La petite souris dans les couloirs du pouvoir

Qui n’a pas un jour rêvé se transformer en petite souris pour assister à la vie des femmes et hommes au pouvoir? Pour apprendre comment sont prises les décisions, pour apercevoir le côté humain de nos politiques, sans la déformation (ni la préparation) de la lucarne télévisuelle.

Je lis depuis une semaine le livre de Bruno Le Maire intitulé « Des hommes d’Etat » et qui raconte sous une forme ressemblant à celle d’un blog, ces notes prises au jour le jour dans les coulisses du pouvoir, lorsqu’il fût conseiller, puis directeur de cabinet de Dominique de Villepin. Il a donc lui-même été au pouvoir à un très haut niveau puisqu’il l’a accompagné quand Dominique de Villepin était ministre des affaires étrangères, ministre de l’intérieur puis premier ministre.

Bruno Le Maire mélange des anecdotes sur sa vie privée, et d’autres sur les relations entre les hommes et femmes politiques. A travers sa plume, nous sommes transformés en « petite souris », témoins silencieux d’évènements importants au plus haut sommet de l’état, ces dernières années.

Je n’ai pas encore fini le livre (3/4 lu), mais je vous le recommande, si vous aimez le style de blog mélangeant privé/professionnel (autoclin d’oeil) et si vous n’avez pas peur des chats des palais de la république.

PS: Bruno Le Maire a répondu à des questions d’internautes sur rue89.com

Youessai youessai youessai !

Suite des aventures commencées ICI et LA.

Le message email est précis, clair et net: « Confirmation de votre commande – Votre réservation n°AK47 a bien été confirmée. »

And the winner is: « Opodo.fr »

And the looser is: Zythom, parce que toute cette histoire m’aura couté 300 euros de plus uniquement sur le prix des billets entre mercredi dernier et aujourd’hui lundi. Sans compter le temps passé et l’ulcère naissant dans l’estomac.

To do list:

– débloquer ma carte bancaire, car le monsieur « service monétique » m’a dit aujourd’hui qu’il ne pouvait pas « effacer l’encours à distance ». En gros, il faut attendre la fin du mois pour que je puisse de nouveau utiliser ma carte normalement. Je vais en savoir plus demain quand je retournerai (une dernière fois) voir le chef d’agence (car bien sûr, celle-ci était fermée aujourd’hui).

– apprendre par cœur « je ne paierai plus sur internet sans connaître le plafond de ma carte bancaire »

– réviser mon anglais, parce que les docs techniques, c’est bien, mais s’exprimer correctement IRL, c’est une autre histoire. Tout le monde ne s’appelle pas Sid, Pascal Charest ou Tristan Nitot

Je remercie toutes les personnes des différents sites, des supports lignes-chaudes et de la banque pour leur aide et leurs encouragements à ma formation permanente.

Je remercie chaleureusement les internautes qui m’ont fait l’honneur de leurs commentaires et leur soutien moral.

A moi la maison bleue…

Formation permanente

Ce billet est la suite du précédent.

Mon travail comme responsable informatique et technique dans une école d’ingénieurs doit beaucoup au fait que j’aime apprendre. Et il ne se passe pas une journée sans que quelque chose de nouveau, d’imprévue ou de surprenant ne se passe.

C’est très bon pour l’agilité cérébrale.

Alors quand cette abondance de surprises arrive le week-end dans ma vie personnelle au sujet d’un « simple » achat de billet d’avion, je ne peux que m’en réjouir pour l’efficacité de ma plasticité synaptique.

Car j’ai reçu un email d’OPODO m’indiquant que mes DEUX achats avaient été refusés par la banque…

Pourquoi deux achats, et pourquoi sont-ils refusés alors que le plafond de ma carte bancaire flirte avec le sommet du Mont Blanc (restons modeste et gourmand)? C’était donc le défit de ce samedi, en plus d’une expertise lourde et pénible.

Je contacte le numéro surtaxé d’OPODO. Après 8mn d’une musique d’attente à envoyer son téléphone contre les murs, une téléconseillère m’explique qu’elle va essayer de passer une nouvelle fois l’ordre auprès de ma banque, que le montant des billets a augmenté de 80 euros et, au lieu de me mettre en attente musicale, se trompe et coupe la communication.

Je rappelle OPODO, je me retape 7mn de musique-qui-rend-psychotique, et par miracle, je retombe sur la même personne. Après quelques explications techniques incompréhensibles, elle m’indique que j’ai deux dossiers: un pour mes enfants et un pour les adultes. Je lui fais remarquer que je n’ai reçu qu’un seul email ne contenant la référence que d’un seul dossier. Elle me fait remarquer que ce n’est pas elle qui a conçu le système informatique… Ma pression artérielle moyenne passe à 20cmHg.

Je lui demande avec courtoisie de supprimer toutes traces de mon passage dans leur entreprise, ce qu’elle fait en me mettant en attente téléphonique… pendant 5mn.

