A propos Zythom

Informaticien Ex²pert Judiciaire, Irresponsable de la SSI, 3 enfants, marié à une avocate (ma vie n'est pas facile). Clé PGP: 0u 41-j3 m15 c3773 pu741n d3 cl3f

1er saut PAC

J’ai peur que ce blog ne devienne trop sérieux, trop lié à mes activités « professionnelles »… Je souhaite que cela reste un petit blog perso sans prétention. Je vais donc revenir sur ce qui a été pour moi LA découverte de cet été : le parachutisme.

Ce billet fait donc suite au billet « Premier saut J-20 » et à celui « Septième ciel« , dans une nouvelle rubrique « Parachutisme« .

Depuis longtemps, je souhaitais tenter l’expérience de sports « à risque » avant d’avoir atteint un âge ou un état physique qui m’en empêcherait. J’ai pratiqué pendant de nombreuses années la spéléologie, sport qui associe condition physique, explorations et analyses scientifiques des sous-sols (j’en ai souvent parlé ici). Je garde précieusement mon matériel, mais mes mousquetons me servent plutôt maintenant à accrocher mon hamac plus que les cordes statiques…

Je ne désespère pas de tester un jour le saut à l’élastique, le parapente et le vol à voile ! Mais cet été, j’ai testé pour vous le saut en parachute, la faute à mon 50e anniversaire (passé depuis un an, mais j’ai un peu procrastiné…).

Il y a deux façons de tester le parachutisme : le saut en tandem (on dit aussi baptême), ou la Progression Assistée en Chute (ou méthode PAC). Le saut en tandem est la façon la plus simple de découvrir la chute libre, puis le vol sous voile.
L’ensemble du saut est pris en charge par le moniteur, laissant le
passager profiter pleinement de ces instants exceptionnels. Vous êtes accroché au moniteur comme un sac, et vous n’avez rien d’autre à faire que de crier regarder et profiter du spectacle. Même la sortie de l’avion est gérée par le moniteur.

Dans le cas d’une formation PAC, le moniteur vous apprend à gérer toutes les phases du saut, et ensuite, c’est à vous de prendre les commandes… Voyons d’un peu plus près pourquoi cela fonctionne en toute sécurité.

Je suis arrivé le premier jour à l’aérodrome ne sachant pas trop comment tout cela allait se passer. En tant que spéléologue (et responsable technique), je suis très attaché à la sécurité. J’étais donc en observation sur ce point et très exigeant. Après tout, c’est ma vie que je confie à des inconnus.

Une fois les formalités d’inscription effectuées (certificat médical obligatoire), nous avons été accueillis par les moniteurs du club qui nous ont présenté le déroulement de la journée. Nous étions 12 stagiaires, âgés de 16 ans à 51 ans (oui, c’était moi le doyen), tous en bonne forme physique (sauf moi qui avait un peu peur pour le poids, le dos et les oreilles…). Il faut faire moins de 90 kg, et la balance du matin indiquait 89,9 à jeun tout nu (mais avec les deux pieds sur la balance), rapport aux vacances bien arrosées reposantes.

La matinée et l’après-midi ont été consacrées à des cours pendant lesquels on nous a appris entre autre chose la position à prendre à la sortie de l’avion (accroupi, un genou au sol, les mains sur l’autre genou), puis en chute libre (à plat ventre, bien cambré), la communication par geste, le geste d’ouverture du parachute, la trajectoire à suivre sous voile (après ouverture du parachute), les commandes et, bien sur, l’attitude à avoir en cas de problème… Une bonne moitié d’entre nous avait déjà sauté en tandem, l’autre moitié jamais. Je faisais partie des newbies intégraux.

Le temps plutôt maussade de cet été ne nous a pas permis d’effectuer notre premier saut dès le premier jour… Mais dès le lendemain, je pouvais monter dans l’avion !

Le premier saut PAC est particulier : chaque stagiaire est accompagné lors du saut par DEUX moniteurs. Lors de tous les autres sauts, un seul moniteur suffira à nous guider dans notre progression, mais lors du premier saut, personne ne peut vraiment savoir comment se comporter, se stabiliser, se maîtriser, se gérer, etc. La présence de deux personnes, une de chaque côté, est très rassurante.

Sur la vidéo qui suit, vous allez pouvoir voir les images brutes de la caméra d’un de mes moniteurs. Je suis dans le 2e groupe à sortir de l’avion, ce qui m’a permis de voir un peu comment cela se passait. J’ai une très seyante combinaison orange prêtée par le club. Je n’ai pas de stress particulier, toute mon attention est prise par l’enregistrement de mes sensations : « souviens toi de ce moment là, c’est la première fois ! », me dis-je.

Le bruit dans l’avion est assez fort, et nous sommes tous serrés comme des sardines.
Il y a trois stagiaires PAC, chacun accompagné de ses deux moniteurs,
soit neuf personnes, auxquelles il faut ajouter le pilote. La porte est ouverte lorsque l’on atteint la hauteur de 4200m. Le premier groupe saute. Je les regarde avec concentration. Je suis surpris de ne pas avoir peur. Je jubile plutôt. Le moniteur me demande de me mettre en place, main sur le genou. J’obtempère. Je regarde en bas. Le moniteur me corrige : regarde loin devant. J’obéis. Il compte trois et GO. Je m’élance sans effort, soutenu étroitement par les deux moniteurs.

