Je participe à la commission déplacement de ma ville, et à ce titre, je suis amené à réfléchir sur les sens de circulation, les aménagements d’une rue, d’un carrefour, etc.
Lors d’un travail sur une rue toute droite où la vitesse des usagers était un peu trop grande, nous avons décidé de profiter de l’enfouissement des réseaux pour « restructurer » la rue en y plaçant des plateaux ralentisseurs.
Deux réunions de présentation aux riverains ont permis de finaliser le projet et quelques mois plus tard les travaux commencent.
La législation sur les plateaux ralentisseurs imposent de signaler aux usagers que leur vitesse doit être ramenée à 30 km/h avant le plateau, et de signaler juste après celui-ci que la limitation est terminée. Trois plateaux ralentisseurs impliquent dont douze panneaux car la rue est à double sens.
Comme je trouve que cela fait beaucoup pour une seule rue, je propose que la totalité de la rue soit limitée à 30 km/h (cela ferait donc quatre panneaux).
La discussion s’anime, avec les antis et les pros, l’idée principale étant que d’imposer une limite aussi basse, c’est quand même chiant.
Je fais alors remarquer que la rue principale de la commune (qui la traverse de part en part) est limitée à 30 km/h.
Pourquoi pas d’autres rues?
Et là, un ancien de la commune (les commissions sont chez nous ouvertes aux citoyens de base pourvu qu’il en fasse la demande et viennent à toutes les réunions) m’explique l’histoire suivante:
Il y a dix ans, la commune souhaitait que les usagers roulent moins vite lors de la traversée de son centre ville. Après enquête auprès de la maréchaussée, la police a informé les conseillers de l’époque qu’ils ne verbalisaient que si la vitesse était mesurée à plus de 20 km/h d’excès de vitesse. Si l’on voulait que les chauffards soient verbalisés au dessus de 50 km/h, il fallait donc placer des panneaux limitant la vitesse à 30 km/h. CQFD.
Et les panneaux sont restés, mais la police verbalise aujourd’hui à 30,001 km/h…
J’ai bien aimé cette histoire.
Elle est trop bête pour ne pas être vraie.
De coup mon avis a été minoritaire et nous avons décidé de placer douze panneaux pour que les voitures puissent foncer après chacun des trois plateaux ralentisseurs.
Heureusement, on a ensuite parlé pistes cyclables…
Et parler du prix des panneaux et de leurs poses ?
Je vous assure qu’on a parlé de tout cela: du prix des plateaux, des panneaux, de leur pose, des trottoirs, du coût de l’arrêt de bus tout neuf qui va peut-être disparaître faute de bus, etc.
Dans ce genre de réunion, ce sont surtout les coûts qui sont abordés en premier, car il n’y a jamais assez d’argent pour faire tous les travaux nécessaires sur une commune…
Bonjour,
Ces plateaux sont ceux qui ne gênent ni les poids lourds ni les bus ?
Ceux là sont pas mal. En revanche s’il s’agit de ce qu’on appelle communément les gendarmes couchée, attention à la façon dont ils sont faits certains sont de véritables tremplins pour qui ne les a pas vu (la nuit par exemple). Et quand on est en moto, c’est pas bon pour sa santé.
D’ailleurs Zythom, puisque vous êtes dans la commission ad hoc (comme dirait le capitaine), je vous invite à contacter l’antenne départementale de la FFMC qui se fera un plaisir de vous aider dans votre souci du « partage de la route ». Car certaines installations peuvent rendre la route plus dangereuse pour les deux roues (motorisées ou non).
Deux exemples au hasard : les plots en métal ou pyramides en béton sur un trottoir pour empêcher les voitures de se garer : c’est bien, mais quand un deux roues chutes dessus, enfant sur son vélo ou moto, ça peut faire très mal (et il existe des équipements moins dangereux). Autre point, certaines villes adorent mettre beaucoup de peinture au sol (passage protégé pour piétons rouge et blancs par exemple). Or, dès qu’il pleut la plupart de ces peintures se transforment en savonnette.
Merci pour vos motards et bonne route
@Blabla: Vous avez raison car c’est effectivement très important. Il se trouve que je suis un ancien motard (modeste car une simple 125XLS à la belle époque de ma jeunesse) et que le directeur technique de la commune est un motard pratiquant.
Nous n’avons donc pas de passage protégé glissant, ni de protection « tranche têtes » sur le bord de nos routes.
Encore fallait-il le souligner!
Merci.
J’ai connu ça dans une commune qui voulait réduire la vitesse des voitures. Puis après ça a été les plaintes car les camions en passant sur les dénivelés faisaient du bruit. Puis les bus articulés ne pouvaient pas passer et les conducteurs de bus ont fait la grève du circuit. On les a retirés.
Il y a la solution courante en banlieue parisienne, les chicanes avec des blocs de bétons. Bon courage et on attend la suite du feuilleton judiciaire.
C’est hallucinant comme il y a des cons partout et tout le temps. On ne s’en débarassera jamais.
Le coup de « on voulait limiter effectivement à 50 km/h donc on a limité à 30 km/h » ne me surprend pas tant que cela.
Il y a quelques années, nous avons noté des étudiants franchement mauvais à un examen. Le réflexe est alors de mettre des notes a priori disqualifiantes (genre 8) mais tout de même pas trop basses (pour ne pas trop faire déprimer les étudiants).
Manque de chance, est passé par dessus une « harmonisation inter-module des notes » et certains ont eu 10, ou ont eu 9,5 et ont couiné pour avoir 10.
Conclusion: quand l’étudiant est nul, il faut mettre 3 si on veut être sûr qu’il n’ait pas le module.