Une fois cette troisième attente encaissée (sans jeu de mots), elle m’indique que tous mes dossiers sont fermés. Je lui demande quand même pourquoi la banque refuse une demande de la part d’OPODO alors que le plafond de dépense a été remonté. Elle me dit qu’elle va se renseigner. JE LUI DEMANDE DE NE PAS ME METTRE EN ATTENTE, je reste donc en ligne avec elle (1mn) et pour finir elle m’explique qu’il faut que je contacte ma banque pour effacer tous les encours.

Tous les encours. Ma carte bancaire va devenir toute rouge!

Deux bons points pour OPODO: je sais maintenant pourquoi j’ai deux dossiers ouverts (enfants/adultes), et je sais pourquoi la banque refuse obstinément de m’autoriser à utiliser l’argent qui se trouve sur MON compte: il y a des encours. Un bémol tout de même: je ne sais pas ce que c’est qu’un encours (je m’en doute un peu, mais ce n’est pas clair).

Quand je vous disais en titre de ce billet que j’allais apprendre plein de choses ce week-end.

Nous sommes samedi, il est 11h, je retourne à la banque.

Pour faire court, les deux personnes que je vois m’expliquent qu’elles ne comprennent pas pourquoi le paiement est bloqué. Elles ne peuvent plus rien pour moi, il faut attendre lundi « que le service monétique rouvre« .

1er apprentissage: carte bancaire = service monétique spécialisé dans ma banque, mais pas ouvert le week-end.

2e apprentissage: encours = ensemble des effets qu’une banque a escomptés et qui ne sont pas encore arrivés à leur date d’échéance. Ce n’est pas clair pour vous? Pour moi non plus, mais cela doit vouloir dire qu’il y a quelque chose qui bloque dans le tuyau. Un truc qui a du repérer que je suis informaticien et qui a décidé de se venger sur moi.

De retour à la maison, je me dis qu’il faut recontacter expédia. Problème: à part un email de confirmation de création de compte chez eux, je n’ai reçu aucun email concernant mes tentatives de réservation de voyage, puisqu’elles ont toutes échouées. Je n’ai donc aucun numéro de dossier, et j’ai effacé sur leur site toutes mes réservations échouées.

C’est là qu’interviennent mes compétences d’expert judiciaire en informatique: je fais une auto-perso-intra-expertise de mon propre ordinateur. Etude des caches des navigateurs (IE et Firefox), extraction des données, analyse des historiques, et reconstitution des pages concernées. Me voilà avec plusieurs numéros de tentatives de réservations. De quoi appeler expedia.

Je tombe sur une dame charmante à qui j’explique (poliment) mes malheurs. Elle s’étonne de la piètre performance de sa collègue: « vous avez du tomber sur quelqu’un du service réservation » me dit-elle. Encore une guerre des services… Elle efface toutes traces de mon passage chez eux et me souhaite un bon week-end. Un bon point pour expedia.

Un point sur le problème:

– je n’ai pas mes billets d’avion.

– leur prix augmente tous les jours.

– les deux sites sur lesquels j’ai fait mes tentatives d’achats ont fermé mes demandes.

– la banque refuse de payer au moins une tentative (et au plus j’espère).

– il est 11h50, la banque est fermée.

A ce stade du problème, je me sens un peu forcé d’attendre lundi pour y voir plus clair. C’est mal me connaître.

Je sors mon dernier atout googlesque: une recherche sur internet des coordonnées de ma banque à appeler le week-end quand les employés sont endormis et que les internautes se lâchent avec leur carte bancaire. Bingo: un numéro (surtaxé) permet de joindre un être humain en charge des problèmes des clients de cette banque, c’est-à-dire moi. L’aventure continue.

J’appelle le service en ligne de la banque. J’ai une charmante personne à qui je présente le problème de blocage et qui m’explique que tout cela la dépasse, mais qu’elle va voir avec son chef. J’ai le chef au bout du fil. Je ré-explique, et là miracle le mot « encours » déclenche en lui un relais synaptique qui va, me semble-t-il, éclairer tout le problème: la PREMIERE demande que vous avez faite (avant de contacter la banque pour relever le plafond de dépense) a du bloquer toute demande ultérieure.

3e apprentissage: lorsque vous devez faire une dépense conséquente avec votre carte bancaire, vous devez connaître l’existence d’un plafond ET contacter votre banque AVANT de faire quoi que se soit.

4e apprentissage: toutes les personnes de votre banque, même celles auxquelles vous êtes habituées et qui vous appelle par votre nom de famille, ne connaissent pas les mécanismes complexes des encours. Ils n’ont d’ailleurs pas entendu parler d’une possibilité de blocage. C’est pourquoi quand ils vous disent: « j’ai relevé le plafond de vos dépenses, vous pouvez y aller », ce n’est pas synonyme de « votre problème de blocage est terminé ».

Malheureusement, tout chef qu’il soit, il ne peut rien de plus pour moi et m’informe que le service monétique sera ouvert lundi prochain. Il me donne néanmoins les coordonnées d’une personne de confiance dans ce service. De confiance, cela signifie « capable de résoudre mon problème ». Du moins je l’espère.

