Je suis un imposteur

En relisant quelques anciens billets, je m’aperçois que je prends un malin plaisir à y glisser quelques citations, le plus souvent en latin.

J’ai fait du latin jusqu’en classe de terminale, mais une malheureuse impasse sur cette matière m’a logiquement et inéluctablement condamné à une piteuse à l’examen final.

Et malgré tant d’année d’études, de traductions et de versions, j’ai oublié jusqu’à la déclinaison de la rose et les significations de « datif » ou « ablatif ». J’ai pu le constater quand ma fille aînée a commencé cette langue en cinquième (à son grand désespoir…)

Alors, pourquoi cette imposture? Pourquoi truffer ce blog de citations dans la langue de Caesar? La réponse est toute simple: j’aime le latin. Pas la langue, que je ne maitrise plus, mais les sensations que je ressens devant l’utilisation de cette langue.

La maîtrise du latin, pour moi, est synonyme de culture. Cela me renvoie à ma jeunesse et aux professeurs que j’ai connus. Cela me renvoie aussi à l’étude de la civilisation romaine antique. Cela me renvoie également à Astérix, mais cela il ne faut pas l’écrire…

La première fois que j’ai visité Rome, je suis resté sans voix devant la « via sacra » dans le Forum, et devant le Colosseum. Je voyais presque passer les triomphes

Rome enfin se découvre à ses regards cruels;

Rome, jadis son temple, et l’effroi des mortels;

Rome, dont le destin dans la paix, dans la guerre,

Est d’être en tous les temps maîtresse de la terre.

Et pourquoi le latin et pas le grec alors?

Tout simplement parce qu’il n’y pas de police Symbol sur blogspot… Cela donnerait:

O kronoV didaskei touV anqropouV

Le temps enseigne les hommes

Je n’ai pas de culture, mais j’aime me cultiver.

J’aime faire semblant aussi. Et Google is my friend.

Je suis un imposteur.

Je sors de Rome, Arsace, et j’en sors pour jamais.

Allez vous coucher plus tôt

Je faisais il y a quelques années auprès de mes étudiants un cours de programmation en langage C. J’avais compilé dans ce cours l’ensemble des erreurs communément faites par leurs prédécesseurs lors des séances de travaux pratiques que j’encadrais (ce qui n’empêchait pas malheureusement les étudiants de retomber dans les mêmes ornières…).

En relisant avec nostalgie ce cours, je suis tombé sur une recommandation que je faisais aux étudiants et qui me semble toujours valable aujourd’hui:

Lorsque vous travaillez tard sur un projet important, la fatigue vous entrainera à faire la « petite » erreur qui va anéantir en quelques secondes des heures de travail. Allez donc vous coucher avant que cette erreur n’arrive.

Voici ce qu’écrivait David .J. Way dans un manuel de construction de clavecin (20e siècle):

‘Penser’ est la cause de toute erreur. La preuve en est que chaque personne qui commet une erreur dit toujours « Oh, mais je pensais… ». Ne faites pas attention à ce genre de pensées – avant d’assembler des éléments, vous devez être conscient de ce que vous faites. Assemblez les morceaux sans colle, étudiez si ça va et contrôlez le résultat en le comparant avec votre dessin qui montre comment les morceaux s’emboîtent.

Et après avoir collé quelques morceaux, contrôlez le résultat une fois de plus. J’ai entendu tant de fois la triste anecdote: « Hier soir, j’ai fait ça et ça, mais ce matin j’ai regardé ce que j’ai fait… »

Cher constructeur, si vous aviez regardé hier soir, vous auriez pu encore séparer et corriger votre assemblage. Beaucoup d’entre vous construisent pendant leur temps de loisir, par conséquent vous êtes tentés de travailler tard dans la nuit. Mais, à en croire les plaintes qui me parviennent, la plupart des erreurs concernent la dernière chose que vous faites avant d’aller vous coucher. Cessez donc votre travail un peu plus tôt.

Je pense toujours que tout informaticien devrait tenir compte de cet avertissement.

La salle derrière au fond

Un jeune lecteur anonyme me gratifie d’un compliment additionné d’une petite critique: je n’ai pas écrit d’anecdotes d’expertises depuis longtemps. S’il savait…

Il n’est pas facile d’écrire des anecdotes d’expertises car il faut prendre garde de ne rien révéler qui puisse trahir le secret dans lequel baigne tout expert dans son activité.