Le bruit change de nature. Le vent relatif lié à la vitesse horizontale de l’avion nous fait partir en biais, comme expliqué lors de la formation de la veille. La vitesse de chute augmente rapidement. Je suis stable, et pour cause : les deux moniteurs me tiennent fermement. Je prends la position (enfin presque), et souhaite ABSOLUMENT regarder en bas. Le moniteur qui filme corrige la position de ma tête (deux fois ;-). La chute s’effectue en toute sécurité.

L’exercice consiste à faire une « poignée témoin », c’est-à-dire à chercher sous le parachute la poignée qui permettra son ouverture. Exercice réussi (à 53″). Il faut ensuite vérifier sa hauteur en regardant l’altimètre, que je regarde comme on regarde une montre (à 1’11 ») ! Les deux moniteurs passent le temps en « discutant » derrière mon dos, tout en me surveillant.

A 1700m, après 43s de chute libre (soit une moyenne de 209 km/h !), je mets la main sur la poignée d’ouverture et j’attends « je ne sais quel signal » ! Le moniteur saisit ma main et déclenche l’ouverture (1’15 »). La voile s’ouvre correctement, ouf. Ce sera l’unique fois où mon parachute se sera ouvert avec autant de douceur.

Dès l’ouverture, mes deux moniteurs me laissent gérer et s’offre un petit rab de chute libre. Vous pouvez apprécier sur la vidéo une prise de vue « en piqué », suivie d’une ouverture de voile et d’un panoramique sur Royan et son bord de mer.

1er saut PAC

La vidéo ne montre pas les 6mn de vol sous voile dans le silence, le plaisir de commander un parachute qui est, en fait, une voile rectangulaire parfaitement maniable par un débutant, ni l’atterrissage sur les fesses ! Toute cette phase s’effectue sous les ordres d’un moniteur au sol qui vous guide par radio (chaque stagiaire dispose d’une oreillette). Sécurité absolue.

Si le parachute ne s’ouvre pas, la voile de secours s’ouvrira toute seule à 800m. Si le parachute s’ouvre mais mal, j’ai appris la veille à le libérer et à ouvrir la voile de secours, procédure révisée dans l’avion. Sécurité, sécurité !

Les sensations de chute n’ont rien à voir avec tout ce que j’ai pu ressentir auparavant, en particulier dans les parcs d’attraction : aucune nausée, pas d’estomac qui remonte ou autre sensation désagréable. Cela ressemble plus aux sensations que l’on peut ressentir quand on met son bras par la fenêtre à 130 km/h en voiture et que l’on joue avec l’air…

Avec une seule envie dès l’atterrissage : ressauter !

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Crédit image : darkroastedblend.com

Expert ou Huissier

Je suis souvent sollicité pour mener à bien des constatations concernant du matériel informatique en tant qu’expert judiciaire. Je suis alors obligé d’expliquer à mon interlocuteur qu’à mon avis il est préférable pour lui de passer par un huissier de justice s’il souhaite que les constatations soient opposables à une partie adverse.

Quelques explications me semblent nécessaires.

Un expert judiciaire est une personne inscrite sur une liste ad hoc d’une cour d’appel ou de la cour de cassation. Cette personne n’est en « mission judiciaire » que lorsqu’elle est sollicitée par un magistrat. Le reste du temps, c’est une personne normale, sans « super pouvoir » particulier.

Il est possible (et relativement fréquent) que cette personne soit contactée par un particulier ou une entreprise parce que son nom apparaît sur la liste de la cour d’appel (ou celle plus prestigieuse de la cour de cassation). Mais dans ce cas, l’intervention se fait à titre personnel, sans mission officielle demandée par un magistrat. On parle alors de mission privée.

Lorsque j’établis un rapport d’expertise privée, celui-ci n’a pas la même valeur que le rapport que je rédige dans une mission d’expertise judiciaire.

Lorsque je rédige un rapport d’expertise judiciaire au pénal, à la demande d’un juge d’instruction par exemple, je travaille seul. Les questions qui me sont posées sont très factuelles : y a-t-il présence de telle ou telle information sur le disque dur de l’ordinateur, l’ordinateur a-t-il été utilisé pour visiter tel ou tel site internet et si oui à quel moment, etc.

Dans tous les autres cas « officiels » (civil, tribunal de commerce, etc.), l’expertise judiciaire doit être menée en présence des parties concernées, d’une manière dite « contradictoire ». Les questions qui me sont posées par le magistrat sont exposées aux parties, les réponses que j’y apporte sont critiquées, débattues ou défendues par les parties présentes. Les questions posées demandent un « avis » de l’expert, par exemple sur l’évaluation des montants financiers des préjudices subis par les désordres informatiques constatés.

