A propos Zythom

Informaticien Ex²pert Judiciaire, Irresponsable de la SSI, 3 enfants, marié à une avocate (ma vie n'est pas facile). Clé PGP: 0u 41-j3 m15 c3773 pu741n d3 cl3f

Un simple citoyen

Reprise du billet que j’ai écris chez Maitre Eolas qui m’a fait l’honneur de l’accepter. J’ai conscience qu’il s’agit du moins bon billet de la série écrite hier par les magistrats dans la catégorie Magistrats en colère du « Journal d’un Avocat » devenu pour un jour le « Journal des magistrats administratifs », mais je vous promets que je l’ai écrit d’une traite en essayant de contenir ma colère.

Avec en cadeau bonus une image de circonstance provenant du site despair.com

Je suis un simple citoyen qui a mis ses compétences au service de la justice. Celle-ci les a acceptées et m’a fait l’honneur de m’inscrire sur une liste mentionnant les personnes pouvant lui prêter main forte.

Je suis un expert judiciaire.

Sans formation initiale juridique particulière, je suis un témoin privilégié de ce qui se passe dans les tribunaux. A la fois extérieur à ce monde particulier, et participant actif à la recherche de la vérité.

Et comme citoyen spectateur, je vois beaucoup de choses:
– je vois des fonctionnaires formidables qui ne comptent pas leurs heures;
– je vois des magistrats compétents, élites des formations juridiques;
– je vois des moyens financiers toujours plus limités au détriment du justiciable;
– je vois des lois qui sont publiées chaque jour plus nombreuses, rendant obsolètes les codes à peine édités;
– je vois une rapidité d’évolution à faire frémir l’informaticien que je suis pourtant blasé par les changements continus;
– je vois les délais qui s’allongent;

Le citoyen que je suis a peur de sa justice.
J’ai peur de poursuivre l’Etat pour non paiement des factures qu’il me doit, parce que je connais la lenteur de la justice, lenteur due à l’aveuglement de l’Etat face aux besoins immenses d’une justice digne du XXIe siècle.

Mais l’Etat, c’est un peu moi, nous, me direz-vous.

Dans ce cas, j’ai honte que mon Etat soit montré du doigt par des organismes internationaux pour le manque de moyens mis à la disposition de sa justice.

Alors, quand j’ai la chance de pouvoir soutenir les personnes qui font la justice, les greffiers, les magistrats, et tout particulièrement les Tribunaux Administratifs, je n’hésite pas une seconde.

Et tant pis si cela choque les frileux, les bien pensants, ceux qui ont tout à gagner à rester silencieux pour défendre leur petit près carré. La justice, qui est parfois cruelle et aveugle, saura bien me faire rentrer dans le rang en me radiant de ses listes.

Mais j’aurai vu, et je pourrai témoigner.
Et je pourrai m’engager plus avant pour que cela change.

Stockage maison

J’utilise depuis longtemps comme solution de stockage familiale un vieux portable reconverti en serveur samba sous Debian. Nous avons chacun nos répertoires privés et des répertoires partagés, en particulier pour les photos numériques.

Avec le temps, la place commençant à manquer, j’avais augmenté la capacité du serveur de stockage avec un disque dur externe USB.

Le problème de la sauvegarde de ce serveur était résolu avec mon PC d’expertise qui est doté d’une grosse capacité de stockage (plusieurs téraoctets).

Mais le temps passe, et d’autres besoins émergent: le partage de musiques, la sauvegarde de tous les PC familiaux, l’accès aux photos depuis le poste de télévision, etc.

Après analyse de tous les paramètres, et profitant d’une réflexion similaire d’un étudiant que j’encadre lors de son stage ingénieur dans un cabinet de consultants, j’ai décidé de casser ma tirelire pour m’offrir un NAS familial. Pour les mékéskidis[1] ayant la flemme de cliquer sur le lien wikipedia, un NAS est un disque dur que l’on branche directement sur un réseau, sans avoir besoin de passer par un ordinateur.

Mes critères de sélection étaient:
– le prix
– la consommation électrique
– le bruit
– la sécurisation des données
– la facilité de partage des photos et de la musique dans le cercle familial

Mon choix s’est porté sur le DS209j de Synology (acheté sans disque dur) dans lequel j’ai installé deux disques durs d’1,5To configurés en raid 1 (pour sécuriser les données). Il est assez silencieux, sa faible consommation est remarquable, surtout lorsqu’il se met en veille, et peut être éteint et redémarré de façon programmée.

Il fait serveur iTunes (bibliothèque partagée) pour l’ensemble de la maison (attention, un seul sous-réseau).