La morale (provisoire) de cette histoire:

En cas de problème d’achat de billets d’avion sur internet, il faut parfois avoir les connaissances:

– d’un banquier (plafond, encours, service monétique);

– d’un expert judiciaire (récupération des numéros de dossiers non aboutis dans le cache des navigateurs);

– d’un enquêteur (nerfs d’acier, capacité à imaginer des questions pertinentes et surtout méfiance dans les réponses des suspects).

Il faut surtout être bien entouré (femme, enfants, famille, amis) pour éviter de détruire son ordinateur, son téléphone portable et sa santé.

Lundi, je recommence.

Vive la formation permanente.

C’est dimanche, j’ai une grosse expertise judiciaire à faire.

[Edit 13/01/2008 16:14] Vous pouvez lire en commentaire de ce billet l’explication juridique et technique de tous mes malheurs par Maître Eolas.

Expedia m’envoie balader…

Nous avons décidé de partir cet été en vacances aux Etats-Unis, en famille: deux couples, huit enfants.

Ce genre de voyage s’organise quelques mois auparavant, et donc j’étais hier sur internet à la recherche de billets d’avion aux meilleurs prix. Parmi les différents sites proposant des tarifs intéressants, je choisis le site expedia.fr

Un vol aller-retour Paris/San Francisco pour cinq personnes pour un total de 3700 euros TTC. Parfait[1].

Je passe commande sur le site: noms et prénoms des 3 adultes (et oui, à 14 ans, ma fille aînée est adulte, je ne vois pas le temps passer…) et de mes deux (autres) enfants, dates de naissance, etc.

Je paye par carte bancaire: numéro de carte bancaire, date de validité (tiens, la date est demandée sur quatre chiffres…), pictogramme de sécurité, prénom et nom tels que mentionnés sur la carte bancaire (zut, mon prénom complet n’apparaît pas sur la carte bancaire).

Je clique pour commander mes billets, avec un petit pincement aux tripes, car je ne dépense pas une telle somme tous les jours. La page suivante du site indique quelque chose comme « votre paiement n’a pas pu être vérifié, merci de noter le numéro 1234567 et de contacter nos services ».

Retour à la page de commande. J’ai dû mal saisir les données de la carte bancaire:

– je tente l’année sur deux chiffres, même message (avec un numéro différent)

– je tente « MR G » dans le champ prénom, puisque sur ma carte bancaire est écrit « MR G ZYTHOM ». Même problème.

– j’essaie en entrant les données comme sur les autres sites d’achat. Pas bon.

Bon, je cherche à joindre expedia par leur numéro surtaxé, et un disque m’informe que les services sont ouverts de telle heure à telle heure, etc. Il est 22h, personne ne m’aidera, j’arrête les essais.

Le sommeil ayant fait son remarquable et mystérieux travail cérébral, je me réveille avec l’idée que peut-être ma carte bancaire possède un plafond de dépense. Coup de fil à la banque: bingo, je ne peux pas dépenser plus de 3100 euros. Passage au guichet pour demander la levée de ce plafond pour quelques jours.

Me voici de retour devant mon ordinateur, avec un plafond remonté à 6000 euros (gloups, ne me demandez pas pourquoi cette somme, c’est la guichetière qui a décidé pour moi).

Même message sibyllin.

Coup de fil au numéro surtaxé d’expedia.fr, avec cette fois-ci quelqu’un qui me répond (au bout de 4mn quand même). Il s’agit d’un homme d’âge mur à la voix grave[2] auquel je présente ma difficulté de paiement.

Lui: « Vous devez utiliser une carte bancaire dont le plafond ne vous autorise pas à payer les 3700 euros de votre commande« .

Moi: « Oui, c’est pour cela que ce matin, j’ai contacté ma banque pour élever le plafond de paiement à 6000 euros. »

Lui: « Avez-vous ré-essayé depuis? »

Moi (patient): « Oui, et j’ai le même message obscur ».

Lui: « Donc, vous avez essayé plusieurs fois? »

Moi (moins patient): » « Oui, hier j’ai essayé quatre fois et c’est toujours le même message. »

Lui: « Donc, vous avez fait cinq essais. »

Moi (zen): « Oui. »

Lui: « Mais c’est cela le problème: vos essais ont été bloqués à chaque fois par le contrôle bancaire qui accumule les demandes. Vous devez demander à votre banque de monter le plafond à six fois 3700 euros pour que votre sixième essai puisse passer. »

Moi: « Vous voulez dire qu’il faut que je retourne au guichet de ma banque pour expliquer qu’il faut que mon plafond de carte bancaire passe à plus de 20.000 euros pour pouvoir payer des billets d’avion à 3700 euros? Non, sérieusement, vous vous moquez de moi? »

Lui: « Mais monsieur, il est inutile de m’invectiver alors qu’il s’agit d’un problème lié à votre carte bancaire. »

Moi (re-zen): « Bon, ok, laissez tomber. Quels sont les autres moyens de paiement pour pouvoir réserver mes billets? »

Lui: « Le seul moyen de paiement est la carte bancaire. Vous n’avez pas une autre carte bancaire pour essayer? »

Moi (furieux): « Non. Et puis, je ne souhaite pas continuer à faire des essais pour aller ensuite à ma banque demander un plafond de 100.000 euros pour cet achat. »

J’ai raccroché rageusement.