Il arrive, et c’est l’objet de ce billet, qu’une partie souhaite préparer son dossier au mieux avant d’aller au procès, ou simplement pour impressionner son adversaire. Elle fait alors appel à un expert judiciaire, parce que le poids de la fonction compte, ainsi que les mots de son titre : « expert » et « judiciaire ». Mais le magistrat ne s’y trompe pas : la parole d’une personne missionnée par une partie (pour des missions choisies par elle et directement payée par elle) n’a pas le même poids que celle d’un expert en mission judiciaire, quand bien même il s’agisse de la même personne.

Le rapport rédigé par un expert n’est pas un acte authentique. Dans le code civil français, un acte authentique est « celui qui a été reçu par officiers publics ayant le droit
d’instrumenter dans le lieu où l’acte a été rédigé, et avec les
solennités requises.
 » Ainsi, les notaires, les officiers d’état civil, les huissiers de justice peuvent rédiger des actes authentiques.

Jusqu’en 2010, les constats d’huissier n’avaient que la valeur de simples renseignements (cf article 1 de la loi en vigueur en 2007), mais depuis 2010, le texte a été corrigé : « Ils peuvent, commis par justice ou à la requête de particuliers,
effectuer des constatations purement matérielles, exclusives de tout
avis sur les conséquences de fait ou de droit qui peuvent en résulter.
Sauf en matière pénale où elles ont valeur de simples renseignements,
ces constatations font foi jusqu’à preuve contraire.
« 

C’est pourquoi il me semble préférable de faire faire les constatations techniques par un huissier de justice, plutôt que par un expert judiciaire en mission privée.

Bien sur, se pose alors la question : les huissiers de justice sont-ils tous compétents en matière informatique ? A l’évidence, comme pour toute profession non informatique, la réponse est non. Mais alors comment faire ?

Il existe des huissiers de justice qui se sont faits une spécialité en matière informatique. Ceux-là sont compétents, dans la mesure de leur compréhension de la technique informatique qu’ils maîtrisent. Pour eux, serveurs mandataires, caches de navigation, serveurs DNS n’ont plus de secrets. Pour autant, qu’en est-il des serveurs mandataires transparents ou des DNS menteurs ? Pour la cour d’appel de Paris, seul le respect des préconisations jurisprudentielles compte

Mon conseil, donc :

– si les aspects techniques sont relativement simples (et que vous les maîtrisez suffisamment), faites appel uniquement à un huissier de justice compétent (sur les conseils de votre avocat bien sur, puisqu’il saura vous trouver un huissier).

– si vous pensez que la complexité technique est élevée, faites appel à un huissier de justice compétent ET un expert judiciaire.

C’est le prix à payer pour mettre toutes les chances de son côté.

AMHA.

Le disque dur

Le disque dur est posé devant moi sur le bureau. Je l’observe quelques instants en silence. Je viens de passer plusieurs heures à l’extraire d’un ordinateur particulièrement résistant au démontage. Je ne voulais pas faire de rayures avec mes tournevis, aussi ai-je du en fabriquer des souples avec de vieilles brosses à dents…

J’ai maintenant devant moi un disque dur tout à fait banal (et un tas de vis que j’ai mis de côté pour le remontage). Je le regarde fixement, faisant une petite pause dans cette expertise judiciaire solitaire. Comme tous les disques durs non SSD, c’est une merveille de mécanique. Pendant son fonctionnement, les têtes de lecture flottent sur un coussin d’air à quelques nanomètres des plateaux, ce qui ne laisse pas de me surprendre.

Le premier défi, qui consiste à essayer de faire démarrer l’ordinateur sur cédérom sans toucher au disque dur,
a échoué. Mes différents « boot cd » n’ont pas réussi à reconnaître les différents éléments de l’ordinateur, en particulier la carte réseau. En tout cas, pas suffisamment pour me permettre de cloner le disque dur en un temps « raisonnable », et avec la garantie de ne PAS modifier les données inscrites dessus. Préservation de la preuve, garantie d’une expertise ultérieure donnant les mêmes résultats, responsabilité de l’expert, etc.

Le deuxième défi a donc été de réussir à extraire le disque dur du cocon constitué par cette magnifique carcasse aluminium, mince et fragile, sans vis apparente, clipsée de manière invisible. Difficile défi. Heureusement, internet est une source d’informations telle que j’ai pu trouver un site de passionnés ayant déjà entrepris le démontage de ce modèle ET partageant cette expérience. Avec précaution, j’ai entrepris de suivre leurs conseils, et pas à pas, malgré quelques petites différences liées certainement à une évolution du modèle, j’ai réussi à extraire le disque dur.

Le voilà posé sur mon bureau.

Je le prends en photo, je note le numéro de série et les diverses caractéristiques du disque. Je le prends délicatement entre les doigts pour le brancher sur mon ordinateur d’acquisition.

Je mets ce dernier sous tension. Quelques gouttes de sueurs perlent sur mon front : le moment est critique. Le disque dur fonctionne-t-il ? Les plateaux tournent-ils ? Les têtes de lecture vont-elles accéder correctement aux données stockées sur la couche ferromagnétique ? Y a-t-il un bruit suspect ?

Malgré toute mon expérience, mon cœur bat plus vite.

