Habemus papam

Vendredi soir, j’ai assisté en tant que conseiller à mon premier conseil municipal. L’ordre du jour imposé a été l’élection du maire, le choix du nombre d’adjoints et la désignation de ceux-ci.

Dans la mesure où une seule liste se présentait dans mon gros village de 5000 âmes, que nous avons été élus dès le premier tour avec 90% des voix (participation 60%), la suite a été très classique: un seul candidat au poste de maire, élu avec 26 voix pour et un vote blanc (le sien), le nombre de 6 adjoints (adopté à l’unanimité) et le choix de ceux-ci sur une liste (liste adoptée à l’unanimité).

Présentation est ensuite faite des commissions par chaque adjoint et j’ai cinq jours pour réfléchir aux commissions auxquelles je souhaite participer.

Mon choix est déjà tout fait: commission communication (site internet, bulletins mensuels et bulletin annuel), et commission urbanisme (PLU et gestion des déplacements). Pas mal de réunions en perspective…

J’ai été le seul conseiller à prendre des photos pendant le conseil… Je crois que je commence mal. Mais je vais tenter de me rattraper en faisant mienne la citation suivante:

« Vir bonus est is, qui prodest quibus potest, nocet nemini »

[c’est un homme bon, celui qui se rend utile à ceux qu’il peut aider et qui ne nuit à personne]

Cicéron, De Officiis, 3.64

Maintenant, yapuka.

Pourvu que je ne casse rien.

Je vais reprendre un peu de Champomy, tiens.

Vive le logiciel LIBRE

En préparant mon cours-conférence sur les logiciels libres, et pour y introduire un peu d’actualité dans mes références, je suis tombé sur la déclaration suivante (les caractères gras sont de moi):

« Face aux jeunes Américains, Indiens, Chinois, Canadiens, Québécois, etc., les jeunes Français sont encore largement néophytes en matière de capacité à écrire du code informatique (seuls 16% des internautes de moins de 30 ans savent écrire un programme). Pourtant, cette capacité à écrire du code est la clef de l’indépendance face à la technique. La solution passe par la refonte des programmes éducatifs consacrés à l’informatique, trop centrés sur la pratique, et le renforcement des moyens consacrés à ces formations informatiques. A l’échelle d’une génération, l’enjeu est majeur: en se concentrant sur la pratique, on crée une génération dépendante de la technique; en se concentrant sur la technique, on crée une génération autonome et capable d’inventer toutes sortes d’usages.« 

Il se trouve que c’est à peu près en substance ce que j’essaye d’expliquer à mes étudiants depuis quelques années. Peu m’importe qu’ils ne choisissent pas de devenir informaticiens ou même de travailler dans ce domaine, du moment qu’ils en maîtrisent la technique. On utilise bien mieux une technologie que l’on connaît et que l’on comprend.

Le problème de ce discours, c’est qu’il provient d’un homme politique, et que je ne souhaite pas introduire de politique dans mes cours (ni trop d’ailleurs sur ce blog).

Le problème de ce discours, c’est que je n’en partage pas beaucoup les autres idées sur le logiciel libre.

Le problème de ce discours, c’est qu’il n’inclut pas les Québécois dans les Canadiens…

Source: réponses de Nicolas Sarkozy au questionnaire candidat.fr

Quand on n’a rien d’intelligent à dire

Quand on n’a rien d’intelligent à dire, le silence est une solution honorable.

Cette citation (hors contexte) de Maître Eolas m’a paru tellement s’appliquer à moi en ce moment que je ne résiste pas à l’envie d’en faire l’un des billets les plus courts de ce blog 🙂

D’aucuns devraient l’encadrer dans leur bureau.
A commencer par moi…

Le cri de l’Ecclésiaste

Maître Eolas m’a tagué

Je dois écrire six choses sur moi qu’on ne connaît pas et qui n’ont aucun intérêt.

Je dois dire qu’après avoir vu de nombreuses chaines de ce type sur la plupart des blogs que je lis, je désespérais d’en être la cible.

