Antépénultième

Ce billet fait suite à celui-ci. Résumé des épisodes précédents:

Notre héros (c’est moi), à force d’assister aux réunions du conseil municipal, s’est vu proposer une place sur la liste du maire sortant pour les élections municipale à venir. Il a dit « oui ».

J’avais rendez-vous la semaine dernière pour rencontrer toutes les autres personnes de la liste. Elles se connaissent pour la plupart et beaucoup ont déjà plusieurs mandats au compteur.

J’étais donc intimidé.

Assis dans un coin de la salle, j’observais et j’apprenais. Monsieur le Maire a proposé de faire un tour de table pour que chacun se présente. Lorsque mon tour est arrivé, j’ai fait le service minimum, tant je sais par habitude que l’étalage des diplômes et des responsabilités montre plus l’orgueil et la suffisance de leur propriétaire: « Gudule Zythom, responsable informatique dans l’école d’ingénieurs du coin, et l’un des trois petits nouveaux de la liste ». Cela a eu le mérite de faire sourire la plupart des personnes présentes. Quand on ne connaît rien à la gestion d’une municipalité, on ne ramène pas sa fraise.

J’ai appris à cette réunion que j’étais en avant-avant-dernière position sur la liste. Antépénultième donc, mais premier des trois nouveaux!

J’étais assis à côté d’une personne qui s’est présentée comme étant agriculteur, chargé de la commission environnement et espaces verts. J’avais pu constater tout au long des différents conseils municipaux ses qualités organisationnelles et sa volonté de faire avancer les dossiers dont il avait la charge. Tant d’énergie, tant d’efforts et tant de pugnacité au service de la collectivité. Cela m’a confirmé dans mon souhait de ne pas augmenter mes tarifs d’expert judiciaire.

Alors, tout petit sur ma chaise, je me suis demandé ce que j’allais pouvoir apporter à ce groupe de personnes, et avec eux, à la collectivité. Il va falloir que je sorte le nez de « mes » ordinateurs et que j’arrête de regarder le bout de mes pieds lorsque je marche dans la rue.

Tant à apprendre, et tant à faire.

Antépénultième, je ne mérite même pas cette place.

7 réflexions sur « Antépénultième »

  1. Sur combien?
    Rassurez vous, l’application partnat d’une liste et donnant son nombre de conseiller n’étant pas injective, ça ne nous aidera pas à vous reconnaitre.

  2. Cela me rappelle un reportage vu il y a bien longtemps sur la vie des maires de petites communes. Le journaliste demandait donc à l’un des maires pourquoi il assumait ce sacerdoce. Réponse du maire : « la République m’a permis d’être boursier et de faire des études, c’est donc la moindre des choses pour moi que d’assumer cette charge ».

  3. avez-vous déjà fait des expertises pénales (juge d’instruction) mais sur constitution de partie civile?
    n’y a t’il pas un risque que la partie civile ne paye pas (surtout si l’expertise ne donne pas ce que la partie civile attend) ?

  4. @anonyme: Quel que soit le cas de figure, je suis toujours désigné par un magistrat. Celui-ci me demande de ne commencer mes investigations que lorsqu’une avance sur honoraire est déposée à son régisseur. Cette avance couvre en général la totalité de mes frais d’expertise.
    Si ce n’est pas le cas, et si la partie désignée pour régler les frais d’expertise tarde longuement à payer malgré mes différents courriers, je fais procéder à la taxation de mes honoraires par voie d’huissier (aux frais de la partie désignée).
    Ce n’est jamais drôle.

  5. lors des demandes d’inscription sur les listes, je suppose que vous avez dû aller à l’Hôtel de Police pour un entretien avec un policier chargé de faire une enquête de moralité sur vous. Avez-vous également cet entretien à chaque renouvellement de votre demande d’inscription?

  6. @anonyme: je n’ai jamais eu d’entretien sur ce sujet. Lors de l’enquête de voisinage de bonne moralité, un policier est venu directement à mon domicile, et comme j’étais absent (j’étais au travail), il a discuté avec ma femme…
    Conclusion: toujours être de bonne composition avec son épouse.

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