A propos Zythom

Informaticien Ex²pert Judiciaire, Irresponsable de la SSI, 3 enfants, marié à une avocate (ma vie n'est pas facile). Clé PGP: 0u 41-j3 m15 c3773 pu741n d3 cl3f

Stats 2013

Parmi les vices du blogueur, il y a la consultation des stats… Je n’y échappe pas et, régulièrement, je regarde, avec une certaine fascination je vous l’accorde, les informations que me retourne mon compte Google Analytics.

Même si je sais que plusieurs d’entre vous surfent derrière des proxies, ou utilisent le réseau Tor et ses routeurs en couche, ou encore différents VPN avec plusieurs adresses IP, globalement Google Analytics me donne une idée approximative du nombre de personnes qui viennent sur ce blog.

Pour l’année 2013, le blog a reçu 149 485 visites, contre 188 572 en 2012 et 135 351 en 2011. Le nombre de billets variant d’une année sur l’autre, le nombre de visites divisée par le nombre de billets me semble être l’indicateur le plus pertinent:

2013:  149 485 visites pour 58 billets, soit 2 577 visites par billet

2012:  188 572 visites pour 79 billets, soit 2 387 visites par billet

2011:  135 351 visites pour 50 billets, soit 2 707 visites par billet

2010:  126 040 visites pour 65 billets, soit 1 939 visites par billet

2009:  103 767 visites pour 113 billets, soit 918 visites par billet.

Début 2012, dans le billet « Stats 2011« , j’avais choisi le nombre de visiteurs uniques divisé par le nombre de billets, ce qui m’apparaît maintenant moins pertinent.

En 2013, vos adresses IP indiquent une provenance de 140 pays, ce qui ne lasse pas de m’étonner et me permet de voyager virtuellement dans le monde entier ou presque.

Vous avez été 46% à me lire sous Firefox, 28% sous Chrome, 9% sous Safari et 8% sous IE… A noter que 2 visites ont été faites avec un navigateur tagué « Nintendo 3DS browser » 🙂

Côté systèmes d’exploitation, vous êtes 63% sous Windows, 14% sous GNU/Linux, 10% sous Mac, 7% sous iOS et 6% sous Android. Là aussi, dans les curiosités, je note le passage d’une visite taguée sous BeOS et d’une autre sous Xbox…

Pour les définitions d’écran, c’est le grand bazar avec 401 définitions différentes, merci les mobiles. 4 635 visiteurs utilisent un écran 768 x 1024 et 4 291 un écran 320 x 480. Les opticiens ont un bel avenir devant eux. Je note 89 visites avec  l’inénarrable 0 x 0 et une visite avec un 40 823 x 1024… Toutes les stats ne sont pas bonnes à prendre.

Les webmasters le savent, on peut souvent connaître la source du clic qui vous amène ici, c’est-à-dire la page qui précède celle où vous lisez ce billet. En 2013:

– 55 015 sont venus directement (via un favori ou une saisie directe de l’URL)

– 33 392 via une recherche Google (le plus souvent en tapant « zythom »)

– 17 844 via Twitter

– 2 959 via Netvibes

– 2 802 via Feedly

– 854 via Facebook

Le réseau social de la blogosphère fonctionne toujours, avec

– 10 768 visites via maitre-eolas.fr

– 2 395 via boulesdefourrure.fr

– 2 348 via sebsauvage.net

– 848 via Ma petite parcelle d’Internet (Sid, si tu me lis…)

– 801 via Korben.info

– 599 via La plume d’Aliocha

– 264 via maitremo.fr

Que mille pétales de roses parfument leurs claviers…

Grâce aux moteurs de recherche, je sais que vous écrivez mon pseudo majoritairement « zythom », mais aussi zithom, zethom, zython, zyhtom ou zhytom 🙂

Vous êtes 47 inscrits à la liste de diffusion par email des billets du blog, la plupart s’étant inscrit en 2013.

En 2013, le pic de visite a eu lieu le mercredi 3 juillet avec 2 606 visites, suivi du jeudi 12 septembre avec 2 594 visites. A chaque fois il s’agit d’un tweet de Maître Eolas ! Que mille serveuses irlandaises nues lui apportent une pinte de Guinness (vidéo)…

Les billets les plus lus sur l’année 2013 ont été Cracker les mots de passe (8418 visites), Je suis trop faible (5955) et In memoriam (5835). Le billet le plus lu du blog, depuis sa création en 2006 est Le plein de pr0n du 18 avril 2012 avec 16 404 visites à ce jour, suivi de GPS avec 13 752…

Quelles sont les leçons que je tire de ces statistiques: aucune. Je continue à écrire pour moi, parce ce que cela me fait du bien, surtout quand j’ai besoin de m’exprimer et que je ne veux pas faire souffrir mon entourage.

Je terminerai ce billet avec la même citation qu’en 2012:

« Les statistiques, c’est comme le bikini. Ce qu’elles révèlent est suggestif. Ce qu’elles dissimulent est essentiel. » (Aaron Levenstein)

Allons toujours à l’essentiel !

Réponse de la cour d’appel

C’est la période où les cours d’appel envoient aux candidats à l’inscription sur les listes d’experts judiciaires la réponse tant attendue. Je le sais, car je reçois beaucoup de courriers de lecteurs se posant beaucoup de questions sur leur avenir judiciaire…

Alors , résumons un peu la situation: vous avez constitué un dossier de candidature que vous avez déposé avant le 1er mars. Vous avez peut-être été reçu en entretien par un magistrat qui vous a questionné sur vos capacités. Un policier ou un gendarme a mené une enquête de bonne moralité en questionnant vos voisins (ou votre conjoint). Les magistrats de la cour d’appel se sont réunis pour décider s’ils pouvaient vous inscrire sur la liste des experts judiciaires. Un greffier a rédigé leur réponse que vous tenez dans vos mains tremblantes.

Cas n°1: Vous n’avez pas été accepté à l’inscription sur la liste des experts judiciaires. Votre déception est à la hauteur du temps d’attente qu’aurait mis les tribunaux à vous rembourser vos frais d’expertises. Le choc est aussi sec que le ton du courrier que vous relisez incrédule…

Extrait du courrier que j’ai reçu le 11 décembre 1997:

Monsieur,

J’ai l’honneur de vous notifier, conformément aux dispositions de l’article 18 du décret n°74-1184 du 31 décembre 1974, relatif aux experts judiciaires, que votre candidature n’a pas été retenue pour l’année 1998 par le cour d’appel de [Tandaloor], réunie en assemblée générale le 24 octobre 1997.

