J’ai fait mes premiers pas post bac en classes préparatoires au lycée Faidherbe de Lille, en septembre 1981. J’étais interne, logé sur place du dimanche soir au samedi midi. Les garçons disposaient de deux bâtiments : le premier contenait de grands dortoirs un peu vieillots à chaque étage, et le second bâtiment des chambres individuelles refaites à neuf.
Les filles avaient un seul bâtiment, lui aussi un peu vieillot, et séparé des garçons par la cantine. Je vous ai fait un dessin avec la méthode R.A.C.H.E. :
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A 18 ans, nous étions tous très concentrés sur nos études (non), et l’administration d’alors tenait à ce que les deux genres reconnus à cette époque soient bien séparés, afin de favoriser une ambiance studieuse (non).
Pour cela, la méthode employée était d’une simplicité redoutable : le bâtiment des filles était interdit aux garçons, et était fermé à 22h. Pour dire les choses autrement, les filles avaient un couvre feu à 22h.
Bien entendu, pas les garçons.
Dans le bâtiment des garçons proche de la cantine se trouvait une salle commune avec télévision, où les garçons et les filles regardaient ensemble la chaîne de télévision imposée par les redoublants de 2e année. Et bien entendu, à 21h55, toutes les filles étaient obligées de rejoindre leur bâtiment sans voir la fin du film.
Les filles qui sortaient en ville pour aller au cinéma ou au spectacle, étaient obligées de revenir en urgence avant 22h, ratant souvent la fin du film ou du spectacle, sinon elles trouvaient porte close et restaient dehors.
Tout le monde trouvait ça injuste et stupide, mais les surveillantes étaient intraitables.
J’étais (et je suis toujours) un garçon timide et un peu gauche, l’un des seuls à avoir un ordinateur, « passionnée voire obnubilée par des sujets intellectuels et liés aux sciences, en général symboliques (comme les mathématiques, la physique ou la logique) ou techniques« . Bref, un nerd mais sans lunettes.
Mais j’avais un esprit très chevaleresque, et l’injustice faite à mes consœurs de galère me révoltait. J’avais donc mis au point un stratagème lors de ma deuxième année (carré dit aussi 3/2) et lors de ma deuxième deuxième année (cube dit aussi 5/2) : j’avais récupéré deux matelas une place que je rangeais sous le lit de ma chambre individuelle, et toutes les filles savaient qu’elles pouvaient trouver refuge chez moi.
Il fallait rester discrètes car elles devaient échapper aux surveillants, et aux autres garçons parfois un peu trop entreprenants, il fallait accepter de ne pas prendre de douche ni changer de vêtement le lendemain, mais elles savaient qu’elles pouvaient faire confiance à ce garçon un peu différent, qui respectait leur intimité en quittant sa chambre lorsqu’elles faisaient leurs toilettes et se déshabillaient avant de se coucher, et qui les laissait dormir en toute tranquillité.
Un havre de paix au milieu de centaines de jeunes hommes en rut.
Je n’ai jamais su ce que les filles se disaient entre elles dans leur dortoir, à mon sujet, mais entre 1982 et 1984, j’ai été le garçon qui a vu défiler le plus de filles dans sa chambré.
Et sans me prendre une chapatte, car les femmes du 20ème siècle méritent qu’on les respecte.
Chapeau à vous, Zythom, mais qu’est-ce qu’une chapatte, je vous prille ?
(comme nous sommes vous et moi plus ou moins de la même génération, j’ai connu Robert Chapatte à la télévision, mais « il dit qu’il ne voit pas le rapport ».)
C’est un clin d’oeil à la chanson « La Goffa Lolita » :
« Et j’attrape Lolita et je me prends une chapatte
Car les femmes du 20ème siècle méritent qu’on les respecte »
Ce mot proviendrait du corse Sciappata qui signifie « la fessée » mais qui peut signifier la gifle dans le cadre de cette chanson.
Mais sur ce dernier point mes sources sont incertaines…
Bonjour,
Désolé de revenir à la charge, mais il semblerait que le flux RSS des articles soit à nouveau indisponible (depuis quelques semaines) à cause de Cloudflare…
Même le valideur du W3C n’y accède plus : https://validator.w3.org/feed/check.cgi?url=https%3A%2F%2Fzythom.fr%2Ffeed%2F
Ça fonctionnait pourtant après mon dernier message, donc j’imagine que c’est Cloudflare qui a cassé la config…
Merci pour le blog en tous cas !
Bonjour,
Je me suis replongé dans les règles Cloudflare et j’ai désactivé la protection contre les bots qui semble confondre parfois les lecteurs de flux RSS.
Pouvez-vous me dire si cela a débloqué votre situation ?
En tout cas, merci de m’avoir prévenu 🙂
Bonsoir,
Le flux RSS semble de nouveau opérationnel. En tout cas, il ne remonte plus en erreur dans mon lecteur
La syndication remarche, je viens d’être prévenu de cet article, pourtant publié il y a des semaines.