Une idée dont le temps est venu

L’ESA recrute des astronautes

1ère étape: trouver un médecin « certifié aviation » pour qu’il m’établisse le certificat médical me permettant de commencer le dépôt d’un dossier de candidature.

Bon, ça, c’est fait. Une demi-journée de congé, 100 km aller, 100 km retour, avec à la clef une bonne nouvelle, je suis en pleine forme et apte à la conduite d’un avion…

2e étape: remplir le dossier de candidature. Il me faut dérouiller mon anglais. Comment dit-on « expert judiciaire » en anglais?…

3e étape: attendre…

Et pendant ce temps là, je rêve un peu. Comment l’ESA peut-elle réussir à envoyer des hommes dans l’espace sans passer par les USA ou la Russie? La réponse est financière et les ingénieurs européens tout à fait capables…

LA question (à deux euros🙂 d’aujourd’hui est plutôt:

comment envoyer un homme sur Mars sans exploser les budgets?

Tous les articles que je peux lire sur le sujet tournent autour du concept d’un voyage de deux ans et demi: 6 mois pour l’aller, 18 mois pour attendre des conditions favorables pour pouvoir revenir et 6 mois pour le retour.

Imaginez qu’un homme soit volontaire pour un voyage de six mois confiné dans un petit vaisseau blindé contre les rayonnements mortels, volontaire pour risquer de s’écraser lors de l’entrée dans l’atmosphère, volontaire pour vivre loin des siens, volontaire pour tenter de survivre dans un milieu hostile, désertique, avec une espérance de vie extrêmement réduite.

Et c’est là qu’une idée m’est venue, la GRANDE idée:

pourquoi vouloir faire un aller/retour?

Pourquoi ne pas faire un aller simple?

Et trouver un volontaire pour survivre sans espoir de retour.

Un volontaire pour explorer Mars et y mourir.

Si je suis retenu pour être astronaute et si l’ESA envoie un homme sur Mars dans ces conditions d’ici 20 ans, j’aurais encore l’âge d’être ce volontaire.

Pour être le premier homme sur Mars.

Pour être le premier homme à surfer avec un Round-Trip Time (RTT) de 40 minutes…

Et être le premier à explorer les gouffres de Mars

Dommage que je sois déjà trop vieux…

Mais laissez moi rêver.

«Il y a une chose plus forte que toutes les armées du monde,

c’est une idée dont le temps est venu.»

Victor Hugo

Les travaux du marais de Blaye – 1698

Je m’amuse beaucoup à explorer (très partiellement je le crains) le contenu de Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque Nationale de France.

La recherche par mot clef y est possible et ouvre l’accès à des documents fantastiques dont j’ai souvent fait l’écho ici même.

Aujourd’hui, je suis tombé sur un modeste document qui fait état de travaux dans le marais de Blaye. Il s’agit d’un procès verbal de nomination d’experts en date du 17 janvier 1698. Le texte est à mon avis un peu brouillon, mais vous y trouverez un zeste d’Europe, un peu de corporatisme, des problèmes de délais, des manœuvres dilatoires, un personnage célèbre, beaucoup de monde…

