A propos Zythom

Informaticien Ex²pert Judiciaire, Irresponsable de la SSI, 3 enfants, marié à une avocate (ma vie n'est pas facile). Clé PGP: 0u 41-j3 m15 c3773 pu741n d3 cl3f

Recrutement des jeunes

Je suis parfois sidéré de la manière que peuvent avoir les étudiants de chercher du travail (stage ou emploi). Beaucoup d’entre eux préparent consciencieusement leur CV et leur lettre de motivation, plus ou moins sur le même modèle, puis adressent tout cela aux entreprises, par email ou par courrier papier, à l’adresse trouvée dans les annuaires spécialisés.

Certains viennent s’ouvrir à moi de leurs difficultés: « J’ai envoyé 200 lettres, et je n’ai encore aucune réponse positive ».

J’écris donc ce billet pour tous les étudiants (ou pas) qui cherchent leur premier emploi. Je souhaite me concentrer sur un point rarement abordé (il me semble): l’obtention de l’entretien. Vous avez donc déjà digéré 2000 sites web et manuels vous expliquant comment rédiger votre CV et/ou lettre de motivation.

La méthode que je vais vous présenter est simple, universelle, et a été testé par un grand nombre de mes étudiants. Elle a pour base l’idée qu’il faut se prendre en main et OSER.

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Tout d’abord, chercher du travail, c’est DIFFICILE. On ne peut pas généralement se contenter de faire fonctionner une photocopieuse et la machine à poster. Il faut CIBLER.

Bon, alors là, j’ai droit en général à la remarque suivante: « Oui, mais moi, je ne connais personne… »

Cela tombe bien, moi non plus.

1) Vos critères:

Pour trouver l’entreprise qui a besoin de vous, il faut commencer par faire une recherche dans un annuaire spécialisé. Il y a les pages jaunes, mais aussi beaucoup d’outils tels que le Kompass. Vous y chercherez les entreprises selon vos propres critères: taille (TPE, PME, grands groupes…), situation géographique, secteurs d’activité, etc. La plupart des centres documentaires de vos écoles sont abonnés à ce type d’annuaires.

2) La liste:

Vous obtenez enfin une liste d’entreprises qui vous semblent pouvoir correspondre à vos aspirations. Classez cette liste par ordre de préférence. Ne commencez pas forcément par celle qui vous plait le plus, afin de roder votre méthode d’approche. Pour chaque entreprise de la liste, créez un dossier (papier ou électronique selon vos goûts) dans lequel vous allez stocker toutes les informations que vous allez obtenir sur cette entreprise, ET celles que vous allez lui envoyer.

3) Le phoning:

C’est l’étape la plus importante. Vous ne connaissez personne dans l’entreprise ciblée? Normal, tout le monde n’a pas un papa Président de la République. Par contre, vous avez le numéro du standard, ou celui des ressources humaines. Notez les dans vos fiches, mais inutile de vous y frotter: ces personnes sont aguerries aux techniques de rembarrage téléphonique.

Par contre, ajoutez votre chiffre fétiche aux derniers numéros du numéro de téléphone du standard, et tentez votre coup. Par exemple, un numéro de standard qui se termine par 00? Et bien remplacez le double zéro par 12 (ou 07, 13, etc).

4) Mais qui êtes-vous?

Bien sur, vous n’avez aucune idée de sur qui vous allez tomber: un ingénieur, une secrétaire, un stagiaire, une personne de l’entretien… Tant pis: présentez-vous poliment et demandez si vous êtes bien chez l’entreprise TRUC. Il n’y a aucune raison que la personne qui a décroché le téléphone vous rentre dedans. Par contre, elle va très vite vous demander qui vous êtes et ce que vous voulez. Là, il faut avoir préparé une petite explication. Personnellement, je suis plutôt pour l’explication « recherche de stage », même si vous êtes en recherche d’emploi. Cela fait moins peur.

5) L’accroche:

Il vous faut absolument garder le contact avec la personne que vous avez au bout du fil. Dites lui par exemple: « Me permettez-vous de vous poser quelques questions sur l’entreprise pour me faciliter ma recherche de stage? ». Rares seront les sans-cœur qui se débarrasseront de vous immédiatement. Posez alors quelques questions judicieusement choisies, comme par exemple: « Y a-t-il souvent des stagiaires dans l’entreprise? » etc. Après quelques questions innocentes, demandez « Y a-t-il un gros projet en cours actuellement dans l’entreprise? ». Si la personne vous parle plutôt « plan de licenciement », inutile de perdre votre temps (et le sien). Abrégez la conversation poliment.

6) Le chef de projet:

Si par contre, la personne vous dit fièrement que l’entreprise vient de décrocher le contrat du siècle, posez lui des questions autour de ce projet et en particulier: « Pensez-vous que le chef de projet va avoir besoin de stagiaires? ». Quelle que soit la réponse, demandez lui dans quel service travaille le chef de projet concerné par le gros contrat et en particulier le nom de cette personne. Faites parler votre interlocuteur de ce qu’il connait le mieux, son service, son travail. Vous verrez, c’est fou ce que l’on obtient comme information sur une entreprise par ce biais, comme par exemple sur la (bonne) ambiance de travail.