Je puis vous indiquer que les décisions prises pour l’établissement des listes d’experts, ne peuvent donner lieu qu’à un recours devant la cour de cassation.



Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.

Remarquez au passage qu’il a fallu un mois et demi pour rédiger ce courrier, ce qui donne une idée du temps judiciaire des sous-effectifs déjà à cette époque, courrier que je me permets de mettre en regard du courrier type que je reçois quand je un de mes étudiants postule à une offre d’emploi:

Monsieur,

Après analyse de votre candidature, et malgré la qualité de celle-ci, nous sommes au regret de vous informer que nous ne pouvons pas retenir votre dossier pour le poste de DSI du projet Mars 2014 (H/F) (Référence DTC2014) au sein de la société VoyageSansRetour. En effet, d’autres candidats ont un profil plus proche de celui recherché pour ce poste.



Nous vous remercions de la confiance que vous avez témoignée à VoyageSansRetour et nous vous prions d’agréer, Monsieur, nos sincères salutations.

Une fois passé l’amère déception (sisi, je vous assure, ça va passer), vous vous demandez ce qui a pu aveugler l’assemblée générale des magistrats de la cour d’appel et l’empêcher d’accepter de vous inscrire sur leur prestigieuse liste des experts judiciaires. Je vous donne quelques pistes:

– Vous vous êtes trompé de cour d’appel pour le dépôt de votre dossier de candidature. Vérifiez sur Google (ou mieux sur Duckduckgo), surtout si vous êtes en région parisienne. Etre inscrit sur la liste, ça se mérite…

– Votre candidature est excellente, mais les magistrats disposent d’assez d’experts excellents sur leur liste.

– C’est votre première candidature et les magistrats testent votre motivation (légende urbaine ?).

– Vous n’avez pas assez d’expérience car vous êtes encore étudiant et les magistrats pensent qu’il vous faut vous aguerrir un peu dans cette jungle impitoyable où s’affrontent les 16-70 ans et qu’on appelle le monde du travail. Et je ne parle même pas des stagiaires de troisième…

– Vous avez trop d’expérience ou celle-ci est trop ancienne à 69 ans en tant que retraité de l’aviation de chasse.

– Vous n’avez pas été nommé comme expert judiciaire dans des affaires d’envergure nationale ou internationale où vous auriez pu briller par votre excellence (je prends le cas où vous postuliez pour une inscription sur la liste des experts près la cour de cassation).

– Vous n’êtes pas assez qualifié (bruit du ciel qui vous tombe sur la tête).

Je n’ai qu’un seul conseil à vous donner: retentez l’année prochaine (avant le 1er mars), sauf si vous êtes étudiant auquel cas il faudra passer vos examens et attendre dix ans un peu pour acquérir de l’expérience. Si vous n’êtes pas pris la deuxième fois, laissez passer quelques années et retentez.

Cas n°2: Vous êtes accepté !!!!!  / / / / /

Votre cœur bat à 200 pulsations par minute, et malgré les recommandations répétées de votre cardiologue, vous sautez de joie sur les différents murs de votre habitation, vous embrassez votre belle-mère, vous installez Gentoo Linux sur la tablette que vous avez reçue à Noël…

Mais passées ces dix secondes de joie incommensurable, un poids terrible s’abat sur vos épaules: serez-vous à la hauteur ? Vous errez dans votre quartier portant une lanterne et cherchant l’humanité, vous maigrissez et vos amis ne vous reconnaissent plus, vous doutez de tout, même de Gentoo…

Vous relisez encore une fois le courrier reçu pour essayer d’en déchiffrer le contenu caché au delà du premier paragraphe.

Voici celui que j’ai reçu le 17 décembre 1998:

Monsieur,



J’ai l’honneur de vous aviser de votre inscription sur la liste d’experts judiciaires de la cour d’appel de [Tandaloor] pour l’année 1999, sous la rubrique:

informatique



Vous trouverez en annexe, pour faciliter l’exécution des missions qui vous seront confiées, une notice résumant les principales obligations de l’expert judiciaire.



Je vous serais obligé de bien vouloir vous présenter le lundi 11 janvier 1999 au siège de la cour d’appel de [Tandaloor], dans la grande salle d’audience (porte 101) afin de rencontrer les chefs de cour préalablement à votre prestation de serment qui aura lieu à 14h dans cette même salle.



Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.

Ressaisissez vous !

Voici quelques conseils (et réponses aux questions que l’on me pose le plus souvent):

– N’achetez aucun matériel, ni bloqueur, ni PC surpuissant, ni microscope électronique, ni salle blanche, ni matériel Apple. Investissez dans une tenue sobre mais solennelle, pour votre prestation de serment, et répétez cent fois devant un miroir et la main sur le cœur: « je le jure« .

– Recherchez les coordonnées de la compagnie pluridisciplinaire de votre cour d’appel. Contactez les, prenez rendez-vous avec son président, préparez toutes les questions que vous vous posez et votre carnet de chèques: inscription à la compagnie, à la revue Experts, à l’assurance indispensable en responsabilité civile (prix défiant toute concurrence en tant que membre de la compagnie). Inutile de contacter à ce stade une compagnie spécialisée, qui de toute façon n’accepte en son sein et en général que des experts inscrits obligatoirement dans une compagnie pluridisciplinaire.

– Parmi les questions, revient souvent les aspects administratifs et comptables… Ma réponse: ça dépend de votre emploi principal. Pour ma part, je suis salarié. J’ai choisi le statut d’autoentrepreneur (qui n’existait pas en 1999, je vous passe les détails historiques sordides). Pour la comptabilité, adressez vous à votre femme à votre compagnie. Surtout ne demandez rien à l’administration ! Personne ne comprend le statut des experts judiciaires, j’ai toujours eu des discussions où je me rendais compte que j’en savais plus sur le sujet que mon interlocuteur. Les seuls interlocuteurs valables sont vos futurs confrères de votre compagnie pluridisciplinaire et/ou les cahiers de la revue Experts. Même les textes de loi sont parfois obscurs ou sans décret d’application.

