Mais putain y va bouger son gros cul ce con

Quand j’ai vu que la HADOPI continuait son travail de traque au profit des ayants-trop-de-droits,

Quand j’ai vu que la France refusait d’accueillir Édouard Snowden et de le protéger,

Quand j’ai vu la frayeur de nos dirigeants devant l’arrivée des réfugiés irakiens, libyens ou syriens, poussés par des guerres auxquelles nous avons largement contribué,

Quand j’ai vu le budget de la justice rester anémique,

Quand j’ai vu le cumul des mandats perdurer, y compris chez les ministres,

Quand j’ai vu les seuls médias indépendants poursuivis par le fisc,

Quand j’ai vu des lois de plus en plus liberticides être votées, un état d’urgence permanent se mettre en place,

Je me suis recroquevillé sur moi-même, incrédule.

Moi qui rêvais d’une France accueillante, montrant l’exemple, où le partage non marchand de la culture ferait la joie des cours de récréation, où les lanceurs d’alertes pourraient trouver refuge, où les réfugiés pourraient créer de la richesse et de l’emploi, où la justice pourrait faire son travail, où les cumulards seraient montrés du doigt, où la Liberté serait défendue avec des décisions politiques historiques (“A la terreur, nous répondrons par plus de démocratie”)…

Je me suis dit, devant mon écran d’ordinateur, du fond de ma petite vie pénarde : MAIS PUTAIN Y VA BOUGER SON GROS CUL CE CON !

Je
ne sais plus si je pensais à moi-même, au Président de la République,
au Premier Ministre, ou au contraire au caporal encore sournoisement caché
dans une caserne. 

Je suis désespéré par ce ratage historique.

Que vais-je dire à mes enfants ?

19 réflexions sur « Mais putain y va bouger son gros cul ce con »

  1. Ben il a bien bougé son cul, et tu vois le résultat. C’est un succès. Juste, tu n’avais pas compris pour qui il bosse…

  2. Je suis tout à fait sur la même longueur d'onde. Le problème aujourd'hui c'est que dire ce qu'on pense, manifester ne suffit plus, et du coup on est obligé de se "radicaliser" avec toutes les inconvénients que ça comporte.
    Que faire ?

    • Justement, Faire !
      Aider à contruire le monde que tu veux avoir, et ce à ton échelle. Je constate dans mon queotidien qu'il est bien plus facile de se faire entendre et de faire adhérer des gens à n'importe quel projet quand on a un petit bout de proof of concept à montrer. Donc fais (et sérieusement) pour être considéré au quand tu veux t'exprimer.

  3. Faire ? Tu veux dire "Faire" ? Le merveilleux livre de Fillon (avec deux "l" s'il vous plait pour plus de légéreté^^) ???



    (oui j'ai un peu honte de ma blague…)

  4. J'ai honte de dire que pour ma part j'ai abandonné, j'ai acheté du pop-corn, trouvé un coin pas trop pénible et je profite du spectacle…
    J'ai abandonné le militantisme actif, par ce que le "système" me semble trop verrouillé pour changer de mon vivant.
    J'ai abandonné le militantisme actif quand j'ai vu que même le groin dans l'absurde de leur position, ridicules et lamentables en public les politiques votaient envers la raison et la décence le petit doigt sur la couture du pantalon en mode "oui chef, merci chef"

    Et pourtant j'ai essayé

    – J'ai dit haut et fort ce qu'il y avait à dire
    – J'ai relayé les bon messages, fait autant de bruit que possible
    – J'ai battu le pavé, hurlé des slogans à m'en casser la voix
    – J'ai contacté mes élus par téléphone et je les ai rencontrés en face à face.
    – J'ai toujours voté aussi proche de mes convictions que possible (même si le parti de mon cœur ne fait que .1%)

    Sans aucun effet, aucun.

    Qu'on me cite une lutte de ce genre réussie ces 15 dernières années, par ce que je n'en vois aucune.

    Définitivement ce n'est pas la rue qui gouverne.

    J'avais 17 ans quand Chirac a fait 82% C'est ce qui m'a poussé à militer.

    Près de 15 ans plus tard, où on est on ?
    Rien n'a changé c'est la même lobycratie qu'à l'époque.

    je ne sais plus qui a dit qu'un cynique est un idéaliste déçu. J'ai bien envie d'affirmer qu'il a raison.

  5. et bien moi, j'ai "agi" en faisant grève mercredi. on était 5 dans une entreprise qui compte 3100 employés…
    et le plus fort, c'est que mes collègues non grévistes m'ont accusé de vouloir faire fermer le petit dépôt dont on dépend, qu'on était inconséquent et égoïste de ne pas penser aux emplois qu'ils pourraient perdre…
    j'ai démissionné cette après midi de mes mandats de délégués syndical et du personnel.
    je suis fier de ce que j'ai fait mais a un moment je ne peux pas me battre contre mes ennemis et mes "alliés".
    le problème est que la guerre idéologique est gagné par la classe dirigeante grâce a un chômage de masse organisé et un recours obligatoire pour tout le monde au "crédit qu'il faut rembourser" et du coup, tout le monde pète de trouille et toute contestation est paralysé.
    j’arrête donc de me battre pour des gens qui attendent juste de se faire bouffer en espérant que ce soit le plus tard possible.

  6. Tu peux leur dire que dans notre pays soit disant démocratique, la loi du plus riche prévaut sur toute les autres et que ça n'est pas prés de changer, qu'ils peuvent essayer de faire des choses contre ça, diffuser leurs opinions, militer… Mais que ça sera souvent une enorme dépense d'énergie en pure perte. A eux après de choisir si ça en vaut la peine.