7) La recommandation:

Avant de raccrocher, demandez à votre interlocuteur s’il peut vous passer les coordonnées du chef de projet (téléphone direct), et – cerise sur le gâteau – demandez lui si vous pouvez l’appeler de sa part (et prenez le nom de votre interlocuteur). Là encore, vous verrez que votre culot sera en général payant, la personne vous donnera les informations demandées.

8) Le coup de grâce:

A ce stade, vous disposez d’un vrai point d’entrée dans l’entreprise: le nom d’un responsable d’un projet prometteur qui risque d’avoir besoin d’embaucher du personnel, avec en plus la recommandation d’une autre personne de l’entreprise. Appelez cette personne et proposez lui vos services (stage ou emploi). Il faut être prêt à se présenter oralement de manière simple et brève. Vous devez faire bonne impression. L’objectif étant d’envoyer un CV qui sera lu attentivement, demander lui (ou faite confirmer) ses coordonnées (service, bâtiment…). Dites lui que vous lui adressez un CV dès aujourd’hui, et remerciez la pour le temps consacré au téléphone.

9) Le suivi:

Vous pouvez donc ajuster votre CV pour qu’il colle parfaitement aux besoins de l’entreprise (sans mentir ni inventer). Vous pouvez rédiger une lettre de motivation commençant par « Suite à notre conversation téléphonique de ce jour, je me permets de vous adresser comme convenu ». Il reste à envoyer le tout par la poste. Enfin, n’oubliez pas de conserver précieusement une copie des CV et courriers pour vous y retrouver lors d’un entretien que vous ne manquerez pas d’avoir avec cette personne (rien n’est plus catastrophique que d’avoir à la main un CV différent de celui que l’on a envoyé).

10) Le suivi bis:

Tout le monde est débordé, ou prétend l’être. Votre CV est peut-être sous une pile de dossiers encore non traités. N’hésitez pas à rappeler votre correspondant une semaine après lui avoir envoyé votre CV. Demandez lui poliment s’il a bien reçu votre courrier, s’il a eu le temps de le traiter. Demandez lui s’il peut vous accorder un rendez-vous afin que vous puissiez vous présenter.

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Les étudiants à qui je fais ce discours réagissent de manière variée. Certains trouvent que cela dépasse leur capacité d’improvisation. D’autres ont du mal à comprendre qu’il soit si difficile de trouver du travail (ceux là n’ont en général pas encore commencé à chercher). Cette présentation leur aide à comprendre que la recherche d’emploi est avant tout une affaire de contacts humains et qu’il ne faut pas hésiter à sortir un peu des sentiers battus.

Et tous les étudiants qui l’ont appliquée travaillent actuellement.

Et de cela, je suis fier.

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Source image: « La vie est trop courte pour se tromper d’emploi » jobsintown.de

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Extinction

Il y a, dans l’école d’ingénieurs où je travaille, 150 extincteurs près desquels les étudiants et le personnel passent tous les jours. En tant que responsable informatique et technique, j’ai la charge de leur entretien et la responsabilité de leur bon fonctionnement aukazou.

Depuis toujours, le bon entretien de ces matériels est sous-traité auprès du fabricant qui s’assure, moyennant finance, que les appareils sont bien remplis, en bon état de fonctionnement, etc.

Un jour, alors que j’intervenais sur un feu de poubelle extérieure avec un seau d’eau, je me suis demandé pourquoi je n’avais pas eu le réflexe de prendre un extincteur. En fait, je me suis rendu compte que je n’avais jamais appris à m’en servir, autrement que lors d’une démonstration fictive faite par un pioupiou devant 140 personnes pendant mon service militaire.

Alors j’ai proposé au service RH d’organiser une formation à toute l’équipe de sécurité de l’établissement (vous savez, ceux qui viennent voir dans chaque bureau et chaque salle si tout le monde est sorti lorsque le signal d’alarme incendie s’est déclenché par accident). (Bonne) idée acceptée, et donc, nous voilà dehors, face à une cuve enflammée, à étudier le fonctionnement pratique des extincteurs.

Conclusions:

– Vous devez savoir qu’un extincteur normal se vide en 15s… et un extincteur de voiture en 5s (!) et qu’il faut donc appuyer sur la poignée uniquement quand vous êtes très près du feu.

– Que si vous n’êtes pas très costaud, l’extincteur fonctionne très bien posé par terre.

– Que les extincteurs à CO2 deviennent très très froids, et qu’il faut donc les manipuler avec précaution (si vous voulez garder la peau de vos mains).

– Que les extincteurs à poudre envoient une poudre bleue dans un nuage de poudre qui fait tousser.

– Qu’il n’y a pas de recul (avec les extincteurs traditionnellement accessibles au public).

– Que la manipulation est toujours la même: on tire un coup sec sur la goupille pour la retirer, on appuie sur un bouton pour percuter ou simplement sur la poignée.

– Qu’il est bon de procéder à un essai (un petit pschittt) avant de se trouver à 30 cm du feu.