Autant dire que je suis rouge de confusion, et ce pour deux raisons: être une cible, et en être très content.

Bien sur, je pourrais écrire que je refuse, ou que je m’exécute de mauvaise grâce. Mais non, je rends grâce à Maître Eolas d’avoir pensé à moi et je m’exécute avec un plaisir infantile et vaniteux.

Six choses sur moi qu’on ne connaît pas et qui n’ont aucun intérêt:

1) Pendant mon service militaire, lors de l’examen de tir à 20m au Famas (position couché), sur trois tirs, j’ai mis deux balles dans le même trou. Le sergent croyait que j’avais raté la cible et se moquait de moi. Je lui ai montré alors que la troisième balle avait légèrement mordue la cible lors de son passage dans l’un des deux trous précédents. Je revois encore sa tête.

2) J’ai fait beaucoup de voile dans ma jeunesse. A un assez bon niveau. Lors de mon dernier stage, j’avais passé le voyage en car à frimer devant les débutant(e)s en racontant tous mes stages précédents. A l’arrivée, j’ai rejoint les membres de mon équipage, et, après avoir fait connaissance avec le bateau, nous sommes partis toutes voiles dehors pour nous échouer lamentablement cinq minutes plus tard sur un rocher (non signalé) situé face au camp des débutant(e)s. J’ai passé cinq heures dans le mât sur les barres de flèches à faire contrepoids pour éviter que la coque ne se fendît. Et bien sur, sur la plage, les débutant(e)s nous regardaient aux jumelles…

3) J’aime quand on me fait un compliment. Comme tout le monde me direz-vous, mais j’en ai fait un art, une recherche. J’aime qu’on me dise que je brille. Je fais un travail sur moi pour me corriger. C’est un défaut très lourd quand on est responsable d’un service informatique et d’un service technique. Avoir des amis très corrosifs, cela aide aussi à se corriger.

4) J’ai croisé le chemin de mon épouse quand elle avait douze ans. J’en garde le souvenir d’une baffe mémorable qu’elle m’a donnée parce que je me moquais d’elle.

5) Mon père et ma mère étaient instituteurs et j’ai été élève dans leur classe. J’ai commencé la primaire avec ma mère (en CP) et l’ai fini avec mon père (en CM2). Je suis très fier d’eux. En classe, je les appelais « Maitresse » et « Monsieur », comme les autres élèves.

6) Mon premier contact avec l’informatique date des salons des années 1970 où les fabricants montraient leur matériel informatique. Sur chaque stand se trouvait toujours une grosse imprimante matricielle qui permettait d’imprimer des posters ASCII à la demande. La plupart des « images » représentaient des femmes nues. Personne n’osait demander une impression et partir avec. Moi si.

Je transmets le flambeau à Pascal Charest, Nono, Paxatagore, Pfelelep, Bertrand Lemaire, Fourrure en espérant qu’ils me lisent et n’ont pas déjà été attrapés.

Vanitas vanitatum et omnia vanitas

Espace, frontière de l’infini

Imaginez: vous êtes assis sur plusieurs milliers de tonnes d’explosif à attendre le décollage. Votre cœur s’accélère, vos pensées s’affolent, le moment est historique: vous êtes le premier humain que l’on envoie vers Mars.

Le voyage est long, entrecoupé d’éruptions solaires contre lesquelles vous vous réfugiez dans un sarcophage de plomb. Les problèmes de poids, de nourriture et de coûts ont fait que malgré les problèmes psychologiques, vous avez été envoyé seul.

La solitude vous pèse, la distance et les risques ajoutent un stress qu’il est difficile de combattre. Les liaisons avec la Terre introduisent un décalage de plus en plus grand. Les réunions de famille en visioconférence sont trop espacées à votre goût, mais ils sont tellement occupés qu’ils ne voient pas le temps passer. Vous par contre…

Vous avez accepté deux conditions quasi inhumaines pour avoir la chance de partir comme premier explorateur: vous êtes seul, et le billet est sans retour. Cette deuxième condition a d’ailleurs déclenché énormément de polémiques avant le départ. Les « pro » et les « anti » se sont affrontés par média interposés, mais aussi physiquement. Et puis il y a la conséquence la plus terrible: l’abandon de la famille.

