Le vélo, un an après

Il y a un peu plus d’un an, je prenais la décision d’échanger ma voiture pour un vélo, pour venir sur mon lieu de travail. J’en ai parlé ici-même dans ce billet.

Eh bien, un an après, je dois dire, non sans une certaine fierté, que j’ai tenu bon et que je peux compter sur les doigts le nombre de jours où je suis venu en voiture, essentiellement à cause de la glace pendant l’hiver.

Tout d’abord, je voudrais faire un retour sur l’équipement. Le vélo acheté s’est avéré un bon choix: le nombre limité de vitesses (3) me satisfait, l’absence de dérailleur aussi et la chaîne carénée a sauvé plusieurs pantalons…

J’avais aussi investi dans un éclairage à induction magnétique (aimants sur les rayons) en remplacement des éclairages à piles ou à dynamos par frottement. Ils m’ont donné pleine satisfaction. Par sécurité, j’ai laissé l’éclairage arrière (sous la selle) d’origine (à pile) qui vient compléter ma signalisation lors des nuits noires de l’hiver.

Je suis équipé d’un casque ET d’un gilet jaune aussi voyant que seyant. Je suis certain que ce gilet m’a sauvé la vie plusieurs fois, surtout aux ronds-points. Les automobilistes sont beaucoup plus attentifs quand ils voient arriver un gros point jaune fluo à lampes clignotantes… Le casque ne m’a protégé pour l’instant que de ma porte de garage basculante.

La lutte contre les éléments naturels devait se faire avec un grand poncho. J’ai très vite arrêté, sur les conseils de plusieurs commentateurs, et lassé par l’effet spinnaker à vent debout, pour le remplacer par un pantalon de pluie ET un blouson étanche spécial randonnée. Ce dernier est suffisamment aéré pour éviter l’effet cocote-minute, que j’ai bien connu avec mes combinaisons spéléos…

J’ai également un brassard jaune fluo que je porte au poignet gauche, pour éviter de me  faire arracher le bras quand j’indique aux voitures que je souhaite continuer à tourner dans le rond-point (et OUI, je suis prioritaire).

Le danger principal n’est curieusement pas venu des voitures ou des camions, mais surtout des autres cyclistes. Chaque vélocipédiste croit en effet être le seul à vouloir dépasser un congénère, à tourner subitement à gauche ou à entrer sur la piste cyclable… Les règles effectives du code de la route à bicyclette sont donc plus subtiles que celles du code papier: il faut imaginer toutes les réactions, même les plus saugrenues, des autres usagers des pistes cyclables ou des bordures de routes.

J’aurai une pensée particulière pour l’inventeur des laisses de chien de 10 mètres à enrouleur. Qu’il brûle lentement en enfer avec les utilisateurs imbéciles de son invention.

Une autre espèce de piétons m’a également posé problème. Je me suis fait copieusement insulter par plusieurs personnes allant pedibus cum jambis parce que je faisais usage de ma pimpante sonnette afin de les avertir de ma soudaine venue. “Hey connard tu vas pas me klaxonner non ?” m’ont-ils interpeller avec allégresse, avant que je ne n’adopte la stratégie dite du “merci“. En effet, maintenant, lorsque je fais tinter ma petite sonnette afin d’éviter de surprendre désagréablement un rampant, et après que celui-ci se soit de mauvaise grâce retourné (en s’écartant grâce au cerveau reptilien), je lance un désarmant “merci!” qui en surprend plus d’un.

Certains vont même jusqu’à me renvoyer un “yapadkoi” tout aussi rafraîchissant.