– Qu’il ne faut pas crier « au feu! », sauf si vous êtes militaire ou si vous êtes agressé dans la rue…

Pensez également, la prochaine fois que vous serez sur votre lieu de travail, à prendre quelques minutes pour lire le mode d’emploi de l’extincteur le plus proche. On ne sait jamais…

5 milliards de petits euros, et moi et moi et moi

*** Allo? Bonjour, je suis bien au cabinet de Monsieur l’Expert Zythom?

+++ Oui, bonjour, c’est lui-même à l’appareil, à qui ai-je l’honneur?

*** C’est le juge d’instruction Renaud Van Janus, j’ai besoin d’un expert judiciaire dans une procédure contre un salarié d’une grande banque. Est-ce que vous êtes disponible?

+++ Heu, c’est-à-dire que… Est-ce que vous pourriez m’en dire un peu plus?

*** Bon alors voilà, le salarié de cette banque intervenait essentiellement sur deux types de produits dérivés: les warrant à barrière désactivante et les

contrats à terme, futures et forwards. Ces produits étaient le plus souvent établis sur le Dax, l’Eurostoxx ou Footsie utilisés comme sous-jacents.

+++ […]

*** Vous me suivez là?

+++ Pas du tout.

*** Bon, c’est normal, je suis dans mon dossier. Voilà, ce salarié semble avoir détourné les programmes de vigilance pour engager des sommes colossales mettant en danger la banque elle-même. C’est la banque qui a déposé plainte, enfin un actionnaire aussi, bref, je suis saisi du dossier avec le pôle financier. J’ai besoin d’au moins deux experts pour faire une perquisition à la banque pour vérifier les dires des uns et des autres et mettre au clair tout cela.

+++ C’est que, pour vous répondre, il me faudrait plus d’éléments techniques: combien d’ordinateurs, de serveurs, la nature des systèmes d’exploitation, la taille des disques durs, le hardware présent: raid, SAN, etc. Vous comprenez ce que je dis?

*** Ben oui bien sur. Bon, d’après le dossier, la banque dispose de 160 000 postes de travail, 25 000 serveurs, mais sur le site que l’on cible, il n’y aurait que 25 serveurs et 200 postes de travail. C’est bon?

+++ J’ai un bon duplicateur de disque dur et un magasin pas trop loin qui peut me fournir une centaine de disques durs d’1To pour la copie. A deux, on devrait faire le nombre et engranger les données. Par contre, j’aurais besoin d ‘aide pour les logiciels spécifiques.

*** Ne vous inquiétez pas, mes équipes connaissent Proxigen et Risk Console. Rendez-vous demain à 9h30 cours Valmy à La Défense.

Ainsi, j’imagine, aurait pu commencer une affaire à laquelle j’aurais rêvé participer…

Gestion de stress

Cet après-midi là, tous les ordinateurs du travail se sont mis à planter (sauf le mien;). Mon téléphone a commencé à crépiter et mes voisins de bureau à venir me voir, goguenards.

Aussitôt, je suis aller rejoindre mon équipe en salle serveurs.

Première chose, redémarrer la production. Comprendre ensuite si possible, mais arrêter le moins longtemps possible la structure. Et pour cela, il faut un peu de calme: je prends les téléphones de mon équipe pour éliminer le plus possible les interférences avec le monde extérieur. Je deviens le seul point d’entrée du service informatique (je réponds à tous les appels, poliment mais très succinctement: « Nous avons un gros problème, nous nous en occupons, merci de votre appel mais il va falloir patienter »).

Nous commençons une analyse de tous les symptômes du problème. Les serveurs sont très lents. Seuls les serveurs Windows semblent atteints. Il est difficile, voire impossible, d’ouvrir une session distante dessus. Une attaque virale?

Je continue de répondre aux appels et à accueillir les personnes qui se déplacent jusqu’au service (en général des étudiants envoyés par les professeurs à la pêche aux informations).

Est-ce une instabilité liée au système de virtualisation? Dans ce cas, pourquoi les machines virtuelles GNU/Linux ne semblent pas affectées?

Je suis calme et ma sérénité gagne toute l’équipe. Nous sommes en train de faire un diagnostic différentiel sans canne et sans Vicodin… Les hypothèses fusent librement et nous les soupesons chacune pour trouver une piste.

Qu’est-ce qui peut bien mettre tout notre système par terre? Nous lançons iptrafic pour regarder les trames réseaux.

« Tiens, les machines de Casablanca se synchronisent sur notre WSUS local. Pas bon ça! »

« Peut pas être en rapport avec le problème, les débits en jeux sont trop faibles: 10Mb/s d’un côté, 2Gb/s de l’autre, un rapport de 200 entre les deux… »

« Un problème de synchro entre les deux annuaires, alors »

« OK, reboote l’un des deux serveurs AD, attend qu’il soit en ligne et reboote le deuxième ensuite, on verra bien »

La situation de crise est bien là. L’école est arrêtée, je sais que l’on me reprochera d’avoir failli. Mais le moment n’est pas encore à assumer le problème, le moment est à la recherche d’une solution pour retrouver un bon fonctionnement…

Nous sommes calmes, les gestes sont précis et les hypothèses, plus ou moins loufoques, sont passées au crible les unes après les autres.

