Ils s’aimeront pour toujours

Mon père est mort le 16 avril 2020. Nous étions en plein confinement à cause de la pandémie de Covid19. Le personnel de l’EHPAD avait interdit l’accès à tous les aidants (voir mon billet précédent) dont ma mère. Elle maintenait pourtant mon père en vie en prenant le temps nécessaire pour l’alimenter… Le personnel soignant n’a pas pu prendre le relais, par manque de moyens et de temps, et la santé très fragile de mon père, du fait de sa maladie neurodégénérative, a rapidement décliné.

Le personnel soignant a alors eu l’humanité d’accepter exceptionnellement le retour de ma mère aux côtés de mon père, alors que tous les EHPAD étaient bunkerisés. Elle a pu lui parler pendant les quatre derniers jours de sa vie. Elle lui tenait la main en lui disant qu’elle l’aimait, en lui racontant tous les bonheurs qu’ils avaient vécus ensemble.

Maintenant qu’il est parti, que son corps a été réduit en poussière, elle continue de l’aimer.

Et lui ?

Où son esprit est-il allé ? C’est la question à laquelle l’humanité cherche une réponse depuis que l’être humain a pris conscience de la brièveté de son enveloppe corporelle.

Mais moi, je sais qu’ils s’aimeront pour toujours.

Mes parents

7 réflexions sur « Ils s’aimeront pour toujours »

  1. Toutes mes condoléances pour cette perte… et félicitations à l’EPHAD d’avoir permis qu’il ne soit pas seul avant de partir…
    Il est vrai que j’étais « presque content » (il faut relativiser…) de ne pas avoir de membre de ma famille en maison de retraite…

  2. Bonjour,

    Je crois bien que je visite régulièrement votre blog, celui-ci et le v1, depuis le début, ou peu s’en faut.
    J’y suis venu pour la technique, par curiosité, j’y suis resté pour l’humain, par sympathie. Car si j’ai trouvé dans vos billets matière à réflexion, inspiration, motivation, etc, votre écriture résonne en moi et m’apaise. Et c’est beaucoup.
    Les vies d’adultes sont rarement celles que l’on rêve, enfant, et le recul de l’âge enseigne combien il peut être difficile de les maîtriser, voire de les apprécier.
    Pourtant, « the show must go on »…
    Cette petite phrase n’est jamais loin dans mes pensées : cette année-là, j’ai perdu deux êtres importants, quoi que sans rapport entre eux à part d’être nés et morts à quelques mois d’écart.
    L’un était mon père.
    Le Covid19, il ne l’aura pas connu ; tant mieux, je crois qu’il n’aurait pas aimé. Ni d’ailleurs beaucoup de choses qu’il a manquées ces trente dernières années.
    Restent les vivants, les autres et nous-mêmes.
    La vie peut être dure, cruelle, injuste, etc., ou paraître telle, mais c’est la Vie : en soi, une sorte de miracle incommensurable par lequel cette simple pensée suffit maintenant à écarter mes peines et à me faire avancer. A travers le chaos, j’ignore où je vais et, à dire vrai, j’en viens à penser que je préfère peut-être ne pas le savoir. Difficile pourtant, voire impossible, tant la question est stimulante et semble même nécessaire.
    Mais je suis sûr d’une chose : chaque instant, chaque pensée, chaque mot, chaque geste, passés, présents et à venir, comptent.

    Mes pensées vous accompagnent et je vous souhaite le meilleur dans cette épreuve.

  3. Mes plus sincères condoléances.
    Je n’ai pas plus à vous offrir, je ne saurait le transmettre avec des mots.

    Soyez fort, pour permettre à ceux qui restent de se souvenir de ceux qui ne sont plus.

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