Ces personnes font un dur métier.

Si quelqu’un chez expédia.fr me lit, qu’il transmette mes plus plates excuses à toute l’équipe.

Je suis passé par opodo.fr

Ils ont accepté ma carte bancaire.

J’espère juste que ma carte bleue ne va pas changer de couleur.

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[1] Si vous avez trouvé moins cher, surtout ne me dites rien…

[2] Pour des raisons de sécurité, les sexe, âge et voix de cette personne ont été modifiés.

Le doigt dans l’engrenage

En septembre 2006, par simple curiosité, j’ai souhaité assister à un conseil municipal. Cette expérience m’a bien plu, aussi l’ai-je renouvelé plusieurs fois. Et à chaque fois pour mon plus grand plaisir.

Aussi me suis-je fait remarquer: une personne supplémentaire dans un public de trois individus, cela ne passe pas inaperçu…

C’est ainsi qu’au mois d’avril dernier, j’ai accepté la proposition qui m’a été faite de tenir un bureau de vote. J’ai ainsi découvert la chance d’appartenir à une belle démocratie. Je relate cette expérience dans ce billet.

A la veille de partir en zone non ADSL vacances de fin d’année, mon téléphone sonne:

Moi: « Alloooo? »

Lui: « Bonsoir, c’est Mace Windu (le maire de ma commune)! »

Moi: « Bonsoir, Monsieur le Maire, que puis-je pour vous? »

Lui: « Et bien, voilà, heu, et bien comme vous assistez régulièrement au conseil municipal, et qu’on m’a dit du bien de vous lors de la tenu du bureau de vote, accepteriez-vous d’être sur ma liste pour les prochaines élections municipales? »

Rien de moins.

Moi: « Maaaaiiiiis… quelles sont les implications? » (C’est la seule question qui m’est venue à l’esprit).

Lui: « Et bien, vous viendrez à chaque conseil municipal, vous participerez à une ou plusieurs commissions, avec deux ou trois réunions par mois, vous n’avez pas besoin d’avoir une carte de parti politique du moment que vous n’êtes pas dans les extrêmes, et puis je compte sur vous pour représenter votre zone géographique, car j’ai personne dans ce coin là. »

Moi: « … Euh, je peux réfléchir pendant les vacances, car c’est une décision importante ».

Lui: « Pas de problème, et passez de bonnes fêtes ».

J’en suis resté baba comme un rond de flan (une expression personnelle)…

Concordia civium murus urbium.

(La concorde entre les citoyens, voilà la muraille des villes)

Bon, mais avant tout réfléchir:

– Nemo judex in causa sua (« Nul ne peut être à la fois juge et partie »). De ce côté là, pas de conflit d’intérêt.

– Pro tempore (« Pour un temps », s’applique en général à une charge ou une fonction temporaire).

Oui, mais quand vais-je trouver du temps?

Tempo Fugit (et le temps fuit), Tempora mutantur et nos mutamur in illis (le temps bouge, nous bougeons avec lui), Tempori servire (s’adapter aux circonstances)

Effectivement, depuis l’arrivée de la Wii dans la maison, j’ai pu constater qu’il est toujours possible de libérer du temps et de dormir deux heures par nuit…

Bien, mais tout le monde saura pour qui je vote, moi qui suis resté discret (même sur ce blog) toute l’année dernière.

Bah, de toute façon, je n’ai pas honte de mes idées, et un petit « coming out » de ce type ne fera même pas jaser dans ma famille.

Mais fini la tranquillité, les soirées cools devant la TV, la Wii, un bouquin, l’ordinateur… Il ne restera que les soirées et week-ends dédiés aux expertises ou à la raison publique.

De retour de vacances, j’ai dit oui!

L’aventure commence !

Zythom président, Zythom président!

PB:

– aller chez le coiffeur

– acheter un pantalon plus digne

– acheter des chaussures (dernier achat 2006!)

– apprendre à serrer des mains

– acheter des lunettes noires pour éviter qu’on ne me reconnaisse…

La peine de mort

Je lis actuellement un ouvrage ancien intitulé « Histoire de la médecine légale en France d’après les lois, registres et arrêts criminels » par Charles Desmaze, publié en 1880.

Il y a dans cet ouvrage quelques extraits que je brûle de vous faire partager.
S’il y a encore parmi mes lecteurs quelques égarés partisans de la peine de mort…
Le texte est écris par un médecin qui ne cache pas sa sympathie pour la peine capitale. Ces mots et expériences m’ont fait frémir.
Cœurs sensibles s’abstenir, alcooliques réfléchir, carabins à vos notes.