« Si c’est un problème réseau, on est mal »

« C’est sur, nous n’avons pas de sondes temps-réel, à peine une surveillance snmp des principaux switches. »

« Tous les serveurs Windows fonctionnent au ralenti, plusieurs personnes n’arrivent pas à s’y connecter, ceux déjà connectés ont des timeouts, et certaines machines sous XP se figent »

« Regarde la carte réseaux de la console, elle clignote comme une folle. »

« Bon, pas le temps de lancer un Wireshark. On reboote le cœur de réseau. Si ce n’est pas cela. On débranche tout. On arrête toutes les VM, tous les serveurs physiques, et on redémarre tout ».

Et comme dans une opération dans un bloc chirurgical, nous arrêtons le cœur (trois alimentations à mettre sur off), nous comptons jusqu’à dix, puis l’on remet tout sous tension.

Le cœur de réseau repart… Sur nos écrans, nous lançons différents tests pour jauger le fonctionnement des serveurs. Je regarde les courbes de charge. Il faut environ une minute pour que les autotests du cœur de réseau aboutissent et que le système soit de nouveau opérationnel. Nous retenons notre souffle.

Les étudiants dans le couloir nous font des petits signes d’encouragement. Les cours reprennent. Le problème est résolu. Notre switch principal était en vrille. Pourquoi? Pour l’instant, nous ne savons pas. J’ai peur d’une attaque virale qui serait passée à travers les antivirus. Il faudra bien que cela nous arrive, maintenant que l’on a abandonné Novell…

L’alerte aura durée un quart d’heure. C’est trop, beaucoup trop. Maintenant il faut que j’explique à 1000 personnes que je n’ai pas été capable d’empêcher cela. Mais pendant un quart d’heure, l’équipe a fait corps et travaillé avec une puissance que l’on ne trouve que dans les situations d’urgence.

Et ça, c’est beau.

Vie privée, vie publique

Depuis quelques années maintenant, j’utilise internet comme outil de travail, de loisir ou comme moyen d’expression.

Jeune chercheur en informatique, j’ai appris son existence en 1989 et m’en suis servi pour mon doctorat en intelligence artificielle (et ouais:). Internet était un outil réservé aux chercheurs et pour eux.

J’ai assisté ensuite à l’apparition des fournisseurs d’accès à Internet. C’est l’époque pionnière de l’Internet, devenu entretemps « Web », avec l’apparition de nombreux usages rendus accessibles au grand public.

Puis est venu le temps des marchands. Les grandes entreprises se sont installées, le business s’est déployé, la professionnalisation d’Internet s’est effectuée, au gré des bulles financières. L’outil est devenu encore plus accessible au grand public. Internet a perdu sa majuscule et est devenu indispensable à de plus en plus de personnes.

L’utilisateur que je suis s’est adapté, a évolué, a pris part aux changements. Parfois je me suis un peu opposé: je surfe toujours et encore sur un web dénué de publicités grâce au plugin AdBlockPlus de Firefox. Rien de révolutionnaire.

Je participe toujours au formidable élan de partage qui s’est emparé de la toile à cause des débits très faibles et de l’explosion du nombre d’usagers à la fin des années 90. Je rappelle que Napster date de 1999, à une époque où les modems 14.4, 28.8 étaient encore très nombreux face aux riches modems 33 et 56kbps. Et, oui, j’ai connu les bauds

Je partage les distributions GNU/Linux que je télécharge par ailleurs, je partage des logiciels gratuits plus rares, difficile à trouver autrement sur le réseau, je partage des logiciels en accord avec mes passions et avec les licences de partage qui sont nombreuses dans ce domaine.

Je ne partage pas les produits commerciaux lorsque leurs licences l’interdisent.

Avec le temps, je me suis constitué un volume de données que je partage plutôt conséquent: 300 Go de données disponibles en upload sur ma liaison ADSL grâce aux protocoles P2P.

Mais j’ai pris conscience, il y a quelques semaines, que lorsque j’énonçais ce fait dans mon entourage professionnel ou judiciaire, de plus en plus de monde me regardait en coin. Je n’étais pas normal. Je me comportais bizarrement, voire illégalement.

Pour une partie de mon entourage, j’étais devenu à leurs yeux un PIRATE.

Dans certaines situations, cette étiquette sulfureuse peut être plutôt agréable, pour quelqu’un qui a plutôt souffert de l’époque où « informaticien » était plutôt une profession honteuse. Cette réputation est un peu une revanche de la période où, plus jeune, j’avais l’impression que les filles regardaient plus facilement vers les garçons du fond de la classe que vers ceux du 1er rang (j’étais au 2e rang, ce sont les fayots qui étaient au 1er rang!)…

Mais plus les années passent, plus les politiques s’emparent du phénomène internet et plus ils souhaitent y mettre de l’ordre. Avec les conséquences actuelles que l’on connait avec les lois HADOPI et LOPPSI. Conséquences que les politiques n’ont pas pu ou voulu percevoir, enferrés qu’ils sont avec une vision à court terme.