Le 23 août 1697, un arrêt du Conseil dans l’instance pendante entre messire Bernard Reboul, curé de Saint-Louis, en Blayais, et syndic des intéressés dans les marais de Saint-Simon, d’une part; messire Louis, duc de Saint-Simon[1], et Théophile Audebert, sieur de la Morinerie, syndic des entrepreneurs du dessèchement, d’autre part; avait ordonné qu’il serait fait par un peintre un plan des marais et une visite des lieux par des experts, pour constater si des travaux exécutés dans la vergne et dans le petit marais de Montelipan étaient utiles ou non au grand marais; en conséquence, messire Daniel Courtade, curé de Braud et nouveau syndic des intéressés aux marais de Saint-Simon, se présenta devant messire Louis Bazin, chevalier, seigneur de Bezons, intendant de Guyenne et commissaire désigné par l’arrêt du Conseil, alors à Périgueux, et demanda qu’il fût procédé à la nomination du peintre et des experts réclamés par l’arrêt du Conseil.
Le 22 novembre 1697, Joseph de Chatillon, mandataire de Théophile Audebert de La Morinerie, demanda à l’Intendant une assignation préalable pour M. le duc de Saint-Simon, comme principal intéressé et seul propriétaire du marais de Montelipan. Daniel Courtade prétendit que ce délai était demandé uniquement pour gagner du temps et empêcher l’expertise avant l’hiver, pendant lequel les marais étaient impraticables; cependant, Joseph de Chatillon s’étant borné à demander un délai de huit jours pour avoir une nouvelle procuration d’Audebert de La Morinerie, demeurant à plus de trente lieues, dans sa maison noble ed Romas, paroisse de Neuillax, ce délai fut accordé.
Le 27 nombre 1697, Guillaume Levasseur, abbé commandataire de l’abbaye de Notre-Dame-D’Aupierre, en Limousin, se présentant comme mandataire du duc de Saint-Simon et promettant d’apporter, dans quinze jours, une procuration spéciale du duc de Saint-Simon, l’Intendant, commissaire, ordonna que le lendemain les parties procéderaient à la nomination d’un peintre et des experts.
Le 28 novembre, les parties désignèrent, pour lever le plan des marais, le sieur Jean-Baptiste Augier, ingénieur du Roi; mais Joseph de Chatillon ayant demandé de payer, s’il le fallait, les honoraires dus aux quatre experts royaux de Blaye, dont l’un était aubergiste, l’autre droguiste et les deux autres marchands de vin, et qu’on acceptât pour seul expert le sieur Vanaker, entrepreneur de dessèchements des marais, les sieurs Courtade et Levasseur s’y opposèrent, notamment parce que ledit Vanaker était hollandais et nouvellement converti; néanmoins, il fut accepté, et Courtade choisit parmi les quatre experts royaux le sieur Labat, marchand de vin.
Le 2 décembre, le sieur Vanaker, avant de partir pour aller à Castillon, en Médoc, dessécher les marais de M. de Caupos, prêta serment avec ses collègues.
Le 13 décembre, l’abbé Levasseur présenta à l’Intendant une procuration du duc de Saint-Simon, signée à Paris le 2 décembre, et se plaignit de ce que le sieur Vanaker ne s’était pas encore rendu à Blaye.
Les 27 et 28 décembre, l’ingénieur et les experts déposèrent le plan et les rapports de la visite des lieux, et firent taxer leurs vacations. L’ingénieur Augier avait employé, avec ses agents, treize journées à trente livres, et reçut 390 livres. Les experts furent payées chacun pour dix journées à dix livres, et reçurent chacun 100 livres. Les conclusions des experts étant contraires, l’Intendant nomma pour tiers arbitre le sieur de Lavoye, ingénieur du Roi à Bayonne, qui prêta serment à Bordeaux le 9 janvier 1698 et le 17 janvier suivant, ayant remis son rapport, reçut, comme indemnité de son séjour et de ses voyages, le prix de quinze journées à trente livres chaque, montant à la somme de 450 livres.
M. Bazin de Bezons a signé chacun des actes rapportés dans ce procès-verbal.

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[1]Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, plus connu sous le nom de Saint-Simon, né à Paris le 16 janvier 1675 et mort le 2 mars 1755, est un écrivain français, célèbre pour ses Mémoires, racontant par le menu la vie à la Cour.

Pour ma maman

Quand j’étais petit, ma maman me disait « travaille pour avoir un bon métier et pouvoir manger à ta faim tous les jours ». Moi, je l’écoutais et faisais de mon mieux.

A table, mes parents parlaient avec passion de leur travail et nous n’avions pas le droit de leur couper la parole. Elle me disait (tu te souviens Maman?) « Comment s’est passé ta journée? » et je la lui racontais, flatté d’être au centre de son intérêt.