– La formation obligatoire. En tant que nouvel inscrit, vous êtes en période probatoire (inscription sur la liste pour une période de deux ans seulement, au lieu de cinq pour les experts aguerris). Vous devez suivre une formation (en général de cinq jours). Renseignez-vous auprès de votre compagnie pluridisciplinaire. Cela n’existait pas en 1999 et je me suis formé directement auprès de mon épouse avocate qui a réussi à me faire entrer dans le crâne la différence entre civil et pénal, le sens profond des mots « warrant », « verus dominus », « usucapion », « Urssaf », « quérable », « léonin », « forclusion », « exécution provisoire », « contradictoire », « incompétence du juge » ainsi que le sens des différentes abréviations « OPJ », « JI », « Urssaf », « T.com. », « TGI », « SAS », « COJ », « Bull. », « Cass.civ.II », etc. Cette formation vous permettra normalement de pouvoir reconnaître les différentes personnes auxquelles vous allez avoir à faire, pour éviter de dire « bonjour Maître » à l’avocat général… Une (re)lecture de l’intégrale du blog de Maître Eolas est nécessaire, et au moins de ce billet.

– Achetez quelques ouvrages dans votre librairie préférée. Les parisiens ou les provinciaux en visite à Paris peuvent s’approvisionner chez Gibert Jeune « Droit, Économie, Gestion », 6 place Saint Michel. Sinon une recherche « expert judiciaire » sur Amazon.fr donne de très bons résultats 😉

– Soyez patient. Il est possible que vous ne soyez pas désigné du tout pendant les deux années de probation… C’est dommage, mais c’est comme ça. J’ai eu des années avec 10 affaires et des années avec… zéro.

– Prévenez votre employeur de votre bonne fortune et assurez vous que vous pourrez vous absenter de temps en temps (en général une journée) en posant des jours de congés.

– L’inscription sur une liste d’entraide entre experts judiciaires me semble être une bonne idée. Je vous recommande chaudement celle mise en place par le LERTI pour les experts en informatique, et qui regroupe des personnes de qualité qui n’hésitent pas à donner un bon conseil ou le bon tuyau quand on est dans la peine (par exemple: quel est le fax du service juridique de tel FAI…)

– Enfin, l’abonnement à ce flux RSS me semble indispensable 😉

Bienvenue dans cette confrérie que forment les experts judiciaires. N’écoutez pas les vieux cons (dont je suis) et soyez indépendants mais avec politesse. Cela s’appelle la confraternité.

Et surtout, n’oubliez pas que vous n’êtes pas juge, que vous donnez un avis technique basé sur une méthode scientifique et que la science est le domaine du doute et de la remise en cause.

Ne dites pas « M. Truc a ouvert ce fichier à 14h », mais « le compte informatique de M. Truc a servi pour l’ouverture de ce fichier à 14h, heure relevée dans les métadonnées de l’ordinateur, dont le BIOS indique (au moment de l’expertise) qu’il existe un décalage de X minutes et dont le système d’exploitation indique (au moment de l’expertise) qu’il ne suit pas l’heure d’été ».

Écrivez vos rapports d’expertise d’une main tremblante en pensant à l’éternel voyage de la science et au professeur Tardieu. Pensez également aux personnes qui se sont faites une spécialité des torpillages critiques des rapports d’expertises. La qualité de votre travail est à ce prix.

« Voilà ce qui me paraît être la vérité », dit le savant.

« Voilà la certitude », traduit la foule ignorante, oublieuse de « l’éternel voyage » de la science.

Bon voyage, et si vous avez des enfants, pensez à fermer la porte de votre bureau pendant certaines expertises

Coup de coeur

Un petit billet en passant, comme ça, sur un coup de cœur.

J’ai découvert le blog d’un confrère qui écrit des billets avec talent : Nuits de Chine, nuits câlines.

La rubrique Histoires d’expertises est particulièrement intéressante.

Je vous recommande particulièrement trois histoires :

A l’heure du laitier

On fait quoi maintenant ?

Là, ça va pas être possible

Comment ai-je pu passer à côté de ce blog si longtemps, je ne sais, mais ça fait un lien de plus dans ma blogroll et dans mon agrégateur de flux RSS 😉

Bonne lecture.

Ma petite crèmerie

Waou, le compteur de visites qui s’affole, des billets élogieux d’autres blogueurs, des emails qui s’entassent dans ma boite !!! Vite un billet qui tape bien, une idée, un cou de rein pour surfer sur la vague…

Oui, mais non.

Vous êtes ici sur un petit site perso, dans ma petite crèmerie sans prétention. Je n’ai rien à vendre, pas même de « personal branding » à faire, juste quelques mots à partager.

Alors pour les nouveaux visiteurs, que je remercie de venir voir ce qui se passe sur ce petit coin d’internet, je vais faire un petit résumé des 761 billets précédents.

J’ai choisi le pseudonyme « Zythom » en regardant le dernier mot d’un vieux dictionnaire que j’ai dans mon bureau. En fait, le mot exact est « zythum« , qui était une sorte de bière que faisait les égyptiens de l’antiquité. Dans ma tête, j’ai prononcé ce mot comme j’ai appris à prononcer un mot latin, ce qui a donné « zi-tomme ». En retranscrivant le mot lors de la création de mon compte, je me suis trompé de caractère et j’ai écrit « Zythom » (à prononcer aussi zi-tomme et non zi-ton). J’explique ce choix d’écrire sous pseudonyme dans ce billet toujours d’actualité.

Voilà voilà.

Je suis responsable informatique et technique dans une école d’ingénieurs en France. J’aime mon métier, j’aime mon entreprise, j’aime mes étudiants, j’aime mon équipe et, chose un peu surprenante, j’aime aussi mes utilisateurs… Je raconte quelques anecdotes sur mon métier dans la rubrique intitulée « Professionnel ».

Je suis également papa de trois enfants. Je tiens ce blog personnel principalement pour eux, afin qu’ils gardent de moi le souvenir d’un papa qui a eu une vie extraordinaire remplie d’anecdotes qu’ils n’ont pas toujours eu la patience d’écouter pendant les repas de famille… Je raconte tout cela dans la rubrique intitulée « privée ».