Et fatalement, la machine à broyer les vies va se mettre en route.

C’est donc le plus naturellement du monde que je me suis posé la question: avec mon serveur P2P, mes envies de partage et ma connaissance des réseaux éponymes, apparaître aux yeux de mon entourage professionnel et familial comme un pirate ne pouvait-il pas logiquement risquer de m’attirer des ennuis avec la police, la justice et la société toute entière.

Je me voyais déjà me battre avec le monde entier pour tenter de retrouver mon honneur perdu: mais Mme Michu, partager des distributions GNU/Linux, c’est autorisé vous savez!!! Combat perdu d’avance. L’Etat m’a battu d’avance. Alea iACTA est…

Comment concilier des aspirations qui paraissent de plus en plus libertaires et une tranquillité méritée par mon statu de quadra bobo provincial?

C’est à l’occasion d’un rêve que la réponse m’est apparue dans sa plus grande simplicité: je me voyais debout à la fenêtre de la mairie brandissant un drapeau français en criant « veux pas haine, problèmes derrière ». Les rêves les plus fous étant ceux qui l’on déchiffre le mieux, j’ai compris au petit matin que j’avais mélangé le reportage d’Arte de la veille consacré à Pierro le fou du gang des tractions avant, avec sa devise « Traction Avant, Police derrière » et une déformation phonétique du sigle informatique

Une fois n’est pas coutume, mon cerveau nocturne s’étant comporté comme un oracle de Turing, j’ai donc pris la peine de m’enquérir d’une protection pour ma réputation afin que Madame Michu puisse de nouveau me voir comme un chapeau chevalier blanc. Lorsque l’on interdit au lieu d’éduquer, on fait du contournement un sport national avec des conséquences pires que la situation de départ.

Pour faire simple, sans aller jusqu’à l’embarrassante complexité d’un changement de nationalité, je suis allé voir les pays du monde civilisé ayant la plus haute estime de la protection de la vie privée de leurs internautes.

Etant le maître de mon avis, j’ai décidé que la Suède réunissait ces deux critères (civilisation et vie privée). J’ai été aidé un peu par cette multinationale (ce qui peut surprendre en matière de vie privée) et beaucoup par cette personne privée cette communauté.

J’ai choisi Anonine associé à VPN Lifeguard, dans une machine virtuelle vmware Window XP sans IPv6. Beaucoup l’on déjà fait, d’autres le feront. Je n’ai pas changé mes habitudes de surf, je n’ai pas honte de ma vie privée, ni ne fais de choses honteuses en privée.

Et vous n’imaginez pas ma joie quand je surfe sur internet, ou quand je partage mes distributions GNU/Linux, sous les traits d’un grand et beau suédois. C’est comme cela que j’aimerais que vous pensiez à moi, quand vous verrez mon adresse IP dans vos logs.

Dans mes bras Ikea! Hej Stockholm!

Broderskap frihet jämlikhet!

Et je vais pouvoir réouvrir le relais Tor que j’avais fermé par peur d’illégalité…

Au nom de la commune

20h30, c’est le début du conseil municipal. Comme d’habitude, tous les conseillers sont là ou presque. Le pompier arrivera en retard, à cause de son métier. L’infirmière aussi.

La liste des sujets à débattre est longue, et le conseil municipal risque fort de se terminer tard dans la nuit. Mais nous sommes là, tous les 26, assis dans cette grande salle avec les tables en carré.

Parmi les sujets du jour du soir, un point qui fait débat dans la commune depuis plusieurs années: la construction d’une aire d’accueil de gens du voyage.

La commune où j’habite vient juste de franchir la barre des 5000 habitants. C’est un seuil important, et parmi les nouvelles obligations de la commune, il y a celle de mettre à la disposition des gens du voyage un endroit où pouvoir séjourner. Le conseil municipal précédent avait déjà débattu de la question, mais sans pouvoir trouver un endroit adéquat.

Le maire, conscient des difficultés à fédérer les conseillers sur un projet particulier, a choisi d’inviter au conseil municipal le spécialiste de l’accueil des gens du voyage de la communauté d’agglomération à laquelle la commune appartient.

Cette personne nous a présenté pendant une heure les différents aspects de la communauté des gens du voyage, bien loin des clichés que pouvaient avoir certains conseillers. Il nous a parlé des difficultés rencontrées par cette communauté, de sa richesse culturelle mais aussi de sa pauvreté, de son illettrisme parfois. Il nous a montré les contradictions de notre société qui souhaite sédentariser ces populations pour permettre la scolarisation réussie des jeunes, et qui considère les aires d’accueil comme des lieux de passage.