Je ramenais souvent de bonnes notes et son visage s’illuminait de fierté. Et quand elles étaient mauvaises, son visage se fermait. C’était ma punition.

Un jour j’ai gagné le concours municipal de poésies pour la fête des mères. J’ai dû monter sur la scène pour lire le texte que je t’avais écrit. Quand j’ai eu fini, j’ai regardé le public et je t’ai vu. Tu étais radieuse.

Je ne pouvais pas regarder la télévision le soir la veille des jours de classe. Mais parfois j’obtenais une permission spéciale pour regarder un programme conseillé par l’un de mes professeurs. Il s’agissait souvent de « Au Théâtre ce soir ». Tu me disais « regarde ce comédien, il a joué à la Comédie Française« . Tu m’y emmenais dès que l’on « descendait » à Paris. Mais, moi, je préfère les pièces de boulevard.

Quand j’ai arrêté l’allemand en seconde, tu m’as dit « t’en fais pas mon grand fils, tu es un scientifique ».

Bonne fête Maman.

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Source Blog de Gluck.

A mes lecteurs

J’ai déjà expliqué ICI la ligne éditoriale de ce blog.

Comme beaucoup de blogueurs, je regarde tous les jours de temps en temps les statistiques de ce blog.

J’utilise pour cela Google Analytics que j’ai déjà rapidement présenté.

Il est temps aujourd’hui de remercier tous mes lecteurs.

Merci à tous ceux qui ont laissé un jour ou l’autre un commentaire sur ce blog. Tous m’ont fait plaisir et très peu sont passés à la trappe de la censure. Je sais que la publication après modération interdit toute sorte de dialogue à cause des délais induits, mais c’est aussi le prix de ma tranquillité vis à vis de mes obligations. Et puis, ce blog est avant tout un dialogue avec moi-même, un monologue solitaire face à l’immensité d’internet. Et c’est très bien comme cela.

Merci aux lecteurs passant régulièrement par ici. Les pics de visites du blog correspondent peu ou prou à la publication (irrégulière) des billets, les abonnés aux différents fils de syndication Atom étant bien sur les plus fidèles lecteurs.

Merci aux internautes des 103 pays ou territoires qui ont atterri ici au cours des 365 derniers jours, totalisant ainsi ici 44301 visites.
Les chiffres du top 10:
1. France 36 967 visites
2. Belgique 1 577
3. Allemagne 736
4. Canada 731
5. Maroc 504
6. Suisse 493
7. Royaume-Uni 433
8. États-Unis 374
9. Algérie 290
10. Hong Kong 210

Merci également aux personnes qui ont pris contact avec moi par email, pour un petit mot d’encouragement, pour un conseil, pour un remerciement. Une seule adresse: zythom chez gmail.com

Enfin, quelque chose qui devrait faire plaisir à Tristan Nitot, Firefox est utilisé majoritairement par les visiteurs de ce blog (stats sur un an):
1. Firefox 53,39 %
2. Internet Explorer 34,29 %
3. Safari 4,49 %
4. Mozilla 3,31 %
5. Opera 2,91 %
6. Konqueror 0,96 %
7. Camino 0,25 %
8. Mozilla Compatible Agent 0,18 %
9. Galeon 0,08 %
10. Netscape 0,03 %

Merci enfin à vous, lecteur timide, discret et anonyme.

Merci, mèsi, a ni kié, manana, takk

Souvenirs d’un expert judiciaire

Les témoignages et anecdotes d’experts judiciaires sont suffisamment rares pour que je signale cet article du Docteur Paul Benaïm pour Guysen International News.

Extrait:
L’impossibilité de conclure
Une expertise m’a laissé un souvenir pénible. Il s’agissait d’une affaire complexe, un litige entre un médecin urgentiste appelé au chevet d’un malade et une plaignante, l’épouse de ce malade. Je ne disposais, en tout et pour tout, que des versions parfaitement contradictoires des deux parties. J’ai dû rédiger un rapport concluant à «l’impossibilité de conclure», attitude peu glorieuse, mais sans doute préférable à une interprétation erronée ou arbitraire.