Je suis marié à une femme admirable qui a la particularité de ne pas vouloir que je parle d’elle sur ce blog d’être avocate et de m’avoir fait découvrir l’univers du Droit que mes études d’ingénieur (promotion 1987) avaient discrètement évité. Je suis devenu expert judiciaire pour proposer mes compétences aux magistrats et mieux comprendre ce monde fascinant et terrifiant à la fois. Je raconte quelques anecdotes romancées dans la rubrique « Expert ».

Je m’intéresse à la vie de ma commune où je me suis retrouvé, un peu par hasard, conseiller municipal. C’est l’occasion pour moi de me frotter un peu à la réalité concrète et parfois brutale de la vie en collectivité, de me sortir de mon univers technique plus ou moins maîtrisé. Tous les billets de ce blog relatifs à cette expérience sont regroupés dans la rubrique « Vie publique ».

Enfin, je me lance depuis quelques mois dans l’aventure de l’entrepreneuriat en créant ma petite entreprise. C’est une nouvelle rubrique qui s’appelle « Freelance ». On verra ce que ça donnera.

Les meilleurs billets du blog sont regroupés dans des livres numériques gratuits que vous trouverez ici.

Sinon, j’ai 50 ans, je viens en vélo au boulot tous les jours, j’aime la science-fiction, la spéléologie, l’aviron et les réseaux de neurones. Je rêve d’aller sur Mars. J’ai un corps de rêve, mais mon cœur est déjà pris. J’aime les jeux vidéos avec mes enfants, même si je suis nul. Je ne suis pas toujours à la hauteur de ce que j’entreprends.

J’aime lire les blogs des autres, en particulier ceux que vous trouverez en bas de la colonne de droite de ce blog.

Voilà, voilà.

Bienvenu et bonne lecture.

Le crémier.

Journées réseaux 2013

Quelques jours après mon retour des « journées réseaux » (JRES) 2013 qui se sont tenues à Montpellier, voici le temps de faire un petit bilan de cette expérience.

Cela fait plusieurs années que je souhaite participer à cette manifestation qui regroupe une grande partie de la communauté des informaticiens travaillant dans les établissements d’enseignement supérieur et/ou dans la recherche, c’est-à-dire ma communauté professionnelle.

Et le hasard a fait que cette année, les organisateurs m’ont contacté via ce blog pour m’inviter à faire une présentation en séance plénière sur le thème de l’expertise judiciaire. Autant dire que je ne pouvais pas dire non…

Les premiers contacts ont été pris il y a longtemps (janvier 2013), et l’idée de parler devant mes pairs sous le pseudonyme Zythom était attrayante. Mais plus les mois passaient et plus la pression montait: ma présentation de généraliste de l’informatique allait-elle intéresser l’assemblée de spécialistes présente dans la salle ? Comment serait perçu mon souhait de participer à cette conférence sous pseudonyme ? Quel regard mes pairs allaient-ils porter sur moi ? Comment les quelques lecteurs du blog présents dans l’assistance allaient-ils réagir ?

Bref, plus le temps passait et plus je pétochais…

L’organisation des JRES 2013 s’est avérée impeccable du point de vue de l’invité que j’étais: une personne s’est attachée à s’assurer que je franchissais correctement les jalons, et me relançait avec patience quand je tardais sur la remise d’un livrable, notice de présentation, visuels de la présentation, détails pratiques sur le transport, l’hébergement, etc.

Et le premier jour de la conférence est arrivé: je me suis retrouvé assis dans la grande salle de l’opéra de Montpellier, avec 1500 personnes ! C’est vraiment à ce moment là que j’ai senti la peur me nouer les tripes: j’allais devoir parler deux jours plus tard dans cette même salle, devant ce public de spécialistes des réseaux…

Il faut dire que la salle est très impressionnante.

Quelques internautes ont pris des photos qu’ils m’autorisent à reproduire ici (et je les en remercie):

Photo depuis les loges (cliquez pour agrandir)

Photo (cliquez pour agrandir)

 Et voici la photo prise depuis la scène avec mon smartphone, quelques minutes avant ma présentation:

Photo Zythom (cliquez pour agrandir)

Autant vous dire que j’étais dans mes petits souliers…

La veille, j’ai séché l’après-midi de présentations pour travailler et répéter ma présentation une dizaine de fois. J’ai quitté le « social event » du mercredi soir car j’étais encore trop stressé, ce qui fait que je n’ai pas pu profiter de la fête organisée pour les 10 ans des JRES.

Le mercredi matin, j’ai présenté à la salle de preview (la salle réservée aux orateurs pour permettre de soumettre une nouvelle version de leur présentation), la énième version encore modifiée de mes visuels. Puis je me suis réfugié dans un coin du palais des congrès pour écouter un peu de musique pour me détendre contre cette angoisse grandissante difficile à contrôler, et c’est là que j’ai eu l’idée de relire la « Litanie contre la peur » des sœurs du Bene Gesserit de l’univers de Dune. Cela ne marche pas du tout sur moi, mais je me suis dit que cela ferait une bonne introduction à mon intervention… Pour ceux qui n’ont pas lu l’ouvrage de Frank Herbert, voici le mantra:

Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l’esprit.

La peur est la
petite mort qui conduit à l’oblitération totale.

J’affronterai ma peur.

Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi.

Et lorsqu’elle
sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.

Et là où
elle sera passée, il n’y aura plus rien.

Rien que moi.

Si vous voulez voir un Zythom très tendu et stressé, voici l’intégralité de ma présentation (avec en bonus track à 43′ la prière des RSSI 😉 :

 Vidéo JRES 2013 (meilleures définitions disponibles ici)

Ce que je garderai comme souvenir de ces journées réseaux, c’est une super organisation, un grand stress de mon côté, des présentations de qualité où j’ai appris beaucoup de choses, et des rencontres très agréables avec , , , et plein d’autres lecteurs du blog. C’est très intimidant de discuter en présentiel avec chacune de ces personnes !

J’espère pouvoir aller dans deux ans aux JRES 2015, mais cette fois comme simple participant…

Hôpital en mer

Le bateau file bon train sur la mer déchaînée. Nos voiles sont gonflées et la gîte est forte malgré la grand-voile arisée. Le vent souffle fort et aucun autre voilier n’est sur l’eau. L’apprentissage de la voile doit se faire aussi dans de rudes conditions, et ce stage à l’école des Glénans ne fait pas exception.

