Pour changer un peu du billet précédent et aborder un sujet plus léger, si je puis dire, j’ai une révélation à vous faire: j’ai (sans doute provisoirement) abandonné ma voiture pour aller travailler… en vélo.
J’ai pratiqué beaucoup de sports dans ma jeunesse (foot, natation, tennis, ski, voile, handball, aviron, badminton, squash, pour finir par spéléologie jusqu’à l’âge adulte), mais depuis quelques années (disons une dix-huitaine d’années) je suis surtout concentré sur les sports virtuels…
Alors, quand Mme Zythom s’est plainte du coussin qui poussait autour de ma taille, j’ai décidé de prendre une décision un jour d’envisager de peut-être m’intéresser à l’éventualité de reprendre une activité sportive. Les années ont passé, j’ai tâté un peu du jogging, sport peu sur s’il en est (enfin surtout si l’on est une femme), mais avec de piètres résultats. Je n’ai pas la volonté de veuve Tarquine, ni de mon beau frère marathonien…
Alors, parmi plusieurs autres résolutions de janvier, j’ai inscrit dans ma « wish list« :
– encourager le personnel de l’établissement à venir en vélo plutôt qu’en voiture
– venir moi-même en vélo
– acheter un vélo
J’ai donc construit au printemps, à la demande de mes collègues, un garage à vélos dans l’enceinte de mon lieu de travail, pour permettre le rangement de 16 vélos en toute sécurité, à l’abri des intempéries et des dégradations. J’ai également fait rénover la douche et les vestiaires attenants. La dizaine de collègues cyclistes m’ont chaudement remercié et nous avons pu également y garer trois vélos que l’on met en prêt pour les petits déplacements urbains de la journée.
Restait à faire le saut moi-même… C’est ainsi que j’ai pu vérifier qu’il est difficile de modifier ses habitudes de confort bien assimilées.
Première étape: prévenir mes enfants que je ne pourrais plus les accompagner le matin à leur collège/lycée et qu’ils vont devoir prendre le bus à la place chaque matin. « pas grave m’a dit l’ainée », « mais tu vas jamais y arriver! » m’a dit la cadette.
Deuxième étape: acheter un vélo. Mon vieux biclou ayant fait son temps et la rouille son œuvre, il me fallait choisir un nouvel instrument de torture qui puisse aussi être un fidèle compagnon. J’ai fait ce que je sais faire de mieux: je suis aller voir sur internet. Et j’ai étudié les vélos à assistance électrique, les vélos de course, les vélos de ville, les vélos tout terrain, les vélos à 1000 vitesses, les vélos à cardan, les freins à disque, à tambour, à étrier à tirage latéral, à tirage central, à double pivot… J’ai fini par aller voir un marchand à qui j’ai expliqué le cahier des charges suivant:
Je voudrais un vélo:
– pour aller au travail tous les jours et en revenir
– qui ne fait pas de bruit quand je freine (freins à disque ou à tambour)
– avec une chaine qui ne salisse pas (cardan ou chaine carénée)
– avec un porte bagage et des sacoches pour transporter mes affaires
– avec moins de cinq vitesses, si possible sans plateau ni dérailleur
– avec des lumières avant et arrière sur dynamo
– avec un casque et un gilet de sécurité
– avec une « sucette rouge » pour faire passer les voitures au large
– pas cher, solide et demandant le moins d’entretien possible.
« Pas de problème » m’a répondu le vendeur en allant chercher le vélo de mes rêves dans son arrière boutique. Tout y est, sauf le frein avant qui est à patins, mais bien réglé pour ne pas faire de bruit. La dynamo est un système d’aimants placés sur les rayons des roues et alimente des leds clignotantes à l’avant et à l’arrière.
Troisième étape: repérer le trajet sur Google maps. Établir minutieusement le chemin à parcourir entre la maison et le boulot en découvrant des pistes cyclables inconnues, en estimant la distance probable et en évitant les endroits les plus dangereux, les ronds points de folie, etc. Bilan, après une étude approfondie, mathématique, rigoureuse, je tiens un parcours qui n’a rien à voir avec le chemin que j’emprunte habituellement, chemin optimisé par 18 années d’expérimentations scientifiques voiturières.