Extraits:
Depuis la fin du dernier siècle [ndz: le texte est écrit en 1880], un nouveau mode de supplice, rapide mais sanglant, a été admis en France, comme occasionnant moins de douleur que ceux qu’on avait employés jusqu’alors [ndz: le 15 avril 1792, on essayait à Bicêtre, pour la première fois et sur un cadavre, l’instrument du supplice que venait d’inventer le docteur Guillotin]. Pendant longtemps, on ne songea pas à mettre en doute la supériorité de la guillotine sur la pendaison et le supplice de la hache. Mais, dans ces dernières années, quelques écrivains, des médecins même, ont affirmé que la décapitation est indigne de notre civilisation et qu’elle inflige au criminel de longues souffrances. Ils oubliaient que les physiologistes du siècle dernier, et parmi eux Bichat, avaient réfuté d’avance ces affirmations, qui sont en contradiction avec ce que nous apprend la physiologie expérimentale, avec ce que l’on sait du mécanisme de la mort subite.

« Quoi de plus grave, comme le disaient, en 1870, MM. les docteurs Evrard et Dujardin-Beaumetz dans leur excellent travail sur le supplice de la guillotine, quoi de plus grave, en tout état de cause, que de jeter dans un public incompétent, cette affirmation hardie, et quoi de plus propre à troubler la conscience des citoyens à qui la loi impose le devoir de juger les criminels? La crédulité publique recherche avec avidité et accueille avec une faveur aussi cruelle que malsaine, les histoires émouvantes: la tête de Charlotte Corday rougissant sous le soufflet du bourreau, deux têtes se mordant dans le panier funèbre, le fond des sacs rongé par les dents des suppliciés sont des récits traditionnels, que leur imagination commente sans s’arrêter à l’invraisemblance. Les partisans de l’abolition absolue de la peine de mort, ont trouvé dans ces horreurs un argument persuasif, car ils s’adressent à cette pitié instinctive et profonde que les cœurs les plus affermis éprouvent pour l’homme qui va payer de sa vie l’excès même de ses crimes. »

C’est pour réfuter encore une fois ces assertions que le docteur Evrard, médecin des prisons de Beauvais, a voulu renouveler les expériences qu’il a faites en 1870, avec le docteur Dujardin-Beaumetz, médecin de l’armée.
Ce médecin demanda et obtint qu’on lui livrerait les restes d’un supplicié, immédiatement après l’exécution. Il nous avait invités, avec mon fils, dit le docteur Gaston Decaisne, à l’aider dans ces expériences, et nous nous rendîmes à cet effet, le 13 novembre 1879 à Beauvais […]
Le condamné était un nommé Prunier, âgé de vingt-trois ans, charretier à Trie-la-Ville, dans le département de l’Oise. Il avait, sans motifs aucuns, tué une vieille femme, l’avait violée, avait chargé le cadavre sur ses épaules et l’avait jeté à la rivière. Dix minutes après, voulant s’assurer que sa victime était morte, il retournait à la rivière, apercevait le corps qui flottait, le tirait hors de l’eau par les pieds et renouvelait ses outrages. Puis il abandonnait le cadavre et allait coucher chez son père, à quelque distance du crime. Il fut réveillé par les gendarmes, qui vinrent l’arrêter quelques heures après et à qui il fit les aveux les plus complets.

Le jour du crime, il s’était levé en disant: « Il faut que je fasse un coup aujourd’hui, je veux me battre. » Il parcourt les cabarets du pays et du village voisin, il boit outre mesure […]. Depuis près de cinq ans, Prunier s’adonnait aux boissons alcooliques et il a toujours attribué son crime à la boisson. Il résulte des dépositions de plusieurs témoins entendus dans l’instruction qu’à différentes reprises et depuis quelques années, poussé par des instincts génésiques, il avait poursuivi de ses brutales obsessions plusieurs femmes du pays, qui n’avaient échappé à ses tentatives criminelles que par la fuite.

Le 13 novembre 1879, Prunier payait de sa tête le crime odieux dont il s’était rendu coupable [ndz: à l’époque les exécutions avaient lieu sur la place publique]. Rien dans sa conduite à la prison de Beauvais n’a pu faire soupçonner, un seul instant, l’existence d’une perturbation des facultés mentales […]

Les restes du supplicié nous ont été remis à sept heures cinq minutes du matin, c’est-à-dire entre quatre minutes et demis et cinq minutes après la décapitation. Le corps était placé à plat ventre dans le panier, dont le fond était garni de sciure de bois, la tête reposait sur le côté gauche. Celle-ci présentait à peine quelques rares taches de sang, isolées dans le voisinage de la section. Pas de sang au niveau des lèvres et de la conque des oreilles. Rien, en un mot, indiquant que l’extrémité céphalique ait pu être le siège de mouvements convulsifs immédiatement après sa chute. Ce qui confirme encore cette supposition, c’est que les oreilles ne contenaient à peine que quelques parcelles de sciure de bois.