Apparemment tout va bien. Je lance la copie bit à bit du disque dur. Celle-ci va durer une douzaine d’heure. Je m’assure une nième fois que mon système de stockage est suffisant pour recevoir la copie, qu’aucune coupure programmée n’arrêtera le transfert, que la pièce est assez aérée pour évacuer la chaleur (mon bureau est minuscule). Je pars me coucher, un peu inquiet.

Le lendemain, avant de partir travailler, je vérifie que la copie suit son cours, qu’elle avance correctement, que le disque dur ne chauffe pas trop. J’ai hâte d’être ce soir pour pouvoir enfin éteindre le disque dur original.

Dans un coin de mon bureau trône l’ordinateur éventré, entouré de ses vis et clips soigneusement identifiés. Ma journée de travail est terminée, je peux commencer mon activité d’expert judiciaire. Je m’assure que les hashs de la copie et celui du disque dur d’origine sont cohérents, que ma copie numérique est bien sauvegardée et en sécurité. Je commence le remontage du disque dur dans l’ordinateur.

Puis, enfin, vient le défi principal : la recherche des informations que l’on m’a demandée de
faire. Celles-ci sont peut-être cachées quelques parts, dans un fichier
ou dans un container chiffré. Celles-ci sont peut-être dans la zone non
allouée, dans des fragments d’anciens fichiers. Celles-ci n’existent
peut-être pas. Mais ça, je ne le saurais que dans quelques jours ou quelques semaines.

J’aborde avec effroi ce dernier défi…

Tome 5

De temps en temps, je transfère sur papier, en autopublication, une sélection des meilleurs billets de ce blog. J’ai ainsi la joie de vous annoncer la sortie du tome 5 de « Dans la peau d’un informaticien expert judiciaire » !

Le bébé fait 238 pages et le papa se porte bien…

Vous pouvez le commander chez mon éditeur en suivant ce lien.

Parce que j’aime l’esprit de partage qui règne sur internet, il est
également disponible gratuitement sans DRM dans les formats suivants (cliquez pour
télécharger) :

Pdf (3724 Ko)

Epub (4155 Ko)

Fb2 (6635 Ko)

Azw3 (6705 Ko)

Lrf (3103 Ko)

Mobi (3378 Ko)

Papier (238 pages 😉

Je voudrais particulièrement remercier M. Nojhan qui édite le site web Geekscottes et M. Randall Munroe, du site xkcd, pour leurs dessins.

Bien sûr, les tomes précédents sont encore disponibles, en format papier ou électronique sur la page publications.

Avertissements :

Les habitués du blog le savent, mais cela va mieux en l’écrivant: la
publication des billets de mon blog, sous la forme de livres, est
surtout destinée à ma famille et à mes proches. C’est la raison pour
laquelle j’ai choisi la démarche d’une autopublication. J’ai endossé
tous les métiers amenant à la publication d’un livre, et croyez moi, ces
personnes méritent amplement leurs salaires! Mise en page, corrections,
choix des titres, choix des couvertures, choix du format, choix des
polices de caractère, marketing, numérisation, etc., sont un aperçu des
activités qui amènent à la réalisation d’un livre. Je ne suis pas un
professionnel de ces questions, je vous prie donc de m’excuser si le
résultat n’est pas à la hauteur de la qualité que vous pouviez attendre.
Le fait d’avoir travaillé seul (avec Mme Zythom-mère pour la relecture, merci à
elle), explique aussi le faible prix de la version papier pour un livre
de 238 pages.

Je me dois également, par honnêteté envers les acheteurs du livre, de
dire que les billets en question sont encore en ligne et le resteront.
Les billets sont identiques, à part les adaptations indiquées ci-après.

Le passage d’un billet de blog à une version papier nécessite la
suppression des liens. J’ai donc inséré beaucoup de « notes de bas de
page » pour expliquer ou remplacer les liens d’origine. Dans la version
électronique, j’ai laissé les liens ET les notes de bas de page. Je vous
incite à lire les notes de bas de page le plus souvent possible car j’y
ai glissé quelques explications qui éclaireront les allusions
obscures.

J’espère que ce tome 5 vous plaira. En tout cas, je vous en souhaite une bonne lecture.

Septieme ciel

Je regarde par la fenêtre de l’avion et la tension monte…

Je n’ai à mon compteur que six sauts, mais le prochain, le septième, est le premier que je vais faire entièrement seul… Je suis monté dans l’avion avec une certaine appréhension, les autres camarades de stage qui m’accompagnent effectuant leur sixième saut sont eux accompagnés de leur moniteur.

Dans l’avion, chacun est silencieux, concentré sur les figures imposées comme exercice pour son saut. Les moniteurs se font des signes entre eux, amusés par notre enthousiasme et notre inexpérience. Chaque stagiaire est dans sa bulle. La mienne grossit, grossit à mesure que l’avion prend de la hauteur. Le stress monte également, ce qui me surprend car les autres sauts ne m’avaient pas fait peur. Mais cette fois, je suis seul, sans moniteur pour me demander si tout va bien, pour me faire vérifier mon équipement encore une fois dans l’avion, pour me déstresser par un geste ou un sourire moqueur.