Ma plus grande surprise vient de la disparition totale de mon mal de dos chronique (surnommé aussi “le mal du siècle” par mon médecin du travail). Eh bien, fini, débarrassé, envolé le mal de dos. Et pourtant, la pratique du vélo ne semble pas particulièrement recommandée pour lutter contre ce problème… A moins que la reprise de la pratique régulière de l’aviron n’ait quelque chose à voir? Ou tout simplement la deuxième partie du fameux slogan “mangez, bougez”…

J’ai finalement trouvé un cheminement quasi-parfait pour venir travailler: de 10km et 15mn en voiture, j’en suis maintenant à 8km et 20mn en vélo, avec un parcours quasiment exclusivement en piste cyclable ou en voie réservée.

Il ne me reste plus qu’à faire 1/4h d’abdos pour retrouver le physique de mes 40 30 20 18 ans. Deux fois par jour, cinq fois par semaine et 47 semaines par an.

Pour retrouver mes tablettes de chocolat 😉

22 réflexions sur « Le vélo, un an après »

  1. J'ai bien ri, et je m'y retrouve completement. Sauf que je ne viens en velo qu'environ 2x par semaine. Et c'est plus pret (~5kms), mais ca moooooonte !

    Ce matin, je me suis tapee la cote 3x car j'avais oublie mon bip pour sortir, puis apres, il ne marchait pas. Super 😉

  2. Je rajouterais au dispositif les éléments suivants :
    – un écarteur de danger, important pour obliger les autos à une distance de sécurité,
    – un brassard clignotant, à mon avis plus efficace qu'un brassard jaune,
    – une lampe frontale à LED, prévue pour le VTT ; on en trouve de très puissantes, assez pour impressionner un automobiliste qui reste en pleins phares (ces lampes ont elles aussi des positions basse & haute) ; et en plus elles peuvent servir pour les sorties nocturnes dans le jardin ou pour bricoler en milieu obscur.

  3. Haha, sympa comme article. Moi aussi je m'y retrouve un peu là dedans. Sur mon trajet purement urbain, il existe un autre fléau encore pire que tout ceux là, c'est le c*n qui ouvre sa p*utain de porte de voiture juste devant toi (et au moment ou un camion te double, c'est bien plus marrant). Des fois ça donne envie de massacrer du rétro.
    Bref, quand il fait beau, c'est vrai que c'est bien plus sympa à vélo !

  4. J'aimerais pouvoir en faire et en dire autant. Malheureusement je n'ai jamais pu me résoudre à franchir le pas. Le climat vosgien et son humidité avérée n'est pas une raison suffisante au renoncement. En revanche mon travail et ma maison sont séparés par 9km de longues lignes droites de départementale auprès de laquelle, la ligne droite des Hunaudières fait figure d'échantillons. Et j'avoue que la proximité des voitures ne me rassure pas du tout. Si seulement nous avions aussi des voies réservées.

    • Je me réponds à moi-même. Je me suis acheté une volonté et j'ai franchi le pas. Tout comme Zythom, j'ai pas mal parcouru de forae, pas mal causé avec d'autres vélotafeurs et je m'y suis mis il y a deux semaines. Ce que je considérais comme un danger potentiel est finalement contenu. Les voitures sont relativement attentive et au bout de deux semaines d'expérimentation, je n'ai pas eu de souci à déplorer avec les cousins automobilistes. Je continue…

    • Bravo ! Pour ma part, j'ai installé un écarteur de voitures (une sucette horizontale orange réfléchissante sur le côté arrière gauche du vélo). Je porte un casque et un gilet jaune Décathlon). J'ai également un brassard jaune réfléchissant sur le bras gauche pour quand je tourne. J'ai un feu clignotant rouge à l'arrière en plus du feu rouge statique. Idem à l'avant.

      Quoi qu'il arrive, soyez prudent et bonne route 😉

    • Merci. Coté équipement de sécurité je ne lésine pas. Le look étant secondaire : Gilet jaune, casque, pinces à pantalon réflechissantes, catadioptre avant / arrière, feu clignotant ET feu fixe à l'arrière, phare avant et une 'sucette' aussi.

      En fait, l'arnachement du cycliste et du vélo seront bientôt plus longs que le trajet !

