Il y a des week-end de vacances qui se transforment en cauchemar…
Avec toute ma petite famille, nous avions décidé de prendre un week-end de repos au bout de monde, loin de toute l’agitation urbaine habituelle. Chez un ami informaticien habitant au bord de la mer… à La Rochelle.
Le samedi fut consacré à des promenades dans les différents endroits remarquables de cette cité dont la devise fut « La Rochelle, belle et rebelle« . Il planait dans l’air un parfum de printemps tout au long de cette journée ensoleillée. Mais les autorités annonçait une tempête importante, prévue pour durer toute la nuit.
Première conséquence pour notre petite vie: annulation de la soirée des jeunes, prévue dans une salle communale… Déception des ados (deux chez nos amis et ma grande fifille).
A 23h, le vent commence à souffler.
A minuit, je passe en mode « boules Quies » pour dormir.
Dimanche, à 9h, mon copain est appelé par son boulot pour venir donner un coup de main à cause des dégâts. Après quelques minutes de conversation téléphonique où il se rend compte de la gravité de la situation, nous partons tous les deux pour le Conseil Général où il travaille. Nous écoutons la radio dans la voiture. Tout le monde parle d’inondations, de morts, de digues effondrées…
Arrivés sur place, le bâtiment est plongé dans le noir. L’électricité est coupée un peu partout dans la région. Un énorme groupe électrogène est présent près de l’entrée pour alimenter la cellule de crise. Nous nous dirigeons vers le service informatique.
Tout est arrêté. Les serveurs sont silencieux. Un agent nous montre les pompiers en train de pomper l’eau. Tout le sous-sol du bâtiment a été inondé sous plusieurs mètres d’eau. Les dégâts pour tout le matériel entreposé sont terribles: plus de PABX (donc plus de téléphone), plus de véhicules (parking souterrains), plus de stock d’ordinateurs… Les téléphones portables fonctionnent et tout le monde autour de moi communique par ce moyen. Certains réseaux passent, d’autres non.
Pendant une heure, nous avons transporté des cartons et rangés des affaires. Finalement, les équipes techniques ont remis en route l’électricité, un PABX de fortune a été installé et les téléphones fixes ont pu être remis progressivement en fonctionnement. La vie des services principaux a pu reprendre.
J’ai pu vivre ainsi de l’intérieur une situation critique non prévue par le PCA.
En sortant du bâtiment pour rentrer, j’ai pu regarder de loin le ballet des hélicoptères qui portaient secours aux personnes réfugiées sur les toits. Des drames beaucoup plus graves se passaient à quelques centaines de mètres, dans la commune voisine.
Témoins impuissants, nous avons préféré rentrer pour ne pas jouer les voyeurs.
Oui, vraiment, ce week-end, j’ai pu constater le dévouement des femmes et hommes du Conseil Général de Charente-Maritime, le bon fonctionnement du service public, le courage des sauveteurs et la solidarité des rochelais.
Il est triste de devoir noter ici que le conseil général de Charente Maritime est connu par sa population pour être une des rares constructions récentes de la ville à avoir joliment mordu sur la loi littorale lors de sa construction. Ils en ont à présent fait les frais.
Il faudrait peut-être sortir de cette habitude de placer les serveurs en sous-sols des bâtiments, et davantage leur réserver les greniers. Leur durée de vie en serait peut-être ainsi augmentée…