  7. On peut aussi se battre pour notre dignité, pour être ensemble, pour découvrir l'émulation et la force d'un groupe (même petit) et moquer les dominants, s'amuser, se faire plaisir. Un jour de grève c'est aussi un jour de vacances.

    Les luttes de tous les petits anonymes permettent aussi que des plus grands, des intellectuels, des Thomas Sankara, des Noam Chomsky ou des Elie Domota émergent et que leurs idées soient entendues par un plus grand nombre.

    Full power !

  8. "Moi qui rêvait d'une France accueillante,…"
    C'est "Moi qui rêvais" mais ne le publiez pas… C'est juste une remarque; le reste est parfait (j'en vomis encore) LE GROS CON je le connais…

  9. Une chambre élue au tirage au sort. Voila qui pourrait transformer le république aristocratique française en démocratie, non ?

    Le reste suivrait : réduction de la corruption et réorientation politique en faveur du peuple. Abandon de la politique ultra-sécuritaire.

    Le système marche exactement comme il a été pensé lors de sa fondation au sortir de la révolution (merci à l'abbé Sieyès). La seule chose c'est que l’État nous ment en se faisant passer pour ce qu'il n'est pas : une démocratie.

  10. Au risque d'être offensant… Voir misanthrope… Le con n'est malheureusement pas celui qu'on croit.
    En l'occurrence vous devriez diriger votre côlère vers vos concitoyens.

    Les politiques font ce qu'ils font parce qu'ils peuvent le faire et se faire réélire malgré tout.
    Ils ne sont qu'une conséquence du mal plus profond, et de la cause première entre toute, qu'est l'abandon de la démocratie par son composant essentiel, les citoyens.
    Qui n'ont d'ailleurs de citoyens plus que le nom : consommateurs centrés sur leur petite vie, leur petit cercle de proches, et qui se moquent bien du reste du monde.
    Ou n'y prêtent qu'un intérêt superficiel, largement en-deca des enjeux majeurs qui sont en train de jouer dans le monde.

    Considérons un moment l'ensemble des citoyens d'une démocratie, puis enlevons :
    1- ceux qui n'ont pas les moyens temporels de participer parce que la faute à la vie (boulots multiples/contexte familial etc.)
    2- ceux qui n'ont pas les moyens intellectuels (manque d'éducation ou autres) d'appréhender ces sujets complexes que sont les questions de société
    3- ceux qui ne s'y intéressent pas

    Que reste-t-il ? Ma foi, pas grand monde. Et autant on peut difficilement reprocher quelque chose aux groupes 1 et 2, autant le groupe 3 est LE responsable. C'est aussi, dans les pays développés, le plus grand groupe : nos conditions de vie extrêmement avantageuses donnent à la majorité de la population active le temps et les capacités nécessaires au plein exercice de ses devoirs de citoyen.

    Je suis personnellement désespéré par l'apathie que je côtoie quotidiennement, partout, sur tous les sujets que vous avez évoqués (et d'autres).
    Je ne comprends pas comment mes amis qui deviennent parents, puisse donner autant de leur personne pour leurs enfants, tout en laissant pourrir des problèmes qui vont ruiner la vie de ces mêmes enfants dans 30 à 40 ans (et seront devenus insolvables).

    Je ne comprends pas comment on peut avoir des millions de personnes dans la rue clamant "Je suis Charlie" pour clamer les valeurs de la démocratie, et des rues désertes quand ces mêmes valeurs sont détruites par nos dirigeants moins d'un an plus tard, de manière bien plus efficace que les terroristes.
    Les manifestations Charlie n'ont rien accompli et ont été un fantastique gaspillage d'énergie citoyenne.
    Cette énergie aurait été bien mieux employée à manifester contre l'état d'urgence.

    Mais en fait si, je comprends :
    1- tout le monde ou presque s'en fout, tant que ça ne les touche pas de très près.
    2- toute (extrêmement rare) réaction de l'opinion publique ne sera jamais qu'émotionnelle, donc simpliste, donc forcément inadaptée à la réalité, très complexe. Sans parler des risques de manipulation.

    Tous les problèmes que nous constatons aujourd'hui se résoudraient très facilement si nous avions une majorité de citoyens éveillés, actifs, au fait des réalités du monde, dotés d'un esprit critique, ouvert, bref exerçant leurs pleins devoirs.
    Le sauveur providentiel n'existe pas, même si c'est la rhétorique qui nous est vendue à chaque élection présidentielle, partout dans le monde.

  11. Bonjour,
    Je me retrouve totalement dans votre article … Les mêmes questions et cette culpabilité qui remonte …
    De manière générale, je voulais vous féliciter pour la qualité de vos articles, c'est bien écrit et passionnant !

  12. Très bon article.

    En revanche, je suis particulièrement étonné de voir une telle de proportion de commentaires se focaliser sur la loi El Khomri, alors qu'il y a des thèmes bien plus critiques que vous abordez si clairement dans l'article.

    Panem et circenses?

    En tout cas, je ne pense pas qu'il va bouger son fondement, il y aura toujours une élection à venir pour l'en empêcher!

  13. J'ai découvert votre blog il y a quelques mois, je le trouve très interéssant, je pense exactement la même chose sur tous vos points, une vrai honte, nous sommes une honte pour l'europe, une vrai petite dictature je hais mon pays et L'United Kingdom c'est la même chose une vrai petite amérique a quelques kilomètres de la France
    Cela ma fait vraiment étrange de voir "Édouard Snowden" avec le E accent

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