Je vérifie mon équipement :  la poignée permettant de sortir l’extracteur de la voile est bien en place, les deux poignées de la terrible procédure de sécurité sont bien là (largage de la voile principale et ouverture de la voile de secours), les sangles sont bien mises…

[Note: le mot « parachute » désigne l’ensemble complet : sac + voile principale +  voile de secours + sangles, poignées et dispositifs divers]

Je regarde l’aiguille de l’altimètre tourner lentement : 2500m, 3000m, 3500m, 4000m… Quand elle indique 4200m, le pilote secoue une grosse clochette et l’un des moniteurs ouvre la porte. Le vacarme ambiant augmente d’un cran. Je suis le premier qui doit sauter, je suis assis à même le sol de la cabine exiguë qui peine à loger les 9 parachutistes.

Je me lève tant bien que mal, chacun me laissant une petite place pour me permettre de bouger.

Pendant la montée, j’ai décidé du type de sortie que j’allais faire : un roulé-boulé arrière qui démarre dos au vide. J’ai également repensé à toutes les péripéties qui me sont arrivées tout au long de ces quatre derniers jours, pendant ma formation PAC :

– Lors du 1er saut, j’attendais je ne sais quel signe pour ouvrir ma voile, la main sur la poignée de l’extracteur… L’un des moniteurs a saisi ma main (et la poignée avec) et tiré dessus pour me faire ouvrir la voile !

– Autant la voile s’était ouverte en douceur pour mon 1er saut, autant elle a « claqué » lors du 2e saut. Je suis secoué comme un pantin désarticulé pendant son ouverture. Je ne m’y attendais pas du tout !

– Pour le 3e saut, le moniteur qui nous guide du sol pendant toute la descente sous voile (chaque élève dispose d’une oreillette radio) s’emmêle dans les couleurs des voiles et je prends pour moi un ordre impératif de faire demi-tour, alors que je ne suis plus qu’à 50m du sol. Me voilà donc vent arrière pour me poser. Trop tard pour changer de direction, je me pose en courant, avec une belle gamelle à la clef et une dizaine de mètres à brouter de l’herbe !

– Les conditions  météo ont changé en altitude, et voilà qu’il fait -5°C à 4200m… Je n’avais pas vraiment prévu cela : je n’ai pas de gants, pas de pull. Y fait frette!

– Je n’ai pas réussi l’exercice du 4e saut consistant à rester en chute libre volontairement sur le dos pendant quelques secondes… Je suis tellement cambré que je me retourne immédiatement. A moins que ce ne soit mon (léger) ventre qui décale mon centre de gravité 😉

– Le roulé-boulé avant du 5e saut était correct (voir vidéo ci-après). Mais lorsque j’ai ouvert les bras, je me suis retrouvé sur le dos ! Du coup, je me suis cambré pour me retourner, mais le retournement a été plus brutal que prévu et je me suis désarticulé (voir vidéo).

– Pendant l’exercice consistant à faire un 360° à plat, à droite, puis à gauche, j’ai les deux coudes trop bas. Du coup, je n’arrive pas bien à tourner. Il me faut un peu de temps pour comprendre, mais à 200 km/h, le temps manque. Priorité au contrôle de l’altimètre et à l’ouverture de la voile !

– Lors du 6e saut (et dernier saut accompagné), après le roulé-boulé arrière et les deux séries de tonneaux de l’exercice, une fois stabilisé, j’ai perdu mes surlunettes ! Ce qui veut dire que mes lunettes de vue était exposée directement au vent relatif de la chute libre à 200 km/h. Elles sont restées par miracle sur mes yeux. Le moniteur a apprécié que je ne m’en occupe pas plus que ça et que je me concentre sur ma stabilité, mon altimètre et mon ouverture de voile. Néanmoins, juste avant que la voile ne me secoue comme un prunier, j’ai sauvé mes lunettes en mettant les deux mains sur les yeux !

5e saut PAC, où le pantin désarticulé qui cherche à se stabiliser 😉
Musique audionautix.com (Pentagram)

–oOo–

Je suis maintenant seul pour sauter de l’avion. Je tiens la barre à deux mains.

Je me lance un « go » dans la tête, lâche la barre qui me retient à l’avion, lance la tête en arrière, attrape mes deux genoux avec les mains et commence une série de 4 pirouettes arrières dans le vide.

Je me mets sagement à plat et stabilise comme je peux ma position. Je teste quelques mouvements des bras et des jambes et analyse leurs impacts sur ma position.

Je regarde mon altimètre toutes les cinq secondes.

A partir de 2000m, je ne le quitte plus des yeux, en révisant mentalement la procédure de sécurité à faire si la voile ne s’ouvre pas.

A 1700m, je sors l’extracteur et déclenche l’ouverture de la voile.

A 1500m, la voile est correctement déployée, je pousse un cri sauvage de joie et prend les commandes. Les six minutes suivantes sont une formalité : je profite de la vue, je fais quelques 360° sous voile, je me rends tranquillement vers mon point de rendez-vous de 300m, je fais mon approche finale et je me pose en douceur (sur les fesses, c’est ma technique 😉

Je savoure le plaisir intense que je viens de vivre. Je vous laisse deviner la définition la plus appropriée de l’expression « septième ciel » qui s’applique à ce que je ressens après ce septième saut.