Il permet de partager des fichiers comme un serveur de fichier sécurisé (utilisateurs/groupes), et dispose d’un service spécial pour le partage de photos (diaporama, indexation, etc).

Il dispose de la fonctionnalité UPnP bien pratique pour les Freenautes pour pouvoir accéder aux photos sur la télévision.

Je n’ai pas testé le branchement possible d’une imprimante USB puisque la FreeBox offre déjà cette fonctionnalité bien pratique pour partager une imprimante.

Tous les ordinateurs de la maison sauvegardent leurs données dessus (avec un rsync programmé). Mais comme je suis parano, je consacre un disque dur de mon PC d’expertise pour faire une sauvegarde de temps en temps de la totalité du NAS. Ce disque dur est ensuite débranché du PC et rangé sur une étagère.

Et bien entendu, je conserve une copie de toutes mes photos et films numériques sur des DVD rangés sur mon lieu de travail…

Ceinture et bretelle, avec le sourire de la crémière…

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[1] Trademark Journal d’un Avocat

Le coeur à pleurer

Un professeur de l’école s’est présenté au travail aujourd’hui, après ce long week-end. Il n’était pas tellement dans son assiette.

Il revient du Brésil où il assistait à un séminaire pédagogique important.
Il a pris le vol Air France qui suit celui qui s’est écrasé en mer.
Il a appris la nouvelle du crash en arrivant à Paris.

Deux participants à ce séminaire sont arrivés en avance à l’aéroport et ont pu échanger leurs billets d’avion pour prendre le vol précédent, c’est-à-dire celui qui s’est écrasé.

Je n’ai pas osé vérifier ces informations. Mais si elles sont vraies, je comprends qu’il ne soit pas très bien dans son assiette.

Pour ma part, cela m’a rapproché des familles de cet accident.
Comme quoi, plus c’est prêt, plus cela nous touche.

L’épitaphe du mémorial du vol Swissair 111 qui s’est abimé en mer le 2 septembre 1998 contient ces mots terribles: « Ils appartiennent maintenant au ciel et à la mer ».

J’ai ce soir une pensée émue pour l’atrocité que vivent les familles qui attendaient leurs proches à l’aéroport.

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Photo « Mémorial pour le vol SR111 » sur securiteaerienne.com

Fier d’etre expert judiciaire

Je ne peux pas le cacher, je suis fier d’être expert judiciaire. Je ne m’en vante pas partout, sauf peut-être sur ce blog, mais je suis fier que la justice ait décidé de m’accorder sa confiance pour accepter d’utiliser mes compétences. Pourtant je sais garder la tête froide, et rester modeste « comme il faut ».

Bien m’en a pris.

Je vérifie tout plusieurs fois lors d’une expertise. J’imagine toujours le pire, aussi ai-je plusieurs stratégies de vérification: je procède à une prise d’image avec tel outil, et pendant son analyse, je prends une autre image avec un autre outil et j’effectue dessus les vérifications et confirmations de mes découvertes (ou absences de découvertes).

Je prends des photos, des notes, des mémos. Je relie mes notes, je travaille sur plusieurs jours en essayant de suivre le conseil de David J. Way dans son manuel de construction de clavecin.

Mais surtout, quand je tombe sur quelque chose de curieux, je le signale par écrit dans mon rapport, et n’hésite pas à contacter l’Officier de Police Judiciaire (OPJ) en charge de l’enquête.

Quitte parfois a être ridicule.

Dans ce dossier, j’avais ouvert l’unité centrale de l’ordinateur à la recherche d’un système de stockage: rien, nada, keutchi, walou. Et pas de système rack qui pourrait expliquer l’absence de disque dur comme dans ce dossier

Je contacte l’OPJ pour lui faire part de mon désarroi. Celui-ci s’étonne que je ne trouve rien car il a lui même éteins le PC lors de la saisie. Nous discutons un peu au téléphone et je lui déclare que je vais procéder de nouveau à un examen approfondi de l’unité centrale.

Le soir même, de retour dans mon bureau d’investigation, je réouvre l’unité centrale et regarde de nouveau à l’intérieur: une carte PCI « différente » attire alors mon regard… Mon premier disque dur SSD sur carte PCI.

Je n’ose pas imaginer ce qui se serait passé si j’avais rendu mon rapport en l’état. Comment ai-je pu passer à côté de cette nouvelle technologie. Fatigue? Incompétence?

Alors, un conseil aux jeunes experts judiciaires: soyez fiers d’être au service de la justice, mais restez modestes et n’ayez pas peur du ridicule. Croire que l’on est infaillible peut mener à la catastrophe.

Soyez fiers, mais ne faites pas le fier.