Mais la flamme est toujours là: explorer un monde nouveau, vivre une passion dévorante, être le centre d’intérêt de milliards de personnes.

L’arrivée sur Mars s’est bien déroulée. Le module a été rapidement transformé pour assurer un confort suffisant. Le site a été choisi pour la présence d’eau et la proximité d’une caverne. Votre centrale d’énergie doit tenir 20 ans: elle vous fournit l’oxygène extraite de l’eau. Vous avez suffisamment de nourriture déshydratée pour tenir. L’exploration peut commencer…

La science est un domaine d’exploration en elle-même: études géologiques, physiques, physiologiques, botaniques… A propos, parmi les graines amenées et plantées, certaines ont germé et se développent dans l’atmosphère tenue de Mars: la force de la vie. J’imagine qu’en cas de décès, des asticots surgiront de nulle part pour s’attaquer à mon corps!

Les réunions de famille ont trouvé leur rythme. Il y a longtemps que nous nous sommes habitués au procédé: une demi-heure pendant laquelle je parle, une demi-heure de pause en raison du délai de transmission d’un quart d’heure, et une demi-heure où toute la famille me répond. Pour eux, l’échange a duré une heure, sans interruption, et pour moi une heure et demi avec la pause d’une demi heure. La semaine suivante, on inverse les rôles.

Je me suis toujours demandé pourquoi un être humain devient fou lorsqu’il vit coupé du monde trop longtemps. Je n’en prends pas le chemin car j’ai la chance d’être en contact permanent avec des centaines de personnes. Ma famille bien sur, mes amis, et surtout le conseil scientifique qui filtre les demandes d’études en tout genre que je suis chargé de faire. Et bien entendu, une armée de techniciens qui m’aide à distance à l’entretien des équipements. Beaucoup de choses sont robotisées et télécommandées, mais j’ai toujours des améliorations à apporter, ou des montages à réaliser.

Aujourd’hui, c’est journée libérée. Tous les dix jours je dispose à ma guise du programme de la journée. J’en profite pour mener des explorations spéléos dans les différents gouffres que j’ai découverts. Je suis limité aux passages les plus larges à cause de ma combinaison, mais j’ai déjà parcouru plusieurs centaines de mètres sous terre et ramené des films et photographies extraordinaires. Autant la surface a été balayée par les vents et tempêtes de sables, autant le sous sol a préservé les fragiles constructions hydrogéologiques de l’époque où l’eau coulait sur (et sous) Mars. Je reviens couvert de souffre et d’argile. Un vrai retour des enfers…

J’en profite également pour alimenter mon blog et répondre aux commentaires. Ceux-ci sont beaucoup moins nombreux que sur mon blog officiel tenu par des collaborateurs de l’agence spatiale. Je tiens un blog parallèle sous pseudonyme: Zythom – Blog d’un informaticien expert judiciaire. C’est beaucoup plus sérieux.

Lenteur des instructions criminelles

La justice française ne dispose pas des moyens financiers lui permettant de fonctionner correctement. Il suffit de lire les différents billets de magistrats, d’avocats ou de greffiers sur ce sujet pour en être convaincu. J’ai moi-même, sans m’en plaindre outre mesure (ce serait indécent), évoqué plusieurs fois sur ce blog le délai important (un an) du paiement des factures d’expertise par les tribunaux.

Le justiciable ressent facilement tout cela avec « le temps judiciaire » très différent du temps commun.

Comment ces choses-là étaient-elles perçues du temps de nos ancêtres?