J’ai une pensée pour Sid et je le remercie de m’avoir encouragé à faire cette formation.

Puis je range mon parachute et rentre à pied au hangar, avec des étoiles plein les yeux et la musique de « Top Gun » dans la tête 😉

Premier saut J-20

Ceci devrait être le billet le plus court de mon blog, et aurait pu s’intituler « au cas où »…

J’ai enfin réussi à planifier la date de mon premier saut en parachute : ce sera le 11 août 2014 si la météo s’y prête.

Comme Sid me l’avait conseillé, j’ai choisi une PAC (Progression Accompagnée en Chute), c’est à dire une série de sauts tout seul, accompagné de près par un moniteur (deux pour le premier saut), très différents du saut en tandem. Normalement je dois faire 7 sauts à 4000m, avec à chaque fois environ 40s de chute libre. J’ai déjà hâte d’y être.

J’ai réussi à extorquer une attestation de bonne santé à mon médecin qui s’inquiète de ma santé mentale… Il me reste à me maintenir (juste) sous la barre des 90 kg (poids max accepté par les parachutes du club) et à trouver des attaches pour mes lunettes… J’espère pouvoir rapidement vous raconter mes aventures.

J’aurai une pensée toute particulière pour toi, Sid.

Pépites du passé

La ligne de téléphone n’est pas utilisée, la maison est calme, je peux tenter une connexion à internet. Je suis déjà détenteur d’une adresse email professionnelle, de part mon métier d’enseignant-chercheur, mais j’ai également une adresse email personnelle. Nous sommes à la fin des années 1990.

Je ne suis pas encore fixé sur mon fournisseur d’accès à internet: il faut dire que le choix est pléthorique, entre LibertySurf, FreeSurf, Free et les autres. Je surveille de près ma consommation téléphonique pour éviter son explosion : en effet, les unités téléphoniques sont à ajouter au coût d’accès à internet. Heureusement, mon Minitel trône fièrement à côté du téléphone dans la salle à manger, et ses services payants m’ont déjà habitué à l’usage du chronomètre.

En ce moment, je teste Oreka qui m’offre 18 heures d’accès à internet gratuitement, communications incluses. Je me suis vite habitué à la bannière publicitaire que mon cerveau n’interprète même plus.

Je suis l’heureux propriétaire d’un USRobotics Sportster Fax Modem 14,4k flambant neuf qui trône à côté de mon ordinateur, dans un fouillis de câbles que l’on ne voit jamais sur les publicités informatiques.

A chaque fois que je l’allume, je pense aux ouvrages d’un de mes auteurs de Science-Fiction favori: Isaac Asimov et son entreprise US Robots, inc. J’aime sa séquence sonore de connexion, difficile à décrire, mais parfaitement reconnaissable à l’oreille. Je connais la signification de chaque voyant que je regarde clignoter en attendant avec impatience l’établissement de la connexion.

Je relève les emails de ma boite Mygale.org ainsi que ceux de ma femme. Grâce à son informaticien de mari, elle a été la première avocate de son barreau à disposer d’une boite email, ce qui lui a valu un article clin d’œil intitulé « la femme araignée » dans le journal des jeunes avocats. J’espère qu’elle l’a gardé…

Je m’occupe des différents sites perso que je fais vivre chez différents hébergeurs: sur Mygale.org bien sur, mais aussi sur Chez.com et GeoCities. Il faut dire que l’édition des pages HTML est maintenant grandement facilitée par la suite logiciel Netscape Communicator. Je suis un virtuose de la mise en page et du mélange multimédia : des images gif animées avec du son et du texte…

Je repense aujourd’hui à tout cela parce qu’en rangeant l’IMMENSE bazar qu’est mon bureau, je suis tombé sur mon vieux modem USR. Un jour, quand j’arriverai à la couche géologique contenant les données de mes vieux sites perso psychédéliques, je ferai pleurer vos yeux. En attendant, je pose sur ce blog un billet de souvenirs pour me rappeler de ces pépites qui ont illuminées ce pas-si-lointain passé. Ne croyez pas pour autant ceux qui pensent que c’était mieux avant. L’age d’or de l’informatique est devant nous

Sed fugit interea tempus fugit irreparabile,

dum singula amore capti circumvectamur

(Mais en attendant, il fuit : le temps fuit sans retour,

tandis que nous errons, prisonniers de notre amour du détail.)

Evolution professionnelle

A l’approche des 50 ans, l’année dernière, j’ai décidé de vérifier mon employabilité. Selon l’Organisation internationale du travail (et Wikipédia), l’employabilité est « l’aptitude de chacun à trouver et conserver un emploi, à progresser au travail et à s’adapter au changement tout au long de la vie professionnelle« . Pour moi, cela consistait à vérifier, bien qu’aimant mon entreprise, mon chef, mes collègues, mes étudiants et mon travail, si je pouvais trouver une entreprise qui voudrait m’aider à développer mes aptitudes dans l’univers de l’inforensique.