Il nous a expliqué leur mode de vie, leur travail et leurs aspirations. Par exemple, il nous a montré que beaucoup d’aires d’accueil de notre communauté d’agglomération étaient construites sur un modèle architectural identique, avec des défauts (blocs sanitaires utilisés pour le stockage de nourriture, pas d’emplacement prévu pour un lave linge, pas de rangements…)

Il s’est dit étonné et particulièrement heureux d’avoir appris que notre conseil municipal avait décidé de passer par un bureau d’étude auquel nous avions demandé l’établissement de plans pour notre future aire d’accueil. Il était surtout content d’avoir pu participer à la critique du projet avant sa réalisation, afin de nous faire profiter de son expérience de plus de dix années à son poste.

Enfin, il était content de l’emplacement choisi par le conseil municipal lors d’une délibération précédente: près du centre culturel et sportif de la commune, près d’un arrêt de bus pour l’école et près des commerces.

Le conseil municipal étudie alors avec soin les travaux de la commission voirie qui avait en charge le suivi du travail du bureau d’étude. L’aménagement de l’aire d’accueil retenu par la commission est voté par le conseil municipal à l’unanimité. Celle-ci sera végétalisée et permettra l’accueil de 16 familles.

Le maire nous lit alors la pétition qui circule dans la commune et demandant le déplacement de la future aire d’accueil à un endroit « moins visible », près de la 2×2 voies qui traverse la commune. Le maire explique que l’endroit choisi par les organisateur de cette pétition se trouve dans la zone des 100m inconstructibles de la voie rapide et répond point par point à tous les arguments de la pétition.

Le maire a conclu sa présentation en ces termes: « nous travaillons sur ce projet depuis des mois, voire des années. Il se termine alors que le gouvernement de la France est en pleine polémique sur une catégorie de gens du voyage. C’est triste, mais c’est comme cela. Je vous propose une chose simple: lorsque l’aire sera terminée, nous irons tous accueillir en personne, ensemble et au nom de la commune les premières familles qui viendront s’y installer. » Sa proposition a été acceptée par tous.

Dommage qu’il n’y avait personne dans le public, car ce soir là, nous avons appris beaucoup sur les autres.

Fin du conseil municipal: 2h du matin.

Migration samba vers Windows server

Il est cinq heures du matin, j’émerge doucement du fond de mon lit de chambre d’hôtel. Je suis en mission.

La veille, j’ai préparé consciencieusement tout mon matériel d’intervention, j’ai relu mes fiches de procédures et bouclé ma trousse à outils.

Il est six heures. Je suis devant la porte… seul.

Je suis en déplacement au Maroc pour migrer le système informatique de notre école casablancaise (casaouia comme disent les jeunes). Il y a deux heures de décalage avec la France et mon équipe technique (restée en France) embauche à 8h.

J’entre dans l’école et je m’installe. Me voici devant mon ordinateur, branché sur Skype. Je serai les mains et les bras de mon équipe pendant les 5 prochains jours.

Voici le problème: il y a sur place 30 ordinateurs sous Windows XP, dont 20 en libre service, et un serveur sous GNU/linux faisant tourner Samba en contrôleur de domaine. J’ai pris la décision (relatée dans ce billet) de migrer tous les ordinateurs vers un contrôleur de domaine Windows 2008 R2. Cette décision valait pour les ordinateurs de mon école sur le campus français. Il est cohérent de l’appliquer également sur les autres sites distants gérés par mon service. Je m’attaque donc à une migration Samba vers un serveur Windows.

Toute la migration a été préparée à distance: le nouveau serveur est prêt (sous la forme d’une machine virtuelle WMware), les comptes Active Directory ont été créés, et les données des comptes Samba synchronisées par un Robocopy approprié. Il ne reste plus qu’à changer à la main le domaine de chaque ordinateur et à migrer les profils des utilisateurs.

Je commence donc par le plus simple: les ordinateurs en libre service. En effet, les étudiants n’ayant que des profils très simples, seules les machines sont à migrer. Un changement du mode domaine X vers le mode Workgroup TOTO, suivi d’un retour vers le mode domaine Y, suffit à faire basculer la machine d’un domaine à l’autre. J’en profite pour faire du nettoyage: CCleaner, défragmentation, Windows update, examen en profondeur par l’antivirus, etc.

Le passage sur les machines du personnel m’a posé plus de soucis. Notre procédure de migration de profils, réalisée lors de notre passage Novell Netware vers Windows Server, s’intéressait aux profils locaux créés à la volée sous Windows XP par le client Novell et faisait grand usage de la commande « moveuser.exe ».

Seulement voilà, cette commande ne fonctionne pas dans mon cas (migration entre deux domaines) et me retourne un message d’erreur mystérieux. Internet étant mon amis, j’y recherche la solution. Je n’ai pas le temps de trouver quelque chose d’exploitable car une solution telle que je les aime m’est fourni par un membre de mon équipe via Skype: « Et si on migrait chaque profil Samba vers un compte local (avec moveuser) et ensuite ce compte local vers AD (encore avec moveuser) ». Aussitôt proposé, aussitôt testé. Cette commande qui permet de migrer un profil local vers un compte de domaine permet également de faire l’inverse.

Voici donc l’astuce, seule raison d’être de ce billet:

– sur chaque poste, en tant qu’administrateur local, créer un compte local TOTO.