Cette tête, placée immédiatement sur une table, en plein air, au milieu du cimetière, présente l’aspect suivant:
Les yeux sont fermés. Si l’on entr’ouvre les paupières, on aperçoit le globe de l’œil fixe et affaissé. Les pupilles sont égales et moyennement dilatées. La face est pâle, mate, complètement exsangue, offrant une apparence de stupeur. La mâchoire est légèrement entr’ouverte. Les conjonctives, les lèvres, la langue, toutes les muqueuses, enfin, sont absolument décolorées.
La section très nette est située à un niveau élevé. Elle correspond, en effet, à l’intervalle qui sépare la troisième et la quatrième vertèbres cervicales. Une lamelle osseuse a été détachée de la face supérieure de cette dernière […].
C’est alors que l’un de nous appelle plusieurs fois de suite le supplicié par son nom, en s’approchant aussi près que possible du conduit auditif. Aucun mouvement de la face ou des yeux ne trahit la moindre perception.
On pince fortement la peau des joues, on introduit dans les narines un pinceau imbibé d’ammoniaque concentrée, on cautérise la conjonctive avec un crayon de nitrate d’argent. aucune contraction, aucun mouvement ne se produisent; la face conserve son impassibilité. Une bougie allumée placée immédiatement auprès des yeux largement ouverts, avait déjà donné un résultat négatif, alors même que la flamme léchait le globe oculaire […].

Ces premières expériences une fois terminées, notre but principal était rempli. Nous avions acquis, autant qu’il est humainement possible, la certitude que la tête du supplicié ne sentait plus, ne percevait plus, ne vivait plus. Nous procédons alors à l’extraction du cerveau […].

Tous les muscles réagissent à l’électricité. C’est ainsi qu’après l’ablation du cerveau, on provoque toutes les contractions des muscles de la face, le grincement et le claquement des dents, les mouvements des yeux, l’élévation et l’abaissement des paupières. De même par l’électrisation des muscles intercostaux et du diaphragme, on provoque artificiellement les mouvements respiratoires. […] Des contractions énergiques sont également obtenues dans les muscles des membres. Nous avons pu ainsi faire élever les bras, fléchir les avant-bras, les poignets, et les doigts sont venus serrer fortement la main de l’un de nous. Cette réaction musculaire persistait une heure et demie après la décapitation, c’est-à-dire au moment où les restes du supplicié ont été remis aux fossoyeurs.

Telles sont les seules expériences qu’il nous ait été donné de faire, vu le temps limité dont nous disposions par suite des nécessités de l’inhumation […] Quant à l’injection de sang oxygéné dans les vaisseaux crâniens, outre qu’elle ne pourrait donner de résultat qu’à la condition d’avoir la tête au moment de sa chute, les moyens matériels nous manquaient pour la mener à bonne fin. Cette expérience ne serait d’ailleurs praticable que si les exécutions avaient lieu à l’intérieur des prisons. Encore une fois le seul but que nous avions en vue a été atteint, et nous avons acquis la certitude que la mort est immédiate après la décapitation par le couperet de la guillotine.

Comme les confrères qui assistaient à nos expériences, nous avons été frappés de l’état particulier que présentait le cerveau du supplicié. Les lésions [que nous y avons trouvées] étaient le produit manifeste d’un travail pathologique à marche plus ou moins lente, qui ne s’était traduit pendant la vie par aucun symptôme appréciable. Comme nous l’avons dit, Prunier passait dans le pays pour un butor obéissant aux plus bas instincts. Doué d’une force musculaire peu commune, il cherchait volontiers querelle. Depuis plusieurs années, il s’était adonné aux boissons, et l’étude de son dossier faite avec soin nous a laissé la conviction que le jour du crime, il était sous l’influence de l’alcool.

Faut-il conclure de là qu’il était irresponsable?

« Histoire de la médecine légale en France d’après les lois, registres et arrêts criminels » par Charles Desmaze, 1880, p203-212.

Norme ZYTHOM X50-110

Lors d’une réunion tenue le 7 novembre 2006, la Conférence nationale des premiers présidents de cour d’appel et la Cour de cassation ont souhaité initier un processus d’élaboration des bonnes pratiques judiciaires dans l’activité juridictionnelle des juges sur le thème de « l’expertise judiciaire civile ».

La méthode retenue est celle de la conférence de consensus, méthode standardisée de conduite scientifique d’un processus de réflexion collective pour débattre de questions controversées, posées par une autorité légitime, dite promoteur, et aboutir à des recommandations publiques.

Le 15 novembre 2007, le jury de la conférence de consensus a rendu un ensemble de recommandations qui peuvent être consultées dans ce document.

Je recommande fortement la lecture de ce document à tous mes lecteurs experts, avocats, magistrats, ainsi qu’à tout citoyen concerné (bon, j’aurais pu faire plus simple en disant qu’il faudrait que tous mes lecteurs lisent ce document…)

Son contenu mériterait des dizaines de billets, ce qui me semble au dessus de mes forces, mais j’ai retiré ci-après un extrait qui m’a interpelé:

L’évolution de «l’expertise juridictionnelle» en Grande-Bretagne est très éclairante; elle comporte des dispositions destinées à limiter les mesures d’expertise à ce qui est suffisant pour la solution, en retenant ce qui est le plus simple et le moins onéreux. La partie souhaitant appuyer sa démonstration sur une expertise devra y être autorisée, en définissant son domaine et en identifiant le technicien approprié quand c’est possible. Ce technicien n’est soumis à aucune sélection de l’autorité judiciaire; il ne devra sa capacité à retenir l’attention des parties requérantes qu’à sa compétence et à sa réputation.