Respect du secret bien sur, mais rien n’empêche de travestir suffisamment la réalité et de ne garder que la partie anecdotique intéressante, surtout lorsque celle-ci se répète à l’envie sur de nombreuses expertises. Plusieurs des experts qui m’ont écrit se sont amusés de situations qu’ils avaient vécues et qu’ils voyaient dépeintes dans un billet de ce blog « comme si c’était leur histoire« .

Lors d’une expertise, la première de mes missions était de venir prendre au Tribunal de Grande Instance deux ordinateurs mis sous scellés.

Une fois sur place, la greffière me dit: « Ah oui, mais le responsable des scellés est en vacances. Il va falloir que vous m’accompagniez pour aller les chercher. Et comme je ne sais pas trop ni où, ni comment ils sont rangés, cela peut nous demander un petit moment… »

J’avais fait 40 kms sur des routes de montagne pour arriver au tribunal, je n’allais pas faire la fine bouche et repartir les mains vides. Et puis, comme je suis plutôt galant…

Nous voici donc partis à travers le dédale du tribunal, passant de couloir en couloir, montant d’un étage pour en redescendre deux, pour finir enfin par sortir par l’arrière et nous retrouver face à une gigantesque porte en bois.

La greffière sort de son sac une clef comme on n’en voit que dans les films (vous savez, LA clef de la ville), la place dans la serrure et la tourne à deux mains. Nous entrons dans une salle sombre. Une fois les yeux habitués à la faible lumière issue de la seule lampe pendant du plafond, je regarde autour de moi: je venais d’entrer dans le saint des saints, Le Lieu Interdit Au Public. Je venais aussi de faire un bon d’un de deux siècles en arrière!

Des dizaines de fusils emballés dans des plastiques transparents tous évidemment munis de l’étiquette habituelle que l’on trouve sur tous les scellés (l’Etat doit avoir fabriqué au 19e siècle une quantité incroyable de ces étiquettes pour qu’elles aient toutes cet air suranné…)

Des couteaux, dont certains semblaient encore couverts de tâches sombres… Des épées, des cannes, des lampes, des manteaux, des postes de radio, des paquets, beaucoup de paquets ficelés (vous savez, cette ficelle grossière qui ressemble à de la paille)… Partout, du sol au plafond, serrés sur des étagères en bois d’un autre âge. J’avais l’impression d’être dans un Simenon. Je m’attendais à voir surgir le commissaire Maigret de derrière une étagère.

J’étais en train de vérifier si je ne détectais pas l’odeur de pipe quand la greffière me sortit de ma fascination: « Bon, Monsieur l’expert, il faut trouver dans ce bazar, deux ordinateurs sous scellés numéro XZ65… Je commence par la gauche et vous par la droite. »

Mon rêve de gamin devenait réalité: fouiller la caverne d’Ali Baba!!!

Pendant une demi heure nous avons exploré (sans déranger) ce chaos ordonné, ce bazar étiqueté. J’ai touché du doigt des affaires criminelles terribles (terribles dans ma tête bien sur), des objets chargés d’histoires horribles. Des ombres terrifiantes régnaient sur ce lieu et visiblement je n’étais pas le bienvenu. J’ai encore l’odeur de poussière et de vieux papiers dans les narines.

C’est la greffière qui a trouvé les ordinateurs.

Ils faisaient un peu tâches dans ce lieu d’un autre âge.

J’aurais du les trouver tout de suite…

Depuis, je suis retourné souvent dans cette salle, mais jamais plus je n’ai retrouvé les sensations de cette première fois.

Archéoinformatique

« L’informatique des entreprises (…) est à l’image d’un site archéologique. (…) Tout au fond, on tombe sur de vrais fossiles, calcifiés : la carte perforée n’est plus physiquement là, mais on peut trouver son « empreinte » sur des disques durs dernier cri, jusqu’à des traces d’organisation en quatre-vingt « colonnes » ».

Pierre Vandevingste, La Recherche.

Cette remarque est tellement vraie…

Un expert judiciaire peut-il tenir un blog?

La question m’a été plusieurs fois posée depuis l’ouverture de ce blog, par des experts m’écrivant directement à mon adresse zythom chez gmail.com (sans passer par des commentaires), aussi vais-je tenter d’y répondre dans ce billet.

L’humour peut-il être utilisé en la matière?

