J’exerce sur mon temps libre l’activité d’expert judiciaire en informatique.
C’est une activité passionnante, mais exténuante.
Il faut connaître des domaines de l’informatique dont on ne soupçonne parfois pas l’existence (comment faire parler la mémoire d’une imprimante pour savoir quels ont été les derniers documents imprimés?).
Il faut connaître les procédures juridiques.
Il faut connaître les risques que l’on prend à titre personnel en termes de responsabilités.
Il faut se blinder mentalement (10000 images pédophiles à regarder et imprimer).
Il faut garder le sourire quand on se fait rembourser ses frais (et payer ses honoraires) avec un retard d’un an.
De plus en plus d’experts ne demandent plus leur renouvellement sur les listes des Cours d’Appel.
De plus en plus de magistrats désignent des « experts » en dehors de ces listes, pour faire des économies, sans se rendre compte de leur manque de compétences dans domaines cités ci-dessus.
Tous les experts sont mis dans le même sac: l’expert psychologue qui mène deux cents dossiers par an sur une base forfaitaire et l’expert informatique qui mène les débats dans une réunion d’expertise au commerce face à trois parties assistées de leurs propres experts et Avocats, soit quinze personnes…
Les missions d’expertises informatiques sont passionnantes, surtout en matière criminelle, mais où est la reconnaissance de la qualité des experts?
Pchhhiiiitttt.