Je vous parle des années 1980, une époque où nulle électronique n’avait sa place à bord des voiliers de cette école de voile prestigieuse (en dehors d’un récepteur radio pour prendre la météo). Nous mesurions la vitesse du bateau avec une planche lestée reliée à un bout à nœuds (un loch), la profondeur d’eau sous la quille avec un plomb et la force du vent avec la forme des vagues. Les téléphones portables n’existent pas encore…

La mer est blanche de l’écume des vagues emportée par le vent. Il fait « vent frais » disent les marins. Nous sommes emmitouflés dans nos cirés jaunes, éclaboussés par les embruns. Nous avançons vent arrière, surfant sur les vagues en formation. C’est un moment d’émotions fortes, partagé par tout l’équipage.

Hélas, le barreur fait une faute. Une vague mal négociée déstabilise le bateau qui fait une embardée. Par vent arrière, la bôme est presque perpendiculaire au bateau. Elle hésite entre bâbord et tribord. Le moindre déséquilibre et elle change de côté. Cette manœuvre s’appelle l’empannage. Mal maîtrisée, les conséquences peuvent être dramatiques: la bôme traverse brutalement le bateau en balayant tout sur son passage.

Dans notre cas, la bôme n’a percuté personne. Mais l’écoute, qui relie la bôme au pont du bateau, a attrapé la tête d’un équipier et l’a brutalement projeté sur le coin de la cabine… Le choc sur la boite crânienne a fait un bruit terrifiant et il reste inanimé sur le pont, ballotté par les vagues pendant qu’on reprend le contrôle du bateau.

Nous sommes deux penchés au dessus de lui. Il est inconscient. Avec précaution, nous essayons de voir s’il a une blessure apparente. Nous découvrons du sang qui s’écoule de son oreille. J’ai 18 ans, mais je sais que ce symptôme ne présage rien de bon.

A ce moment là, je me rends compte que nous sommes loin de tout, même si nous naviguons à vue des côtes, entre l’île d’Houat et Belle-Île. Je descends dans la cabine jusqu’à la table à carte. Je regarde la position approximative où nous nous trouvons, le point ayant été fait peu de temps auparavant. Il y a sur une carte marine plein d’informations qui sont indiquées: les amers pour faire le point, la nature des fonds marins, le nom des ports… et, je m’en rends compte à ce moment là, les hôpitaux !

Il y a un hôpital à Le Palais sur Belle-Île ! Je remonte annoncer la nouvelle à mon chef de bord qui, aussitôt, demande à l’équipage d’effectuer les manœuvres ad-hoc pour mettre le cap sur Le Palais. Je le remplace au chevet de mon camarade blessé. Je me place à genoux au dessus de lui et cale sa tête sur mes cuisses pour essayer d’amortir le choc des vagues.

Le temps nous semble infiniment long. Belle-Île s’approche lentement de nous. Nous sommes tous très tendus, attentifs à faire fonctionner le bateau au plus vite. Mes cuisses me font mal à force de rester dans cette position. Je me sens inutile à l’avance du bateau et indispensable à empêcher l’impensable.

Nous entrons dans le port à pleine vitesse. Notre bateau, comme la grande majorité des bateaux de l’école de voile des Glénans de l’époque, n’a pas de moteur, pas même un moteur d’annexe. D’habitude, nous rentrons dans un port très doucement, propulsé par notre seule voile d’avant (en général un foc), après quelques louvoiements plus ou moins rassurants pour les propriétaires des bateaux amarrés. Cette fois-ci, nous arrivons toutes voiles dehors, à pleine vitesse, droit vers le quai principal.

Je revois encore le membre d’équipage debout à la proue et faisant office de brigadier avant, lorsqu’il a bondi sur le quai et couru jusqu’au premier passant venu. Il l’a attrapé par le col et lui a hurlé dessus: « OÙ EST l’HÔPITAL ? OÙ EST l’HÔPITAL ? ». Aujourd’hui, on parlerait d’agression caractérisée… Le pauvre ère lui a indiqué une direction dans laquelle s’est engouffrée mon camarade d’infortune. Un quart d’heure après, une ambulance venait chercher notre blessé. Nous étions tous hagards en la regardant l’emmener aux urgences.

Ce n’est que quelques jours plus tard que nous avons appris qu’il avait une fracture du crâne, et qu’il s’en sortirait sans séquelle.

Depuis ce jour, j’évite toujours de me trouver entre les écoutes et la cabine d’un bateau, surtout par vent arrière.

Le syndrome de l’imposteur

Mélanie travaille depuis maintenant sept ans au service politique d’une grande radio. Elle a largement fait ses preuves auprès de son patron qui, non avare de compliments, ne manque pas de lui adresser régulièrement ses félicitations pour ses qualités professionnelles. Il n’y a donc apparemment aucune raison qui pourrait la faire douter de ses compétences. Et pourtant, elle avoue ne pas se sentir à sa place, étant persuadée de trahir, de faire illusion auprès du monde professionnel, de sa famille et de ses amis. Et pour cause : Mélanie n’a pas suivi un cursus classique. Pas d’école de journalisme ni de sciences politiques pour justifier ses choix. Juste des aptitudes qu’elle ne semble pas prendre en considération.

Nous serions nombreux à être atteints de ce curieux syndrome dit de l’imposteur qui, sans être une maladie, s’infiltre dans les moindres failles de notre narcissisme et pollue notre existence. Peu enclins à l’avouer puisque les résultats probants attestent de notre travail, nous nous laissons aller à quelques confidences hasardeuses au creux d’une oreille compatissante. Traîtres en puissance et dupeurs-nés fantasmés, nous croyons, à tort, manipuler notre entourage aveugle. Même si quelques lueurs de rationalisations viennent heureusement tempérer des pensées lugubres et à terme, quelquefois invalidantes.