Le sujet est grave et les enjeux sont importants lors d’un procès. Mais ne dit-on pas que l’on peut rire de tout? Monsieur Desproges précisait même: « On peut rire de tout, oui, mais pas avec n’importe qui ». Si quelqu’un n’aime pas le ton de ce blog, ni la manière dont je traite des sujets parfois graves, qu’il cesse de venir alimenter mes statistiques de consultation.

La liberté d’expression est-elle compatible avec la confidentialité des dossiers d’expertise?

Alors là, clairement: non. Toutes les anecdotes citées sur ce blog sont « atemporelles », « universelles » et vous ne verrez jamais aucun nom cité ni aucune ressemblance avec des affaires existantes ou ayant existées. Les personnages et les situations étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ne saurait être que fortuite.

Puis-je dénigrer des experts sur ce blog?

D’abord, pourquoi le ferais-je? Et puis, j’ai déjà expliqué dans ce billet que la politesse élémentaire est de respecter un certain nombre de règles qui forment ce que l’on appelle une déontologie. Ces règles ne s’imposent pas à moi légalement, mais forment un ensemble qui relève du bon sens. Elles sont accessibles sur le site du Conseil National des Compagnies d’Experts de Justice. Je citerai ici:

II – 14) – L’expert observe une attitude déférente envers les magistrats et courtoise à l’égard des auxiliaires de justice.

Dois-je pour autant faire preuve de corporatisme?

Alors là aussi clairement, non. Un expert judiciaire n’est pas obligatoirement inscrit à une compagnie d’expert. Il peut exercer son sacerdoce seul. Pour ma part, je ne suis membre que d’une seule compagnie et encore, pour bénéficier de l’assurance responsabilité… De plus:

II – 15) – [L’Expert] conserve toujours son entière indépendance et donne son opinion en toute conscience, sans se préoccuper des appréciations qui pourraient s’en suivre.

Cette règle s’applique au rapport que rédige l’expert pour le magistrat. Je la fais mienne pour ce blog.

Ce blog représente-t-il tous les experts judiciaires?

Non. Mais comme il y a peu de blogs d’experts judiciaires, certains pensent que ce blog fait du tord à « l’activité ». Qu’ils reçoivent mes plus sincères excuses. Je remarque néanmoins pour ma défense que j’ai été l’un des seuls experts à défendre sur internet un confrère qui s’est rendu malencontreusement célèbre par une phrase maladroite sortie de son contexte. Pour plus d’informations, lire ce billet. Bon, je n’ai pas beaucoup mouillé ma chemise, mais je ne suis pas son avocat ni président de compagnie.

Ce blog donne-t-il une mauvaise image des experts judiciaires?

Là, je ne sais pas. J’avoue que je ne me suis pas souvent posé la question. Est-ce que dire que l’on ne peut pas tout savoir sur tout implique nécessairement être incompétent?

Ce blog devait-il faire l’objet d’un livre?

J’ai expliqué ici la raison principale qui m’a animé sur ce projet. Est-ce ma faute si le livre s’est vendu en 10005 exemplaires? Vous pouvez d’ailleurs passer commande ICI… Et bientôt, la suite!

Un expert peut-il être excentrique?

Non. D’ailleurs on lui demande de remplir sa mission avec le plus grand sérieux. Mais dès son rapport déposé, il cesse d’être expert! Par ailleurs, je dois avouer que je mets trois glaçons dans mon café le matin et qu’il m’est arrivé d’aller à mon travail en chaussons. C’est fou non?

Ai-je le droit de profiter de l’audience de ce blog pour obtenir des expertises?

I – 13) – L’expert s’interdit toute publicité en relation avec sa qualité d’expert judiciaire. Il peut porter sur son papier à lettre et ses cartes de visite la mention de son inscription sur une liste […] S’il appartient à une Compagnie membre de la Fédération, il peut le mentionner.

Je n’ai pas de cartes de visites (ni à mon nom, ni à celui de Zythom), mais j’ai effectivement un papier à entête sur lequel j’indique mon activité d’expert judiciaire, et que j’utilise pour celle-ci. Je refuse toutes les affaires qui me sont adressées par le biais de ce blog. Lire ce billet pour le vérifier.

Oui, un expert judiciaire peut tenir un blog, dès lors qu’il respecte la loi.