Quatrième étape: le choix des vêtements. Comment s’habiller pour aller en vélo au travail? J’opte pour la solution tennis+jean+Tshirt avec dans mes sacoches une chemise pliée proprement, une serviette de bain avec savon-douche, un coupe-vent et un poncho pour la pluie. Je laisse dans mon bureau des chaussettes de rechange (en cas de fortes pluies) et mes chaussures de sécurité de travail.
Cinquième étape: ben faut y aller maintenant… 10 km aller, 10 km retour: 25 minutes dans chaque cas (au lieu de 15 mn en voiture), 35 mn en cas de pluie (le poncho se gonfle comme une voile…).
Cela fait maintenant six semaines que j’ai abandonné ma voiture pour me rendre cinq jours par semaine au travail. Au début, j’avais un peu mal aux jambes et aux fesses (rapport à la selle). Maintenant, j’ai toujours mal aux jambes et aux fesses. Je crois qu’il faut que j’insiste 🙂 J’ai découvert que je pouvais écouter la radio avec mon baladeur MP3. J’ai découvert un univers où l’on peut remercier les gens qui vous laissent passer (piétons, automobilistes, autres cyclistes). J’ai aussi découvert les nuages de moucherons (et leur goût!), les promeneurs de chiens avec laisse de 20m, les branches basses, les pas-priorités-aux-vélos dans les ronds-points…
Et pour l’instant, même les matins pluvieux ne m’ont pas encore découragé. On verra avec la neige de cet hiver. Il reste à survivre aux automobilistes et aux autres cyclistes.
Jusqu’ici tout va bien.
Jusqu’ici tout va bien.
Jusqu’ici tout va bien.
J’ai même perdu 2 kg.
Bonjour,
pour tout ce qui concerne le domaine des trajets domicile-travail à vélo, et un peu plus largement de la vie à vélo en utilisant peu la voiture, l'une des meilleurs sources d'information est le site velotaf (particulièrement son forum) :
https://www.velotaf.com/
Continuez, vous verrez que ce ne sont que des plaisirs quotidiens à vivre.
Joli retour d'expérience. 🙂
Tu utilises le baladeur MP3 sur route ou bien uniquement sur les chemins de campagne, moins fréquentés/dangereux ?
"qui ne fait pas de bruit quand je freine (freins à disque ou à tambour)"
Au contraire, les freins qui font du bruit permettent d'être repéré facilement en cas de freinage d'urgence.
Si le freinage est d'urgence c'est certes un peu tard pour être repéré, mais mieux vaut tard que jamais.
Des années d'expériences qui parlent 🙂
Vieux motard que j'aimais 🙂
Bravo !
Je dois me remettre aussi à l'activité physique pour les mêmes motivations (enfin pas mes motivations personnelles mais celles de madame… pas encore tout du moins).
Un jour je franchirais le pas ! Promis!
…mais quand ?
🙂
Félicitations !
Rassurez-vous, ce sont vraiment les premières semaines les plus difficiles. Ensuite, cela devient même addictif.
Si le courage vient à manquer en hiver, un petit pari entre collègues à qui prendra sa voiture en dernier… Seule météo à éviter : la neige et le verglas (on est d'ailleurs beaucoup plus attentifs aux prévisions météo quand on est cycliste), sinon il suffit de rajouter des couches de vêtements, ce qui trouve rapidement sa limite pour les pieds.
Quelqu'un qui fait du vélo dans Paris, et qui est l'une des personnes les plus prudentes que j'ai jamais connu, après 25 ans de vélo, a fini par voir un accident grave. C'est la seule chose qui m'empêche d'en faire ; il me semble qu'il est impossible si l'on fait du vélo régulièrement et pendant longtemps, de ne pas avoir un accident un jour ou l'autre, sauf si l'on a la possibilité d'éviter complétement la circulation, ou si l'on a de la chance, peu importe les précautions que l'on prends.
Je ne peux que vous féliciter, surtout pour l'aménagement d'un parking vélo digne de ce nom.
Je déconseille le baladeur MP3, pour la même raison qu'on déconseille le GSM en voiture : ça détourne l'attention, et avec les écouteurs dans les oreilles on entend moins ce qui se passe autour de nous.
Pour le matériel, ce n'est pas du bruit des freins que vous devez vous souciez (contrairement à ce qu'avance orobas…), mais celui de votre sonnette ! Vous l'avez sûrement constaté, une bonne partie des piétons ne regarde jamais la piste cyclable, et il est indispensable de pouvoir les avertir. Votre sonnette doit être clairement audible à plusieurs mètres.