  5. Avec tous les détails que vous donnez, on finira par vous reconnaître sur les photos du SSTIC !
    – Un peu plus de 40 ans (exit les jeunes et les seniors)
    – IMC proche de la perfection (exit les malingres et les gros)
    – Un vélo standard (exit les grands de plus de 190 centimètres)
    – un brin de stress bien compréhensible (exit les euphoriques)
    Je plaisante, vous l'aurez compris…
    Merci pour votre blog et respect pour les efforts que vous faites dans tous les domaines.
    Arnaud vous donne des conseils éclairés, profitez-en.

  6. Je pratique le domicile travail en vélo depuis plusieurs années et depuis peu j'ai changé de lieu de travail avec un trajet nord sud à découvert dans la vallée du Rhône (mistral gagnant). Résultat j'ai acheté un kit électrique 250W avec un moteur sur la roue avant. C'est un vrai bonheur ce moteur les jours où le mistral souffle à 60km/h de face. Et puis maintenant dans les côtes je suis presque aussi bon qu'un coureur du tour de France (je plaisante). Ce petit moteur est aussi bien agréable les jours de grosse fatigue. Sinon éclairage à led spéléo à l'avant et leds rouge clignotantes à l'arrière avec un gilet fluo sexy pour la sécurité (avec un casque bien sur)
    JJ

  7. Perso, ça fait 5 ans que j'en fais quasiment tous les jours pour aller en cours ou en entreprise et je peux dire que je me sens beaucoup mieux en vélo qu'en voiture. Moins de stress, plus de pêche, mais aussi un peu de frayeurs par temps de pluie ou par temps froid.

    Je suis peut-être un anarchiste du vélo, mais pour moi, c'est sans gilet, sans sonnette, sans lampes. Juste les catadioptres sur les roues et les pédales, c'est largement suffisant étant donné que les trajets que j'effectue se font sur piste cyclables les 3/4 du temps et que l'éclairage public me permet de ne pas me rendre transparent.

    Malgré le fait que je respecte le code de la route à 50%, j'arrive encore à me faire engueuler par certains automobilistes qui considèrent qu'un cycliste traversant un passage piéton est plus dangereux que le susdit piéton… et bien d'autres exemples de klaxon vite enclenché lorsque le cycliste remonte les files de voitures ou s'engage sur une priorité à droite lorsqu'il en a le droit.

    Bref, pour moi, c'est une façon de vivre à part entière, mais disons que certains automobilistes, surtout en ville, ne comprennent toujours pas ce moyen de transport.

    Bon courage Zythom !

  8. Idem que le commentaire au-dessus, pour moi le vélo doit rester un plaisir, donc exit le gilet jaune, les 15 LEDs clignotantes et tout… Je porte juste un casque et des mitaines/gants. Je préfère éviter les situations dangereuses (cad ne jamais être dans la trajectoire d'une voiture) plutôt que de me le permettre parce que je suis bien visible.

  9. Bravo pour votre billet et félicitation pour cette année de vélo…

    Pour ma part, ca fait presque vingts ans que je circule à vélo, dans une ville qui à fait le pari dans les années 70 …Strasbourg

    un vélo neuf permet d"etre plus sur de sa machine, frein , lumiere sont à mon sens primordial , un cycliste qui ne se fait pas voir est en danger…. le gilet je m'y colle en hiver quand il fait nuit tot…. systeme reedligth avant arriere….
    l'evolution des reseaux est trés importante, une vraie politique de la ville et du transport au sens large…. à Strasbourg depuis peu de temps , les cyclistes peuvent prendre à droite à un feu rouge, tout les sens interdits sont autorisé aux cyclistes à contre sens…. bref le velo va nous sauvé la peau sans parler des biens faits en termes de santé publique…. dans les pays du nord de l'europe le trajets domicilie travail permet un allégement d'impots…. encore félicitation

  10. En tant que pedibus cum jambis, j'espère que votre mairie a aménagé les pistes cyclables plus intelligemment que chez moi ; les pistes y ont été simplement peintes sur le trottoir.

