Nous sommes isolés dans ce grand désert blanc. Il est temps de faire une pause. Blottis les uns contre les autres, tels des manchots empereurs immobiles, nous restons silencieux devant la beauté de la nature qui nous entoure.
Nous sommes dans les années 80, l’année 2000 est encore loin et reste une référence de modernité futuriste. C’est l’époque où je me suis plongé par hasard dans l’univers de la science fiction en ouvrant par le milieu « Dune » de Frank Herbert (un pavé de 746 pages!) sans pouvoir le refermer avant d’arriver à la fin pour le recommencer ensuite depuis le début.
Alors que mes pensées vagabondent à plusieurs années lumières, j’aperçois au loin un groupe de personnes. Je les regarde s’avancer comme des Fremen, démarche silencieuse, souple et arythmique, fondus dans le désert blanc. Ont-ils les yeux bleus sur fond bleu à cause de l’Épice?
Mon guide les a aperçus et se redresse, attentif.
Il se rassoit, soulagé, en disant: « Tiens, voilà les grands bonhommes verts… »
La réverbération du soleil alentour m’empêche de distinguer les détails. Je plisse les yeux pour mieux voir. Certains portent un distille avec un tuyau en provenance de leur dos. Ils sont tous vêtus de vert, avec une grosse bosse sur leur dos. Leurs têtes sont nues, lisses et vertes également. En regardant bien, je distingue une antenne qui leur sort du dos…
Je me sens comme Luke Devereaux dans « Martiens, Go Home! » de Fredric Brown: que font tous ces martiens sur ma planète!
Ils s’avancent vers moi, je commence à distinguer leurs visages. Ils transpirent. Leurs crânes nus sont en fait des casques, la bosse de leur dos un énorme sac à dos duquel dépasse une antenne de transmission, et leur démarche de Fremen vient des raquettes qu’ils ont aux pieds. Ils passent devant nous silencieux, comme si nous n’existions pas.
Un groupe de militaires tout de vert kaki vêtus marche dans la neige. Je viens de finir mon service militaire, je les regarde avec compassion.
Quelques minutes après, mon moniteur de ski se lève et nous rechaussons nos monoskis. La montagne renvoie en écho son cri: « Allez! On les rattrape, bande de limaces! »
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Je pars demain au ski. Il paraît que la mode va revenir aux monoskis. J’aurais moins l’air d’un dinosaure 😉
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Source: https://www.render.ru
Tient vous faites toujours du monoski,
j'ai toujours été curieux d'essayer, c'est comment
par rapport au ski ?
@Anonyme: Il faut environ une journée pour être à l'aise. Le plus difficile est l'inversion des appuis: vous êtes toujours en appui sur le pied amont (au lieu du pied aval) puisqu'il n'y a qu'un seul carre en prise.
Bien entendu, pas de chasse neige, ni de pas des patineurs et grande difficulté quand vous arrivez sur une plaque de glace, sur un champ de bosses (genre piste noire en fin de journée), sur un très long schuss ou un saut.
En échange, sensation de très bien skier, poudreuse grandement facilitée, et regard ébahi des petits (et des jeunes).
Casque fortement recommandé (je me suis tranché une oreille).
Attention aux tires fesses, sensations garanties: il faut plier les jambes pour écarter les genoux et faire passer la perches entre les jambes et rester concentrer pendant toute la remontée.
Mon conseil: prendre de très très longs bâtons (genre télescopiques réglés au maximum).
C'était la minute des conseils de tonton Zythom 😉