Non, toute peine ne mérite pas salaire !

Je fais chaque année une conférence aux étudiants sur le thème du logiciel libre (présentation des concepts, illustration avec GNU/Linux, avantages et importance croissante, etc.)

Et à chaque fois, un étudiant me pose la question suivante (que je place donc dans ma rubrique « question à deux euros »): « Comment peut-on travailler gratuitement? »

A cela, je réponds:

« Quand on est passionné par quelque chose, il est parfaitement pensable de travailler gratuitement, par plaisir, par altruisme. C’est le principe du bénévolat. »

Et à chaque fois, les étudiants me regardent avec des yeux ronds, eux qui sont formatés pour entrer dans la vie active « traditionnelle ».

Tristan Nitot vient d’écrire un court billet très clair que je vous invite à lire sur ce sujet.

Extraits choisis:

Tous ces gens ont un comportement égoïste, dans le bon sens du terme : ils s’y retrouvent quand ils contribuent. Bien sûr, il n’est pas question d’argent ici. Ils sont en quelque sorte payés « en nature », que ce soit en retirant du plaisir de cette « transaction » qui n’est pas financière, ou en bénéficiant d’un meilleur logiciel.

[…]

si quelqu’un participe à un projet Libre, c’est qu’il y trouve son compte, même si c’est sous une forme non-marchande, en tant que plaisir de s’adonner à un passe temps, considération, réputation, fierté d’avoir fait quelque chose d’utile, intérêt d’avoir un logiciel de meilleure qualité, parce que son patron lui a demandé, ou tout simplement parce que c’était la chose juste…

Je n’aurais pas su dire mieux. J’aime bien aussi l’exemple de la ferme construite gratuitement avec l’aide des voisins. Je prends des notes pour ma prochaine intervention…

2 réflexions sur « Non, toute peine ne mérite pas salaire ! »

  1. Chez les avocats, on a coutume de dire au contraire que toute peine mérite salaire, mais ça n’a pas tout à fait le même sens.

  2. J’ai un argument plus terre à terre, et qui devrait parler un peu plus à ces djeunz : à mon avis, une ligne « Contributeur sur le projet open source MachinChose 2.0 » ne passe pas forcément inaperçu dans un C.V. de développeur. La renommée éventuelle du projet joue, et l’employeur peut vérifier la qualité du travail du candidat.
    Cela permet aussi d’être assuré de la passion du candidat… à moins que les étudiants devenus contributeurs pour décrocher un job sur conseil de leur professeur deviennent monnaie courante :p

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