J’ai déposé fin février mon dossier de demande de réinscription quinquennale sur la liste des experts judiciaires près ma Cour d’Appel. J’ai déjà décris dans ce billet le processus de réinscription.
Et fatalement, je suis amené à envisager que la justice décide de se passer de mes services. Non que l’hypothèse m’enchante, mais il est normal de l’envisager et autant le faire sereinement.
Je vous passe les détails qui m’interpellent, comme par exemple: comment terminer les expertises en cours si je ne suis pas réinscrit, comment gérer les déclarations aux différents organismes d’impôts et taxes, pourquoi n’ai-je pas été réinscrit (je doute que l’on me l’explique), etc.
Finalement, il me reste une seule interrogation vraiment importante pour moi: comment continuer à parler du monde de l’expertise sur ce blog si je ne suis plus expert judiciaire? Comprenez: comment continuer à en parler, sans que cela passe pour des réflexions aigries?
Pour être honnête, j’ai beau tourner cette question dans tous les sens, je pense qu’il ne me sera pas possible de garder une certaine objectivité sur le monde de l’expertise, tout simplement parce que je serai effectivement aigri.
J’ai donc décidé de respecter mon principe d’indépendance (lire ce billet) et d’aborder, avant une éventuelle radiation, et sans aigreur, quelques aspects qui me semblent discutables après 11 années passées dans le monde des experts judiciaires.
Je vais donc m’essayer, d’une manière calme et pondérée, à la création d’une nouvelle rubrique: Critiques. Vous n’y trouverez nul scoop ni idée révolutionnaire, mais un avis personnel (qui n’engage évidemment que moi) sur une activité que je pense importante pour la Justice.
J’ai quelques billets en préparation.
A bientôt.
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Note concernant l’image: CGI = computer-generated imagery, soit en français « images de synthèse ». N’y voyez pas de message compliqué autre que « Nul n’est irremplaçable ».
J'ai déposé également mon dossier quinquennal fin février. De mon côté, je me demande si je pourrais continuer à développer des outils de fouilles dans les forums de discussion, dans les conversations MSN, dans les mails, si je ne suis plus impliqué dans les dossiers "sensibles". Est-ce que mes outils auront vraiment la même pertinence s'ils sont conçus sur des conversations "classiques" puis appliqués sur des vrais dossiers ? Aurais-je toujours la même créativité si cette créativité n'est plus alimentée par la lecture et l'analyse des dossiers, par la nécessité de mettre en évidence.
M.
De ce qu'on peut lire ici, il est tellement évident que la justice se priverait d'un bien grand secours en se passant de services que ça me semble difficilement imaginable…
Ce serait bien dommage en tout cas.