Le bruit (excessif) des freins survient quand les patins deviennent usés ou lorsqu'ils exercent leur pression sur la mauvaise partie de la roue, c'est donc signe qu'il faut vérifier leur réglage.
Je plussoie garestou pour le trajet, il y a moyen de se faire des jolis parcours. Quand vous avez l'occasion (trajet du retour par exemple), n'hésitez pas à improviser un détour par un coin ou l'autre; il y a fort à parier que vous trouverez des routes plus calmes et plus plates que celles que vous avez l'habitude de parcourir, ou encore des routes dotées de meilleurs aménagement vélos ou qui longent un chouette petit parc ou un beau jardin.
Pour ce qui est des intempéries, il existe des pneus cloutés tout comme pour les voitures. La pluie on s'y habitue vite, le plus important est d'être bien couvert, car ce n'est pas l'eau qui gène (sauf pour les lunettes, mais une casquette aide à résoudre ça), mais le fait d'avoir l'eau qui s'infiltre et refroidit tout le corps. Plutôt qu'un poncho (large et peut-être entravant), il existe des tenues de pluies, qui s'enfilent par-dessus la tenue "habituelle".
Je vous souhaite en tous cas bien de l'amusement, profitez du bon air dépensez-vous ! 🙂
Oh, la neige, ce n'est pas si compliqué que ça. C'est même généralement moins pénible que la pluie, mais à condition qu'il fasse suffisamment froid pour qu'elle tienne ! Ici, à Québec, on en a généralement pour 4-5 mois enneigés. Et finalement, ce sont quasiment les meilleurs mois : on a beaucoup moins chaud en pédalant quand il fait -20°C que la même chose en positif ! Cerise sur le gâteau, les automobilistes sont généralement bien plus attentifs dans ces conditions ! Et puis les jours de tempête de neige, en plus des chaussettes et gants de soie, il suffit de mettre un masque de ski (effet garanti !).
Par contre, le baladeur pour écouter la musique, j'aurais tendance à le proscrire à tout prix, afin de rester concentré sur son environnement direct. Le vélo demande une concentration proportionnelle à l'extrême vulnérabilité associée à ce type de déplacement.
Bravo en tout cas pour votre implication dans votre établissement (local protégé, vestiaire et douches rénovés). Ah que j'aurais aimé avoir la même approche dans les différents établissements que j'ai fréquenté (c'est le comble de voir que des universités hébergeant des labo d'écologie soient si peu sensibilisées à la place du vélo en ville).
J'espère que vous avez pensé à la petite sonnette pour avertir les passants indélicats qui se basent trop souvent sur leurs oreilles et n'ont pas entendu arriver votre vélo silencieux 😉
Bonne chance. J'ai du abandonner mon velo apres mon changement de travail (40 km c'est un peu long le matin) et cela me manque.
Tous mes encouragements de cycliste ! le trajet à vélo c'est que du bonheur : au niveau santé et au niveau du stress.
bon pédalage.
Bonjour,
Bienvenu au club et félicitation, concernant la motivation le plus dure est fait… 😉
Par rapport à vos ennuis de poncho les jours de pluie et de vent, je préfère personnellement l'utilisation du manteau + surpantalon imperméables.
Sinon, vu le cahier des charges que vous vous étiez imposé pour votre velo, pouvez-vous nous en dire plus sur le modèle choisi comme fidèle destrier ? Merci
@Garestou: Je suis allé sur le site, mais je dois dire que pour l'instant, je suis vraiment un newbie (limite noob).
@Anonyme: Je ne pratique le vélo qu'en ville pour l'instant.
@Orobas: Mon vieux biclou faisait un bruit de freinage infernal qui pour moi était extrêmement pénible. Je ne voulais pas reproduire l'expérience.
@Anonyme: La pratique du vélo me semble roborative, ce qui fait toujours plaisir à Madame…
@Anonyme: Je suis prêt à aller au travail en doudoune et moonboots 🙂
@Anonyme: J'ai la chance de ne pas travailler à Paris, et d'avoir un parcours composé à 90% de pistes cyclables. Ceci dit, il y a toujours un risque.
