Edmond Locard est le médecin français créateur du premier laboratoire de police scientifique à Lyon en 1910. Son ambition était de substituer la preuve matérielle au seul témoignage humain par l’analyse systématique des traces laissées par le coupable.
Parmi ses innombrables travaux, le principe dit “d’échange de Locard” reste le plus célèbre:
on ne peut aller et revenir d’un endroit, entrer et sortir d’une pièce sans apporter et déposer quelque chose de soi, sans emporter et prendre quelque chose qui se trouvait auparavant dans l’endroit ou la pièce.
Je pense que ce principe s’applique également lors de la recherche de preuves informatiques. Pour paraphraser Locard,
on ne peut chiffrer ou déchiffrer une donnée, l’inscrire ou la supprimer d’une mémoire sans apporter et déposer une trace sur l’ordinateur, sans modifier et prendre quelque chose qui s’y trouvait auparavant.
C’est la base même de l’informatique légale (forensic) pratiquée par un expert judiciaire.
Et bien entendu, comme toujours, se déroule une course permanente entre gendarmes et voleurs pour savoir qui disposera des meilleurs outils techniques. Lire pour cela le très instructif site forensicwiki.org et en particulier cette page.
Cette surenchère se faisant pour le plus grand bonheur des administrateurs informatiques qui disposent ainsi d’outils leur permettant de sécuriser leurs réseaux, ou des utilisateurs qui peuvent ainsi protéger les données des regards indiscrets ou récupérer un mot de passe perdu.
C’est de ce point de vue un débat continuel entre protection de la vie privée et accès à des données permettant de confondre un dangereux criminel.
Débat d’actualité.
“Le principe de l’échange de Locard”…
Combien de temps après les fait ce principe peut-il encore être mis en pratique ?
Dernièrement, de passage sur un blog traitant de l’Affaire Dominici je me suis fait un petit plaisir prétentieux en citant ce principe (que je venais de découvrir chez vous,… merci Zythom). C’était juste pour donner un peu d’espoir et épater les bloggueurs de ce site qui se triturent les méninges dans l’espoir de résoudre enfin l’énigme de ce triple meurtre (qui a eu lieu en aout 1952 !)
Auriez-vous de croustillantes anecdotes où ce principe a permis de résoudre une énigme ?
et quelle est l’affaire la plus ancienne enfin résolu grâce à ce principe ?
Une petite dernière question : les très vieilles affaires non résolues ont-elles une chance de trouver enfin une explication un jour avec ce principe ?
C’est juste histoire d’ouvrir le débat, …et y en a marre aussi que ce soient toujours les experts américains qui soient montrés comme les plus forts.
C’est quand même fou : un expert (judiciaire), a Miami, à partir d’un poil de chat trouvé sur une victime, il a compris que l’assassin il aimait les chewing-gum à la banane, qu’il avait un petit vélo rouge, que 3 jours avant il avait bouffé du cassoulet et qu’il chaussait du 42 fillette avec des chaussettes jaunes trouées au niveau du gros orteil… il est quand même fort ce Locard !