HADOPI black-out


Projet de loi Internet et création (Hadopi), appelez votre député:

# VOUS: “Bonjour, je suis (Prénom, Nom), j’habite à (Ville), je suis (profession ou occupation), et je viens de vous envoyer un courrier électronique au sujet de la loi “création et internet”. L’avez-vous bien reçu? Avez-vous pris connaissance du dossier de La Quadrature du Net?

# BUREAU-DU-DÉPUTÉ: “Bonjour, M./Mme (député) est très occupé(e) en ce moment. Nous recevons beaucoup de mail à ce sujet. Nous vous recontacterons.

# VOUS: “Attendez, j’ai voté pour M./Mme (député) et j’aimerais tout de même savoir. Que pense M./Mme (député) de cette loi? Et plus particulièrement du fait que la procédure étant basée uniquement sur des relevés informatiques, elle condamnera inévitablement des innocents, et que les utilisateurs éduqués à la technique peuvent très facilement la contourner?

# BUREAU-DU-DÉPUTÉ: “M./Mme (député) pense que ce texte de loi est un texte pédagogique qui aidera à endiguer le fléau du piratage qui tue les artistes.

# VOUS: “Le problème est que cela ne peut pas marcher: les preuves collectées sont faibles et impossibles à contester. Comment peut-on confier la détection d’infraction, qui relève de la mission de la police, à des acteurs privés?

# BUREAU-DU-DÉPUTÉ: “Si cela décourage certains ‘pirates’, cela sera déjà bien!”

# VOUS: “Il y a un grave problème de séparation des pouvoirs. Personne n’a jamais prouvé sérieusement que des gens dissuadés iraient acheter plus de disques et de fichiers, pas plus qu’aucune étude sérieuse n’a démontré que les échanges sont la cause principale de la crise du disque (et l’industrie du film se porte plutôt bien!). Il existe pourtant de nombreuses études scientifiques (gouvernement canadien, gouvernement néerlandais, big champagne, m@rsouin) qui démontrent le contraire !”

# BUREAU-DU-DÉPUTÉ: “Vous n’êtes qu’un pirate qui veut pirater, c’est du vol, du pillage, etc.

# VOUS: “Quoi que vous et moi pensions de l’échange d’œuvres entre particuliers, ce qui est important c’est que cette loi violera des principes fondamentaux de notre droit, comme la présomption d’innocence, tout en étant absolument inefficace. Cette loi témoigne avant tout de l’incompréhension totale qu’a le gouvernement d’Internet et des technologies numériques. Les forums grondent d’arguments pertinents contre cette loi, et personne qui connaît Internet n’est dupe de la rhétorique de la ministre Albanel. La France va de plus devenir la risée de ses voisins: la Suède, l’Allemagne et la Norvège ont déjà rejeté la riposte graduée, et la Nouvelle-Zélande, seul autre pays avec la France qui comptait l’adopter par voie législative, vient d’abandonner cette idée. Il faudrait vraiment que M./Mme (député) s’oppose à cette loi. Pouvez-vous lui transmettre mon courrier et mon appel s’il vous plaît, je rappellerai pour tenter de lui parler ou d’obtenir un rendez-vous.

Source (et plus d’informations): www.laquadrature.net

Toute la force des partisans de ce projet de loi est d’utiliser le mot “pirate” qui fait peur:
– Aventurier qui courait les mers pour piller les navires de commerce
– Individu sans scrupules, qui s’enrichit aux dépens d’autrui, dans la spéculation.
(dictionnaire Petit Robert 1991)

Je milite pour mes enfants.

Pour qu’ils cessent d’être montrés du doigt dans la cour de récréation parce que leur père leur interdit le téléchargement, le partage et les sites de streaming.

8 réflexions sur « HADOPI black-out »

  1. Et un billet de plus dans la blogosphère qui tente d’expliquer pourquoi HADOPI n’est pas une bonne idée ! Merci Zythom. J’irai dans ce sens avec mon dernier billet https://bruno.kerouanton.net/blog/2009/02/25/de-peer-en-peer/
    ainsi que Me Eolas, Sid et bien d’autres qui se demandent bien où tout cela va bien mener et quel est le but recherché. Et à ce sujet je ne peux que vous inviter à aller lire le remarquable commentaire de mon ami Marc :
    https://bruno.kerouanton.net/blog/2009/02/25/de-peer-en-peer/#comment-2518

    Bonne journée Zythom.

  2. Je suis certain qu’il y a anguille sous roche…

    Je reprends l’excellent billet https://zythom.fr/2008/12/la-psychose-du-pdophile.html et y vois une certaine similitude. On y lit la dérive qu’il y a eu entre les années 70-80 et maintenant, où le terme a totalement changé puisque de neutre il est devenu l’horreur incarnée. Par quels biais, mystère (on s’en doute).
    Si l’on transpose cela au téléchargement illégal, on retombera probablement dans le même travers : d’ici 5 à 10 ans, le “pirate de films” sera vu comme un coupable récidiviste ignoble… du moins c’est ce que le grand public aura à l’esprit.