En lisant ce texte au hasard de mes pérégrinations sur internet, je me suis rendu compte que le doute est le moteur principal de mon existence. Je souffre parfois du syndrome de l’imposteur. Heureusement, l’article se termine ainsi:

Se faire confiance implique aussi faire confiance à l’autre qui, loin d’être incompétent, sait percevoir et évaluer nos compétences et qualités. Pour cela, il n’est pas question de se fixer des objectifs irréalisables en première intention Rappelons qu’il existe le bon doute qui est, selon les philosophes, une attitude réfléchie, volontaire et critique. Le doute propose, face à une vérité présentée comme telle, d’en examiner le bien-fondé afin de ne pas tirer de conclusions définitives et absolues. Une jolie possibilité pour soi de s’interroger, de s’analyser, de se découvrir, de se comprendre.

Texte complet: Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

PS: Ce texte inaugure une nouvelle rubrique intitulée « Carnets » qui reprendra des extraits de textes trouvés sur internet et qui m’ont interpellé.

Ensemble, avec Vous et pour Tous, continuons !

Je parle assez peu de mon activité de conseiller municipal sur ce blog, alors qu’elle occupe de plus en plus de mon temps libre, surtout en ce moment avec la préparation des élections municipales de 2014.

J’ai toujours été intéressé par les événements de ma commune. Je suis lecteur assidu du journal communale et j’assistais épisodiquement à différentes manifestations plus ou moins folkloriques.

Jusqu’au jour où un voisin qui travaillait à la marie m’a incité à assister à un conseil municipal. Tout à mon ignorance, je lui ai répondu « Ah bon, c’est public? »… Et dès le mois suivant, je me retrouvais assis dans les rangs du public, enfin du public, plutôt à côté d’un tondu et d’un pelé, assistant à mon premier conseil municipal.

Depuis, le virus ne m’a pas quitté, et quand il a fallu trouver des bénévoles pour aider à tenir les bureaux de votes supplémentaires (la population de la commune est en forte croissance), un conseiller de l’époque m’a foncé dessus en me disant: « puisque je vois que vous êtes toujours dans les rangs du public, je vous propose de m’aider à tenir le bureau de vote ».

Tenir un bureau de vote, c’est être au cœur de la vie de notre démocratie. Mais c’est aussi de longues heures d’attente comblées par des discussions sur tous les sujets du moment. Ce qui fait que lors des dernières élections municipales, le candidat principal est venu me trouver pour compléter sa liste. Je me suis donc retrouvé antépénultième sur sa liste (lire ce billet). Normalement, je n’aurais pas du être élu. Sauf qu’il n’y a pas eu d’autres listes face à nous…

Cette fois, pour les élections de 2014, c’est avec un bilan de 5 années de travail comme conseiller municipal que je m’apprête à participer à l’ensemble de la campagne électorale. C’est une découverte pour moi.

Tout d’abord, le maire sortant ne se représente pas, ayant passé plus de 30 ans à gérer sa commune et atteint un age respectable. Il sait qu’il faut passer la main et ne pas faire le mandat de trop. Il passe le relais à son 1er adjoint qui est, me semble-t-il, très bien préparé à son futur rôle de 1er magistrat de la commune (s’il est élu). Il a donc fallu constituer une liste avec tous les conseillers qui souhaitent repartir pour 5 années de travail, et compléter la liste (car tous ne souhaitent pas repartir) avec des « petits » nouveaux.

Ma commune fait environ 5500 habitants et jouxte une ville très dynamique. La campagne municipale qui s’annonce, avec le départ du maire historique local, sera à l’image de la commune: dynamique! C’est-à-dire qu’il y aura plusieurs listes qui vont s’affronter, et un futur conseil municipal avec une opposition, ce qui est une bonne chose.

Pour l’instant, sauf dans les grandes villes où les monstres politiques sont déjà en action, notre équipe (et celles de nos futurs concurrents) travaille discrètement et construit le programme. C’est une phase intéressante où de nombreuses idées sont exprimées, ce qui est très important surtout dans une liste quasi apolitique. Comme la liste est constituée majoritairement de conseillers sortants, nous partons des projets en cours et du bilan pour nous projeter sur l’avenir de la commune, ses difficultés et ses atouts.

Parallèlement au programme, il faut s’intéresser également à la « tactique » de campagne: quand présenter la liste au public, quand commencer les premières réunions publiques et sur quels thèmes du programme, quel slogan choisir, quelles affiches imprimer. Il faut également écrire les courriers, préparer le site internet, décider des outils technologiques, etc. Sachant que dans notre cas, il n’y a pas de conseiller en communication et que toutes les dépenses se font sur notre argent personnel.

J’assiste également aux manœuvres des listes adverses, aux tentatives d’espionnage, de débauchage de membres de la liste. J’ai ainsi été approché pour faire parti d’une autre liste, ce que l’ai refusé poliment. C’est le bal des hypocrites 😉

Tant que ce n’est pas le bal de ardents

Chaque mois nous nous réunissons avec des taches à faire, des sujets à trancher, des discussions à avoir. A chacun son travail, même si parfois, cela tient un peu de la « bricole ». Moi, par exemple, je m’occupe du site internet… Je sais réserver des noms de domaine (check), je sais choisir des hébergeurs (check) et gérer les boites aux lettres du domaine (check), mais quant au choix du design du site, c’est une autre histoire… J’en suis à tester différents modèles tous prêts pour me faciliter la tâche!

Et début 2014 commencera la saison du combat politique: les réunions publiques et les confrontations d’idées! Pour un timide compulsif comme moi, additionné d’une once d’agoraphobie, la période s’annonce difficile. Pensez-y avant d’envoyer une tomate sur l’orateur 😉

Ensuite la liste sera déposée officiellement, avec une alternance stricte homme/femme. A ce moment là, je saurai en quelle position je suis, et je verrai si j’ai une chance d’être élu, puis d’être adjoint ou simple conseiller. 

Une chose me rend plus fort que bon nombre de mes concurrents: je n’ai aucune ambition. Si je ne suis pas élu, je serai ravi d’être dans l’opposition, même assis dans les rangs du public. La critique, c’est bien aussi. Et puis, c’est plus facile 😉

Si je suis élu ET adjoint, je pourrai peut-être célébrer avec fierté le premier mariage homo de la commune ! Si je suis élu, je ferai en sorte que nul vote électronique ne vienne semer le doute dans notre démocratie locale. Si je suis élu, j’essaierai d’accueillir chaque nouvelle personne qui s’installe sur la commune comme il se doit. Si je suis élu, je continuerai à lutter contre l’insolence des riches. Si je ne suis pas élu, je continuerai quand même à consacrer un peu de temps pour les moins chanceux d’entre nous (lire aussi ce billet). Si je suis élu, j’espère pouvoir enfin aller serrer la main des gens du voyage.