L’Allemagne a adopté une solution similaire à celle de la France par la tenue de listes d’aptitude, avec une différence notable, puisque le contrôle des aptitudes s’effectue par l’intermédiaire des professionnels eux-mêmes, après agrément des institutions ou organisations qui en sont chargées.

Aux États-Unis d’Amérique, la logique de «l’expert witness» a conduit la jurisprudence à exiger, à l’occasion de chaque procès et avant l’examen au fond, le contrôle et la validation de la compétence de l’expert; au travers de ce qu’un auteur appelle «l’épistémologie jurisprudentielle», le juge ne se fiera pas à la seule expérience reconnue de l’expert, mais se fera le gardien vigilant de la validité des savoirs qu’il avance à l’appui de sa démonstration, en vérifiant que l’expertise s’est bien trouvée soumise à une méthodologie suffisamment éprouvée dans le domaine concerné.

Cet extrait m’intéresse déjà en ce qu’il compare la place des expertises au sein de plusieurs systèmes judiciaires, moi qui n’ai pas eu la chance « de faire mon droit ». Il m’interpelle également sur mes propres compétences, à travers une question toute simple: « serais-je un bon expert judiciaire aux États-Unis? C’est ma question à deux euros du week-end…

Attention: je ne suis pas complètement à la solde des youessa. Mais le mot qui a fait tilt est le mot méthodologie.

D’autant plus que le jury de la conférence de consensus donne la piste à suivre: la norme AFNOR n°X50-110 sur la qualité de l’expertise, homologuée par décision du Directeur Général de l’Association Française de Normalisation du 20 avril 2003 (prise d’effet: 20 mai 2003).

Extrait de cette norme:

L’expertise est une démarche fréquemment utilisée pour élaborer des avis, des interprétations, des recommandations en vue de prévenir, d’innover, de construire, d’expliquer l’origine des évènements ou de catastrophes, d’établir des responsabilités, d’éclairer la résolution des conflits, d’évaluer des dommages, des objets ou des services de toute nature […]

la qualité de l’expertise dépend de la compétence de l’indépendance et de la probité des experts et de la démarche d’expertise elle-même dont on exige de plus en plus la transparence et la justification […]

la présente Norme a pour objectif d’améliorer la maîtrise des points ayant une incidence sur le produit de l’expertise et de permettre, si besoin est, une reconnaissance de la capacité à conduire des expertises…

Hélas, l’accès à cette norme passe par un achat sur le site de l’AFNOR… pour le modeste prix de 83,90 euros TTC, rendu inaccessible depuis le passage du Père Noel avec sa maudite Wii qui me vaut courbatures et insomnies.

Internet étant riche en ressources, et moi-même motivé par la recherche d’une chute décente au présent billet, j’ai trouvé sur le site d’une compagnie expertale un référentiel intéressant. Ce sera mon document de référence en attendant ma green card.

Mais finalement, la méthode qui m’a le plus réussi pour l’instant, est simplement de me demander si je suis un bon expert tout court. Et la réponse est simple: travailler, écouter les critiques, toujours se remettre en cause, servir sans se servir.

Ce sera la norme ZYTHOM X50-110.

Et c’est cela qui m’empêche de dormir depuis plusieurs décennies…

La prudence chez les experts

Lors d’une discussion informelle avec un magistrat instructeur, je m’enquérais auprès de lui de ce qu’il pensait être un « bon rapport » d’expertise.

Sa réponse fut la suivante: « J’aime les rapports clairs, précis et qui répondent blanc ou noir aux questions que j’ai posées. Je n’aime pas le gris clair ou le gris foncé. Mouillez-vous. »

Malgré tout le respect de que j’ai pour ce magistrat, et la parfaite compréhension que j’ai de ses souhaits, je n’ai jamais cédé à ce type de simplification. L’expert judiciaire doit laisser transparaître ses doutes, même si cela doit lui coûter.

Cette rigoureuse prudence, un expert-traducteur en fit preuve, avec raison, au cours de l’affaire Dupas, en mars 1896. On avait chargé cet honorable auxiliaire de la justice d’expliquer les termes conventionnels d’une dépêche adressée à l’accusé Arton en fuite. Voici quel était le texte du télégramme saisi:

« Above calcium actualise. Recevrez lettre algebra poste restante« .

Voici comment l’expert interprétait cette cryptographie dans son rapport adressé au juge d’instruction:

Monsieur le Juge,

J’ai lu d’un bout à l’autre, sans oublier un seul mot, le vocabulaire que vous m’avez fait l’honneur de me soumettre, pour y rechercher l’explication de la phrase: Above, etc.

Je n’y ai trouvé dans toute son intégrité qu’un seul des termes de cette phrase, celui de « calcium » dont le sens caché serait: Nous somme obligés de construire des magasins. Quant aux autres, above, actualise, algebra, que je n’ai pas trouvés dans le vocabulaire, je ne puis donner que comme hypothétique la signification que j’en obtiens par induction ou rapprochement d’autres mots qui me paraissent être de même formation. Above, que l’on pourrait rapprocher de l’anglais, pourrait en conséquence être traduit par: surtout, avant tout; actualise, rapproché d’actuality, un mot de dictionnaire par ici ou dans le pays, et algebra par sous peu. De la sorte, en conservant tel quel le sens des autres mots: recevrez lettre bureau restant, on pourrait expliquer la phrase comme suit:

« Avant tout, nous sommes obligés de construire des magasins dans le pays. Recevrez lettre sous peu bureau restant. »

Mais cette explication, je ne puis, à défaut d’autres moyens plus surs, la donner que comme hypothétique.

