J’ai décidé de créer ma propre entreprise.
Ouaip, rien que ça.
J’ai un métier qui me fait vivre, qui me passionne et qui me demande chaque jour d’être au top. Mais l’activité d’expert judiciaire en informatique, que je mène en parallèle, m’a fait découvrir un univers qui m’intéresse beaucoup, et pas uniquement parce que mon épouse est avocate. Seulement voilà, les expertises judiciaires, c’est bien, mais vu comment évolue le budget de la justice, les magistrats ordonnent de moins en moins d’expertises, et les Officiers de Police Judiciaire sont de plus en plus compétents pour mener les investigations techniques dans leurs affaires.
Pour autant, avec la complexité croissante de l’informatique, et la
tendance à la judiciarisation de la société, le nombre de litiges techniques va
augmenter. Le budget de la justice étant de plus en plus contraint,
l’expertise judiciaire sera de plus en plus cruciale, et décisive, d’autant plus
qu’elle sera rarement suivie d’une contre-expertise. Il est donc
important que chaque partie soit accompagnée tout au long de
l’expertise, mais également après, par un expert privé.
En 2010, j’ai décidé de tester un peu l’activité d’expert freelance. Il se trouve que depuis cette période, mon chiffre d’affaire concernant cette activité n’a fait qu’augmenter, au point de dépasser cette année celui de mes activités d’expert judiciaire. Je donne un exemple d’expertise freelance dans ce billet intitulé « Contre expertise« .
Il est temps maintenant de structurer cette activité, et en particulier de déterminer précisément les services que je peux proposer et les faire connaître au public approprié. Ce blog perso sera l’un de mes outils de communication. Je compte sur vous pour en parler autour de vous 😉
Les services que je propose:
1) Assistance technique pendant les réunions d’expertise judiciaire.
En complément de l’avocat qui est l’expert en droit qui s’assurera que vos intérêts sont bien défendus d’un point de vue juridique, et qui établira la stratégie juridique, il est souvent intéressant de s’adjoindre les conseils d’un expert technique qui connaît et comprend parfaitement les problèmes informatiques mis en jeu, mais aussi les procédures d’expertises judiciaires et leurs pièges. L’expert judiciaire en charge des réunions d’expertise est souvent très content d’avoir à faire à des personnes qui parlent le même langage que lui et en comprennent toutes les subtilités. Je jouerai le rôle de facilitateur entre mon client et l’expert judiciaire, au mieux des intérêts de mon client.
2) Assistance dans la rédaction des dires.
Il existe de plus en plus d’avocats parfaitement compétents en matière informatique, mais ils sont encore trop peu nombreux. L’art de l’avocat est d’assurer la bonne défense juridique de son client, et pour compléter cela, certains n’hésitent pas à faire appel à un expert technique pour étudier tous les éléments techniques laissés éventuellement en suspend par l’expert judiciaire. L’expert judiciaire est seul devant toutes les parties, et il doit être soutenu dans sa recherche de la vérité par un débat contradictoire qui a lieu avant le dépôt de son rapport, et en particulier par l’analyse de son pré-rapport. Il faut éviter les zones d’ombre et souvent plusieurs experts valent mieux qu’un pour éclairer un dossier dans toutes ses dimensions. Il ne s’agit pas d’attaquer l’expert judiciaire pour le faire trébucher, mais de lui permettre d’être exhaustif dans l’accomplissement de ses missions, avant la remise de son rapport définitif.
3) Analyse critique d’un rapport d’expertise judiciaire.
Les différentes réunions d’expertise ont eu lieu, le pré-rapport a été discuté avec des dires et leurs réponses, et le rapport définitif a été remis au magistrat. Et ce rapport vous est très défavorable, d’une manière qui vous semble excessive. Votre avocat sait que l’affaire est mal engagée et souhaite mettre toutes les chances de votre côté. Il n’est plus alors question de peser le pour ou le contre sur la question de savoir s’il faut engager des frais pour se faire assister par un expert technique pendant les phases précédentes. La défense est aux abois, il faut faire analyser le rapport d’expertise judiciaire, non plus sous l’angle du droit, mais sous l’angle purement technique. C’est le type de service qui m’est le plus demandé, et en général en urgence.