N’oubliez pas d’inciter les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre, et dites leur de voter! En attendant, je serai toujours ému par les réactions des gens dans un bureau de vote (lire aussi ce billet).

Quand je serai plus vieux, j’enlèverai mon béret devant l’urne de vote.

Votez pour moi !

Partage sécurisé de fichiers

Lorsque l’on souhaite partager des fichiers avec des clients, se pose très vite la question des échanges sécurisés. Il y a plein de méthodes pour permettre cela, il existe même des sites qui proposent ce type de service, ou des Réseaux Privés Virtuels spécialisés (RPVA pour les avocats, OPALEXE pour les expertises judiciaires). Je trouve ces systèmes un peu lourds et chers pour l’usage que je souhaite en faire.

Je suis donc parti en quête d’une solution peu onéreuse, facile à mettre en place (pour moi) et à utiliser (pour mes clients), basée sur des technologies simples et efficaces. J’ai mis en place, pour l’instant, la solution que je vais vous présenter, et qui peut peut-être intéresser quelques uns d’entre vous, freelance ou pas.

Tout d’abord, je voudrais rappeler que je ne suis pas un spécialiste de la sécurité informatique, quoiqu’en pensent certains de mes lecteurs. Je suis un simple informaticien, qui se considère comme « généraliste » car curieux de tous les domaines et spécialisations informatiques. Merci donc aux spécialistes de la sécurité informatique d’être tolérants à mon égard.

Objectif: permettre à un client de mon entreprise de m’adresser un ou plusieurs documents de manière simple et suffisamment sécurisée. L’échange doit pouvoir avoir lieu dans les deux sens.

Contrainte: mes clients ne connaissent pas a priori l’informatique, même si certains peuvent être très à l’aise avec cet outil. Je dois donc m’adresser au moins technophile de mes clients: cela doit être facile à utiliser par Maître Michu et son assistant(e)…

Ma solution:

La contrainte posée écarte de fait l’échange d’emails chiffrés, que je trouve trop contraignant, trop complexe avec ses clefs privées/publiques.

Les différents outils proposés sur internet, du moins ceux que j’ai étudiés, m’ont paru compliqués à imposer: DropBox, SkyDrive, GoogleDrive ne s’installent pas sur tous les systèmes, demandent des droits administrateurs, etc.

L’interface qui me semble la plus universelle aujourd’hui est celle d’un navigateur internet. La solution doit reposer sur cette interface, avec aussi peu d’installation de plugins que possible.

Il existe plusieurs plates-formes web proposant le partage de documents. Mais toutes m’ont paru peu sures ou trop chères pour demander aux avocats avec lesquels je travaille d’y stocker des documents de travail confidentiels. La solution OPALEXE est sur-dimensionnée pour l’usage que je compte en faire (et pour mon chiffre d’affaires).

Plus je réfléchissais, et plus je comprenais qu’il fallait que les données restent chez moi, et que j’en maîtrise le plus possible la chaîne de responsabilité.

J’ai donc choisi de proposer un accès sécurisé à un serveur de stockage hébergé dans mon bureau et accessible à mes clients avocats via une interface web.

Je me suis tourné tout naturellement vers le système de stockage que je possède actuellement: un NAS Synology DS713+, mais je pense que ce qui va suivre doit pouvoir s’adapter facilement à un autre système de stockage, comme par exemple un NAS4Free. En tout cas, j’ai vérifié au boulot avec un NAS QNAP TS-559 Pro II, la procédure est très semblable.

Mise en place:

Etape 0: Choisir le bon protocole sur le système de stockage

L’HyperText Transfer Protocol Secure, plus connu sous l’abréviation HTTPS, est généralement utilisé pour sécuriser les transactions financières. C’est le petit cadenas rassurant que l’on trouve sur le navigateur lorsqu’on saisit dans un formulaire des informations qu’on ne voudrait pas voir diffusées à tous les vents.

Sur un NAS Synology, pour activer HTTPS, c’est assez simple, il suffit d’aller dans le panneau de configuration, Paramètres de DSM, onglet « Service HTTP » et de cocher « Activer la connexion HTTPS ». J’en profite pour cocher également « Rediriger automatiquement les connexions HTTP vers le HTTPS ». J’ai laissé les ports par défaut (http sur 5000 et https sur 5001). 

Etape 1: Rendre son système de stockage accessible depuis internet.

J’ai la chance, comme beaucoup maintenant, de disposer d’une adresse IP fixe proposée par mon fournisseur d’accès internet. Sinon, je pense que j’aurais du utiliser les services du type noip.

Il me suffit donc d’aller dans l’interface d’administration de ma box pour créer une redirection de port du type {IP FIXE BOX}:443 vers {IP LAN du NAS}:5001.

Je teste avec mon téléphone portable et vérifie que l’URL https://IpFixe fonctionne bien et affiche le portail d’accès aux fichiers de mon NAS. A ce stade, j’ai un message d’avertissement de mon navigateur qui m’indique que ce site n’est pas sur. Sous Firefox, c’est assez flippant: « Cette connexion n’est pas certifiée » avec un bouton « Sortir d’ici ! ».

De quoi faire fuir tout(e) secrétaire d’un cabinet d’avocat. Voyons comment éviter cela.

Etape 2: Remplacer l’adresse IP par un nom de domaine.

Je gère tous mes noms de domaine chez Gandi depuis de nombreuses années. J’aime bien leur état d’esprit et leurs prix sont tout à fait corrects.

Je me rends donc dans l’interface d’administration Gandi du nom de domaine que j’ai choisi pour mon activité d’expertise privée. J’ajoute dans les informations DNS un champ « A » avec l’adresse IP FIXE BOX fournie par mon FAI et le petit nom que je souhaite lui donner. Dans mon cas, j’ai choisi « cabinet.shrdlu.fr ».

Je vérifie que le serveur est accessible cette fois avec l’URL https://cabinet.shrdlu.fr

Ça marche, mais la connexion n’est toujours pas certifiée…

Etape 3: Certifier la connexion internet.

