J’aime les amphis.
Je veux dire, j’aime faire cours en amphi.
J’aime parler d’une voix forte en essayant d’intéresser mon auditoire.
Il n’en a pas toujours été comme cela…
Le jour d’obtention de mon DEA, ma directrice de recherche me demande de publier mon travail dans un colloque. Elle m’explique alors qu’il me faudra présenter mes travaux lors d’une intervention d’environ 15 mn devant un parterre de chercheurs. Particulièrement flatté, j’ai immédiatement accepté.
Quelques mois après, la date du colloque approchant, je commençais à me sentir dans des petits souliers.
Le jour J, j’étais terrorisé.
A l’heure H-1, j’assistais tétanisé à une furieuse altercation entre un chercheur du public et l’orateur qui me précédait.
Me voici sur l’estrade, face au public composé de 200 chercheurs du domaine où j’ai effectué mes (modestes) recherches.
Je commence mon intervention en parlant doucement dans le micro.
Immédiatement ma voix est couverte par celle d’un vieillard parlant en même temps que moi. Curieusement, cette voix chevrotante sortait des hauts parleurs de la salle. J’ai fini par comprendre que cette voix, c’était la mienne… J’ai stoppé mon discours, pris une grande inspiration et présenté mes excuses à la salle en leur indiquant qu’il s’agissait de ma première intervention publique.
Ma voix est redevenue normale (enfin presque) et j’ai pu poursuivre mon intervention.
Personne ne m’a agressé et tout le monde a applaudi (poliment).
J’en suis très fier.