C’est aujourd’hui mon anniversaire, et j’ai parcouru 56.4 milliards de km autour du soleil. Enfin, plus que ça, car c’est la distance qu’a parcourue le centre de gravité de notre planète, que j’en suis éloigné d’environ 6570 km et que je tourne autour en 24h (environ). Ma trajectoire autour du soleil est donc une courbe un peu bizarre, et si en plus je compte les (petits) déplacements que je fais sur la surface de la Terre, bah, on n’est pas rendu. De toutes façons, ma trajectoire autour du soleil n’a pas de longueur définie, si l’on prend en compte le paradoxe du littoral. En plus, le soleil se déplace, donc la trajectoire du centre de la Terre n’est pas vraiment une ellipse dans le référentiel galiléen galactique.
Je m’égare un peu parce que, parce que… parce que 60 ans quoi.

Bon, si je suis optimiste et que je me réfère à notre Jeanne Calment nationale, je ne suis pas encore tout à fait à la moitié de mon parcours.
Si en revanche, je regarde du côté des statistiques avec l’outil interactif de l’INSEE, il me reste environ 26 années d’espérance de vie (je suis un privilégié, même si l’outil de l’INSEE ne prend pas en compte la profession de RSSI).
A 10 ans, j’étais un enfant avec la tête dans les étoiles.
A 20 ans, j’étais un jeune homme avec l’avenir devant lui.
A 30 ans, j’étais un jeune marié avec un avenir à construire à 2, puis à 3, à 4 et à 5.
A 40 ans, j’étais une machine de guerre hyperactive sur tous les fronts.
A 50 ans, j’étais au sommet de mes compétences et le tremplin d’envol de mes enfants.
A 60 ans, je suis juste vieux.
Plus précisément, j’ai un cerveau qui pense encore avoir 40 ans (la machine de guerre) mais qui prend conscience avec effroi que la mécanique se grippe à peu près partout… J’ai ainsi pu établir scientifiquement une règle de biodynamique différentielle :
A 10 ans, le cerveau pense qu’on a 15 ans.
A 20 ans, le cerveau pense qu’on a 20 ans.
A 30 ans, le cerveau pense qu’on a 25 ans.
A 40 ans, le cerveau pense qu’on a 30 ans.
A 50 ans, le cerveau pense qu’on a 35 ans.
A 60 ans, le cerveau pense qu’on a 40 ans et qu’on est toujours une machine de guerre.
Selon cette loi dite de Zythom-Werbos, formalisée par l’équation empirique :

mon cerveau pensera que j’ai 60 ans lorsque mon âge légal atteindra l’âge incertain statistiquement de 100 ans.
Bref, j’ai 40 ans et je suis encore une machine de guerre.