Et bien pareillement, mais avec des délais différents. Comme quoi, tout est relatif:

« Il ne faut pas trop s’étonner de la lenteur des instructions criminelles d’autrefois. En 1895, à Bourges, le marquis de Nayve fut acquitté après vingt-deux mois de prévention. Au mois de mars 1896, Tremblié fut condamné à mort par la cour d’assises de Douai après dix-huit mois d’attente. Le 28 mars 1896, la neuvième chambre du tribunal correctionnel de la Seine acquittait un nommé Wing, banquier américain, détenu depuis dix mois pour escroquerie! »

Note de bas de page dans l’ouvrage « Les erreurs judiciaires et leurs causes » de Maurice Lailler et Henri Vonoven, sur lequel je fonde ma rubrique consacrée aux erreurs judiciaires du passé.

L’auteur trouvait ces délais inhumains.

Ce texte date, rappelons le, de 1897…

Blogroll update

Cela fait un petit moment que je n’avais pas mis à jour ma liste de liens. C’est chose faite avec l’ajout des liens suivants que je lis avec passion depuis plusieurs mois:

Blogs Bd (nouveaux entrants):
Gamin, le blog Bd
Le Blog de Gluck
Le BugBlog de François Cointe
La plus jolie fin du monde
Le blog de Chanouga
Le blog d’une grosse
Les aventures de Maester sur le net

Justice (nouveaux entrants):
Brèves de police
Paroles de juges
Post scriptum

Informatique (nouveaux entrants):
Bruno Kerouanton
Mais en fait, non !
Numérama

Plutôt que de faire un long discours, je vous invite à aller les visiter…
Sans exception, vous n’y trouverez que des billets de grandes qualités écrits par des personnes bien plus méritantes que votre humble serviteur.

Ils viennent s’ajouter à la liste des liens déjà chaudement recommandés que vous trouvez en bas à droite de ce blog (très en bas maintenant, il faut utiliser l’ascenseur:).
Parmi « les anciens », deux se hissent nettement au dessus du lot dans des registres très différents:
Journal d’un avocat et
Boulet Corp.
S’il n’en fallait que deux…

Je ne vous dis pas quels sont les liens que j’ai sortis de mon agrégateur de flux, car je les ai laissé dans ma blogroll…
« Amour un jour, amour toujours ».

Bon surf.

Présomption d’innocence – In dubio pro reo

Quand les juges n’ont point vu le crime, quand l’accusé n’a point été saisi en flagrant délit, qu’il n’y a point de témoins oculaires, que les déposants peuvent être ennemis de l’accusé, il est démontré qu’alors le prévenu ne peut être jugé que sur des probabilités. S’il y a vingt probabilités contre lui, ce qui est excessivement rare, et une seule en sa faveur de même force que chacune des vingt, il y a du moins un contre vingt qu’il n’est pas coupable. Dans ce cas il est évident que des juges ne doivent pas jouer à vingt contre un le sang innocent. Mais si avec une seule probabilité favorable l’accusé nie jusqu’au dernier moment, ces deux probabilités, fortifiées l’une par l’autre, équivalent aux vingt qui le chargent. En ce dernier cas, condamner un homme, ce n’est pas le juger, c’est l’assassiner au hasard.

Voltaire – La méprise d’Arras.

Mortes pour la France

Dans une démocratie, une élection municipale est une élection au cours de laquelle les habitants d’une commune élisent les conseillers municipaux qui forment le « conseil municipal ».

Le Maire est élu par ce conseil municipal et est chargé notamment d’en exécuter les décisions.

Pour préparer mon rôle de conseiller municipal fraîchement « élu », j’ai parcouru internet et étudié différents sites.

En général, ce type de recherche alimente ma rubrique Questions à deux euros:

saviez-vous qu’il existe en France des communes dont le maire n’est pas élu par le conseil municipal, mais désigné par le Préfet Conseil Général? Pourquoi?

Indice: le conseil municipal est également désigné par le Préfet Conseil Général!

Indice n°2: la photo illustrant ce billet.

