Cette même année 2009, je commence à jouer avec un logiciel quasi magique pour moi : ESXi de VMware. Il s’agit d’un hyperviseur, c’est-à-dire d’une plate-forme de virtualisation qui permet à plusieurs systèmes d’exploitation de fonctionner sur une même machine physique en même temps.
Lors d’un salon informatique, j’ai assisté à une démonstration VMware où le technico-commercial a montré la migration à chaud d’une machine virtuelle en fonctionnement, d’un serveur à un autre, tout en « pingant » la machine, sans perte d’un seul paquet. Cela me paraissait incroyable.
A cette époque, ESXi était devenu gratuit (c’est une version simplifiée de
la version ESX commerciale, dépouillée de sa console graphique qui posait beaucoup de problèmes de sécurité). Pour tester le concept et ne pas mourir idiot, j’ai installé ESXi sur un vieux serveur. Je découvre alors, émerveillé, les concepts de machines virtuelles, de switchs virtuels, de cohabitation de plusieurs serveurs virtuels sur une seule machine physique.
C’est un choc !
(on ne se moque pas, c’est aujourd’hui banal, ça ne l’était pas pour moi en 2009)
Je monte un POC en salle serveurs, avec trois vieilles machines gonflées pour l’occasion (mémoires, disques durs, cartes réseaux), pour étudier la faisabilité de cette idée un peu folle de remplacer 15 serveurs physiques par des machines virtuelles regroupées sur 4 serveurs physiques.
Après quelques mois de tests en salle serveurs, je contacte les principaux constructeurs de matériels informatiques (à l’époque : NEC, HP, Dell et EMC), pour étudier une configuration de production adaptée à mes besoins. Je me fais prêter une config sur laquelle je mesure les I/O des disques et nous basculons tous nos serveurs vers un cluster de 4 hôtes Dell reliés à deux SAN md3000i remplis de disques durs. Je découvre vMotion, la réplique de machines virtuelles, le partage des ressources matérielles, la baisse de la consommation électrique de la salle serveurs.
De 15 serveurs physiques, nous passons à 4 sur lesquels nous installons 15 machines virtuelles, puis 20, puis 30, puis 50 et aujourd’hui 70… Tout est administré à travers une appliance vCenter. L’administration informatique prend chez nous une dimension industrielle. Nous sommes pourtant toujours 3 dans le service informatique… La pression des utilisateurs continue d’augmenter (leur nombre aussi).
Mais le géant nouvellement installé dans la salle serveurs garde un talon d’Achille : l’alimentation électrique.
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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.
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