– exécuter: moveuser.exe « ANCIENDOMAINEnomutilisateur » TOTO /y /k

– puis: moveuser.exe TOTO « NOUVEAUDOMAINEnomutilisateur » /y /k

– supprimer le compte local TOTO

Cette astuce fonctionne pour une migration Samba <-> AD, ou Domaine1 <-> Domaine2 quelque soit le contrôleur de domaine (enfin je crois).

Elle sauvera peut-être la mise de quelques autres administrateurs windows débutants.

Pourquoi faire moins compliqué quand on peut faire plus simple.

L’expert judiciaire ou le collaborateur biodégradé

Monsieur Z. est un expert judiciaire qui a de la bouteille: 20 années de pratique de l’expertise judiciaire et le double d’expérience professionnelle. Il ne gagne pas beaucoup d’argent, mais dans son domaine, c’est un technicien reconnu.

Il travaille consciencieusement chaque dossier et s’applique à rendre des rapports clairs et complets.

Ce matin, il a rendez-vous pour une dernière réunion dans une affaire qui en a compté de nombreuses, tant le dossier était complexe. Il sait qu’après cette réunion, il remettra aux parties un pré-rapport pour leur permettre de lui faire part de leurs réflexions (les dires des parties) auxquelles il répondra dans son rapport définitif.

Mais nous n’en sommes pas là, et Monsieur Z. se rend à la réunion qu’il a organisée avec les parties et leurs avocats. Il espère que tout le monde sera présent, parce qu’il en a passé du temps à faire converger tous les agendas vers une date qui puisse satisfaire tout le monde. Il est serein, malgré le stress qui monte un peu.

La réunion se déroule en présence de tout le monde, Monsieur Z. écoute les différents points de vue, pose des questions sur ce dossier qu’il connait maintenant très bien, et commence à préparer les parties en donnant oralement l’avis qu’il compte mettre dans son pré-rapport. C’est alors que la situation dérape: l’une des personnes présente perd ses nerfs et agresse l’expert en le jetant à terre! Les avocats s’interposent, mais trop tard et Monsieur Z. est sonné.

Le soir même, Monsieur Z. dépose une plainte contre son agresseur. Dès le lendemain, il contacte le magistrat qui l’a désigné dans cette affaire pour prendre conseil auprès de lui. Il lui explique que les investigations sont presque terminées, qu’il est prêt à remettre un pré-rapport aux parties et que c’est quand son agresseur a compris que le vent était contraire qu’il s’est jeté sur lui. Le magistrat lui demande de finir son expertise. Un mois plus tard, il remet son pré-rapport aux parties, ainsi qu’une copie pour information au magistrat.

Une semaine après le dépôt du pré-rapport, l’agresseur dépose une demande en récusation de l’expert à la « suite d’un incident révélant une inimitié notoire au sens de l’article 341 CPC« . Lorsqu’un expert est récusé, il est relevé de ses missions et un autre expert est désigné pour le remplacer. Si le rapport est déjà déposé, celui-ci est nul et le travail est considéré comme non fait.

Cette demande est rejetée quelques mois plus tard. L’expert n’est pas récusé. Appel de cette décision est aussitôt fait.

Pendant ce temps là, la plainte de Monsieur Z. arrive en haut de la pile du tribunal correctionnel. L’agresseur est jugé et est condamné.

Quatre mois s’écoulent encore pendant lesquels l’expert continue ses investigations, répond aux dires des parties et rédige son rapport final qu’il dépose au tribunal. Il joint à son rapport sa note de frais pour les dépenses avancées dans ce dossier (location d’une salle de réunion, déplacements, etc) et sa note d’honoraires pour le temps passé et le prix de son expérience.

Un an après, la Cour d’Appel juge la demande de récusation de l’expert et confirme l’ordonnance rejetant la demande de récusation. L’expert n’est pas récusé. Un pourvoi est formé pour contester cette décision.

Monsieur Z. n’est toujours pas payé de ses diligences.

Deux ans plus tard, la Cour de cassation, sur le fondement de l’impartialité objective (l’expert est en procès avec l’une des parties du fait du dépôt de sa plainte), casse la décision de la Cour d’appel et renvoie devant une autre Cour. Cette dernière statue sur la demande de récusation un an plus tard et décide que l’inimitié notoire est caractérisée.

Monsieur Z. est récusé.

Monsieur Z. ne sera pas payé de ses diligences.

Monsieur Z. est condamné à payer à son agresseur l’ensemble des coûts de toutes les procédures (les « entiers dépens »).

Monsieur Z. est ruiné.

Il décède peu de temps après.

Il transmet à ses héritiers une dette substantielle.

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J’ai déjà écrit en 2007 un billet sur cette affaire, « Les risques du métier« , mais je voulais la réécrire d’une autre manière qui me semble plus vivante (on peut dire aussi plus « romancée »). Lisez les deux billets pour comparer. Qu’en pensez-vous?