J’ai donc pris mon courage à deux mains, mis à jour mon CV et j’ai cherché sur le marché du travail l’entreprise idéale et le poste associé. J’ai cherché du côté clair de la Force (les petites annonces du marché ouvert de l’emploi, les candidatures spontanées) mais aussi de son côté obscur (le réseau, les amis, les relations, la NSA, tout pour accéder au marché caché de l’emploi).

Pour ne rien regretter, j’ai ciblé large: mobilité sur toute la France y compris Paris, aucune prétention salariale a priori, pas de préférence grosse entreprise ou PME ou TPE, privé, public, CDI ou CDD, prêt à démarrer comme un débutant, comme un senior, comme un expert. J’ai des compétences d’encadrement, je sais travailler en équipe, je respecte les règles établies. Bref, le salarié (presque) idéal.

J’ai donc appliqué les règles de recherche d’emploi que je préconise auprès de mes étudiants (lire ce billet où je les explique).

Le blog m’a bien aidé, Twitter également (un retweet de Maître Eolas,
c’est 3000 personnes qui viennent sur le blog !) et j’ai pu ainsi
décrocher plusieurs entretiens d’embauche. Certains se sont
bien passés, d’autres moins bien.

Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ,
Tout prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.

Et il m’est arrivé ce que je pensais dès le départ: aucune proposition n’a abouti.

Il y a plusieurs explications à cela:

– je suis nul

– j’ai plus de 45 ans

– je ne sais pas me vendre

– mes compétences n’intéressent personne

– la crise

– je n’ai pas de réseau

– je suis nul

– c’est la faute à internet

– les entreprises n’ont pas su voir mon énorme potentiel

– mes enfants ont tout fait pour ne pas déménager

– je suis nul.

Ok, donc, comme Rocky Balboa, je vais devoir m’entraîner dans un coin tout seul pour affûter mes muscles et JE REVIENDRAI (heu, non, ça c’est Arnold). C’est d’ailleurs ce que m’a conseillé sérieusement le responsable de mon entretien à l’ANSSI: « vous devriez vous entraîner sur l’analyse de systèmes live et revenir dans deux ans ».

Putain DEUX ans!

Je n’intégrerai donc pas les équipes de cette agence gouvernementale, et je le regrette. J’aurais aimé travailler avec des jeunes et brillants ingénieurs sur des sujets très techniques toujours en pointe. J’aurais aimé pouvoir relever ce challenge. Mais, comme pour mes tentatives de voyages dans l’espace (lire cette série de billets, surtout celui-ci), il faut savoir se faire une raison: j’ai une capacité à changer d’emploi nulle.

Maintenant, positivons:

– j’ai un boulot

– j’aime mon boulot

– mon entreprise est performante sur un marché porteur

– mon entreprise apprécie mon travail

– j’ai un travail dynamique, prenant et passionnant

– j’ai des perspectives de progrès et d’amélioration

– j’habite un coin de paradis

– j’ai une bonne santé

– j’ai une famille formidable

– le chiffrement RSA n’a pas encore été cracké.

Un lecteur avisé pourrait objecter: « mais pourquoi diable avez-vous eu envie de chercher un autre emploi? » Ma réponse est imparable: « parce que ».

Parce que je voulais voir ce que je valais encore sur le marché du travail.

Parce que je suis effrayé à l’idée d’avoir passé 20 ans dans la même entreprise.

Parce que je suis effrayé à l’idée de passer les 15 prochaines années dans la même entreprise.

Un lecteur avisé pourrait objecter: « qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ». Certes. C’est d’ailleurs ce que je me dis aussi. Bien obligé.

Alors j’ai pris une décision:

Puisque j’aime mon entreprise, plutôt que de changer d’environnement, je vais essayer d’améliorer mes compétences dans toutes les activités que je mène actuellement, et sortir de ma zone de confort. Professionnellement, il faut que j’améliore mes compétences de manager et que je favorise la progression de mes collaborateurs. Côté expertises, il faut que je développe mon activité d’expertises privées et que j’apprenne à me vendre. Côté vie publique, il faut que j’essaye de m’impliquer plus encore dans la vie de la commune.

Selon le Ministère français chargé de l’emploi (et toujours Wikipédia), l’employabilité est « la
capacité d’évoluer de façon autonome à l’intérieur du marché du
travail, de façon à réaliser, de manière durable, par l’emploi, le
potentiel qu’on a en soi
« .

Conclusions:

De ses échecs, il faut savoir apprendre. Et se relever.

Et ne pas attendre qu’on vienne vous offrir le poste idéal.

Il faut le créer soi-même.

Et savourer sa chance d’avoir un métier qu’on aime.

C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe.

Putain 15 ans !

[MAJ du billet du 8 novembre 2013]

Questionnaire de Proust

L’histoire du questionnaire de Proust est à lire ici.

Je me suis essayé à l’exercice (pas si facile), en voici le résultat :

Ma vertu préférée : la Science (vertu spéculative).

La qualité que je préfère chez un homme : la compétence.

La qualité que je préfère chez une femme : la compétence.

Ce que j’apprécie le plus chez mes amis : qu’ils s’intéressent à moi.

Mon principal défaut : l’égocentrisme.

Mon occupation préférée : apprendre.

Mon rêve de bonheur : explorer les gouffres de la planète Mars.

