2002, c’est aussi l’époque de l’explosion des ordinateurs portables, avec un besoin pressant d’accès à internet. C’est l’époque des TIC, puis des NTIC. Ce sont aussi les prémisses du web 2.0.
Concrètement pour moi, il s’agit de consolider les serveurs LAMP de l’entreprise, de régler correctement les DNS primaires et secondaires, tout en accélérant les accès internet (10 Mb/s symétrique à l’époque) avec un serveur mandataire (proxy) muni d’un cache efficace Squid. Le réseau interne est séparé du réseau externe par ce serveur mandataire (qui nous représente sur internet, d’où son nom), lui-même protégé par un parefeu basé sur des règles ipfwadm (qui seront remplacées ensuite par des règles ipchains, puis iptables). Les règles du parefeu sont établies à la main, à partir de tutoriels trouvés sur internet. NetMeeting me donnera des maux de tête…
Notre messagerie est basée sur un webmail Squirrelmail et un client Pegasus Mail rescapé de notre longue période Novell Netware, et bientôt remplacé par Microsoft Outlook, plus conforme aux standards industriels. Tout ceci interroge un magnifique serveur Sendmail dont je me souviens avec délice du fichier de configuration pantagruélique. Je le remplacerai ensuite sans trop de regret par un beau et léger Postfix. La lutte contre les SPAM bat son plein, avec la mise en place du tout nouveau SpamAssassin associé à un astucieux greylisting. La lutte contre les virus/malware utilise ClamAV. Le tout est mené à la baguette par Amavis. J’apprends à faire la différence entre MUA, MTA et MDA…
Les pédagogues testent Claroline et Moodle. Je découvre l’administration de ces plateformes, en version test, pré-prod et prod, avec les joies des plugins rendus obsolètes par les montées de version.
Nous faisons développer un extranet basé sur le prometteur SPIP. Je découvre l’animation de contributeurs à des espaces collaboratifs…
Les étudiants nous demandent s’ils peuvent bénéficier d’un accès Wifi. Pour les encourager vers ce qui s’appellera bientôt le BYOD, nous installons une grosse borne Wifi Cisco 802.11a/b. Je découvre les joies du paramétrage Wifi, et l’entrée de matériels exotiques non contrôlés sur mon réseau. Beaucoup d’étudiants n’ont pas d’antivirus…
Les nouveaux ordinateurs arrivent équipés d’une interface curieuse qui s’appelle USB. Difficile visuellement de savoir dans quel sens mettre le connecteur. Bah, aucun avenir…
Les appareils photos commencent à être numériques. Je reçois mon premier, livré en bundle avec un switch HP.
Les enseignants découvrent avec méfiance les vidéoprojecteurs tri-tubes (et leur corollaire PowerPoint). Je teste un écran transparent, relié à un ordinateur, que l’on pose sur un rétroprojecteur pour le transformer en vidéoprojecteur-moins-cher (bof). La définition des écrans est 800×600. Le connecteur VGA règne en maître.
2002, c’est aussi la naissance de mon troisième enfant. Je sais maintenant doser un biberon les yeux fermés, changer une couche d’une seule main et préparer sans rien faire brûler ma spécialité purée/Knacki au beurre salé. Je range mon caméscope pour faire des petits films avec mon appareil photo numérique.
C’est aussi une année record d’expertises judiciaires réalisées le soir, les week-ends et pendant mes congés.
Les années passent, riches en évolutions technologiques. J’ai le regard tourné vers l’avenir. J’essaye d’avoir toujours un coup d’avance, de faire les bons choix, de tenir compte des erreurs, de faire progresser ma roue de Deming. Je cours partout et j’aime ça.
Mais j’ai un point sensible que je vais découvrir assez brutalement.
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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.
La clairvoyance (1936) de René Magritte |
Bonjour, et merci pour cette belle histoire que vous nous contez depuis quelques temps.
Par curiosité (et par intérêt professionnel), quelle plateforme pédagogique a été retenue? Est-ce qu'elles se valent en termes d'ergonomie et de facilité d'utilisation?
Merci,
Bonjour,
Aujourd'hui, nous utilisons uniquement Moodle qui est très apprécié des enseignants et des apprenants. Il faut bien gérer les montées de version car elles impactent les plugins qui ne suivent pas toujours (développement communautaire). Nous avons donc un serveur de test, un serveur de pré-prod et un serveur de prod (schéma classique).