C’est la partie la plus technique. Mais elle s’avère simple grâce à tous les HOWTO disponibles sur internet. J’ai choisi de suivre celui-là (en anglais).

Je résume les commandes ici:

Sur le NAS Synology:

cd /usr/syno

mkdir ssl

cd ssl

wget https://123adm.free.fr/home/pages/documents/syno-cert_fichiers/openssl.cnf

cd

openssl genrsa -des3 -out cabinet.key 2048

openssl rsa -in cabinet.key -out cabinet.nopass.key

openssl req -nodes -new -key cabinet.key -out cabinet.csr

Sur l’interface Gandi de création d’un certificat (gratuit quand on dispose d’un nom de domaine chez eux):

– copier/coller le contenu du fichier cabinet.csr

– demander la génération du certificat

– récupérer le certificat et le coller dans un fichier cabinet.certif

– récupérer le certificat intermédiaire et le coller dans un fichier cabinet.interm

Sur le NAS Synology:

Dans « Panneau de configuration/Paramètres de DSM/Certificat », cliquer sur « importer le certificat », et fournir les fichiers suivants:

– clé privée: cabinet.nopass.key

– certificat: cabinet.certif

– certificat intermédiaire: cabinet.interm

Rebootez votre NAS et, là, miracle, l’URL:

https://cabinet.shrdlu.fr

est accessible par tous les navigateurs sans avertissement de sécurité.

Etape 4: Créer un compte client.

Les échanges avec Maître Michu se passent toujours par email. Cela commence par une prise de contact avec explications du contexte du dossier. Je demande ensuite, pour établir mon devis, un exemplaire du (pré)rapport d’expertise que j’ai à analyser. Je propose alors que ce document soit déposé électroniquement de manière sécurisée sur le serveur de stockage mis en place.

Je crée donc un compte sur mon NAS Synology, avec mot de passe adhoc, et j’adresse les informations de connexion par téléphone. J’en profite pour assister le secrétariat lors de la première connexion et lui faire faire quelques pas avec l’interface particulière du système d’accès aux fichiers Synology.

Les lecteurs intéressés par une démo proche du résultat que j’obtiens peuvent aller sur cette page. Attention, il faut penser à désactiver provisoirement AdBlock pour faire fonctionner l’accès à « File Station ».

L’échange de fichiers entre le NAS distant et le poste de travail est très simple puisque l’application « File Station » interfère via Java avec le système d’exploitation.

Le client peut me transférer toutes les pièces du dossier qu’il souhaite me soumettre. Je peux également lui déposer des documents qu’il récupérera par le même moyen.

Inconvénients:

– Je suis conscient que la procédure n’est pas si « simple » que cela pour le client. C’est un point à améliorer. Cela devrait être aussi simple que d’envoyer un email.

– La bonne intégration avec le système d’exploitation du client nécessite la présence de Java (et la réponse à des messages d’alerte potentiellement anxiogènes). Les tests effectués auprès de plusieurs cabinets d’avocat ont montré qu’au moins une fois Java n’était pas installé. C’est un problème.

Mais dans l’ensemble, pour l’instant, le système fonctionne bien avec les cabinets qui l’ont testé.

Bien entendu, je suis preneur de toutes suggestions de simplification, ou pour un retour d’expérience sur une solution différente. Les commentaires sont là pour cela 😉

Je cherche un job !

Plus qu’un mois avant le cap des 50 ans ! Jamais je n’aurais cru que le fait que l’être humain ait dix doigts et qu’il compte les grandes durées en nombre de rotation de la Terre autour du Soleil, puissent avoir autant d’influence sur moi…

J’ai vécu le passage à 10 ans avec insouciance.

Mes 20 ans ont été solitaires et travailleurs.

L’arrivée des 30 ans a été synonyme de bonheur et nouvelle vie.

Le passage des 40 ans me laisse un souvenir de projets aux possibilités multiples, qui pour la plupart ont réussi !

Et voilà les 50 ans qui se profilent.

50 ans. Le moment où l’on commence à regarder en arrière et à faire le bilan, en tout cas professionnellement. Le moment où l’on sent que la richesse des choix possibles s’amenuise.

Pourtant, je me sens encore productif ! J’ai encore beaucoup de challenges à relever dans mon entreprise. J’aime mon travail, j’ai la confiance de mon patron, j’aime faire progresser mes équipes et les former à prendre ma place !

J’ai parfaitement conscience d’être un privilégié : j’ai un (bon)
travail, j’en connais relativement bien les tenants et aboutissants tout en ayant une marge de progrès et de découverte, mes collègues sont dynamiques et motivés, mon
entreprise me forme et me soutient, j’y suis entré 3 ans après sa création, j’ai contribué à son essor et à sa réussite. Je suis fier du résultat obtenu collectivement. Elle a un bel avenir devant elle.

Mais cela fait 20 ans que j’y travaille, d’abord comme enseignant-chercheur, puis comme responsable des systèmes d’information et maintenant comme responsable informatique et technique.

A 49 ans et 11 mois, je me sens à la croisée des chemins: soit je change de route, soit je continue tout droit. Et, sauf catastrophe imprévisible, il n’y aura plus de changement possible ensuite: si je re-signe, c’est pour 15 ans. J’ai conscience de fermer définitivement toutes les autres portes.

Alors, je profite de la modeste audience de ce blog pour lancer un message : je cherche un nouveau job !

Si possible en investigations informatiques.

Grand groupe, petite structure, PME, tout est possible !

J’ai encore de l’énergie pour continuer à apprendre, j’ai de l’expérience pour éviter de faire trop d’erreurs, j’ai une bonne capacité d’écoute, j’ai les pieds sur terre… Enfin, vous me connaissez déjà un peu à travers ce blog.

J’étudierai toutes propositions sérieuses qui me seront faites par l’intermédiaire de la page Contact de ce blog. Après tout, je suis un grand rêveur…

Comme je ne suis pas très fort en « personal branding » et en réseautage, n’hésitez pas à en parler autour de vous pour me donner un coup de pouce 😉

Si cela ne donne rien, je pourrai me désinscrire sereinement de Cadremploi et autres CadresOnLine, et me consacrer à l’apothéose de ma carrière. Fidèle je suis, fidèle je resterai.

J’écris ce billet pour ne pas avoir de regrets.

Au moins, j’aurais essayé.

Fingers crossed…