Si l’expert judiciaire est compétent, ce qui est le plus souvent le cas, je ne peux que faire l’éloge de son travail et vous aider à faire le deuil de vos prétentions.
Mais parfois, comme le rappelle Madame Marie-Claude MARTIN, vice-présidente du TGI de Paris, qui a publié dans la revue « Experts » (numéro 73 de décembre 2006), un excellent article intitulé « la personnalité de l’expert »:
« […] plusieurs comportements sont susceptibles d’être observés:
– « L’expert sans problème« : Je lis la mission, elle rentre parfaitement dans mes attributions, je l’accepte.
– « L’expert aventureux, ou téméraire, ou intéressé« : La mission ne paraît pas relever de ma compétence, mais elle m’intéresse ; je prendrai un sapiteur ultérieurement […]
– « L’expert optimiste qui dit toujours oui« : Je suis surchargé, je prends quand même cette mission, je me ferai aider au besoin par l’équipe qui m’entoure […].
– « L’expert stressé qui ne sait pas dire non« : Je suis surchargé, mais si je dis non, je ne serai plus désigné et je vais rapidement me trouver sans mission.
Il y a donc des cas où le travail d’expertise peut ne pas avoir été parfait. Dans ces cas, je crois sincèrement que les avocats devraient s’adjoindre les services d’un expert privé.
Le public ciblé:
Les avocats constituent le public privilégié des services de que je propose. Je n’accepte une mission que si elle est validée/proposée par un avocat. Le travail en direct avec une partie, sans la caution juridique d’un avocat ne m’intéresse pas: chacun son métier, je ne peux pas vous guider dans les arcanes des procédures juridiques, ni même vous conseiller dans ce domaine. Mon domaine à moi, c’est l’informatique.
Travailler avec un avocat, c’est pour moi la garantie de pouvoir me concentrer sur la partie purement technique. Dans la plupart des dossiers que j’ai déjà eu à traiter, l’avocat m’a surpris par la finesse de la compréhension qu’il avait des problèmes techniques soulevés. Mais tout les avocats ne sont pas aussi compétents en informatique que Maître Eolas, ou Maître Iteanu, ou Maître Bensoussan. Il est souvent profitable pour le client de former un binôme avocat-expert performant. C’est ce que je vous propose.
Procédure de travail
Je travaille depuis plusieurs années avec des avocats aux six coins de la France.
J’aime les choses
simples et efficaces: si vous n’êtes pas
avocat, contactez d’abord votre avocat et discutez de votre affaire avec
lui. Proposez lui mes services et s’il estime en avoir besoin, dites
lui de me contacter. Si vous êtes avocat, contactez moi par le biais de ce formulaire.
Si vous savez utiliser une clef publique OpenGPG, la mienne se trouve sous le formulaire. Décrivez moi le contexte de l’affaire. Je garantis
une prise de contact rapide pour discuter des détails à suivre, des
délais et du coût estimatif.
Le coût:
Je parlais des coûts des expertises privées quand je lançais timidement cette activité en 2010, dans ce billet. Je dois reconnaître que les tarifs ont évolué. Il faut maintenant me contacter pour les connaître.
En janvier 2013, j’ai publié un billet intitulé « Pourquoi les experts judiciaires sont-ils si chers« . Je vais reprendre ici la blague que j’avais alors citée pour illustrer la réponse à cette question:
C’est l’histoire d’un ingénieur qui a un don exceptionnel pour réparer tout ce qui est mécanique. Après toute une carrière de bons et loyaux services, il part à la retraite, heureux.