    Et pendant ce temps là, les pirates (les vrais, ceux employés par les mafias) seront tranquilles…

  3. J’avoue que pour HADOPI j’ai un peu levé le pied (mais bon j’habite plus en France), et que depuis la première lecture du paquet télécom je ne suis plus en contact avec la quadrature.

    maintenant d’expérience, écrire, même un bête courriel à un député ça marche, non pas que votre argumentaire sera percutant, mais que le pauvre assistant saturé sous les demandes fera savoir à son patron qu’il se passe quelque chose.
    par conséquent le parlementaire (National ou Européen) sait que son vote sera un peu plus gardé à l’oeil que d’habitude.
    C’est pas grand chose mais ça veut dire qu’un parlementaire de l’opposition qui aurait jugé le combat sans interet fera acte de présence au lieu d’aller à la réunion de la commission TrucMuche.
    Ca veut aussi dire qu’un parlementaire de la majorité sait qu’il peut prendre le risque de ne pas respecter la discipline de parti car il jouit d’un soutien populaire.

    A noter aussi
    Toutes ces questions se jouent au niveau EUROPEENS. je ne peux que vous inviter à prendre des à présent contact avec les permances de parti pour leurs demdancer ce qu’il pensent du paquet télécom.
    Ne pensez surtout pas que vous allez dérangé. Dans une permanence de campagne, le fax crépite en permanence. Il suffit pour un membre de l’équipe de passer dire bonjours et prendre le café 5 minutes pour repartir avec 2-3 questionnaire à préparer ( A noter que c’est un exercice de grammaire assez interessant lorsque le candidat à un sexe différent de celui du militant que d’écrire a la première personne au genre opposé, déjà qu’en temps normal je suis pas doué)
    BREF Bougez vous pour que ces questions soient prioritaire dans les permances de campagne on est à 3 mois des Européenes et la majorité des gens sont incapable de me dire qui sont les candidats crédible pour la présidence de la commission ( qui dépend de la couleur politique du parlement) alors qu’il y a un an tout le monde connaissait Obama n’y a t’il pas un problème ???

  4. Bonsoir Zythom et les autres,
    Chez Eolas, j’ai posé une question qui me turlupine :

    https://maitre-eolas.fr/2009/03/04/1333-hadopi-mon-amie-qui-es-tu#c90049

    Pour résumer : pourquoi le gouvernement s’acharne-t-il à identifier et traquer l’utilisateur final alors qu’il pourrait concentrer ses efforts à identifier et traquer ceux qui mettent illégalement en ligne les oeuvres pour téléchargement.

    Comme je l’ai fait remarquer, mon navigateur me prévient souvent que tel ou tel site est frauduleux. J’imagine qu’il est tout aussi simple d’identifier un site de téléchargements illégal et de le bloquer !

  5. @Poilauxpattes:

    Si je prends l’exemple du peer to peer, les serveurs contiennent des listes de fichiers partagés (ce qui n’est pas illégal).

    Un internaute qui cherchera à télécharger un fichier, sera connecté à plusieurs des ordinateurs de particuliers qui en possèdent chacun quelques morceaux.

    Tout ceci de façon fugitive, puisque les partages changent en permanence, les ordinateurs se connectent et se déconnectent du réseau de partage en permanence.

    Les systèmes de partage sont maintenant tellement répartis sur la planète que tout contrôle est impossible.

    Et puis, les systèmes de partage ne sont pas illégaux. Ce sont certains fichiers partagés qui sont illégaux.

  6. Désolé de jouer le boulet de service… mais après avoir lu nombre d’articles sur le problème du téléchargement pirate, je crois avoir compris qu’il existe une liste (donc un fichier) d’oeuvres culturelles protégées et qui se retrouvent illégalement sur le net.

    Ces oeuvres transitant forcément par les fournisseurs d’accès, il me semble aisé techniquement de vérifier au niveau du FAI (point de convergence de l’infos du net) qu’un contenu soit identifié comme illégal (ou même qu’un bout de contenu puisque les oeuvres peuvent être saucissonnées), et de le bloquer par le FAI.

    Maintenant, c’est vrai que, d’une part, je ne suis pas spécialiste en la matière, et que, d’autre part, je suis devenu très critique sur la réelle motivation du législateur de s’attaquer aux sources des problèmes…
    Le lampiste est en général tellement plus facile à saisir, à sanctionner, d’autant qu’il est souvent aussi plus solvable !

    Oulala, je suis en retard pour le boulot… Heureusement que ma voiture roule à plus de 180 km/h…

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