Réponse: Lors de la « Bataille de Verdun » dans le département de la Meuse (21 février au 18 décembre 1916), 9 villages furent rayés de la carte: Beaumont, Bezonvaux, Cumières, Douaumont, Fleury, Haumont, Louvemont, Ornes, Vaux. Tous ces petits villages comptaient seulement quelques centaines d’habitants: en 1914 leur population s’échelonnait entre celle de HAUMONT, la plus faible (131 habitants), et celle de ORNES (718 habitants). Elle était composée de laboureurs, de manœuvres, de bucherons, d’artisans. FLEURY comptait encore quelques vignerons au début du siècle.

Tous ces habitants, quand ils n’ont pas été tués, ont été forcés à l’exode.

Les villages, entièrement détruits, situés dans une zone dévastée rendue stérile par les bombes, n’ont pas été reconstruits. On les appelle les « villages détruits ».

Les communes, vidées de leurs habitants, ont conservé leur personnalité administrative « pour faits de guerre » et obtenu la mention « mortes pour la France »

Dès 1919, une loi dote chaque commune morte pour la France d’un conseil municipal et d’un président dont les pouvoirs et les prérogatives sont ceux d’un maire.

Je vous invite à les visiter et à honorer leur mémoire.

PS: Je manque d’informations sur les détails (comment le préfet choisit-il les conseillers municipaux et le maire?) ainsi que de références juridiques.

Si vous en avez, communiquez les moi et je mettrai à jour ce billet.

[EDIT] Merci aux différents internautes qui m’ont adressé des liens:

Mémorial de Verdun: fiches des principale visites.

Extrait:

Une vingtaine de villages ont subi de violents bombardements durant la bataille de Verdun. Neuf d’entre eux furent totalement rayés de la carte […] Seul le village de Vaux a été reconstruit; les huit autres jouissent néanmoins d’une reconnaissance administrative. Ils constituent de véritables communes dirigées par une commission municipale de trois membres (dont l’un exerce la fonction de Président ), nommée par le Préfet jusqu’en 1982 et depuis par le Conseil Général de la Meuse.

« Cette Commission et son Président sont respectivement investis de la plénitude des attributions des Conseils municipaux et des Maires » (Article 4 de la loi du 18 octobre 1919).

Ces commissions ont pour charge essentielle de perpétuer la mémoire de ces villages martyrs de la grande guerre: entretien des sites, des monuments aux morts, des chapelles commémoratives et organisation de manifestations du souvenir. Le statut administratif de ces villages « fantômes » constitue un cas unique en France.

Voir aussi:

historique des communes de la zone rouge

les serviteurs dévoués des villages fantômes.

Témoignage de Laurianne par email:

Apparemment, le mandat est souvent effectué de génération en génération.

J’ajoute que le Colonel Rodier, maire de Fleury est décédé en début d’année.

Enfin, j’ai habité un temps à Verdun et ayant visité quelques uns de ces villages si l’envie un jour vous prend d’y effectuer une petite visite, mieux vaut le faire par un temps ensoleillé. Cela atténue un peu le sentiment qui vous prend à la gorge.

Merci à tous.

Appel a minima

Il est parfois amusant de voir à quel point l’Histoire peut se répéter, voir hoqueter. Je suis tombé par hasard sur ce texte de Voltaire qui me semble d’actualité et sur lequel je vous laisse méditer (formule polie pour dire que je n’ai rien à ajouter):

« Appeler a minima, dit Voltaire, c’est demander que celui qui a été condamné à une peine en subisse une plus cruelle. C’est présenter requête contre la plus belle des vertus: la clémence. Cette jurisprudence d’anthropophages était inconnue des Romains. Il était permis d’appeler à César pour mitiger une peine, mais non pour l’aggraver. Une telle horreur ne fut inventée que dans nos temps de barbarie. Les procureurs de cent petits souverains pauvres et avides, imaginèrent d’abord de faire prononcer en dernière instance des amendes plus fortes que dans les premières: et bientôt après ils requirent que les supplices fussent plus cruels pour avoir un prétexte d’exiger des amendes plus fortes. »

Voltaire – Fragment sur le procès criminel de Montbailli.