Un jour, son ancienne entreprise le recontacte pour un problème apparemment insoluble sur l’une de leur machines à plusieurs millions d’euros. Ils ont tout essayé pour la refaire fonctionner et malgré tous leurs efforts, rien n’a marché. En désespoir de cause, ils l’appellent, lui qui tant de fois par le passé a réussi à résoudre ce genre de problème.
A contre cœur, l’ingénieur à la retraite accepte de se pencher sur le problème. Il passe une journée entière à étudier et analyser l’énorme machine. A la fin de la journée, avec une craie, il marque d’une petite croix un petit composant de la machine et dit « Votre problème est là… »
L’entreprise remplace alors le composant en question, et la machine se remet à marcher à merveille.
Quelques jours plus tard, l’entreprise reçoit une facture de 10 000 euros de l’ingénieur. La jugeant un peu élevée, elle demande une facture détaillée, et l’ingénieur répond alors brièvement :
– Une croix à la craie : 1 €
– Pour savoir où la mettre : 9 999 €.
La société paya la facture et l’ingénieur repartit dans sa retraite heureuse.
Je ne suis pas encore à la retraite, mais je SUIS cet expert qui sait où tracer la croix à la craie dans votre (pré)rapport d’expertise défavorable.
Et si le rapport d’expertise est parfait ET défavorable, je ne peux plus rien pour vous. Je vous le dirai en première lecture et il ne vous en coûtera rien.
Mais réagissez bien, réagissez vite !
Contactez moi avant qu’il ne soit trop tard 😉
Bonjour,
Expert judiciaire moi-même, je suivais avec beaucoup d'attention ce blog, de nombreux billets clairement écrits faisant écho à ma propre pratique. en ce faisant, je me sentais souvent moins seul en lisant des expériences et des interrogations proche des miennes, bien que ma spécialité diffère.
Ce billet m'a plongé dans une grande perplexité tant il me semble qu'il est déonthologiquement contestable. Je ne fais pas partie de ceux qui croient que votre qualité d'experts de justice est de nature à vous empêcher de tenir un blog dans lequel vousd pouvez faire référence à des expériences vécues dans l'exercice de votre fonction, mais il me semble contestable de profiter de cette notoriété pour chercher des missions d'expertise privées que beaucoup de juges considèrent comme incompatible avec la réalisation de missions confiées par le tribunal.
Pour le reste, continuez, c'est un plaisir de vous lire.
Votre dévoué,
F. L.
Je vous rassure, ma notoriété en tant qu'expert judiciaire est toute relative (je ne suis qu'un petit expert de province) et je ne compte pas sur cette notoriété pour développer cette activité privée.
Je compte sur mon expérience.
"mais vu comment évolue le budget de la justice, les magistrats ordonnent de moins en moins d'expertises, et les Officiers de Police Judiciaire sont de plus en plus compétents pour mener les investigations techniques dans leurs affaires."
Il y a 3 ans c'est ce que je vous avais dit, vous m'aviez répondu à ce moment là "chez moi je ne vois pas de diminution des demandes, les OPJ font toujours autant appel à moi"
Le nombre d'expertises qui me sont soumises par les OPJ est à peu près constant, surtout en matière de recherche d'images pédopornographiques. Ce sont les autres expertises qui diminuent sensiblement.
Euh oui finalement je dis pareil que F.L. c'est léger léger de faire sa pub d'expert comme ça. Les avocats ne peuvent pas faire de publicité, les experts non plus. Pour moi ça ressemble à de la pub ça.
Mais bon chacun voit midi à sa porte.
Vous me faites un procès d’intention: vous ne savez pas encore comment je vais communiquer sur mon activité freelance.
Par ailleurs, si les avocats ne peuvent pas faire de publicité, leurs ordres les a encouragé à ouvrir des sites internet et à tenir des blogs. Comme quoi, on peut communiquer sans faire de publicité !