Quel serait mon plus grand malheur ? : la mort de mes proches.

Ce que je voudrais être : l’inventeur de l’intelligence artificielle.

Le pays où je désirerais vivre : Cocagne.

La couleur que je préfère : 470 nm.

La fleur que j’aime : la fleur du Persea americana.

L’oiseau que je préfère : Deepo, la mouette à béton de John Difool.

Mes auteurs favoris en prose : Frank Herbert, Isaac Asimov, Arthur Charles Clarke, Alfred Elton van Vogt.

Mes poètes préférés : Stéphane Mallarmé, en particulier ce sonnet aux rimes en x-or.

Mes héros dans la fiction : Muad’Dib, Elijah Baley, Gosseyn.

Mes héroïnes favorites dans la fiction : Susan Calvin, Ellen Riplay, Leeloo.

Mes compositeurs préférés : Mozart, John Williams.

Mes peintres favoris : Banksy, Boulet.

Mes héros dans la vie réelle : M. et Mme Michu.

Mes héroïnes dans l’histoire : Hypatie d’Alexandrie, Augusta Ada King-Byron.

Mes noms favoris : Zythom (mais j’ai d’autres pseudonymes 😉

Ce que je déteste par-dessus tout : mon côté obscur.

Personnages historiques que je méprise le plus : j’essaye de ne mépriser personne.

Le fait militaire que j’admire le plus : la bataille de Camerone.

La réforme que j’estime le plus : la réforme clisthénienne.

Le don de la nature que je voudrais avoir : la fermeté de ma jeunesse.

Comment j’aimerais mourir : rapidement.

État d’esprit actuel : concentré.

Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence : les fautes de goût.

Ma devise : Nunc est bibendum.

Récupération de données

J’ai déjà fait part ici même plusieurs fois des techniques que j’utilise pour récupérer des données dans le cadre de mes expertises judiciaires.

Je vous propose aujourd’hui une méthode assez simple qui m’a permis de récupérer tout un ensemble d’images, de films et de musiques d’un ami bien en peine de voir son disque dur tomber en panne. Lisez bien l’ensemble du billet avant de commencer, entraînez vous sur un vieux disque, essayez de comprendre les différents paramètres de chaque commande pour les adapter à votre cas. Je ne suis pas responsable des problèmes que vous allez générer… (mais je compatis 😉

Conditions :

Vous êtes rendu destinataire d’un disque dur illisible, mais qui semble fonctionner correctement : vous pouvez le brancher sur un ordinateur, vous l’entendez démarrer sans bruit suspect, sans odeur particulière, mais le système d’exploitation ne le voit pas, ne le détecte pas ou ne retrouve aucune donnée.

Matériels :

J’utilise deux ordinateurs. Le premier sera celui dans lequel sera placé le disque dur illisible. Vous devez être capable de le faire démarrer sur CD, DVD ou clef USB. Le deuxième ordinateur est sous Windows et dispose de suffisamment d’espace disque pour pouvoir stocker une image du disque que vous allez récupérer. Les deux ordinateurs sont branchés sur le même réseau.

Logiciels :

– la distribution DEFT que vous placerez sur CD, DVD ou clef USB

– le logiciel PhotoRec que vous téléchargerez en choisissant la bonne version de Windows (32 ou 64 bits).

– un répertoire appelé « partage » sur l’ordinateur Windows et configuré de manière à être accessible en écriture avec le compte windows « zythom »

Procédure :

– Placez le disque dur illisible dans le premier ordinateur

– Bootez le sur la distribution DEFT

– Puis tapez les commandes :

#mkdir   /root/tempo

(création d’un répertoire provisoire en mémoire vive dans /root)

#mount  -t cifs  -o username=zythom   /root/tempo    192.168.0.1/partage

où 192.168.0.1 est l’adresse IP de l’ordinateur Windows.

– Tapez ensuite la commande :

#dd_rescue   /dev/sda  /root/tempo/image.dd

où « /dev/sda » doit être le device correspondant à votre disque dur illisible (à adapter selon votre configuration).

– Patientez quelques minutes ou quelques heures (ou quelques jours), en fonction de la taille de votre disque dur.

– Quand la commande est terminée, vous pouvez éteindre l’ordinateur n°1. Vous devez disposer d’une image bit à bit du disque dur illisible sur votre ordinateur n°2, celui sous Windows, dans le répertoire « partage », sous le nom « image.dd ». Cette image peut être exploitée par différents logiciels pour y récupérer les données, en particulier photorec.

– Sur l’ordinateur n°2, dans une fenêtre de lignes de commandes, tapez la commande : photorec  image.dd

– Suivez les indications du logiciel PhotoRec et laissez le extraire toutes les données qu’il reconnaît.

– Envoyez ensuite vos dons au créateur du logiciel,par exemple en regardant les dates et origines de vos pièces de la zone euro 😉

Si ma technique ne fonctionne pas, parlez en avec un informaticien et ne vous découragez pas : il y a plein d’autres méthodes permettant de récupérer les données. Seul conseil valable dans tous les cas : n’utilisez plus le disque dur, vous risquez d’effacer définitivement les données que vous essayez de récupérer.

Bon courage.