Je ne connais pas le docteur Paul Benaïm, ni Guysen International News, mais l’article est court, dense et très intéressant.
A lire absolument.

Sur les épaules des géants

Le travail d’un expert judiciaire est de répondre aux questions posées par un magistrat de la façon la plus précise possible. Cette fonction de l’expert judiciaire se retrouve pleinement dans le serment qu’il prête et que vous trouvez en sous titre du présent blog: « Je jure, d’apporter mon concours à la Justice, d’accomplir ma mission, de faire mon rapport, et de donner mon avis en mon honneur et en ma conscience. »

Cela ne l’empêche pas de se poser régulièrement des questions sur la qualité de son travail ou sur la bonne pratique de l’expertise. Cela peut être une réflexion collective, ou une réflexion personnelle.

Ce blog s’inscrit pour moi dans ce dernier cas, et je voudrais ici même vous faire partager les réflexions d’un de mes illustres prédécesseurs, dans un domaine très différent de l’informatique: le professeur Lacassagne, professeur de médecine légale à l’Université de Lyon et correspondant de l’Académie de médecine. Il s’agit de l’introduction de son ouvrage « Le vade mecum du médecin-expert », guide médical ou aide-mémoire de l’expert, du juge d’instruction, des officiers de police judiciaire, de l’avocat.

Remarque importante: ce texte date de 1892.

Extrait:

Il nous a semblé que le Code d’instruction criminelle si formaliste pour les magistrats, chargés de l’enquête ou de l’instruction d’un crime, laissait trop d’initiative ou de latitude au médecin expert. Celui-ci procède à un examen ou fait une autopsie comme il l’entend. L’ordre, la méthode si indispensables en ces sortes d’opérations ne sont pas imposées.

Depuis plus de vingt ans que nous nous occupons de médecine légale nous avons été frappé de cet état de choses. Dans des affaires graves, parfois même capitales, nous avons vu des experts fournir des rapports d’une demi-page, aussi courts qu’incomplets. C’était scandaleusement insuffisant.

Le rapport médical est cependant la base ou le point de départ d’une instruction. Les affaires qui viennent au grand jour de la Cour d’assises ou de la police correctionnelle, celles qui sont classées ou suivies d’une ordonnance de non-lieu ont, en effet, telle ou telle solution d’après les constatations médicales.

Personne ne songe à nier l’importance de celles-ci. Le rôle de l’expert devient de plus en plus prédominant. Mais les preuves médicales ne peuvent être utiles à la démonstration de la vérité qu’à la condition d’être complètes et marquées au coin de l’observation scientifique. Il ne s’agit pas d’être bref mais vrai. Pas d’inutilités, mais de l’exactitude. Il ne faut pas de phrases à effets mais de la clarté. Magistrats et médecins doivent avoir toujours présente à l’esprit cette vérité: une autopsie mal faite ne se recommence pas.

Dans les villes, sièges de Facultés ou Ecoles, les médecins experts sont à la hauteur de la mission qui leur est confiée. Il en est de même dans quelques autres localités, où se trouvent des praticiens toujours curieux d’apprendre ou désireux de mettre leurs connaissances au service de la Justice.

Mais en général, la tâche paraît si difficile, la responsabilité si grande, que les fonctions d’experts sont confiées à de jeunes médecins, plus audacieux qu’instruits, qui, leur réputation faite, s’occupent d’une clientèle plus rémunératrice et passent la main à de nouveaux débutants. – De telle façon que presque partout ce sont des novices qui sont experts, alors que les praticiens distingués et exercés, ayant les qualités nécessaires pour rendre service à la Justice, fuient les expertises et les ennuis qu’elles occasionnent.