Blog sans déesse


Depuis que je suis accros aux blogs, c’est-à-dire depuis quelques années, je lis fidèlement les billets de nombreux blogueurs de talents. La plupart d’entre eux (quand ils sont avouables) sont dans ma blogroll sur la droite de mon blog.

Parfois, certains blogueurs espacent leurs billets dans le temps, et arrêtent de publier. Ils s’écartent de leur blog pour vaquer à des occupations plus sérieuses.

Mais ils me manquent…

Sans vouloir tomber dans la déclaration grandiloquente, si vous connaissez personnellement Maitre Veuve Tarquine, moi qui n’ai pas cette chance, dites-lui que ses émotions me manquent.

L’angoisse de l’intervention

Les Officiers de Police Judiciaire qui me contactent dans le cadre d’une enquête ont souvent de mon activité d’expert judiciaire une vision très particulière: je suis celui pour qui l’informatique n’a aucun secret.

C’est assez flatteur au premier abord, mais très stressant dès qu’il s’agit de ne pas décevoir les personnes qui vous font confiance.

Toute cette histoire commence comme d’habitude par un coup de téléphone: il s’agit d’intervenir dans une entreprise dans laquelle un salarié aurait commis une indélicatesse informatique.

Les OPJ me donnent quelques informations sur l’infraction, mais aucun détail technique: ni l’architecture du système informatique, ni le système d’exploitation utilisé, ni le nombre d’ordinateurs…

Me voici donc en route pour une destination technique inconnue.

Le fait de m’aventurer en terrain inconnu présente un certain charme sinon je n’aurais pas été passionné par la spéléologie, ni enseignant-chercheur, ni responsable informatique, ni responsable technique, ni conseillé municipal, ni papa de trois enfants… mais je suis quelqu’un de particulièrement inquiet de nature.

Je sais pourtant que l’inconnu fait parti de la vie. Je dirai même que c’est le sel de la vie. Oui, mais débarquer dans une entreprise pour chercher la trace d’une malversation sans connaitre le moindre élément technique reste pour moi une situation éprouvante.

Je n’aime pas particulièrement intervenir sur un lieu de travail, sous les yeux des salariés, en perturbant leur vie sociale. J’ai toujours l’impression de ne pas être à ma place.

Alors, et si mes collègues experts judiciaires qui le lisent veulent bien compléter cette liste, voici ce que je place dans ma valise:

– le boot CD d’analyse inforensique DEFT (ma distribution favorite depuis qu’HELIX est devenue payante);

– les outils de l’informaticien (tournevis de toutes tailles et de toutes formes)

– stylos et bloc notes (rien de plus gênant que d’avoir à demander sur place)

– un dictaphone numérique

– un ordinateur portable avec carte réseau gigabit et disque de grosse capacité pour la prise d’image en direct (perso j’utilise un disque dur SATA d’1,5 To dans un boitier externe USB, qui me sert également de « clef » USB)

– une lampe électrique, un bouchon 50 ohms et un connecteur en T (lire ICI pourquoi)

– quelques uns des outils conseillés par les dieux des réseaux universitaires

– le live CD d’ophcrack, c’est toujours impressionnant de trouver les mots de passe tout seul

– un câble réseau, un prolongateur et un câble croisé

– une boite de DVD à graver (et quelques disquettes formatées, cela sert encore…)

– une bouteille d’eau et un paquet de biscuits

[EDIT du 25/05/09 9h21 suite au commentaire de Stefan]

– un appareil photo

– un GPS

– du ruban adhésif toilé et résistant

– des élastiques de toutes tailles et des trombones.

– un clavier souple ne craignant pas l’humidité avec la connectique qui va bien.

– un tabouret en toile

– vis, patafix, colliers…

L’expert qui demande un trombone pour faire démarrer l’alim d’un PC passe pour un dieu. Celui qui ne trouve pas de trombone passe pour un c.n

[/EDIT]

[EDIT du 26/05/09 suite au commentaire de David Billard]

– disque eSATA (au lieu d’USB) ou mieux une tour sur roulette avec carte SATA adaptec + quelques disques vierges de rechange

– un ventilateur pour les disques

– une petite imprimante

– toute la connectique pour les organiseurs (Palms, Blackberry, iphone, etc.)

– des étiquettes / pastilles de couleur, des stylos et des feutres.

[/EDIT]

[EDIT du 27/05/09 suite au commentaire de Kilhian]

– un petit switch 10/100/1000

– un cable serie

– un cable usb

– une nappe IDE

– une nappe SATA

– des adaptateurs USB, SATA, IDE

[/EDIT]

Cela n’empêche pas la boule d’angoisse de se former lorsque l’on pousse la porte du lieu d’intervention (c’est une image, je suis loin derrière les forces de l’ordre).

