Sauvegardes: les données importantes

Lors de la préparation du passage à l’an 2000, j’ai suivi une présentation éponyme où le consultant énonçait les différentes étapes à suivre.

De son exposé, j’ai surtout retenu qu’il était important de s’occuper en priorité des données VITALES de l’entreprise. Mais que pour cela, il fallait être capable de déterminer quelles étaient REELLEMENT les données importantes de l’entreprise.

J’ai donc immédiatement établi la liste des applications VITALES de mon entreprise:

– la paie

– la comptabilité

– les applications métiers.

Tout le reste sert à maintenir un bon niveau de productivité, d’organisation, mais n’est finalement pas VITAL (c’est du confort).

Avant de mettre en place toutes les opérations de sauvegarde, j’ai soumis mon analyse aux secrétaires et assistantes des différents services.

Service paie: « si on perd toutes les données informatiques, je procède à la photocopie des bulletins de salaire du mois précédent en expliquant aux salariés et on régularise plus tard »

Service compta: « si on perd les données informatiques, on reviendra à l’âge de pierre dans le service, mais l’entreprise ne coulera pas (des explications ont suivies, mais je n’ai pas tout compris. Il y était question de déclarations fiscales, sociales, pariétales…) »

Les autre services: « la plupart des secrétaires utilisent des modèles de documents qu’elles ont mis au point individuellement et qui leur servent à générer des documents qui seront en général imprimés à un moment ou à un autre ».

Conclusions:

1) A ma grande surprise, l’entreprise ne coulera pas (immédiatement) si l’informatique brule.

2) Les données importantes ne sont pas celles que je croyais et qui me paraissaient évidentes.

3) Il faut s’adresser aux secrétaires et assistantes des services en non pas aux chefs des services, car ceux-ci m’ont tous dit que nous étions morts si l’informatique tombait en panne plus de deux jours.

4) Rester discret sur cette enquête pour rester crédible à cause de l’investissement de l’automate de sauvegarde, alors que les données VITALES (les modèles Word) tiennent sur une clef USB…

5) Le confort, cela n’a pas de prix.

6) Dans mon cas (je suis un privilégié), si la salle serveurs brule, j’ai UN MOIS avant de mettre réellement en péril l’activité de l’entreprise.

Cela laisse le temps d’acheter et de remonter des serveurs avec les données extraites des cendres.

C’est cela aussi le savoir faire de l’expert judiciaire !

PS: Je parle bien ici de l’évaluation d’un arrêt « longue durée » de l’informatique. Tout le monde sait qu’un serveur arrêté entraine ex abrupto une paralysie d’au moins une demi-journée (c’est le temps nécessaire pour un utilisateur moyen pour arrêter de fixer son écran désespérément noir ET pour arriver à joindre le service informatique dont la ligne est bizarrement toujours occupée).