Veuillez agréer, etc.

Cette traduction ne fit point à elle seule aboutir l’enquête ouverte…

Sauriez-vous faire mieux que mon confrère de l’époque et me déchiffrer ce télégramme?

Rappel: « Above calcium actualise. Recevrez lettre algebra poste restante« .

Réponse en fin de week-end…

[Edit]: Le destinataire, arrêté ultérieurement, traduisit ainsi les deux phrases: « Partez de suite Bucharest. Recevrez lettre poste restante. »

Ne m’en demandez pas plus, je n’aurais certainement pas fait mieux que mon confrère (malgré l’aide d’internet). Il a eu l’élégance d’émettre des réserves sur son travail, et le magistrat d’en tenir compte. Ainsi va la vie des experts.

Complexité inforensique

Dans les années 80, un expert judiciaire informatique mandaté pour assister des enquêteurs sur une scène de crime chez un particulier procédait à la saisie d’un ordinateur et de son stock de disquettes. Eventuellement, il récupérait aussi quelques cassettes magnétiques. Il n’y avait aucun doute sur l’identité de l’utilisateur.

Dans les années 90, il fallait vérifier la présence d’un modulateur-démodulateur et maîtriser l’interconnexion des réseaux nationaux accessible au public (l’Internet). Il fallait penser à vérifier l’éventuelle présence de cédéroms pouvant contenir plusieurs fois la capacité disque des ordinateurs. Plusieurs personnes utilisaient l’ordinateur familial. La maîtrise des liaisons null modem était un plus, car il y avait parfois deux ordinateurs.

Maintenant que nous avons changé de siècle et de millénaire, l’expert arrive dans une maison où chaque pièce peut contenir un ordinateur, le wifi arrose toute la maison et celle des voisins, chaque personne possède plusieurs comptes sur plusieurs ordinateurs. Les données sont délocalisées sur internet (chat, contacts, messagerie), quand elles ne sont pas réparties sur les téléphones, pda, baladeurs mp3, voitures, appareils photos, et même cadres photos…

Aujourd’hui, l’expert judiciaire en informatique doit connaître tous les produits qui sortent, disposer de tous les appareils de mesure adéquat (vous avez une idée du nombre de type de cartes mémoires?).

Il faut également être prudent et écrire « j’ai trouvé telle donnée sur tel support », et non pas « Mr Machin a téléchargé telle donnée ».

Et avec la complexité croissante, l’expert doit être encore plus sur de ses conclusions. Il doit mesurer ses certitudes et peser ses doutes.

Et les faire partager en toute clarté.

Par le petit bout de la lorgnette

J’ai présenté ici même il y a un an, un appel à projets de la Mission de recherche Droit et Justice. Cette mission a publié le résultat de cet appel avec la liste des projets retenus. J’attends avec impatience la publication des études en cours, mais j’avoue avoir été un peu déçu de ne pas voir apparaître de confrères informaticiens.

Aussi, ne représentant que moi-même, j’ai décidé de participer en tant que candidat libre. Voici donc le début d’une rubrique ambitieuse (n’est-ce pas la tradition en début d’année?): le petit bout de la lorgnette.

Je laisse en avant première à mes lecteurs le soin de lire les premières interrogations:
Expertise et experts: un besoin de connaissances
– l’accès à la fonction d’expert:
Combien d’experts sont inscrits sur les listes? Selon quelles spécialités? Comment se répartissent-ils entre experts «à temps plein», collaborateurs permanents de la justice, et intervenants occasionnels? Quelles sont leurs caractéristiques sociales (genre, âge, profession, types de savoirs, expérience, formation…), leurs motivations pour la fonction (intérêt intellectuel, rémunération, caractère honorifique)…? Quelles sont les exigences de formation professionnelle à cette fonction? Comment et pourquoi cessent-ils de l’exercer (retrait, radiation )?
Quels sont les experts désignés pour participer aux commissions instituées par la loi du 11 février 2004, article 2, alinéa 2 (chargées d’évaluer les experts pour inscription sur les listes après la période probatoire de deux ans)? Quelles sont les raisons de la non (ré)inscription des experts sur ces listes?
– le contrôle de la fonction:
Comment s’exercent les différents contrôles, de droit et de fait, disciplinaires ou autres, auxquels l’expert peut être soumis (par le juge, les avocats…)? Quelle est la responsabilité (civile) de l’expert? Sous quelles conditions est-il passible de sanctions (suspension provisoire, radiation)?

Extrait de l’appel à projets.

A la (re)lecture de ces questions, je ne suis pas sur d’avoir toutes les réponses, ni de pouvoir tenir le rythme… Mais n’est-ce pas la destinée des promesses de début d’année?