L’ESA m’a tuer

Comme beaucoup de gens, j’ai été nourri dans l’espoir qu’un jour les portes de l’espace seraient un peu plus ouvertes que dans ma jeunesse. J’avais six ans lors du premier pas sur la Lune de Neil Armstrong, et malgré l’heure tardive pour un enfant, je me souviens très bien des images en noir et blanc de la retransmission en direct.

Je pense qu’une des raisons de mon choix pour le métier d’ingénieur vient de l’admiration que j’ai porté à cet homme surnommé Mister Cool par ses collègues pour son sang-froid, son calme et sa capacité à prendre la bonne décision. Tout le monde connait l’anecdote de son rythme cardiaque à 110 p/mn lors du décollage du monstre Saturn V.

Je dois une partie de ma carrière en informatique au docteur Chandra, concepteur de HAL9000, dans la scène du film 2010 où il réactive l’ordinateur. L’intelligence artificielle imaginée alors reste encore à construire, mais la force de cette évocation m’a marqué pendant des années.

Vous l’avez compris, j’ai rêvé d’aller dans l’espace. Jusqu’à proposer même d’y faire un aller simple… Jusqu’à postuler réellement pour devenir astronaute, pour finalement me faire jeter dès la première étape

Cela ne m’a pas empêcher de continuer de rêver.

J’ai donc décider de déposer un dossier pour la mission Mars 500, qui consiste à s’enfermer sur terre pendant 500 jours dans les conditions d’un voyage vers Mars.

J’ai rempli consciencieusement le dossier en ligne sur le site ad hoc.

Et je me suis imaginé démontrant mes capacités fantastiques ouvrant les yeux à des décideurs incrédules forcés de m’envoyer sur une vraie mission spatiale. Damned, mais comment a-t-on failli rater ce candidat?

Jusqu’à cet email:

Dear Mr [Zythom],
Thank you for your interest in the Mars500 programme. Unfortunately your profile does not meet our requirements, we can therefore not consider your application for our programme.
Kind regards,
[Darth Vader], MD, PhD
Directorate of Human Spaceflight (HSF-USL)
European Space Agency

L’ESA m’a tuer.

Mais mes rêves ont la peau dure.

Après tout, Neil Armstrong avait eu le mal des transports dans sa jeunesse.

Et puis, moi, je n’aurais pas cassé l’interrupteur d’allumage du moteur de décollage avec ma combinaison

Mais le temps passe.

3 réflexions sur « L’ESA m’a tuer »

  1. C'est curieux cette obstination que vous avez de toujours vouloir aller sur la lune, dans l'espace, les étoiles, ou que sais-je encore !

    Il y a pourtant encore tellement de choses à découvrir sur le plancher des vaches, en plus il faut se dépêcher avant de n'avoir plus rien à découvrir.

    Vous êtes-vous posé la question de savoir d'où vient cette attirance irrésistible pour le firmament ?

  2. @Poilauxpattes: J'ai découvert la science-fiction vers l'âge de 20 ans en ouvrant par hasard, et au milieu, "Dune" de Frank Herbert. J'ai tellement aimé le livre que j'ai du le finir (alors que je l'avais commencé par le milieu) avant de pouvoir lire le début.

    Depuis, j'ai dans ma bibliothèque environ 1200 livres de science-fiction qui ont bercés mes soirées et mes rêves: Asimov, Van Vogt, Klein, Herbert, Dick…

    Ajoutez à cela un gout pour l'exploration, un autre pour la solitude…

  3. Heureusement, en plus des livres, il existe également l'option des jeux videos pour continuer à rêver à de grandes épopées spatiales: X3 ou EvE Online en sont des exemples remarquables 😉

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