Internet, c’est pour le porno

On le dit assez pour que ce soit vrai: Internet, c’est pour le porno… C’est pourquoi, je suis assez surpris de voir avec quelle hypocrisie les gens bien pensants condamnent cette utilisation, au point de faire démissionner deux magistrats. Un pornogate!

En tant que responsable informatique dans une école d’ingénieurs, et surtout comme responsable sécurité Renater de mon établissement, je suis obligé de mettre en place des systèmes de contrôle de l’usage d’internet. Plus exactement, de garder la trace de ce qui traverse notre passerelle d’accès à Internet.

Et il m’arrive d’avoir à me plonger dans ces fichiers de log pour procéder à l’analyse de certains incidents (tentatives d’accès frauduleux à notre système d’information, etc). J’ai même plusieurs outils statistiques d’analyse de ces fichiers de log.

Et je n’ai pas honte de voir mes étudiants aller parfois sur quelques sites qui ne sont pas conformes à la charte informatique que j’ai mise en place.

Après tout, la pornographie, ce n’est pas illégal !

Certes, ma charte interdit toute activité susceptible de nuire à l’image de l’école. Faut-il pour autant en faire la chasse, et risquer de provoquer le renvoi de l’étudiant, de briser sa future carrière?

Non, assurément.

Quand j’étais jeune, les serveurs minitels étaient essentiellement dans la catégorie “rose” et contribuaient certainement à la viabilité de notre “internet” national.

Aucune des missions d’expertises qui m’ont été confiées n’a jamais concerné la pornographie. La pédopornographie, ce n’est pas la pornographie. L’une est illégale (en France) alors que l’autre est légale.

Les américains, que l’on croit parfois plus prudes que nous, ont des spectacles qui peuvent être très acides sur ce sujet. Pour preuve, je vous ai soutitré une vidéo de la comédie musicale “Avenue Q“, dont je suppose que si elle est toujours présente sur YouTube, c’est qu’elle a été tournée par un des producteurs du spectacle.

8 réflexions sur « Internet, c’est pour le porno »

  1. Tiens, ça me rappelle la réflexion d’un chef d’entreprise il y a quelques années.

    Lequel est devenu tout vert quand je lui ai expliqué que je faisais faire toutes les recherches d’antériorité de brevet gratuitement grâce à Internet.

    Alors que je savais pertinemment qu’il dépensait une fortune chaque année pour le même résultat. 🙂

  2. elle devrait *ahem* POURRAIT être enseignée en cours d’informatique dès la maternell… *AHEM* la 2nd, cette chanson. ^^

    Ca me rapelle le programme des “one laptop per child” en classe, en afrique: ces petits anges ont trèèèèèès rapidement compris l’usage qu’on pouvait faire d’internet.
    https://www.olpcnews.com/countries/nigeria/pornographic_image_child.html

    …et la très jolie phrase qui découle des organisateurs du projet:
    “Porn surfing is not a technical problem to be solved with filters, it’s a human nature issue addressed through a comprehensive cultural integration process.”

  3. J’ai relevé une erreur de sous-titre : les gens ne dézippent pas leurs fichiers (« unzip their files »), ils ouvrent leur braguette (« unzip their flies »), ce qui est légèrement pas la même chose…

  4. @Serge: Ah! Vous avez l’oreille plus fine que moi. Votre version est effectivement beaucoup plus plausible que la mienne…

    Un réflexe professionnel sans doute m’a fait confondre files et flies.

    J’essaye de corriger.
    Merci.

  5. “On le dit assez pour que ce soit vrai: Internet, c’est pour le porno… “

    Vous oubliez une précision :
    – internet permet au porno d’atteindre l’internaute,
    ou
    – internet permet à l’internaute d’atteindre le porno ?

    Le plus souvent, quand je tape un mot tout innocent sur un moteur de recherche, bon nombre de réponses sont des lien vers des sites pornos !

  6. pas mal c'est bien dit sur la morale toute bien pensante,attention l'une est réprimée l'autre a pignon dans la société…sinon bien vu le commentaire sur la traduction moi aussi je l'ai entendu…;)

  7. "Certes, ma charte interdit toute activité susceptible de nuire à l'image de l'école. Faut-il pour autant en faire la chasse, et risquer de provoquer le renvoi de l'étudiant, de briser sa future carrière?" : et surtout, au risque que l'affaire ne s'ébruite et ne nuise à l'image de l'école ^^. Joli paradoxe du prisonnier.

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