Si vous êtes déjà capable de faire des présentations PowerPoint où tout le monde reste suspendu à vos lèvres, alors ce billet n’est pas pour vous.
Je suis en train de lire un livre que je recommande à tout le monde: « Comment ne pas endormir son auditoire en 30 secondes » de Jean-Marc Aimonetti aux éditions De Boeck.
Même si pour ma part, je ne m’en sorts pas si mal lorsque je suis invité à faire une conférence à des étudiants, j’ai beaucoup appris à la lecture de cet ouvrage. Je vais même essayer d’en tirer quelques leçons pour les billets de ce blog, mais aussi pour mes rapports d’expertise.
Le livre donne surtout les clefs d’une communication orale réussie, mais aussi quelques anecdotes vécues croustillantes.
Extraits:
- Je mets [le lecteur] au défi de n’avoir jamais croisé un orateur pitoyable, celui qui ne regarde que la lumière de secours qui brille en coulisse, celui qui reste « scotché » à ses notes et qui ne lève jamais la tête de son pupitre, celui qui assassine d’entrée l’auditoire avec deux diapositives illisibles bourrées de formules chimiques et qui dit modestement « comme tout un chacun sait… »
- Thelma travaille sur la maladie de Parkinson […] Elle devait parler devant environ deux cents personnes et elle avait peur. […] Thelma est appelée au pupitre. Elle s’approche de la scène, commence à monter les marches et se prend les pieds dans le tapis rouge. Elle atterrit quelques mètres plus loin, juste en dessous du pupitre. Elle se relève, saisit le microphone et dit: « Justement, je devais vous parler des troubles de la marche chez le parkinsonien. » Les Japonnais qui n’avaient pas osé rire jusque là se sont lâchés pour de bon. Elle venait de faire une des meilleures accroches auxquelles je n’ai jamais assisté, sans même le faire exprès.
- L’accroche solennelle est un exercice de haute voltige que je recommande pas, sauf si vous avez un talent certain pour la grandiloquence. Dans un congrès à Québec, un ami qui travaille sur l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle a hurlé en projetant sa première diapositive où l’on voyait une carte du Québec avec un nuage d’électrons autour: « Vivent les électrons LIBRES! » Il fallait oser.
- Le trac est une réaction de défense du système nerveux autonome, celui que la volonté ne commande pas. C’est un moyen inconscient de vous protéger. Votre cerveau, malgré votre volonté, donne de l’énergie pour la parole et la réflexion. Comme l’énergie disponible n’est pas infinie, le cerveau arrête ce qui ne sert à rien à ce moment-là: les fonctions digestives et la motricité (dans ce cas, le problème est que la voix est créée par des muscles). Les mains moites, l’envie d’uriner sont une conséquence physiologique de l’émotion.
J’ai particulièrement apprécié la partie du livre consacrée à la panne du vidéoprojecteur.
Vraiment, un livre à lire.
rien à voir (quoique?):
Lors d’une conférence internationale, l’orateur fait un petit jeu de mot en plein milieu de son speech pour tenter de détendre l’atmosphère.
2 secondes plus tard, toute l’assistance éclate de rire.
L’orateur est content mais se demande comment son jeu de mot a été traduit par le… euh… traducteur.
Il finit par demander à un de ses « spectateurs » anglophones après la conférence qui lui répond:
le traducteur a hésité une seconde puis a dit:
« votre collègue français fait un mot d’esprit, il serait de bon ton de votre part de l’accueillir avec quelques rires, merci. »
merci pour votre blog en tous cas, je vais essayer de trouver ce livre.
Sur ce sujet, je recommande le blog de Garr Reynolds : Presentation Zen