L’inconnue du bus

Après ma formation militaire initiale en Allemagne (j’y reviendrai un jour), j’ai fait mon service militaire à Paris. Scientifique du contingent au Service Technique Electronique et Informatique du Fort d’Issy-les-Moulineaux, j’étais logé en toute logique militaire à la caserne Mortier, située à l’extrémité opposée de Paris. Il me fallait donc prendre les transports en commun et traverser Paris pour rejoindre mon lieu de lecture travail.

J’ai ainsi découvert, à ma grande surprise, les plaisirs du bus lors de ma traversée de Paris matinale: silence ensommeillé des voyageurs habitués, absence des touristes aux exclamations inopportunes, paysages magnifiques du Paris qui s’éveille.

Je regardais par la fenêtre légèrement embuée quand j’aperçus une jeune fille qui venait de descendre de mon bus. Elle était belle, grande et mince, de minijupe vêtue. Seule sur le trottoir, elle ignorait avec superbe les gestes désespérés que je faisais dans ma tête de célibataire.

Le bus repartait, et alors qu’elle nous tournait le dos, elle a eu ce geste très féminin de réajustement de ses DIM Up.

Je garde encore le souvenir futile de cette image fugitive de ce geste sexy et anodin d’une jeune femme à la descente d’un bus. ddddd.

Elle éclaira sans le savoir quelques instants de ma grisaille matinale.

Elle restera éternellement jeune et jolie dans mon esprit.

Elle est pourtant peut-être grand-mère aujourd’hui…

7 réflexions sur « L’inconnue du bus »

  1. Alors, aux soirs de lassitude
    Tout en peuplant sa solitude
    Des fantômes du souvenir
    On pleure les lêvres absentes
    De toutes ces belles passantes
    Que l'on n'a pas su retenir

  2. Malheureusement, vue l'époque, il est impossible qu'il s'agisse de Dim Up… Et il est même peu probable qu'il s'agisse de bas, puisque, justement, à l'époque, le bas supposait une jarretelle incompatible avec la mini-jupe. Il devait donc s'agir de collants "ordinaires" (pas si ordinaires à l'époque) qui plissaient et que la jeune fille a retendus.

  3. @Bertrand Lemaire: Les DIM Up ont été lancés en 1986 et cette histoire se situe quelques temps plus tard. De plus, j'avais à l'époque une excellente vue et la minijupe était réellement courte… Je vous confirme donc l'absence de jarretelle.
    Et je vous assure qu'une jeune femme de la fin des années 80 peut être grand-mère aujourd'hui (bon d'accord, il ne doit pas y en avoir beaucoup, mais c'est possible).

  4. Merci, cette tranche de vie me rappelle le souvenir d'une charmante assistante dans mon premier boulot à Rueil, qui réajustait ses bas dans l'escalier montant en face de mon bureau….
    Exprès ou non, je ne saurais jamais….

  5. @Zythom : Il me semblait que vous étiez plus vieux que ça… et donc que la date de l'anecdote était plus ancienne que celle où j'ai eu mon bac…

  6. @ITI: C'est dans ce doute que réside le charme du souvenir, non?

    @Bertrand Lemaire: J'ai passé une grande partie de ma vie à paraître plus vieux. Je redoute maintenant d'atteindre la partie de ma vie où je chercherai à paraître plus jeune…

  7. Tiens, vous aussi vous étiez en Allemagne pendant votre service militaire !
    Peut-être nous sommes nous croisés. Moi j'étais à Stetten dans le Bade-Wurtemberg.

    Ceci dit, je ne peux malheureusement pas être votre inconnue du bus car je ne porte jamais de mini-jupe (et ça n'a rien à voir avec mon pseudo) !

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