Et bien sur, avant de partir en mission sur les lieux, ne pas oublier de demander s’il y a toujours de l’électricité. C’est une question qui fait toujours son petit effet…

Actu de la semaine


L’actu de la semaine en une seule photo.

Source: banksy.co.uk

[Pour les malvoyants: c’est la photo d’un graffiti sur un mur représentant un policier anglais en train de fouiller une jeune écolière. La petite fille a les mains sur le mur, son cartable rose est posé par terre à côté d’un ours en peluche. Le policier est penché sur elle, ses mains sont posées sur les hanches de la fillette à la recherche d’une arme]

Travail personnel


Ce billet du dimanche emprunte un texte de la Cour de Cassation afin de préciser un point important du travail de l’expert judiciaire: il doit remplir personnellement la mission qui lui est confiée. Les actes accomplis en méconnaissance de cette obligation ne peuvent valoir opérations d’expertise.

Ainsi, viole l’article 233 du nouveau Code de procédure civile, la cour d’appel qui refuse d’annuler une expertise dont les réunions ont été tenues par le conjoint de l’expert (2e Civ., 27 avril 2000, Bull., II, n°68, p.47), étant ajouté que, en une telle occurrence, la demande d’annulation du rapport d’expertise ne peut être déclarée irrecevable pour le motif, inopérant, que le demandeur l’avait présentée pour la première fois en appel et avait conclu au fond après le dépôt du rapport (2e Civ., 7 mai 2002, Bull., II, n°90, p.72).

Cependant, l’expert peut déléguer à des collaborateurs des tâches purement matérielles; il ne peut, en revanche, leur déléguer des actes d’exécution à caractère technique inhérents à sa mission, telles des opérations de mesurage de propriétés, lesquels ne peuvent être, le cas échéant, exécutés que sous sa direction, son contrôle ou sa surveillance (2e Civ., 10 juin 2004, Bull., II, n°286, p.242).

Par ailleurs, les éléments d’un rapport d’expertise déposé au cours d’une instance, fût-elle atteinte par la péremption, peuvent être retenus à titre de renseignements et utilisés comme tels par le nouvel expert désigné dans la nouvelle instance, après réassignation, et auquel il ne saurait être fait grief de ne pas avoir accompli personnellement sa mission (2e Civ., 7 novembre 2002, pourvoi n° 01-03.352).

Toutefois, en vertu de l’article 278 du nouveau Code de procédure civile, l’expert peut prendre l’initiative, sans en référer au juge, de recueillir l’avis d’un autre technicien, mais seulement dans une spécialité distincte de la sienne (3e Civ., 23 octobre 1984, Bull., III, n°172 ; 2e Civ., 19 février 1997, Bull., II, n°49, p.28; 23 octobre 2003, Bull., II, n°323, p.262) et à condition que cela ne s’accompagne pas d’une délégation de pouvoirs ou ne constitue pas une véritable « sous-traitance » (3e Civ., 8 avril 1999, Bull., III, n°89, p.61). A cet égard, la cour d’appel doit rechercher si l’expert n’avait pas délégué l’accomplissement de sa mission (même référence).

L’expert peut confier à un tiers qui dispose des instruments appropriés, l’exécution d’investigations à caractère technique, sans manquer pour autant à son obligation de remplir personnellement sa mission et sans méconnaitre les exigences du procès équitable (2e Civ., 16 mai 2002, Bull., II, n°101, p.80).

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Source: Cour de Cassation, bulletin d’information n°632 du 15/01/2006.

Votez!


Au début du dernier conseil municipal, les adjoints faisaient la chasse aux conseillers disponibles pour tenir un bureau de vote pour les élections européennes.

Comme j’aime bien toujours donner un coup de main à la démocratie, je me suis aussitôt porté volontaire.

A la fin du conseil (vers minuit), je fus saisi d’un doute:
Moi: « Heu, je suis bien sur le créneau 13h-18h suivi du dépouillement? »
Elle: « Ah, non. Tu es inscrit sur le créneau 7h45-13h. »

7h45??!!
Un dimanche matin!

Vous avez intérêt à venir voter.

Je les déteste


Je ne sais pas pourquoi, mais dès que j’ai appris leurs noms, je les ai aussitôt détestés:
1. Samantha Cristoforetti (Italie)
2. Alexander Gerst (Allemagne)
3. Andreas Mogensen (Danemark)
4. Luca Parmitano (Italie)
5. Timothy Peake (Royaume-Uni)
6. Thomas Pesquet (France).

Peut-être à cause de cela

Jaloux?
Mais PAS DU TOUT.

Un peu quand même
Par Mars, qu’ils me fassent rêver!