Un nouvel oracle

De tout temps, l’homme s’est entouré d’un certain rituel pour l’aider à prendre une décision. Il a sacrifié des animaux, lu les étoiles, observé le vol des oiseaux, mis sa foi dans des proverbes… Aujourd’hui, il fait appel à un nouveau rite, moins poétique, mais peut-être plus rationnel, l’utilisation de l’ordinateur. Et avec l’ère de l’ordinateur est né un nouvel oracle: Internet.

L’ordinateur, c’est la Pythie chargée d’apporter aux internautes la réponse de l’oracle à leurs questions. La Pythie entre en transes et les prêtres interprètent ses gestes et les sons qu’elle produit sous l’influence du dieu.

Mes étudiants-prêtres interrogent Internet avec tous types de questions: horaires de cinéma, corrigés de TD, orthographe d’un mot, etc. Et quelles que soient les sources des réponses qu’ils obtiennent, ils justifient haut et fort leur nouveau savoir: « si c’est écrit sur Internet, c’est que c’est vrai ».

Et c’est là que semble apparaitre la plus grande différence entre l’époque actuelle et l’antiquité: auparavant, l’oracle ne devait pas se tromper, et donc les réponses étaient souvent ambiguës. Aujourd’hui l’oracle est très précis dans ses réponses, mais il en fournit un million pour chaque question.

Finalement, est-ce vraiment différent?

PS: Samedi nous sommes le 07/07/07, n’oubliez pas de mettre vos réveils à 07:07.

Dans l’antiquité, le chiffre sept étant considéré comme celui de la sagesse, de la connaissance. Les grands sages de l’antiquité devaient être au nombre de sept. La liste de ces sept personnes avait été arrêtée par les prêtres de Delphes (selon l’oracle).

Tiens, je remâcherais bien quelques feuilles de lauriers moi…

Rôle d’équipage

Au fil de l’eau du temps qui passe, mon agrégateur de liens RSS prend de l’embonpoint. Ce programme se charge d’adresses comme jadis de trésors les cales des navires. Plus je lis de blogs intéressants, plus ceux-ci me renvoie vers d’autres blogs tout aussi intéressants et plus je passe de temps le soir à lire les nouveaux billets.

Comme il n’y a pas de raisons pour que je sois le seul à profiter de ce plaisir et à me coucher tard, voici la liste actuelle de toutes les personnes embarquées à titre de trésors:

Dans la catégorie « Informatique« :
01net. Actualités
C’est bien fait quand même
Gizmodo FR
Ma petite parcelle d’Internet…
Pascal Charest
Ratiatum.com – Actualités
Roycod Blog
Standblog
Forensic Computing
Forensic Incident Response
IT security and more
DEFT Linux
Security distro

Dans la catégorie « Justice« :
Ca’Paxatagore
Chroniques judiciaires
legalis.net
Journal d’un avocat
Justice au singulier
Un blog pour l’information juridique

Dans la catégorie « Politique« :
Diner’s room
Commentaires & vaticinations

Dans la catégorie « Sciences« :
New Scientist Space – Mars Rovers
Planetary Society Daily Almanac
Planetary Society Weblog
Futura-Sciences Actualités

Dans la catégorie « Bandes dessinées« :
bouletcorp
Chez Lenono
Dessins au jour le jour
Le blog des cybériens
Le journal de Camille
Les petits riens
Les toujours ouvrables
Luciole en Cases
Melakarnets
Mes cartoons
Ob / Grmb
Paprika
Pfelelep
Rue89 – SOPH'S STRIP
Trentenaire, marié, 2 enfants

Dans la catégorie « Inclassables« :
Carnet de Pikipoki
Curiosity
Le blog du globe
Le Petit Champignacien illustré
Comment écrire un roman
Pour ce que j’en dis…
Un blog par jour
Un mot par jour

J’en ai profité pour mettre à jour la liste de liens située à droite de ce blog.

Bonnes lectures 🙂

La bête du petit écran

L’année dernière, à la même époque, nous souffrions de fortes chaleurs.

Nous, oui, mais pas tous les êtres vivants: je cite ici l’animal dénommé par le vulgum pecus « la bête de chaleur ». J’ai bien écrit « la bête DE chaleur ».

Cette fois google is not my friend, car impossible de trouver en moins d’une minute le vrai nom de ce tout petit animal noir d’un millimètre de long qui surgit de nulle part pour nous tomber sur la tête, sur les bras et entre le plastique et notre nom de la boite aux lettres.