D’autres fois, le crime est commis à la campagne, et l’examen ou l’autopsie sont confiés à un médecin qui est resté des années et des années sans faire la plus petite constatation médico-légale.

Comment exiger d’un praticien occupé d’avoir présentes à l’esprit les recherches à faire dans les cas si divers de médecine légale. Il y a des médecins qui, pendant leurs études n’ont jamais vu de pendus, d’étranglés, n’ont pas observé une petite fille victime d’attentats à la pudeur, etc. Le médecin distingué, même investi du titre d’expert, ne saura pas plus tard rédiger un rapport sur ces cas spéciaux. L’expérience clinique, médicale ou chirurgicale, ne fait pas la compétence médico-légale. […]

Dans son discours à l’Académie de Dijon, le 20 décembre 1789, Chaussier, illustre médecin-légiste, disait « La loi n’a encore fixé aucune règle précise à suivre dans la visite, dans la rédaction des rapports; elle n’a établi aucune précaution pour constater, en cas de besoin, si ces actes ont été faits de la manière la plus convenable; quand il s’agit de la cause publique, nous pensons que les démarches, les actions de l’homme qui en est chargé doivent toujours être surveillées, quelque confiance qu’il mérite; ainsi, pour un objet aussi important qu’un rapport chirurgical, dans un cas où la justice attend tout des lumières, de la prudence, de l’attention d’un homme, il convient d’établir des règles si précises qu’il soit en quelque sorte impossible à l’expert d’abuser de la confiance; il convient de prendre des précautions telles, que, dans tous les temps, on puisse reconnaître l’erreur de l’expert et remonter à sa cause. »

[…]

Mais en mettant cet ouvrage à la disposition des médecins experts, des magistrats et des avocats, nous espérons que les uns et les autres voudront bien nous adresser leurs critiques et même relever les erreurs et les fautes qui auraient pu nous échapper. C’est à l’usage, par la pratique, que l’on peut savoir si l’idée qui a conçu ce blog livre est bonne, si les matériaux sont utilement réunis, s’ils peuvent être facilement employés. L’encouragement des médecins et des magistrats me dira si l’entreprise était nécessaire, si mes efforts ont été suffisants.

Alexandre Lacassagne, Lyon, le 19 août 1892.

Orientations scientifiques de la Mission de recherche Droit et Justice

En parcourant les Orientations scientifiques 2006-2010 de la Mission de recherche Droit et Justice, je suis tombé sur quelques passages qui m’ont intéressés et que je vous livre ici:

Sur les experts:
Des questions peuvent se poser sur la formation des experts et l’incidence des rapports d’expertise sur la décision judiciaire. L’intervention de l’expert risque de conduire le juge à faire reposer sa décision sur un tiers qu’il estime plus compétent que lui pour instaurer la vérité. L’expert peut être amené à émettre des hypothèses sans permettre à la défense d’obtenir une contre-expertise. Quelles précautions faut-il prendre pour se prémunir contre ces risques?
Enfin, différents métiers de la justice mériteraient d’être mieux connus: notaires, huissiers, etc. Des recherches, relevant notamment de la sociologie des professions, seraient à encourager en ces domaines.

Sur les magistrats:
Il ne faut pas oublier qu’il existe d’autres juges que les magistrats, beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit parfois. Un mode d’ouverture des juridictions consiste en effet à faire participer à l’œuvre de justice des personnes qui ne sont pas nécessairement des magistrats ou qui n’exercent pas exclusivement la fonction de juge. Les formes sont diverses, depuis les magistrats recrutés à titre temporaire jusqu’au jury d’assises, en passant par les juges de proximité, les assesseurs des tribunaux pour enfants, les conseils de prud’hommes ou les tribunaux de commerce. On manque de recherche d’ensemble sur les « autres juges » que les magistrats. Des comparaisons avec des pays voisins seraient nécessaires pour évaluer les mérites de l’échevinage.