J’ai reparlé de cette affaire avec d’éminents juristes (dont certaine très proche) qui m’ont tout de suite fait remarquer qu’il était dangereux de déposer une plainte contre l’une des parties d’un dossier que l’on traite. Monsieur Z. n’aurait donc pas dû déposer plainte et poursuivre son expertise, tout en écrivant aux parties que le geste de son agresseur était dû à un fort stress (et qu’en grand seigneur il pouvait comprendre et pardonner). Ou s’il déposait plainte, il devait stopper son travail et déposer « en l’état » son rapport (et sa note de frais et honoraires).

Je fais respectueusement remarquer à mes juristes favoris que Monsieur Z., expert dans son domaine, mais conscient de ne pas être juriste, s’était retourné vers « son » magistrat pour prendre conseil. Qui d’autre pouvait lui dire qu’il risquait d’être abusé de la sorte?

Pour ma part, je reprends la conclusion de mon billet initial, citation de mon confrère Gérard ROUSSEAU, Docteur en droit, expert honoraire près la Cour de cassation:

Si l’agression devient l’une des possibilités d’obtenir une récusation, la formation à l’expertise judiciaire devra pour le moins inclure une épreuve de lutte gréco-romaine, qui pourrait utilement être enseignée à l’Ecole Nationale de la Magistrature, les magistrats étant eux-mêmes récusables.

Chers confrères ou futurs confrères, préférez les conseils de votre avocat (ou abonnez vous à la revue Experts).

Gouvernement 3.0

J’ai commencé ce blog il y a 20 ans déjà, le 5 septembre 2006, avec cet abyssal questionnement « Pourquoi Zythom« .

Dès le départ, j’y ai dévoilé beaucoup de moi-même, même si mon anonymat devait fatalement tomber lors de mon entrée au gouvernement Nitot de 2022. Petit rappel pour mes jeunes lecteurs (en cette année 2026):

Revenons en 2022, il fait beau et chaud, les plages sont bondées malgré la montée du niveau des eaux. L’ONU est occupée avec la décontamination radioactive de l’Iran et les Etats-Unis toujours en guerre civile avec l’Alaska. L’Europe élargie est en paix malgré le marasme économique et la France vient juste de se doter d’un nouveau président de la République (fonction honorifique depuis le changement de constitution de 2017).

Tristan Nitot annonce la formation de son gouvernement avec une équipe qui fera basculer la France dans le 3.0e millénaire:

Maître Eolas, garde des Sceaux, ministre de la Justice,

Aliocha, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Développement Durable,

Jean Quatremer, ministre des Affaires Étrangères et Européennes,

Bénédicte Desforges, ministre de l’Intérieur,

Elu local, ministre de la Solidarité, de la Fonction publique, du Développement Rural et de l’Aménagement du territoire,

Marion Montaigne, ministre du Travail et de l’Éducation nationale,

Dr Goulu, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,

Sid, ministre de la Défense et de la Cyberguerre,

Fourrure, ministre de la Santé Humaine et Animale,

Veuve Tarquine, ministre des Sports,

Bertrand Lemaire, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l’État,

Laurent Gloaguen, ministre de la Mer et des Voies de communication Numériques,

Boulet, ministre de la Culture et des Contenus Numériques,

Koztoujours, ministre du Culte,

Marion, ministre de la Famille,

Authueil, ministre chargé des Relations avec le Parlement

Ce gouvernement tiendra 42 mois, durée pendant laquelle les plus grandes réformes jamais entreprises seront menées, avec entre autres:

– la réforme du Code Civil (actuel Code Eolas)

– l’intervention des avocats en début de toute procédure

– le mariage LGBT et la réforme du droit d’adoption

– un SIG open source

– la parité dans toutes les assemblées électives

– une charte déontologique des journalistes

– un observatoire de lutte contre les abus de la comm’

– l’enseignement du fonctionnement des institutions européennes

– le retour de la police de proximité

– la lutte anticorruption

– la mise en place de garderies et centres aérés pour tous

– la grande réforme de la Recherche

– la sécurisation de tous les sites internet stratégiques

– la mise en place d’IPv16

– la loi sur l’exception culturelle qui a permis la mise en place de tous les sites légaux de partage d’œuvres numériques françaises (et le rayonnement culturel de la France)

– la course à pied comme sport national

– la fin du célibats des prêtres et la suppression du droit local alsacien-mosellan

– l’ouverture des services publics sur les créneaux 12-14h et 17-20h

et bien d’autres encore.

Bien sur, toutes ces réformes ont donnée lieux à de nombreux combats homériques, y compris au sein du gouvernement. Moi, je n’étais que secrétaire d’État chargé de la Prospective et du Développement du Numérique Commercial et Non Commercial, mais j’ai vécu avec bonheur la suppression des lois Hadopi IV et Loppsi III, la réforme des droits d’auteur et droits voisins, la mise en place du réseau 10Gb symétrique pour tous, et la réforme des expertises judiciaires.

Mais vous savez tout cela, puisque j’en ai beaucoup parlé ici tout au long de ces années.

En mémoire à mon innocence d’alors, en souvenir de ce 5 septembre 2006 et de toute l’eau qui a coulé depuis sous les ponts, je vous associe tous à ce joyeux bloganniversaire !