    Donc l'agacement est réciproque lorsqu'un vélo me "klaxonne" pour le laisser passer sur "mon" trottoir, m'obligeant à aller au choix et selon l'endroit dans le massif de fleur, sur la bande réservée au parking des voitures ou pire sur la route…

  11. Juste merci, j'ai bien ri ! Moi je déteste le vélo, mais je fais du poney, c'est pas mal non plus (et OUI, c'est un sport !)

  12. Bonjour, bonjour.
    Et bien félicitations pour cette année et bonne continuation. Et bravo pour le gilet/casque, qui chez moi ont disparu sous la poussière malgrè tout ce queme sussurent ma conscience et mon instinct de survie.
    (Sinon rien à voir mais après avoir passé encore quelques heures sur votre blog, je suis tombé sur l'article "Ouvrez les portes" du 26 octobre 2009, et là, question: avez vous fait votre prépa au lycée Faidherbe de Lille? J'ai bien cru reconnaître la description.)

    • Yep, de 1981 à 1984. Je suis revenu encore pour le bizutage en 1985 et 1986. Après j'ai réalisé que je ne verrais plus les taupins que je bizutais, même s'ils intégraient mon école d'ingé…

    • Comme quoi, même 20 ans plus tard et malgrè des travaux, y'a des lieux qui restent reconnaissables à travers une courte description.

  13. Je ne pense pas que se grimer en balise argos soit une solution. D'une, tout ce qui est devant soi est évitable. Suffit de faire en sorte de ne pas être au mauvais endroit au mauvais moment et ça se travaille. Ce qui veut dire que le danger principal vient de derrière. En général il est inattentif et même avoir un gyrophare sur batterie 12V et avoir bien annoncé ses intentions n'y suffira pas.

    Par ailleurs, ne pas être trop timoré en circulation… un point commun avec la moto d'ailleurs: Qui se fond par son attitude standard n'est pas vu (même avec le code obligatoire à moto, sisi!). En plus c'est une attitude active qui place en situation de conduite défensive tout autant qu'active. L'un ne pouvant amha aller sans l'autre: L'attention se relâche sinon de trop. En plus, personne ne se pose de question sur là ou vous allez, ce qui n'est pas le cas avec une attitude timorée (et on donne aux autres alors l'occasion… de se tromper… ce qui n'est plus vraiment une "crasse" même si vu de son guidon ça y ressemble!).

    En prime, ils sentiront que vous serez au besoin derrière jusqu'au feu suivant pour régler cela sans les vertus rassurantes d'un habitacle…

    Pour les piétons, une largeur de guidon est semblable à une largeur d'épaules => ceux qui gênent un vélo gêneraient aussi un de leurs congénères. J'ai juste pris l'habitude de faire très attention aux personnes agées et, pour les enfants, de partir du seul bon principe applicable (non limité au vélo): Celui qu'ils peuvent faire n'importe quoi à tout moment. Le reste je ralentis un peu à l'approche mais ne les sonne surtout pas: Au mieux c'est la surprise et le pas de côté quasi assuré (avec 50% de chances d'être du mauvais côté) et au pire ils sont d'une humeur de chacal! Le mieux est encore de ne pas les perturber à l'approche et qu'ils se rendent compte que vous étiez là, une fois derrière vous!

  14. Bravo ! Moi je ne vais qu'au RER en vélo mais c'est déjà ça ! Et en velib mais mon dieux qu'ils sont lourds ! Dommage qu'il n'y est pas de garage à vélo fermé à la gare !

    Et sans faire de pub vous avez acheté quoi comme vélo ?

  15. Bonsoir,

    Comment faites-vous pour changer de vitesse, (3 vitesses), sans dérailleur

    Merci de m'éclairer 😉

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