En lisant ce billet de l’astronaute Alexander Gerst
sur le blog d’Anne @Cpamoa, je me suis posé la question « quelle part y
a-t-il encore en moi des rêves du petit garçon que j’ai été »…
Enfant, je me nourrissais des exploits des astronautes américains. La conquête de l’espace ouvrait des horizons infinis. J’étais persuadé aller dans l’espace avant la fin du (20e) siècle. Je rêvais d’impesanteur et de chute libre dans un ascenseur. Je rêvais de marcher sur Mars.
L’astrophysique regorgeait de mystères qui me fascinaient. Je regardais plein d’espoir des formules incompréhensibles dans l’encyclopédie Universalis de mes parents. Je rêvais de courbure d’espace et d’écoulement du temps.
Je dévorais tous les articles scientifiques des revus dont j’attendais l’arrivée dans la boite aux lettres avec impatience. Les Tokamaks n’avaient pas de secret pour moi. J’en avais même fait le sujet d’un exposé devant ma classe de seconde qui me laisse le souvenir d’un silence gêné et d’un professeur prompt à passer à l’exposé suivant… Je rêvais des bienfaits d’une énergie abondante et non polluante.
J’étais fasciné par la programmation des petits calculateurs qui
apparaissaient ça et là. Les progrès rapides de la puissance de calcul
et des capacités de stockage me laissaient entrevoir l’arrivée proche
d’une intelligence artificielle dont j’essayais d’imaginer les
conséquences sur la vie de tous les jours. Je connaissais tout sur la
programmation de ma petite calculette, et mes idoles s’appelaient SHRDLU et Lisp. Je rêvais d’interroger un Multivac ou un HAL 9000. Mes héros sont alors Ada Lovelace et Alan Turing.
Je passais mon temps à construire des automates cellulaires…
Je construisais des vaisseaux spatiaux avec mes pièces de Meccano.
La science était ma religion, le progrès scientifique ne s’arrêterait jamais et améliorerait le monde.
Aucun de ces rêves d’enfant ne sont devenus réalité.
Il ne reste en moi que l’amertume de leur disparition.
On ne devrait jamais grandir.
Petit j'avais des rêves très semblables aux tiens. Ces rêves d'enfant ont disparu mais ils ont servi de terreau à de nouveaux rêves d'adultes. Ma vie est bien différente de ce que je pouvais imaginer gamin mais elle est belle et sans ces rêves avortés elle n'aurait jamais pu exister alors regrets et amertume très peu pour moi.
Au lieu de regretter le passé je savoure le présent et rêve à l'avenir.
Certes, nous avons tous heureusement des moteurs qui nous font avancer. Mais c'est triste parfois de regarder le passé et de voir que certains rêves ne se sont pas réalisés.
C'est bien aussi d'être triste de temps en temps.
C'est pas mal ça ^^ Moi qui suis scientifique, je rêvais de devenir un grand informaticien, un hacker au grand coeur et web-designer de génie
J'ai bloqué sur le mot Tokamak. Je pense que tu as lu la trilogie "La malédiction de Zener" de Jean Christophe Grangé et Philippe Adamov et 'Le concile de pierre" de Jean Christophe Grangé (il a fini seul). Si non ça devrai te plaire 😉
Je ne vois en quoi le fait qu’on n’ait toujours pas de base (lunaire par exemple) stable empêche de rêver.
En fait ma théorie personnelle est qu'on est très mauvais juge des progrès technique ou/et humain qui nous sont contemporains : si ça se trouve dans 20 ans l'être humain aura mis au point un système politique de gestion complètement décentralisé (tout le monde votera pour toute les décisions publiques, avec un système de délégation par domaine), et dans les écoles on apprendra que les premiers ébauches dans ce domaine ont été imaginé par un certains Zuckerberg, avec son système de vote "J'aime".
Et là notre descendance nous regardera avec de grands yeux émerveillés :
"Dis, tonton ça a dû être formidable de voir ce mettre en place le système qui à éradiqué la guerre dans le monde !? Et c'était comment avant ? Il fallait prendre une arme à feu pour aller se promener ?"
Quand mes grands-parents parlent des premiers pas de l'homme sur la lune, c'est surtout pour décrire qu'ils se sont endormis devant la télé.
Donc on peut regretter que nos rêves d'enfant ne se réalisent pas. Mais ce n'est pas pour ça que le progrès s’arrête. C'est juste qu'on est dedans.
Personnellement je rêve peut-être un peu moins… mais je me perfectionne toujours : https://en.wikipedia.org/wiki/Competent_man
"A human being should be able to change a diaper, plan an invasion, butcher a hog, conn a ship, design a building, write a sonnet, balance accounts, build a wall, set a bone, comfort the dying, take orders, give orders, cooperate, act alone, solve equations, analyze a new problem, pitch manure, program a computer, cook a tasty meal, fight efficiently, die gallantly. Specialization is for insects."
— Robert Heinlein, Time Enough for Love
Monsieur, je sors de la fac, mon Master de droit de l'Environnement sous le bras et j'ai pu assister grace a cela a une conference sur le site de Cadarache et ses enormes enjeux energetique. Rappellez l'enfant qui est en vous, le Tokamak d'ITER est en passe de devenir bien plus qu'un reve!
En tout cas, ce reve d'enfants est devenu mon reve de jeune adulte, et j'ose y croire autant qu'il m'est permis de le faire.
PS: un grand bravo, la lecture de votre blog est devenue une habitude pour moi, jeune juriste passione de science "dure", qui tente (et parfois avec succes) d'allier ces deux domaines!
"Nous rêvions de voitures volantes et, à la place, nous avons eu 140 caractères…"
Moi aussi je voulais devenir astronaute. Mais je n'avais pas réalisé que le truc vraiment innovant qu'il y avait dans Apollo, c'était le micro ordinateur. Personne n'a réalisé ce qu'allait devenir ce truc. Internet. La connaissance (ou du moins l'information…) accessible presque instantanément, partout.
En fait, ce qui s'est passé est que l'informatique+robotique a permis de "conquérir l'espace", ou du moins d'envoyer des sondes visiter presque toutes les planètes et lunes du système solaire bien plus efficacement que s'il avait fallu des humains.
On retournera sur la Lune dès qu'on aura une raison économiquement viable de le faire. Peut-être l'hélium 3.
https://www.drgoulu.com/2009/07/18/pour-quoi-retourner-sur-la-lune/
45,27% BRAVO!