Quand j’étais petit, ma maman me disait « travaille pour avoir un bon métier et pouvoir manger à ta faim tous les jours ». Moi, je l’écoutais et faisais de mon mieux.
A table, mes parents parlaient avec passion de leur travail et nous n’avions pas le droit de leur couper la parole. Elle me disait (tu te souviens Maman?) « Comment s’est passé ta journée? » et je la lui racontais, flatté d’être au centre de son intérêt.
Je ramenais souvent de bonnes notes et son visage s’illuminait de fierté. Et quand elles étaient mauvaises, son visage se fermait. C’était ma punition.
Un jour j’ai gagné le concours municipal de poésies pour la fête des mères. J’ai dû monter sur la scène pour lire le texte que je t’avais écrit. Quand j’ai eu fini, j’ai regardé le public et je t’ai vu. Tu étais radieuse.
Je ne pouvais pas regarder la télévision le soir la veille des jours de classe. Mais parfois j’obtenais une permission spéciale pour regarder un programme conseillé par l’un de mes professeurs. Il s’agissait souvent de « Au Théâtre ce soir ». Tu me disais « regarde ce comédien, il a joué à la Comédie Française« . Tu m’y emmenais dès que l’on « descendait » à Paris. Mais, moi, je préfère les pièces de boulevard.
Quand j’ai arrêté l’allemand en seconde, tu m’as dit « t’en fais pas mon grand fils, tu es un scientifique ».
Bonne fête Maman.
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Source Blog de Gluck.