Apprendre des étrangers

– Je voudrais que mes enfants, ou leurs enfants, si jamais j’en ai, sachent ce qui fait fonctionner cette radio, ou votre chenillette, et un jour cette fusée. Je voudrais savoir beaucoup plus… Plus que je n’en peux apprendre, sans doute. Mais si je puis lancer mes compatriotes dans la voie d’apprendre par eux-mêmes, de la façon dont vous avez dû le faire… […]
– Si vous apprenez ce que vous désirez et commencez à instruire vos compatriotes, leur direz-vous d’où vous sont venues les connaissances? Pensez-vous qu’il serait bon pour eux de le savoir?
– Pour certains, oui. Ils voudraient savoir ce qu’il en est des autres mondes, et des gens qui utilisèrent la même méthode pour acquérir des connaissances à partir desquelles ils débuteraient. Les autres… eh bien, des tas de gens laissent aux autres le soin de tirer les fardeaux à leur place. S’ils savaient, ils ne se soucieraient pas d’apprendre par eux-mêmes. Ils se contenteraient de demander chaque fois qu’ils auraient besoin de savoir… comme j’ai commencé par le faire. Et ils ne concevraient jamais que si vous ne leur répondez pas, c’est parce que vous ne le pouvez pas. Ils penseraient que vous essayez de les tromper. Je crois que si je me confiais à quelqu’un, cette sorte-là le découvrirait tôt ou tard, et… eh bien, je pense qu’il serait préférable de les laisser croire que je suis un génie.

Mission gravité – Hal Clément.

2 réflexions sur « Apprendre des étrangers »

  1. « …il serait préférable de les laisser croire que je suis un génie »

    Décidément, après reconnaitre votre imposture en « nous glissant quelques citations, le plus souvent en latin » alors que vous avouez « ne pas avoir de culture et aimer faire semblant aussi »…

    Si maintenant vous doutez d’être un génie, imaginez dans quelle déception et désarroi vous nous plongez, nous, vos fans et admirateurs inconditionnels, persuadés que nous sommes de vous croire un véritable génie, que dis-je une lumière, un puits de sciences et de connaissances !

    Allez, reprenez-vous, et soyez-en persuadé, nous, nous en sommes convaincus : vous êtes un vrai génie et pas un imposteur.

  2. On est toujours le génie de quelqu’un et l’imbécile d’un autre.
    Je crains d’être malheureusement l’imbécile de beaucoup…
    Merci quand même.

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