Sur les grands enjeux de société:
[…] l’idée serait de croiser le regard sur la justice avec celui sur les grands enjeux de société. On peut décliner cette méthode sur de nombreux sujets, formulés sous la forme «la justice et…». Parmi ces thèmes de recherche pourraient figurer: la justice et les femmes (impact de la féminisation des professions de justice – juges et avocats – mais aussi étude de la prise en compte des femmes comme justiciables); la justice et l’enfant ; la justice et l’école; la justice et les cités; la justice et la diversité sociale, religieuse et culturelle, etc.

Je vous recommande la lecture de ce document car il éclaire par ses nombreuses propositions d’axes de recherche certaines des questions que l’on peut se poser sur la justice.

Mais il n’y a pas les réponses.

Le DVD phénix

On ne connaît pas bien la durée de vie d’un support numérique de type DVD. Différentes études (plus ou moins partisanes) donnent un ordre de grandeur de 5 ans à 25 ans.

Ce qui est sur par contre, c’est que la qualité du support se dégrade dès sa sortie d’usine: « Les supports optiques et magnétiques comme les disques durs, les disquettes, les bandes magnétiques, les cédéroms et les CD-Rs sont instables de part leur composition. Ils se dégradent facilement et, comme tous les supports, se détériorent dès leur sortie d’usine. » (extrait de IFLA – Principes de conservation)

Se pose alors le problème de leur obsolescence: « La durée de vie technologique de tout support optique ou électronique et produit correspondant, y compris les logiciels, est un problème d’une importance capitale qui n’existe pas avec le microfilmage. Les matériels et logiciels informatiques changent rapidement, ainsi que les nouvelles versions qui apparaissent régulièrement. De plus, les technologies évoluent et les bibliothèques ne seront certainement pas capables d’utiliser à l’avenir les technologies d’aujourd’hui. Les matériels informatiques ne seront certainement plus fabriqués. Certains logiciels ne fonctionneront pas sur les nouveaux appareils. Cela signifie que dans 25 ans, les bibliothèques risquent de ne pas être à même de retrouver l’information enregistrée sur les supports optiques. Cette éventualité se révélera sûrement très problématique dans 100 ans. Pour résoudre ce problème d’obsolescence, il faudra transférer les copies de conservation des supports informatiques magnétiques et numériques dès que de nouvelles technologies seront normalisées. » (extrait de IFLA – Principes de conservation)

J’avais abordé ce problème dans ce billet: sauvegardez pour vos enfants, avec des réactions et retours d’expériences intéressants en commentaires.

Mais pourquoi donc avoir intitulé ce billet « Le DVD phénix »?
Vous allez bientôt avoir la réponse.

Auparavant, intéressons-nous de plus près à Phénix. Wikipedia nous donne une masse d’informations très intéressantes:
Phenix est un groupe français de Heavy metal formé en l’an 2000.
Phénix est un réacteur nucléaire de recherche du type réacteur nucléaire à neutrons rapides et à caloporteur sodium.
Dumbledore possède un phénix portant le nom de Fumseck.
Google nous apprend que le phénix est l’emblème des stomisés.

Mais quel rapport avec le DVD?
Et bien, j’ai écrit ce billet en prenant à rebours le cheminement internet que j’ai mené à partir de l’information suivante: le DVD envoyé sur Mars à bord de PHOENIX est gravé sur du verre de silice destinée à durer plusieurs siècles (millénaires?).

Avouez que si j’avais titré ce billet « Phoenix arrive sur Mars le 25 mai« , vous n’auriez pas lu jusqu’ici…

J’alimente donc ma rubrique « questions à deux euros » avec les sujets de dissertation suivant destinés à mes étudiants:
– Phoenix Lander amarsira-t-il correctement le 25 mai?
– Nos descendants auront-ils toujours le lecteur adapté au DVD en verre de silice?
– Nos descendants auront-ils notre niveau de technologie?
– Aurons nous des descendants?