Et bien, il y a un an, une petite « bête de chaleur » s’est glissée derrière la vitre de l’écran plat de mon PC professionnel et a commencé à se déplacer lentement à travers tout l’écran sous mes yeux agacés.

Elle est venu mourir AU MILIEU de l’écran (juste au croisement des deux diagonales et des deux médianes). L’endroit où les yeux se posent le plus souvent…

Depuis un an, elle ajoute parfois une cédille ou un accent là où il ne faut pas, elle égaie un graphisme d’une virgule déplacée.

Depuis un an, tous mes efforts pour la faire partir sans massacrer l’écran se sont avérés infructueux.

Depuis un an, elle me montre qu’un docteur expert judiciaire en informatique est parfois singulièrement démuni face à une petite bête qui lui a dit: « Morituri te salutant ».

Ce à quoi je répondrai, comme Fercorus dans Astérix en Hispanie, ou Anglaigus dans Le domaine des dieux: Beati pauperes spiritu

Bon anniversaire la bête du petit écran.

Le scandale du fichier élèves de l’éducation nationale

Jusqu’à la semaine dernière le fichier « base élèves » de l’Education Nationale, un document dont l’accès est en théorie réservé aux seuls directeurs d’école, aux maires et à l’administration centrale, était consultable avec comme nom d’utilisateur le numéro de l’établissement (un renseignement public) et comme mot de passe le même numéro (source 01net.com)

Aussi étrange que cela puisse paraître « la consigne avait été donnée aux chefs d’établissement de se simplifier la vie, en évitant de mémoriser un mot de passe compliqué« , révèle Le Canard Enchaîné dans son édition du mercredi 27 juin…

Ce qui m’attriste le plus dans cette histoire, ce n’est pas l’accès en lui même (une erreur humaine est toujours possible et pardonnable). Non: c’est la consigne donnée par l’administration et l’insouciance des directeurs d’école que cela n’a pas particulièrement troublé.

L’accès à des données privées NE CHOQUE PAS en France.

De ce fait, la CNIL semble avoir de moins en moins de poids et de soutiens.

En bref, tout le monde s’en fout.

Bientôt donc, comme aux youessa vous pourrez consulter librement le détail des gains de vos voisins, amis et ennemis, leurs condamnations, etc.

Les banques et assurances auront accès à vos différentes maladies et traitements médicaux.

Et tout cela dans une relative indifférence générale.

Consternant.

Qui a volé l’Orange du marchand ?

J’ai acheté un téléphone portable à ma fille ainée. Et oui, c’était l’une des dernières parmi ces copines à ne pas en avoir (enfin c’est elle qui le dit).

Et puis, il faut être de son temps.

Première étape: choisir l’opérateur et l’offre. Après une première tentative pour chercher à comparer et comprendre les différentes offres des opérateurs, j’ai fait comme beaucoup: j’ai demandé conseil à un copain qui venait de passer commande pour sa fille. Résultat du conseil: un forfait bloqué chez Orange, dit « forfait ZAP », adapté aux adolescents et à mon portefeuille. OK.

Deuxième étape: la commande. Après quelques vérifications des conditions sur le site orange.fr, je trouve avec ma fille un téléphone à un euro qui lui plait et je passe commande de l’ensemble téléphone + forfait ZAP. La commande se passe bien, un message m’indique que je serai livré dans quelques jours.

Quelques jours plus tard (avec un jour d’avance sur le pronostic, youpi), je reçois le joli téléphone avec son mode d’emploi et une carte SIM. Par contre, impossible de savoir quel est le numéro de téléphone associé à cette carte SIM. De plus, après avoir placé la carte SIM dans le téléphone et démarré celui-ci, j’ai un beau message « erreur d’écriture sur carte SIM ».

Appel au numéro de téléphone indiqué sur le bon de livraison:

[Orange]: « C’est normal, Monsieur, la ligne n’est pas ouverte »

[Moi]: « Ah bon? Mais pouvez-vous me dire quand elle sera ouverte? »

[Orange]: « Ah ben non, mais en ce moment c’est un peu long. Dans quelques jours peut-être… Mais veillez bien à éteindre le téléphone pour que la création de ligne soit prise en compte.« .

Bon. Donc tous les jours qui ont suivi, ma fille ou moi avons allumé le téléphone portable une ou plusieurs fois pour vérifier si la ligne avait été créée.