@Jhon: Merci pour votre retour d'expérience. Concernant le baladeur MP3, j'utilise un vieux casque SONY avec écouteurs perpendiculaires à l'oreille qui ne couvrent pas le conduit auditif. J'entends donc très bien ce qui se passe à l'extérieur. Mais vous avez raison, je mets le volume assez bas pour ne pas être déconcentré.
@Mathieu: J'espère bien ne pas voir la température descendre aussi bas! Mais j'ai un masque en néoprène pour le ski extrême… -20°C, bravo quand même !
@Promethee: Pas de chance.
@Anonyme: Merci 🙂
@Antoine: Je transpire trop pour pouvoir mettre un pantalon imperméable. Sinon, la solution proposée par le vendeur est un vélo "Giant" avec système Shimano Nexus 3 vitesses, et deux sacoches. J'ai fait ajouter un système de lumières avant et arrière pour éviter de fonctionner sur piles. Les pneus sont renforcés. Ne m'en demandez pas plus, je débute 😉
Hello,
Bravo pour le vélo. Economie d'essence, un peu de sport en plus et surtout la liberté.
Il y a déjà eu beaucoup de commentaires…
MP3 avec casque, bof ou alors avec des haut-parleurs.
Un entretien très basique comme :
mettre régulièrement de l'huile sur la chaîne, bien gonfler les pneus cela donne presque l'impression de remonter sur un vélo neuf.
Vérifier les pneus régulièrement pour retirer les bouts de verre, silex ou autre qui les crèveront plus tard. Rajouter une bande de protection est pas mal non plus.
Avoir d'autres lampes à pile, en cas de problème avec la dynamo (en général j'en ai au moins deux à l'arrière). Mieux vaut passer pour un sapin de Noël la nuit et provoquer des remarques désobligeantes ou des rires en coin, mais c'est toujours mieux de passer pour un clown/con que d'être au cimetière. Une frontale c'est très bien aussi, pour "éblouir", en visant avec le faisceau le conducteur qui aurait l'intention de débouler d'un côté.
Si il pleut, ben on mouille. De toute façon avec la transpiration… suffit d'avoir des vêtements propres pour après.
Sans oublier les étirements avant et après, même juste quelques minutes, c'est toujours mieux que rien.
Klaxon ou sonnette comme le Airzound à air comprimé, on est sûr de se faire entendre soit parce qu'on arrive, soit pour exprimer son mécontentement.
Un rétro aussi, ça peut-être utile pour voir si des voitures arrivent et surtout comment elles vont doubler…
Voilà.
N'auriez-vous pas un petit côté "Sheldon Cooper"?
C
J'aime beaucoup l'ordre de la wishlist : d'abord convaincre les autres puis se laisser convaincre… XD
Sinon, ça me rappelle le jour où mon vélo que j'utilisais quotidiennement pour aller au et revenir du boulot a été volé. Intérieurement, j'ai chaleureusement remercié le voleur : je préfère décidément la marche à pied.
@Mathieu : la neige c'est pas compliqué, sauf lorsqu'il en tombe tellement qu'on ne voit à plus d'un mètre devant soi avec un vent de face…
Très bon article qui me donne bien envie de faire de même… Mais les 50 km séparant mon travail de mon habitation me dissuadent encore un peu… 😉
hi
il existe des sur-selles pour préserver les fesses des cyclistes douillets. à ce qu'il parait, ça marche bien.
bravo pour cette conversion, j'ai tenté la même dans mon équipe ça n'a pas marché (pourtant j'ai montré l'exemple et démontré que c'était même plus efficace >> un trajet de moins de 5km ou 7 est plus vite fait à pied ou à vélo en ville)
Pour la pluie, le mieux ce n'est pas le poncho qui, comme vous le rappelez, sert aussi de parachute.
Personnellement pour les périodes pluie, j'utilise une veste en gore-tex sans doublure, vendue originellement pour les randonnées. ça marche très bien.
Pour le pantalon, il y a des surpantalons en gore-tex aussi. J'en ai un, mais il y a un défaut: contrairement aux veste, la taille la plus petite que j'aie trouvée c'est du S, pour des gens qui font 1.70m minimum donc ça traine un peu.
Pour le bruit des frein, c'est surtout quand il pleut. On passe pour un fada, mais on s'y fait 😉
Alors, par ces temps d'hiver, avez-vous persévéré dans votre usage du vélo ?
@Mogore: Je tiens toujours, malgré le froid et la pluie. On verra quand les températures seront négatives et avec la neige…