sur le compte administrateur d’une machine qui vous appartient.

Flashback:

L’entreprise de formation où je travaille a ouvert un centre au Maroc. Je dois en piloter toute l’informatique (achat, installation, maintenance…) sans personnel informatique sur place. J’ai donc choisi de procéder de la façon suivante:

– expressions des besoins par les utilisateurs et validation technique par mes soins

– achats par le directeur marocain (négociations avec les fournisseurs et choix)

– livraisons et déballages par un technicien du fournisseur

– installations par un professeur marocain du composant logmein pour prise de contrôle à distance (produit gratuit et très performant!)

– configurations et installations à distance des logiciels pédagogiques. Pour ce dernier point, j’ai mis en place cet été un serveur Citrix XenApps qui permet l’utilisation au Maroc d’applications installées en France dans ma notre salle serveurs. Les publications de nouvelles applications (fréquentes dans le monde de l’enseignement) ne nécessitent donc pas de déplacement au Maroc.

Back to the present:

Mais la mise en place d’un système informatique complet demande malgré tout de venir sur place de temps en temps. J’ai déjà décrit mes aventures une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, pour trois missions à Casablanca (trois emménagements du centre de formation).

Et lors de la dernière intervention, il m’a fallu raccorder au réseau 10 PC dont le fournisseur n’avait pas indiqué le mot de passe administrateur. Le temps m’étant compté très juste, je ne pouvais pas procéder à la réinstallation complète des postes.

Comment trouver ces mots de passe?

C’est là où l’activité d’expert judiciaire en informatique fournit une aide appréciée lors de mon activité professionnelle: la connaissance de l’outil ad hoc pour ce genre d’intervention: ophcrack et son « live cd ». Ophcrack est un craqueur de mots de passe Windows basé sur des tables arc-en-ciel. Il récupère 99,9% des mots de passe alphanumériques en quelques secondes. Le « live cd » permet de trouver les mots de passe sans rien installer sur la machine visée, alors que l’installation locale permet de personnaliser les tables arc-en-ciel.

En moins d’une demi-heure, j’avais les dix mots de passe des comptes administrateurs.

Lire aussi: liste d’outils de sécurité.

The future:

Pour les étudiants-administrateurs informatiques, voilà une bonne raison de configurer les postes de travail Windows de façon à ce qu’ils ne puissent pas démarrer sur cédérom (ni sur port USB) et de limiter les droits d’accès des utilisateurs.

Sans oublier bien entendu d’utiliser des mots de passe « administrateur Windows » différents de celui ceux utilisés en salle serveurs.

Il n’est enfin pas inutile de rappeler que toute utilisation illégale de ce type de logiciel entraine votre responsabilité juridique.

——————–

Crédit images darkroastedblend.com