Cela a duré quinze jours…

Excédé, je rappelle le numéro indiqué sur le bon de livraison:

[Orange]: « Oui Monsieur, c’est normal. Nous avons eu un gros problème informatique. Mais votre ligne va bientôt être créée et à titre de geste commercial, votre premier mois de forfait ZAP vous sera offert. Vous recevrez cette information par SMS. »

Incroyable! Ils me font le coup du fameux « problème informatique »!!!

C’est pas nous, c’est à cause de l’informatique…

Restons calme. Après tout, on a « gagné » un mois d’abonnement gratuit. Enfin, moi, car ma fille, elle, elle a gagné le droit d’attendre…

Quelques jours plus tard: miracle, la ligne est ouverte!

Ma fille utilise un peu son nouveau jouet, pendant que JE lis la documentation. Je lui montre ensuite comment maîtriser sa consommation en appelant le 555.

[Moi]: « Quoi! Il te reste 3 minutes sur ton total de 40 minutes!!!

Mais qu’est-ce que tu as fait? Tu as appelé Pfelelep à Hong Kong ou quoi?? »

[Ma fifille]: « Mais non Papa, j’ai passé deux ou trois coups de fils à des copines et une quinzaine de SMS… »

Je fonce sur l’interface web orange.fr « Espace client ». Je vais directement sur « Mes dernières communications ». Tiens, il faut entrer un code client de 10 chiffres.

« Vous trouverez ce code client sur votre facture »

Pas de chance, je n’ai pas encore reçu de facture…

Recoup de fil à Orange:

[Orange]: « Vous trouverez ce code client également sur votre contrat« .

[Moi]: « Je n’ai pas reçu de contrat. Tout a été fait via internet ».

[Orange]: « Ce n’est pas normal. Je vais demander à ce qu’un contrat vous soit envoyé. »

[Moi]: « Merci. Mais pouvez-vous me donner mon numéro de client? »

[Orange]: « Ah non. Ce n’est pas possible par téléphone. Par contre, je peux vous donner une adresse postale à laquelle vous allez pouvoir écrire pour leur demander de vous adresser votre numéro de client »

[Moi]: « Vous vous moquez de moi, là? »

[Orange]: « Non Monsieur, c’est sécurisé. »

[Moi]: « Bon, je résume: mon forfait est vidé le jour de l’ouverture de la ligne. Je cherche à vérifier les communications passées. Il me faut un numéro de client que je n’ai pas alors que je devrais l’avoir et vous ne voulez pas me le donner par téléphone »

[Orange]: « Heu… Oui. »

[Moi]: « Bien. Bon, maintenant, parlez moi un peu de votre geste commercial concernant la gratuité du premier mois qui m’a été promis la dernière fois que j’ai appelé ce numéro. »

[Orange]: « Ah, pour ça, je peux vous répondre: ce n’est pas possible qu’on vous ai dit cela, car je ne peux pas faire ce type de geste commercial… »

[Moi]: « QUOI!! NON MAIS VOUS VOUS FICHEZ DE MOI! Bon, écoutez, je vous remercie de votre aide et de votre patience. Je vous souhaite une bonne journée. [je raccroche] »

Vous admirerez la parfaite maîtrise de mes nerfs acquise après une expérience douloureuse.

Dans ces cas là, il faut utiliser l’un des atouts des centres d’appel: la quasi certitude de tomber sur quelqu’un d’autre quand on rappelle.

Je rappelle donc:

[Orange]: « Mais oui Monsieur, pas de problème, votre numéro de client est 1234567890. Votre forfait n’a été crédité que de 5 euros au prorata temporis avec la date de la prochaine facture. Votre contrat va vous être envoyé sous peu et je vois ce que je peux faire pour le geste commercial qui vous a été promis… »

[Moi]: « Merci merci merci merci merci bonne journée bonnes vacances longue vie à vous »

J’annonce les bonnes nouvelles à ma fille.

Restait un dernier mystère à éclaircir. A chaque fois que j’appelle le 555 pour suivre la consommation, le crédit restant diminuait, sans que j’ai passé le moindre appel ni SMS… La ligne était-elle piratée?

Avant de rappeler le service client, je me connecte sur mon interface web avec mon numéro client à 10 chiffres qui me permet de créer un code secret à 4 chiffres afin d’accéder à mon espace privatif

L’appel au 555 est payant…

Il faut faire #123# à la place.

Merci Orange.

Qui a volé a volé a volé l’Oraaaannnge du marchand?